jésus et la samaritaine.

Publié le 12 Mars 2010

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Le saint évangéliste Jean commence ainsi l'évangile de ce jour: "Jésus vint dans une ville de Samarie, nommée Sichar, près du domaine que Jacob donna à son fils Joseph." Joan. IV,5.

De ce domaine il est écrit:" Je vous donne de plus qu'à vos frères cette part de mon bien que j'ai conquise sur l'Amorrhéen avec mon épée et mon arc. Genes. XLVIII,22. D'autres traduisent:"Avec mon épée et mes prières"; afin que nous comprenions que les principales armes du fidèle contre tous les traits de l'ennemi sont dans la prière, dont le Seigneur voulait que ses disciples fussent munis, quand il disait, la nuit de sa passion:" Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation." Marc. XIV,38. En effet, "les armes de notre milice sont, non charnelles, mais spirituelles, et puissantes en Dieu. II CorX,4

 

"Jésus, fatigué de la marche, s'était assis près de la fontaine; c'était vers la sixième heure du jour. Ses disciples s'étaient éloignés pour acheter des vivres."

 

Le Seigneur était donc assis seul, accablé de faim, de soif, de chaleur, de fatigue; car il allait à pied, non à cheval. Cette fatigue du Seigneur peut prêter à bien des commentaires.

D'abord, on voit l'ardent amour pour nous de Celui qui, par tant de travaux, de sueurs et de voyages, cherchait le salut de nos âmes, ne se ménageant nulle part, nulle part ne se reposant, passant les nuits en prières pour notre salut, le jour instruisant le peuple de ses préceptes divins; en sorte qu'on voit la vérité de ce qu'il avait dit lui-même par la voix du prophète:"Jacob, vous ne m'avez pas invoqué; Israël, vous ne vous êtes pas appliqué à me servir..., vous m'avez rendu comme esclave par vos péchés, vous m'avez fatigué par vos iniquités. Isa. XLIII,22

 

Contemplez avec soin les travaux du Seigneur, entrepris pour nous sauver, et jamais vous ne pourrez assez vous étonner, si vous comparez ses fatigues avec notre repos, son activité avec notre négligence, sa solicitude avec notre insouciance, ses douleurs et ses larmes avec nos délices et nos voluptés.

N'est-il pas évident que nous sommes travaillés d'une frénésie bien dangereuse, nous qui, ayant un médecin si vigilant pour notre salut, nous en moquons avec tant d'impudeur? Car de cette fatigue du Seigneur et de ses autres travaux, nous pouvons inférer combien sont magnifiques les récompenses préparées dans le ciel pour les justes, puisque ce prudent acheteur, cet appréciateur éclairé, les a trouvées dignes d'être acquises, non pour lui, mais pour nous, aux prix de tant de courses et de labeurs, et en affrontant liens, soufflets, crachats, coups, épines, pointes de clous, enfin la croix et la mort la plus cruelle.

 

Quoique bien des circonstances montrent la magnificence de la gloire céleste, rien cependant ne la fait mieux voir que la grandeur du prix qu'elle a coùuté. Quoi, en effet, de plus précieux que le sang du Fils de Dieu, dont une seule goutte eût pu racheter des mondes sans nombre?

 

Cette fatigue trahit aussi une immense tendresse, une immense bienveillance à notre égard; notre gloire, en effet, il l'a achetée cher, non pour lui, mais pour nous; et de nous, qui seuls en profitons, il n'exige que le moindre effort et la moindre peine.

Car il n'impose, non pas des voyage, des fatigues et des travaux comme les siens, mais cette loi douce et suave de la charité et de la bienveillance, à laquelle nous appellent et nous convient toutes les créatures de Dieu.

 

Ainsi Moïse dit:" Maintenant donc, Israël, qu'est-ce que le Seigneur votre Dieu demande de vous, sinon que vous aimiez le Seigneur votre Dieu, et marchiez dans ses voies? etc... Deut III,I

"Le commandement que je vous prescris aujourd'hui, n'est pas au-dessus de vous, ni hors de votre portée...

Mais ô clémence, ô insouciance, qui ne saurait être assez pleurée!

Le Sauveur s'est assujetti à tant de travaux, non pour accroître la grâce en lui-même, ce qui est impossible, mais pour nous la donner; et nous cependant, nous à qui est proposée cette grande félicité, et pour qui est le fruit de tous ces combats, nous méconnaissons tellement nos intérêts, nous sommes si ennemis de nous-mêmes, que nous ne voulons pas mériter par un faible effort ce que l'auguste Rédempteur a acheté non pour lui, mais pour nous, par tant de douleurs.

 


Louis de Grenade.

Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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