le Christ, père du monde à venir. Veni creator spiritus.

Publié le 30 Mai 2014

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"Si quelqu'un m'aime, mon Père et moi nous l'aimerons, nous viendrons en lui, et nous ferons en lui notre demeure. "

 

 

 

La religion du Christ est vraiment une religion du monde présent; elle a une finalité en ce monde, quoiqu'elle n'ait pas sa fin ultime ici-bas. Elle donne du bonheur sur cette terre, quoique le bonheur qu'elle donne ne soit pas le bonheur ultime.

 

Tels sont en vérité les avantages de la spiritualité chrétienne qu'on ne pourrait inventer une spiritualité meilleure pour une race qui ne viserait pas à un monde supérieur, car la morale chrétienne contribue à donner à la vie humaine sa plus grande somme possible de bonheur.

 

Le but du Christiannisme est la sanctification, ce qui veut dire tout ce qui est saint, vrai et beau. (pas comme le modernisme empreint d'erreur, insipide et moche) ..

 

Sa fin est la vie éternelle, ce qui ne veut certes pas dire que ses seuls intérêts soient ceux du monde invisible, mais ce qui veut dire que sa sanctification est telle qu'elle porte des fruits éternels.

 

Si le monde invisible était la première et la dernière finalité du Christianisme, il y aurait danger d'une préoccupation exagérée pour l'au-delà. La fin et la consommation du Christiannisme est une sainteté qui doit nécessairement tenir compte du monde présent; mais la vie éternelle en est l'aboutissement naturel.

 

On peut dire en toute vérité que le désir de la gloire céleste fait partie de la sainteté; mais il ne fait pas partie de l'effort de la sainteté - car qui pourrait faire effort pour monter au ciel. - il est la conscience naturelle que la sainteté de notre vie présente trouve sa consommation dans la gloire éternelle.

 

C'est pourquoi nous constatons dans la spiritualité chrétienne le double phénomène du Christ présent avec nous, remplissant nos coeurs de son amour, et d'une espère de désir ardent pour l'ami absent que nous espérons trouver au ciel.

 

Le Christianisme est la vie avec le Christ sur cette terre: là où fleurit la plus haute sainteté, là s'est manifestée la plus grande présence effective de Notre-Seigneur.

 

La pensée du ciel lui-même a toujours été regardée comme l'une des principales considérations aptes à rendre la vie présente heureuse et parfaite. Elle aide la sainteté; mais nos efforts sont pour la sainteté. On retrouve sans cesse dans la religion du Christ, telle que la montre l'expérience, ce merveilleux équilibre d'une sagesse philosophique transcendante: le Dieu crucifié enseigne la tendresse compatissante dans la souffrance physique; le Verbe qui est dans le sein du Père est l'être humain le plus parfait régnant dans les cieux à la droite du Père; sa religion est la religion du bonheur du monde présent.

 

Outre son trône dans les cieux, Il a sa présence réelle dans l'Eucharistie, et le désir inassouvi de la plus haute sainteté chrétienne n'est pas tant de le trouver que de le voir, car la sainteté L'a déjà trouvé, mais, étant de ce monde, elle ne l'a pas encore vu.

 

Le rapport entre la sainteté en cette vie et la vie éternelle pourrait être considéré de différents points de vue. Pour le moment, je désire insister sur le point de vue psychologique, je veux dire l'attitude du saint chrétien en face de la béatitude céleste.

 

Il est certain qu'aucun saint n'a une connaissance expérimentale de ce qui l'attend au ciel; ses désirs du ciel, quels qu'ils puissent être, ne sont pas de choses qu'il a déjà goûtées et dont il voudrait goûter encore; même quand ils sont très intenses, ces désirs sont immensément inférieurs à l'excellence de leur objet. Pour avoir une idée du ciel proportionnée à l'excellence de la félicité céleste, il faudrait imaginer un élu qui aurait vécu dans le ciel et en serait sorti pour revenir à la vie mortelle - une supposition évidemment contradictoire dans les termes.

 

L'attitude du saint par conséquent à l'égard du ciel n'est pas et ne peut absolument pas être l'attitude d'un homme en quête d'un bonheur qu'il connait d'expérience. On peut même se demander s'il est possible de faire des efforts vers une chose inconnue; on peut bien l'attendre, se demander tout le temps ce qu'elle sera, mais la poursuivre avec toute l'ardeur de son esprit et de son coeur ne semble pas possible.

 

C'est pourquoi la sainteté chrétienne est essentiellement un effort pour posséder le Christ, pour goûter sa douceur, parce que, bien qu'Il ne puisse être pleinement connu, cependant, Il n'est pas un inconnu. On peut dire que chaque stade de sainteté comporte une réalisation de la présence du Christ qui lui donne sur le moment entière satisfaction.

 

Mais le ciel et ses glorieux mystères dépassent toujours la compréhension de l'homme.

 

Il ne les possède jamais ici-bas comme il possède le Christ.

 

Le Christ est un Royaume au dedans de nous, le ciel est un Royaume au dehors de nous, et c'est le royaume intérieur qui rend le soldat du Christ heureux dans toutes ses batailles.

 

dom Vonier o.s.b

 

 

 

 

 

 

 

 

Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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