ora pro nobis. R.I.P. + martyr Août 2014
Publié le 21 Août 2014
"Mais elles ne servent à rien, vos cruautés les plus raffinées.
Nous devenons plus nombreux, chaque fois que vous nous moissonnez
: le sang des chrétiens est une semence.
Car il n’est pas de faute qui ne soit pardonnée au martyre.
Et voilà pourquoi nous vous rendons grâces, à l’instant, pour vos sentences.
Telle est la contradiction entre les choses divines et les choses humaines
: quand vous nous condamnez, Dieu nous absout.
Tertullien.
« Notre souffrance est un prélude à ce que vous-mêmes, chrétiens européens et occidentaux, souffrirez dans un futur proche », a crié l’archevêque à ses frères chrétiens d’Occident.
« S’il-vous-plaît, il faut que vous compreniez. Vos principes libéraux et démocratiques n’ont aucune valeur ici. Vous devez reconsidérer la réalité du Moyen-Orient, car vous accueillez un nombre croissant de musulmans. Vous aussi, vous êtes en danger. Il vous faut prendre des décisions courageuses et dures, y compris en allant à l’encontre de vos principes.
« Vous croyez que tous les êtres humains sont égaux, mais ce n’est pas une chose certaine. L’Islam ne dit pas que tous les êtres humains sont égaux. Vos valeurs ne sont pas leurs valeurs. Si vous ne comprenez pas cela rapidement, vous tomberez victimes d’un ennemi que vous aurez accueilli dans votre maison. »
REQUIESCAT IN PACE
Ce n'était hélas pas la première fois que James Foley, talentueux photojournaliste freelance, et correspondant de grands médias tels que Globalpost ou l'AFP était pris en otage sur le terrain, son terrain, celui de correspondant de guerre. Dans une lettre publiée sur le site de l'université de Marquette, il confiait sa foi, lors de sa première captivité en Libye (lire l'intégralité de cette lettre en anglais ici)
"J'ai prié pour que ma mère sache que j'allais bien", confiait-il alors. J'ai commencé à prier le rosaire, c'est ce que ma mère et ma grand-mère auraient prié. J'ai dit dix Je vous salue Marie entre chaque Notre Père. Cela m'a pris longtemps, environ une heure, pour compter cent Je vous salue Marie à genoux. Et cela m'a aidé à garder l'esprit clair. (…) Cela m'a redonné de l'énergie de parler de mes faiblesses et de mes espoirs, comme dans une conversation avec Dieu, plutôt que silencieux et seul. (…)
Au bout de 18 jours de captivité en Libye, James Foley avait été autorisé à passer un coup de fil pour rassurer sa famille : "J'ai dit une dernière prière et j'ai composé le numéro. (…) "Les Libyens sont des gens biens, lui ai-je dit. J'ai prié pour que tu saches que j'allais bien. Avez-vous ressenti mes prières ? ". "Tellement de gens ont prié pour toi. Tous tes amis (…) Il ont fait une veillée de prières à Marquette. As-tu senti nos prières ? "Oui, maman, je les ressens", et j'y ai repensé l'espace d'un instant. C'était peut-être la prière des autres qui m'avait redonné des forces, permis de surnager. (…) Depuis, je me suis repassé cet appel des centaines de fois dans ma tête - la voix de ma mère, le nom de mes amis, sa connaissance de la situation, sa foi absolue dans le pouvoir de la prière. Elle m'avait dit que mes amis s'étaient rassemblés pour faire tout ce qu'ils pouvaient pour aider. Je savais que je n'étais pas seul."
Et James Foley de conclure sa lettre ainsi : "Ma dernière nuit à Tripoli, j'ai eu ma première connexion au Net en 44 jours, et j'ai pu écouter le discours qu'avait fait Tom Durkin à la veillée de Marquette. L'église était pleine d'amis, de camarades, de prêtres, d'étudiants... J'ai écouté le meilleur discours qu'un frère puisse faire pour un autre, signe d'un coeur généreux, symbole des efforts et des prières des gens. Et la prière était en quelque la colle qui a permis à ma liberté de prendre forme. Une liberté intérieure d'abord, puis le miracle d'avoir été libéré dans une guerre dans laquelle le régime n'avait pas de raison réelle de nous faire libérer. Tout cela n'avait pas de sens, mais la prière en avait."
Voici les histoires et reportages pour lesquels le journaliste James Foley a risqué, et perdu, sa vie
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