Nihil sub sole novum. Pâques 2012 _

Publié le 9 Avril 2012

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Avec l'aimable autorisation du très Révérend  Père dom Jean Pateau, pour le Petit Placide,  nous publions le sermon du dimanche de Pâques .

 

 

 

Nihil sub sole novum. Rien de nouveau sous le soleil... (Qo 1,9)

 

 

Chers Frères et Soeurs,

Mes très chers Fils,

 

 

 

« Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste ; vanité des vanités, tout est vanité. Quel profit trouve l’homme à toute la peine qu’il prend sous le soleil ? ... Toute parole est lassante ! ... Ce qui fut, cela sera, ce qui s’est fait se refera, et il n’y a rien de nouveau sous le soleil! »” (Qo 1, 2-3. 8-9).


 

Les paroles de l'Ecclésiaste se révèlent d'une pertinente actualité alors que la déception et le découragement gagnent de nombreux catholiques face à la situation au sein des Etats, des familles et même dans l'Eglise.

 

Tandis qu'une échéance électorale importante approche, il est particulièrement affligeant de constater, tant chez la plupart des candidats que chez une majorité d'électeurs, l'ignorance et parfois le rejet des principes élémentaires de bon sens, issus de la loi naturelle inscrite au coeur de chaque homme.

 

Le respect de la vie depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, la reconnaissance apportée à la famille traditionnelle composée d'un homme et d'une femme et ouverte à la procréation, ainsi que la liberté éducative des parents, semblent désormais des prétentions exhorbitantes qui atteignent la sacro sainte liberté de l'homme.

 

Plutôt que de promouvoir, dans le seul but de rechercher le bien commun de la société, une authentique écologie humaine, une éthique de la vie, fondée sur la réalité de l'être humain, - donnée que ni législateur, ni aucun homme, ne peut changer à sa guise, - les hommes d'Etat s'appliquent à forger des mots et des lois susceptibles de voiler ou de légitimer des actes de barbaries, des actes contre nature ou encore des viols des consciences.

 


Pourquoi s'étonner de vivre dans une société malade de ses excès et de ses crimes? Composée d'apprentis sorciers, refusant toute règle et toute limite, y compris celles posées par le Créateur dans la nature même des choses, elle se trouve déjà confrontée aux conséquences dramatiques de ses erreurs.


 

Monseigneur Marc Aillet, Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron, dans la préface d'un livre consacré au Sida et intitulé "Nous choisirons l'amour", écrit: "Un proverbe dit, que " Quand on lui demande pardon, Dieu pardonne toujours; l'homme lui, pardonne rarement; mais la nature ne pardonne jamais."

 

Quand on viole la loi naturelle, tout un cortège de souffrances s'ensuit nécessairement, qui touche et ceux qui sont responsables et ceux qui sont innocents. Quand l'homme oublie la loi naturelle inscrite en lui, son coeur se durcit et devient désert, et avec lui le monde autour de lui".

 

Le raz de marée de délinquance et de désespoir qui frappe l'Occident ne serait-il pas le résultat de l'abandon de la morale naturelle? Serions-nous au fond du gouffre? Il ne semble pas.

 

Déjà, il y a eu un jour où les paroles pleines de désenchantement de l'Ecclésiaste ont pris tout leur sens.

 

C'est le jour où la Vie a été clouée au bois de la Croix. C'est le jour où, abandonné des siens, le Christ rendit l'esprit. Ce jour-là "Dieu est mort" (Nietsche). L'espérance des patriarches, des juifs, n'était-elle que chimère? Le monde, toutes vies, depuis toujours et pour toujours étaient-ils privés de sens?

 

Alors qu'en cet instant précis toute vie humaine semblait désormais condamnée au désespoir, de ce corps mis au tombeau, la Vie, la vraie, renaissait, offerte à tout homme.

 

C'est ce que le Saint Père Benoît XVI écrivait aux jeunes qui se préparaient à le rejoindre aux JMJ:

 

" La croix nous fait souvent peur, car elle semble être la négation de la vie. En réalité, c'est le contraire ! Elle est le "oui" de Dieu à l'homme, l'expression extrême de son amour et la source d'où jaillit la vie. Car du coeur de Jésus ouvert sur la croix a jailli cette vie divine, toujours disponible pour celui qui accepte de lever les yeux vers le crucifié."


(Message du Pape Benoit XVI aux jeunes du monde à l'occasion de la 25ème journée mondiale de la jeunesse 2011,n°3)

 

 

Comme l'affirme le Catéchisme de l'Eglise catholique (n°638) :" La Résurrection de Jésus est la vérité culminante de notre foi dans le Christ, crue et vécue comme vérité centrale par la première communauté chrétienne, transmise comme fondamentale par la Tradition, établie par les documents du Nouveau Testament, prêchée comme partie essentielle du Mystère pascal en même temps que la Croix:" Le Christ est ressuscité des morts. Par sa mort il a vaincu la mort, Aux morts il a donné la vie." (Liturgie bysantine Tropaire de Pâques).

 

La résurrection est un évènement historique.


"Toutes les vérités , même les plus inaccessibles à l'esprit humain, trouvent leur justification si, en ressuscitant, le Christ a donné la preuve définitive qu'il avait promise, de son autorité divine", enseigne encore le Catéchisme de l'Eglise catholique (n°651)

 

 

 

Si de nombreux témoins ont assisté aux phénomènes cosmiques qui ont marqué la mort du Christ, la résurrection s'est déroulée dans le secret du tombeau.

 

La tradition laisse à penser que Marie fut la première à recevoir la visite de son Fils. Unie à lui en son Stabat, elle devait à nouveau chanter avec lui son Magnificat. Ce sont les saintes femmes qui découvrirent le tombeau vide et en avertirent les apôtres. Les apparitions des jours suivant confirmèrent la nouvelle: le Christ est vraiment ressuscité. Comme l'arbre gigantesque né d'une petite graine dans le silence et l'oubli, la résurrection dépasse les limites géographiques et temporelles du tombeau. Le Christ vit désormais, Dieu et homme en son corps glorieux marqué des stigmates de la Passion.

 

 

Comme le cierge pascal, témoin de la victoire de la lumière sur les ténèbres, nous devons, nous aussi, rayonner la résurrection.

 


Depuis le matin de Pâques, l'espérance chrétienne est sans limite. Il n'y a pas de nuit qui soit si noire, qu'elle ne puisse être illuminée par le vainqueur du tombeau.

 

A une jeune fille de douze ou treize ans, une bergère, l'archange Michel disait:" Il y a grande pitié au royaume de France."


Par sa confiance en Dieu et son obéissance, contre toute sagesse et même toute prudence humaine, Jeanne, prenait la tête de l'armée et entreprenait la libération du royaume, afin de le rendre à son roi. L'archange pourrait encore faire entre ses paroles aujourd'hui, alors que nous fêtons les six cents ans de la naissance la Pucelle d'Orléans.

 

Le combat à mener couvre désormais d'autres horizons, mais il est tout nécessaire à la survie de notre pays, de l'Europe et du monde.

 

Ce ne sont plus des terres qu'il faut reconquérir, mais des coeurs.

 

Des coeurs qu'il faut éduquer à la morale chrétienne qui est, non une morale de l'interdit ou de la contrainte, mais une morale de la béatitude et de la liberté. La France doit reconnaître ses racines et les assumer.

 

Citons le bienheureux et bien-aimé Pape Jean-Paul II dans la conclusion de son homélie au Bourget:"

 

France, fille aînée de lEglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? Permettez-moi de vous demander: France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle? Pardonnez-moi cette question. Je l'ai posée par sollicitude pour l'Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l'homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Fils et Esprit." (Homélie au Bourget, 1er Juin 1980, n°8).

 

 

Hier soir, nous avons renouvelé les promesses de notre baptême.

 

Comme les apôtres et selon nos vocations, nous portons Dieu au monde. Le monde, et celui de la politique en particulier, a besoin d'entendre la voix de la vérité.

 

Autant qu'ils le peuvent, par un vote utile par exemple, les chrétiens ont le devoir d'empêcher l'arrivée au pouvoir de personnes qui bafouent ouvertement la dignité humaine.

 

Quoi qu'il en soit, le chrétien est l'homme de l'espérance.


"Rien de nouveau sous le soleil.", disait l'Ecclésiaste...

 

Voici pourtant que celui fait toutes choses nouvelles (cp Ap 21,5) et qui était mort, est désormais ressuscité: il a vaincu la mort et a ouvert pour tous les hommes le chemin vers l'éternité.

 

Ce jour est le jour qu'a fait le Seigneur, jour de joie et d'allégresse.

 

Surrexit Dominus vere, Amen, Alleluia.

 


Très Révérend Père Dom Jean Pateau

Abbé de Notre-Dame de Fontgombault

le 8 Avril 2012



 

 


Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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