Hommage Henri Guérin.

Publié le 9 Novembre 2009

 



  un homme de Dieu, aux qualités exceptionnelles, un artiste hors du commun.

Merci Henri Guérin, je ne vous oublierai pas.


. Requiescat In Pace .


« L’absolu désiré »

 

Un grand croyant nous quitte, un homme au caractère trempé, exceptionnellement intelligent ; gageons qu’il est très attendu à la Porte du ciel. Contemplant le Verbe, la Lumière qui vient dans le monde éclairer tout homme, Henri Guérin se présente Là-haut avec des mains qui ont peint, taillé, coulé, dessiné, mastiqué, nettoyé, gratté, brossé… et touche enfin ce que son cœur insatisfait mais plein de « l’intuition de ce qu’il voulait faire, l’absolu désiré » n’avait pas encore atteint. Avec ses vitraux, lumières sur la lumière, il avouait ne l’entrevoir que « fugitivement ». Humble. La beauté, il ne cherchait pas à la capter, elle l’attendait à l’intérieur.

 

« Ce que j’ai fait a le mérite d’exister. Pour moi ce qui est né est plus fort que ce qui a été rêvé ou pressenti, je le touche, je le vois. Je sais bien que ça ne sera jamais ça, mais c’est un peu de l’inconnu que je suis à moi-même qui s’est échappé et est venu à la lumière. De ce décalage entre la chose rêvée et l’œuvre née subsistera toujours une tension, et ma volonté de combler cette distance n’y pourra rien et ne finira qu’avec ma vie. »

 

Henri Guérin

 

 

« En chemin vers la beauté »

 

La cellule de l’artiste, c'est l’atelier, là où travail et silence, compagnons fidèles des jours, justifient malgré déceptions, angoisses et fatigues, ce bonheur d'être présent à ce qui s’élabore, jusqu'à cette joie si rare et si inattendue qui surgit d'un accord, d'un son juste et qu’on ne peut partager, car joie née dans la solitude de l’acte.

 

En ce lieu, entièrement confié au désir d’actes justes, constamment sanctionnés par la résistance des matériaux, l’artiste est conduit peu à peu, par la droiture de ses actes, à la vérité intime du cœur. L’on découvre à travers cette réalité, une morale de l'art, par la vérité du geste relié à la rigueur intérieure dans cette relation si étroite, si dépendante. Une intention qui ment produit un acte faux, il n’est pas question ici de maladresse, elle trahit une pensée morte ou calculée. Souvent le plaisir et le jeu m’absorbent en entier. La pudeur avouera rarement le lien avec l'enfant intérieur qu’on rejoint alors dans la saveur, l’étonnement et aussi la surprise, comme lui jadis si passionnément confié à l’instant. Aussi, lorsque je m’éloigne de ce lieu de vérité, souvent me vient une tristesse d’avoir déserté ce lieu de paix qui me protège des vanités toujours à l'affût. L’atelier m’a sauvé et me sauve encore.

 

Extrait de la revue Kephas, n ° 15, septembre 2005.

 

 

 liberté politique.com

 


  « Nous perdons un immense artiste dont la renommée était à la mesure de la maîtrise de son art. Il nous reste de lui une œuvre riche et foisonnante, reconnue dans le monde entier et ses merveilleux vitraux qui subliment la lumière. »


Pierre Cohen, maire de Toulouse, et Nicole Belloubet, première adjointe. « Cet artiste, peintre verrier reconnu de tous, laisse une œuvre immense. Ses vitraux continueront d'en diffuser la lumière et d'inspirer le promeneur comme il a inspiré ceux qui ont eu la chance de croiser sa route. »


 link

 

Cette présence de Dieu dans sa vie personnelle, comme dans sa vie familiale, a fait de lui un chantre de la beauté, cette beauté qui vient du Ressuscité, lui qui illumine le monde de sa gloire. Car la seule vraie beauté est la beauté de Dieu, cette beauté qu’il n’est pas besoin d’expliquer parce qu’elle saute aux yeux, parce qu’elle touche le coeur.

Aussi l’œuvre d’Henri est-elle source de paix, sacrement de la présence mystérieuse de Dieu en toutes choses. Une œuvre qui a été forgée, au prix d’un travail acharné, par ses mains, ses belles mains d’artisan qui lui obéissaient pour réaliser ce que son cœur lui dictait, ce que sa foi lui révélait, ce que son inspiration lui commandait de faire.

Vous avez bien fait de nous faire entendre cette grande prophétie d’Isaïe sur la parole qui vient du ciel et qui y retourne. Elle illustre si bien ce travail de l’Esprit, ce travail de la parole qui vient du ciel, comme la pluie, qui féconde le cœur de l’homme, comme la pluie féconde la terre, et qui remonte vers Dieu en chant de louange et d’action de grâce.

Et puis cette merveilleuse parole du Seigneur dans l’Evangile de Jean : Que votre cœur ne se trouble pas. Petits enfants . . . je vais vous préparer une place. Et quand je serai allé et que je vous aurai préparé une place, je vous prendrai avec moi afin que là où je suis, vous soyez vous aussi.

Notre foi et notre espérance, notre bonheur reposent sur cette parole. Nous n’allons pas vers la mort, nous allons vers la lumière, cette lumière qui donne à notre vie, à ce morceau de vie que nous avons à vivre sur la terre, son vrai sens et sa vraie destinée.

Notre ami Henri Guérin laisse une œuvre importante qui le rendait profondément heureux, comme sa famille, son épouse, ses enfants, ses petits enfants le rendaient profondément heureux. Il me le redisait encore quelques jours avant sa mort. Et s’il a souffert de quelque chose c’est de n’être pas reconnu, comme il aurait mérité de l’être dans les milieux de l’art contemporain. Mais l’exposition de ses vitraux et de tant d’autres belles choses, qui a eu lieu au Sénat en août dernier et le grand enthousiasme qu’elle a suscité chez ceux qui l’ont vue, a été pour lui une immense consolation, en même temps qu’une récompense, d’autant qu’il a pu célébrer cette exposition entouré de toute sa famille réunie.

L’œuvre désormais parlera d’elle-même. Elle chantera la gloire de Dieu et la victoire du Ressuscité sur la mort et sur le péché.

Ecoutons encore le Seigneur Jésus nous dire à l’unisson avec la voix d’Henri : Je vous donne à nouveau un commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés.

 

Amen.

  Homélie du frère Alain QUILICI

O.P.


Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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