histoire d'une bénédiction abbatiale: dom Joseph Pothier.

Publié le 26 Août 2011

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Le 24 juillet 1898, Dom Joseph Pothier est installé sur le siège abbatial de Saint-Wandrille. Il est le premier Abbé régulier de Saint-Wandrille de Fontenelle depuis Jacques Hommet au 16ème siècle (+1523). L’annonce de la nomination du Révérendissime Dom Pothier comme 76ème Abbé de Fontenelle, et plus encore sa bénédiction abbatiale (dont la cérémonie se déroule le 29 septembre 1898 et qui lui est donnée selon le rite Pontifical par le Cardinal Sourrieu, Archevêque de Rouen), emplirent de joie les bénédictins et le clergé normand. Quatre ans et demi après sa restauration, la vieille abbaye normande avait réellement repris vie, y compris dans le cœur des “trop prudents normands”.

 

Le Révérendissime Abbé Joseph Pothier prend pour devise « Ad te levavi animam meam », devise tirée du psaume 24,1 et signifiant "Vers toi j'ai élevé mon âme". Les Armes de Dom Pothier, abbé mitré, sont formées d' : « Un encensoir fumant sur champs d’azur, cantonné aux armes de Lorraine » ou «D'azur à l'encensoir d'or, allumé de gueules et fumant d'argent ; au franc-canton sénestre (ou dextre ?) du chef d'argent chargé de cinq croix de Lorraine de gueules en croix » (description donnée par St SAUD, in « Armorial des prélats français du XIXème siècle. Paris, 1906 »).

 

 

 

La cérémonie de la bénédiction abbatiale ayant été fixée au 29 septembre, le Cardinal Sourrieu abrégera ses vacances pour procéder à la fonction liturgique. Il fut question un moment d'accomplir la cérémonie à Rouen, soit à la Cathédrale, soit à Saint-Ouen. Mais, note la chronique, « tous ceux que Dom Pothier a consultés lui conseillent de la placer dans le monastère lui-même ».

 


Le 29, le Cardinal officia pontificalement entouré d'un nombreux clergé (environ 150 prêtres présents). Les Abbés assistants étaient le Rme Dom Delatte, Abbé de Solesmes et Supérieur général de la Congrégation bénédictine et le Rme Dom Bourigaud, Abbé de Ligugé. Etaient également présents les Révérendissimes Pères Abbés Dom Gauthey, Abbé de Sainte-Madeleine de Marseille, Dom Guépin, Abbé de Silos, Dom du Coëtlosquet, Abbé de Saint-Maur de Glanfeuil... « Sous le cloître, dans le rayonnement de la robe écarlate du prince de l'Eglise, on voyait passer le froc noir et la coule de quelques moines ; la mantelletta et la croix d'or des abbés se mêlaient au surplis blanc de nombreux prêtres et à l'aumusse d'hermine des chanoines. Des membres de diverses congrégations religieuses étaient là aussi, Dominicains, Franciscains, Jésuites. Sans nul effort, un poète eut pu rêver que dix ou douze siècles vécus étaient subitement effacés. L'antiquité chrétienne renaissait » (cité in « Semaine religieuse du Diocèse de Rouen », en date du 08 octobre 1898, page 969) -

 

Après le repas, dans le réfectoire décoré des blasons des monastères de la Congrégation et des Abbayes normandes, plusieurs toasts furent prononcés. C'est d'abord l'abbé de Solesmes qui s'adresse au cardinal :

 

« Lorsque de vos mains et de vos lèvres descendait sur un frère très aimé, que Solesmes regretterait encore, si avant tout et au-dessus de tout, Solesmes n'était heureux et fier de vous l'avoir donné, lorsque de votre coeur, comme d'une plénitude, descendait sur lui la bénédiction qui fait les pasteurs prudents, tendres et forts, il nous a semblé, Eminence, assister non pas seulement à la création d'un prélat, qui avait, dans l'Eglise de Dieu, conquis des titres de grande naturalisation par la restauration du chant grégorien, à qui son nom demeure à jamais attaché, mais encore et surtout, assister à la restitution de tout un glorieux passé. (... )

 

Merci d'avoir rendu à l'Eglise, à la Métropole de Rouen, à la Congrégation bénédictine de France, cet inestimable joyau de la couronne monastique qui fut Saint-Wandrille ». Son Eminence répondit en faisant, avec une bonne grâce charmante, l'éloge de Dom Pothier, et en rappelant l'histoire de l'Abbaye ; son dernier mot fut un hommage au Cardinal Thomas. Un merci du nouvel abbé à Son Eminence, aux Abbés, à toutes les personnes présentes ; et ainsi se termina la fête » (cité dans la même édition de la « Semaine religieuse du Diocèse de Rouen », 08 octobre 1898).

 

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Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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