la sainte Vierge et le serpent.
Publié le 7 Mars 2010
Inimicitias ponam inter semen tuum et semen illius..
Je jetterai l'inimitié entre toi et la femme, entre ta race et la sienne; c'est elle qui t'écrasera la tête, et toi tu essaieras en vain de la mordre au talon, ou, comme le porte le texte original, tu lui briseras le talon: Inimicitias ponam inter te et mulierem, inter semen tuum et semen illius; ipsa conteret caput tuum, et tu insidiaberis calcaneo ejus. (Hebr.) Et tu conteres calcaneum ejus.
On ne peut douter, dit saint Augustin, que le serpent à qui furent adressés ces paroles ne fût le démon, et que la femme dont il est fait l'éloge ne soit Marie: Draconem illum diabolum significasse, nullus vestrum ignorat; mulierem vero illam, virginem Mariam, quae caput nostrum integra integrum peperit.
On ne peut en effet supposer que Dieu parlant de la femme au serpent, ait voulu par ce nom désigner Eve qui s'était laissé séduire par le serpent, et avait si facilement prêté l'oreille, et le coeur plus encore, à des promesses mensongères. Il s'était établi par là entre Eve et le serpent un e communication réciproque de pensées et d'affections. Il y avait eu entre eux conformité de dispositions à se révolter, à s'élever et s'enorgueillir au préjudice de l'obéissance qu'ils devaient à Dieu; il y avait une espèce de société et d'amitié qui était l'oeuvre du péché. L'inimitié véritable, réelle, pleine et parfaite de la part de la femme contre le démon s'est trouvée dans Marie.
Elle a eu avec Eve une conformité de nature, mais non d'esprit; elle a eu de commun avec elle la simplicité de coeur, mais non la crédulité, la légèreté, la désobéissance et l'orgueil. Etrangère à l'esprit du serpent et remplie de l'esprit de Dieu, elle n'a voulu que ce que Dieu veut, et détesté tout ce que veut le serpent. Infiniment plus humble qu'Eve n'avait été superbe, elle a surpassé également en docilité, en soumission, en obéissance, en fidélité, tout ce qui s'était trouvé en Eve d'indocilité, de désobéissance et d'incrédulité; la vanité n'est pas plus entrée dans son esprit que la curiosité dans son coeur; enfin le serpent n'a jamais trouvé une brêche pour pénétrer dans son âme, et Marie a été vraiment la femme entre laquelle et le serpent il y a eu la séparation la plus absolue d'intérêts et d'intentions, l'opposition la plus directe de désirs et de conduite, l'inimitié la plus profonde et la plus irréconciliable, c'est-à-dire une inimitié éternelle. Et comme cette inimitié a été en elle l'oeuvre de la grâce dont Dieu l'a prévenue et de l'esprit dont il l'a comblée sans mesure, ce n'est qu'en Marie que se sont accomplies à la lettre les paroles de Dieu au serpent:" je mettrai l'inimitié entre toi et la femme, " Inimicitias ponam inter te et mulierem.'
Mais la faiblesse, la témérité, la malice d'Eve avaient donné au serpent une postérité ou une descendance; car les fils du péché d'Eve appartiennent au démon comme à leur père.
De même aussi la constance, l'humilité, la sainteté de Marie l'ont fait devenir mère de Jésus-Christ, et en Jésus-Christ mère de tous ceux qu'il a régénérés par sa grâce et par son sang, qui peuvent par conséquent appeler à ce titre Jésus-Christ leur véritable père.
Les enfants du démon, ceux qui composent sa descendance, ce sont tous les pécheurs, ceux qui s'abandonnent au vice et à l'injustice, ceux qui ont comme Eve, l'esprit d'orgueil, de mensonge, de haine, de perversité, qui anime le démon.
Les enfants de Jésus-Christ, ceux qui composent sa famille, et par conséquent la famille de la femme ou de Marie, mère de Jésus-Christ, ce sont tous ceux qui, comme Marie, ont l'esprit de Jésus-Christ avec sa foi, esprit d'humilité, de pureté, de sincérité et d'amour; ce sont tous les vrais chrétiens, les saints et les justes.
De ces deux postérités se sont formés deux peuples que saint Augustin appelle les deux cités, Jérusalem et Babylone, la cité de l'amour de Dieu et la cité de l'amour de soi-même; la cité fondée sur les intérêts du siècle présent et la citée bâtie sur la ferme espérance du siècle futur; la cité de Dieu et la cité du démon; la véritable Eglise et le monde que Jésus-Christ a condamné et qu'il a exclu de sa prière.
Entre ces deux postérités, ces deux cités ou ces deux peuples, il y a donc opposition invincible de pensées, de sentiments et d'actions; il y a inimitié, il y a guerre obstinée, implacable, qui durera jusqu'à la fin du monde, car la haine réciproque des chefs respectifs s'est communiquée et se perpétuera parmi leurs descendants. Et comme c'est l'esprit de Dieu et sa grâce qui séparent la nation élue et sainte de la nation réprouvée et coupable, ainsi s'accomplissent chaque jour encore ces paroles de Dieu au serpent:"
J'élèverai l'inimitié entre la postérité de la femme et la tienne",
Inimicitias ponam inter semen tuum et semen illius..
R.P. Giocacchino Ventura.
On ne peut douter, dit saint Augustin, que le serpent à qui furent adressés ces paroles ne fût le démon, et que la femme dont il est fait l'éloge ne soit Marie: Draconem illum diabolum significasse, nullus vestrum ignorat; mulierem vero illam, virginem Mariam, quae caput nostrum integra integrum peperit.
On ne peut en effet supposer que Dieu parlant de la femme au serpent, ait voulu par ce nom désigner Eve qui s'était laissé séduire par le serpent, et avait si facilement prêté l'oreille, et le coeur plus encore, à des promesses mensongères. Il s'était établi par là entre Eve et le serpent un e communication réciproque de pensées et d'affections. Il y avait eu entre eux conformité de dispositions à se révolter, à s'élever et s'enorgueillir au préjudice de l'obéissance qu'ils devaient à Dieu; il y avait une espèce de société et d'amitié qui était l'oeuvre du péché. L'inimitié véritable, réelle, pleine et parfaite de la part de la femme contre le démon s'est trouvée dans Marie.
Elle a eu avec Eve une conformité de nature, mais non d'esprit; elle a eu de commun avec elle la simplicité de coeur, mais non la crédulité, la légèreté, la désobéissance et l'orgueil. Etrangère à l'esprit du serpent et remplie de l'esprit de Dieu, elle n'a voulu que ce que Dieu veut, et détesté tout ce que veut le serpent. Infiniment plus humble qu'Eve n'avait été superbe, elle a surpassé également en docilité, en soumission, en obéissance, en fidélité, tout ce qui s'était trouvé en Eve d'indocilité, de désobéissance et d'incrédulité; la vanité n'est pas plus entrée dans son esprit que la curiosité dans son coeur; enfin le serpent n'a jamais trouvé une brêche pour pénétrer dans son âme, et Marie a été vraiment la femme entre laquelle et le serpent il y a eu la séparation la plus absolue d'intérêts et d'intentions, l'opposition la plus directe de désirs et de conduite, l'inimitié la plus profonde et la plus irréconciliable, c'est-à-dire une inimitié éternelle. Et comme cette inimitié a été en elle l'oeuvre de la grâce dont Dieu l'a prévenue et de l'esprit dont il l'a comblée sans mesure, ce n'est qu'en Marie que se sont accomplies à la lettre les paroles de Dieu au serpent:" je mettrai l'inimitié entre toi et la femme, " Inimicitias ponam inter te et mulierem.'
Mais la faiblesse, la témérité, la malice d'Eve avaient donné au serpent une postérité ou une descendance; car les fils du péché d'Eve appartiennent au démon comme à leur père.
De même aussi la constance, l'humilité, la sainteté de Marie l'ont fait devenir mère de Jésus-Christ, et en Jésus-Christ mère de tous ceux qu'il a régénérés par sa grâce et par son sang, qui peuvent par conséquent appeler à ce titre Jésus-Christ leur véritable père.
Les enfants du démon, ceux qui composent sa descendance, ce sont tous les pécheurs, ceux qui s'abandonnent au vice et à l'injustice, ceux qui ont comme Eve, l'esprit d'orgueil, de mensonge, de haine, de perversité, qui anime le démon.
Les enfants de Jésus-Christ, ceux qui composent sa famille, et par conséquent la famille de la femme ou de Marie, mère de Jésus-Christ, ce sont tous ceux qui, comme Marie, ont l'esprit de Jésus-Christ avec sa foi, esprit d'humilité, de pureté, de sincérité et d'amour; ce sont tous les vrais chrétiens, les saints et les justes.
De ces deux postérités se sont formés deux peuples que saint Augustin appelle les deux cités, Jérusalem et Babylone, la cité de l'amour de Dieu et la cité de l'amour de soi-même; la cité fondée sur les intérêts du siècle présent et la citée bâtie sur la ferme espérance du siècle futur; la cité de Dieu et la cité du démon; la véritable Eglise et le monde que Jésus-Christ a condamné et qu'il a exclu de sa prière.
Entre ces deux postérités, ces deux cités ou ces deux peuples, il y a donc opposition invincible de pensées, de sentiments et d'actions; il y a inimitié, il y a guerre obstinée, implacable, qui durera jusqu'à la fin du monde, car la haine réciproque des chefs respectifs s'est communiquée et se perpétuera parmi leurs descendants. Et comme c'est l'esprit de Dieu et sa grâce qui séparent la nation élue et sainte de la nation réprouvée et coupable, ainsi s'accomplissent chaque jour encore ces paroles de Dieu au serpent:"
J'élèverai l'inimitié entre la postérité de la femme et la tienne",
Inimicitias ponam inter semen tuum et semen illius..
R.P. Giocacchino Ventura.