la trève du Sauveur. suite.
Publié le 8 Mars 2010
Les mois d'épreuve avaient passé.
Le prieur, cachant sa tristesse,
Disait:" L'arrêt est prononcé,
Mon fils! agissons sans faiblesse.
Sachons nous soumettre, il le faut,
A l'ordre de la Providence.
Une voix m'a parlé d'en haut
Qui ne veut point de résistance.
- Quoi! mon père! vous dire adieu!
Abandonner le saint refuge
Où la clémence de mon Dieu
A fait mon sauveur de mon juge!
- Partout ce Dieu sera l'appui
D'une âme à la lutte appelée.
Le monde que vous avez fui
Doit vous revoir dans sa mêlée.
D'un emploi sublime investi.
Vous rentrerez dans la carrière.
Un cri de guerre a retenti
Dans la chrétienté tout entière.
Prenez aussi le bouclier.
La tombe du Christ vous appelle.
Sous l'armure du chevalier
Le moine ira mourir pour elle.
Pour couronner vos repentirs,
Prodiguant un sang qui féconde,
Vous aurez le sort des martyrs
Elus pour le salut du monde!"
Dans la journée, un pèlerin
Portant la croix sur sa poitrine,
Lance au côté, rosaire en main,
Chevauchait vers la Palestine.
Une nuit, le prieur dormait,
Lorsqu'il vit (n'était-ce qu'un rêve?)
Un ciel obscur où s'allumait
Une étoile en forme de glaive.
Bientôt l'obscurité dans l'air
Se perdit comme une fumée,
Et le glaive dans un ciel clair
Devint une croix enflammée.
Alors le prieur au levant
Vit surgir comme une ombre noire
Qui soudain courbée en croissant
Attaqua la croix dans sa gloire.
La croix fuyait... mais tout à coup
Faisant face à son adversaire,
Elle le frappa d'un grand coup
Qui retentit comme un tonnerre.
Devant le ciel tout embrasé
Le prieur ferma sa paupière...
Sur le croissant pulvérisé
La croix planait dans la lumière.
"Ce jour viendra, dit une voix,
Il viendra; mais ce n'est pas l'lheure.
Pour qu'il vienne, il faut que ma croix
Lontemps encore souffre et pleure."
Quand le prieur rouvrit les yeux,
Il vit sous la croix triomphante
S'élever dans l'air radieux
Une figure rayonnante.
Elle portait d'un pèlerin
Le crucifix et le rosaire.
Sa lance et son casque d'airain
Annonçaient un homme de guerre.
Tremblant, le guerrier s'avançait.
Devant la croix il semblait craindre,
Et son pas se ralentissait
Au moment même de l'atteindre.
Quand, près du signe du salut,
Telle qu'une aube éblouissante,
Voilà qu'une femme apparut
Souriant dans la nue ardente.
"Le Christ a promis le pardon.
Ne redoutez plus sa colère,
Disait-elle; louez son nom,
`Ayez confiance en sa Mère.
Votre sang répandu pour lui
Est pour vous un nouveau baptême.
La trève expirant aujourd'hui
Ne laisse rien de l'anathème.
Au but vous voilà parvenu
A l'heure où cette trève expire.
Ma prière avait obtenu
Qu'il fût atteint par le martyre."
Aux pieds de la croix prosterné,
Le pèlerin lui rendait gloire...
Et tout le ciel illuminé
Retentit d'un cri de victoire.
Alors le prieur entendit
Une voix de lui bien connue
Lui crier:" J'étais le maudit!"
Et tout disparut dans la nue.
Etait-ce rêve ou vision?
Du ciel était-ce un message?
A l'un des martyrs de Sion
Venait-il rendre témoignage?
Etait-il fidèle en tout point?....
Soit rêve ou vision divine,
Le pèlerin ne revint point
Du voyage de Palestine.
....
F I N
Le prieur, cachant sa tristesse,
Disait:" L'arrêt est prononcé,
Mon fils! agissons sans faiblesse.
Sachons nous soumettre, il le faut,
A l'ordre de la Providence.
Une voix m'a parlé d'en haut
Qui ne veut point de résistance.
- Quoi! mon père! vous dire adieu!
Abandonner le saint refuge
Où la clémence de mon Dieu
A fait mon sauveur de mon juge!
- Partout ce Dieu sera l'appui
D'une âme à la lutte appelée.
Le monde que vous avez fui
Doit vous revoir dans sa mêlée.
D'un emploi sublime investi.
Vous rentrerez dans la carrière.
Un cri de guerre a retenti
Dans la chrétienté tout entière.
Prenez aussi le bouclier.
La tombe du Christ vous appelle.
Sous l'armure du chevalier
Le moine ira mourir pour elle.
Pour couronner vos repentirs,
Prodiguant un sang qui féconde,
Vous aurez le sort des martyrs
Elus pour le salut du monde!"
Dans la journée, un pèlerin
Portant la croix sur sa poitrine,
Lance au côté, rosaire en main,
Chevauchait vers la Palestine.
Une nuit, le prieur dormait,
Lorsqu'il vit (n'était-ce qu'un rêve?)
Un ciel obscur où s'allumait
Une étoile en forme de glaive.
Bientôt l'obscurité dans l'air
Se perdit comme une fumée,
Et le glaive dans un ciel clair
Devint une croix enflammée.
Alors le prieur au levant
Vit surgir comme une ombre noire
Qui soudain courbée en croissant
Attaqua la croix dans sa gloire.
La croix fuyait... mais tout à coup
Faisant face à son adversaire,
Elle le frappa d'un grand coup
Qui retentit comme un tonnerre.
Devant le ciel tout embrasé
Le prieur ferma sa paupière...
Sur le croissant pulvérisé
La croix planait dans la lumière.
"Ce jour viendra, dit une voix,
Il viendra; mais ce n'est pas l'lheure.
Pour qu'il vienne, il faut que ma croix
Lontemps encore souffre et pleure."
Quand le prieur rouvrit les yeux,
Il vit sous la croix triomphante
S'élever dans l'air radieux
Une figure rayonnante.
Elle portait d'un pèlerin
Le crucifix et le rosaire.
Sa lance et son casque d'airain
Annonçaient un homme de guerre.
Tremblant, le guerrier s'avançait.
Devant la croix il semblait craindre,
Et son pas se ralentissait
Au moment même de l'atteindre.
Quand, près du signe du salut,
Telle qu'une aube éblouissante,
Voilà qu'une femme apparut
Souriant dans la nue ardente.
"Le Christ a promis le pardon.
Ne redoutez plus sa colère,
Disait-elle; louez son nom,
`Ayez confiance en sa Mère.
Votre sang répandu pour lui
Est pour vous un nouveau baptême.
La trève expirant aujourd'hui
Ne laisse rien de l'anathème.
Au but vous voilà parvenu
A l'heure où cette trève expire.
Ma prière avait obtenu
Qu'il fût atteint par le martyre."
Aux pieds de la croix prosterné,
Le pèlerin lui rendait gloire...
Et tout le ciel illuminé
Retentit d'un cri de victoire.
Alors le prieur entendit
Une voix de lui bien connue
Lui crier:" J'étais le maudit!"
Et tout disparut dans la nue.
Etait-ce rêve ou vision?
Du ciel était-ce un message?
A l'un des martyrs de Sion
Venait-il rendre témoignage?
Etait-il fidèle en tout point?....
Soit rêve ou vision divine,
Le pèlerin ne revint point
Du voyage de Palestine.
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