Ecoute, ô mon fils les préceptes du Maître, et incline l'oreille de ton cœur »
Publié le 28 Février 2012
"Ne va pas, troublé de frayeur, abandonner sur le champ le chemin du salut dont les débuts sont forcément malaisés.
A mesure que l’on progresse dans une sainte vie et dans la foi, le cœur se dilate, et c’est avec une indicible douceur d’amour que l’on court dans la voie des commandements de Dieu". (RB Prol 48-49) ….
"alors sous la garde de Dieu, tu parviendras à ces plus hauts sommets de doctrine et de vertu dont nous avons parlé ci-dessus" (Ch. 73,9).
Chavagnes dans la ville éternelle ..
oremus . Great Tit' prayer.
Dieu qui purifiez votre Eglise par l'observance annuelle du carême, accordez à votre famille d'être fidèle par ses bonnes oeuvres à ce qu'elle s'efforce d'obtenir par ses jeûnes.
Ausculta : il faut écouter ; s’il y a trop de bruit dans l’âme, et comme une dispersion de l’attention sur toutes choses, la voix de Dieu, ordinairement “ douce comme un souffle de brise ” (Ill REG., XlX, 12), n’est pas entendue.
Le silence, qui, à lui seul, est une louange parfaiteTibi silentium laus , est rare chez des êtres mobiles et influençables comme nous le sommes.
Prêter l’oreille ne serait pas assez, et Saint Benoît nous invite très joliment, avec le livre des Proverbes et le psaume XLlV, à l’incliner, à “ incliner l’oreille de notre cœur ”.
Ayez l’intelligence accueillante, une certaine attitude confiante en face de la vérité proposée. Si vous commencez par faire le grincheux, par établir à l’entrée de votre esprit une douane sévère, ou bien encore, si vous êtes rempli de votre pensée au point de dire : “ Mais que m’apprendra-t-il de nouveau ? Je sais tout cela, et mieux que lui !... ”, vous êtes dans la plus fâcheuse des dispositions psychologiques, non seulement pour l’acquisition de la doctrine surnaturelle, mais pour l’information purement humaine.
Claude Bernard nous avertit, dans son Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, que, tout en essayant de formuler et de vérifier son hypothèse, le savant doit se garder d’en être le captif et demeurer quand même hospitalier à toute autre explication meilleure.
N. B. Père demande donc que nous écoutions volontiers, avec une âme libre : libenter excipe.
Acceptons toujours et d’abord l’enseignement qui nous est donné : les éléments inassimilables pour nous s’élimineront plus tard d’eux-mêmes.Et efficaciter comple.
C’est le propre de la vérité, de nous porter à l’action. Nous ne pouvons la “ retenir captive dans l’injustice ” (Rom., I, 18).
Nous serons responsables devant Dieu de tout le bien aperçu et que nous n’aurons pas fait. Mais c’est là aussi que gît la difficulté ; le péché a disloqué notre être : voir, vouloir, aimer, parfaire, tout cela est loin de s’opérer en un seul mouvement.
Et, de peur que l’œuvre ne nous effraie, afin surtout d’en définir dès maintenant le caractère et le dessein, N. B. Père marque, d’un trait immortel et à la manière sobre des anciens, ce qui est l’enjeu de notre vie, ce qui doit en être l’unique recherche, ce qui en fait la gravité, le charme aussi, la force, le mérite, la simplicité, ce en quoi se résume toute la Règle : Ut ad eum per obedientiae laborem redeas.
Il ne s’agit pas pour nous de vivre longtemps, de devenir érudit, de nous faire uni nom : il s’agit de marcher vers Dieu, de nous rapprocher de lui, de nous unir à lui.
dom Delatte commentaire de la Règle.