temps de la Passion.
Publié le 25 Mars 2012
Saint Temps de la Passion, on a besoin de la Rédemption, on a besoin tant des moines, près du Christ souffrant et de la Mater Dolorosa, union de prières.
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Le ciel de la sainte Eglise devient de plus en plus sombre; les teintes sévères qu'il avait revêtues, dans le cours des quatre semaines qui viennent de s'écouler, ne suffisent plus au deuil de l'Epouse.
Elle sait que les hommes cherchent l'Epoux, et qu'ils ont conspiré sa mort. Douze jours ne seront pas écoulés qu’elle verra ses ennemis mettre sur lui leurs mains sacrilèges.
Elle aura à le suivre sur la montagne de douleur ; elle recueillera son dernier soupir; elle verra sceller sur son corps inanimé la pierre du sépulcre.
Il n'est donc pas étonnant qu'elle invite tous ses enfants, durant cette quinzaine à contempler celui qui est l'objet de toutes ses affections et de toutes ses tristesses.
Mais ce ne sont pas des larmes et une compassion stériles que demande de nous notre mère: elle veut que nous profitions des enseignements que vont nous fournir les terribles scènes que nous sommes appelés avoir se succéder sous nos yeux.
Elle se souvient que le Sauveur, montant au Calvaire, dit à ces femmes de Jérusalem qui osaient pleurer sur son sort en présence même de ses bourreaux : « Ne pleurez pas sur moi, mais sur vous et sur vos enfants".
dom Guéranger.
Mon Jésus, vous avez vu mes faiblesses, mes retards à comprendre, mes faiblesses à agir, mes hésitations devant le moindre effort, mes manques de générosité sans cesse renouvelés.
Et sachant tout cela, voyant tout cela, vous êtes venu, vous avez parlé, agi, souffert, vous êtes mort en Croix... et vous êtes resté, et vous restez sans fin.
"Vous restez dans le Tabernacle, vous restez dans la pauvre maison branlante de mon coeur avec la porte ouverte à tout venant, avec les fenêtres où je regarde sans cesse au lieu de vous contempler vous seul, avec les murs que vous relevez et qui retombent, avec des appartements malpropres et si vides, où devraient resplendir vos traits, où ceux de l'ennemi reparaissent à chaque instant; vous me parlez du matin au soir sans que je sache vous entendre et vous répondre; où la cohue des pensées vaines, des petits intérêts, des désirs mesquins, de tous les mouvements de passion vous repousse ou vous masque, vous fait la place si petite et la part si restreinte.
"Comment pouvez-vous rester dans de telles conditions? Moi, j'aurais disparu depuis longtemps en faisant claquer les portes, et je refuserais de rentrer à toutes les supplications; je me serai vengé, j'aurais pris une attitude hostile, j'aurais mal parlé de celui qui m'eût tant manqué; j'aurais nourri dans mon coeur à son égard et manifesté de toutes manières mon mécontentement, ma rancune.
"Comme nous sommes loin de l'autre! Et comme mes rêves d'union seraient irréalisables si vous êtiez comme moi! Et cependant j'espère, je garde confiance.
Plus je suis loin et plus votre amour éclatera en me rapprochant de vous et en vous rapprochant de moi!
dom Guillerand.