Pour le début du grand carême, le patriarche Yazigi dénonce la fausseté de l’Occident

Publié le 17 Février 2015

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Le patriarche grec-orthodoxe d'Antioche, Youhanna X Yazigi, a saisi l'occasion du grand carême, qui commence lundi prochain pour les communautés orthodoxes orientales, pour dénoncer l'indifférence des pays du monde occidental aux malheurs vécus par les communautés chrétiennes du Machrek, et leur fausseté dans la défense des droits de l'homme.


Évoquant l'affaire de la disparition en Syrie des deux évêques Youhanna Habib (syriaque-orthodoxe) et Boulos Yazigi (grec-orthodoxe), son propre frère, le patriarche a affirmé que l'affaire de leur disparition « restera une tâche ignominieuse au front de ceux qui prétendent faussement défendre les droits de l'homme ».

Dans les milieux orthodoxes, on estime que le patriarche, qui a visité à cette fin plusieurs capitales arabes et occidentales, crie là sa souffrance. Youhanna X reproche en fait à ces puissances de n'avoir pas réagi à la hauteur voulue, au cas de cette double disparition. Une passivité qui contraste avec leurs réactions, lorsque le drame a frappé à leur porte, comme l'ont prouvé la mobilisation qui a suivi la décapitation par Daech d'un journaliste américain, ou l'attentat contre la revue Charlie Hebdo à Paris.


Par ailleurs, Youhanna X a axé son message sur la portée spirituelle du jeûne comme remède à ce qu'il y a en l'homme de potentiel au mal.


Les chrétiens du Machrek sont aujourd'hui dans la position occupée jadis par Jean-Baptiste, qui a témoigné jusqu'au martyr pour la vérité, après l'avoir montré du doigt aux Israélites qui s'interrogeaient sur la messianité de Jésus, a affirmé en substance le patriarche grec-orthodoxe.


« Dans cet Orient, nous chrétiens sommes la voix qui ne cessera jamais de dénoncer la stigmatisation aveugle d'autrui, a-t-il dit. C'est dans cette terre que la main du Père nous a plantés, et nous en sommes l'olivier, le laurier et la vigne. Nous n'en faisons pas notre terre exclusive, mais en faisons la terre exclusive du vivre ensemble, et nous y aspirons à une vie de paix que nous voulons également pour les autres. Notre voix ne se taira jamais face au terrorisme qui ne fait pas de distinction entre une religion et l'autre, une communauté et l'autre, un être humain et l'autre.

 

Et nous souhaitons que le monde entier entende le cri de souffrance qui s'élève de cette région et se rende compte que ce Machrek est là pour servir de luminaire et de cœur, et non de tamis pour toutes les idéologies extrémistes en expansion. »

 

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Rédigé par philippe

Publié dans #divers

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