st Jean Baptiste. +
Publié le 3 Décembre 2010
'Il y eut un homme envoyé de Dieu, son nom était Jean. Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous crussent par lui".
On avait chanté sur son berceau:" Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant la face du Seigneur pour lui préparer les voies, pour éclairer ceux qui sont assis à l'ombre de la mort et diriger nos pas dans les sentiers de la paix."
La voix de ce précurseur devait donc se faire entendre pendant ces jours préparatoires.
La pièce liturgique, la plus importante dans l'office de toute la semaine, c'est l'Evangile du dimanche. Or des quatres dimanches de l'Avent, il y en a trois dont l'Evangile est entièrement consacré à la mission de st Jean et nous rappelle les passages les plus saillants des trois évangélistes qui décrivent longuement son oeuvre: saint Matthieu, saint Luc et saint Jean; sans compter un très grand nombre de pièces secondaires se rattachant au même évènement.
On peut dire que l'Avent est le temps du Précurseur.
Sa fête, il est vrai, ne fait pas partie du cycle de Noël, et la raison en est simple.
L' Annonciation, en effet, devait préceder Noël de neuf mois. Mais, lors du message de l'Ange à la très sainte Vierge, Jean était conçu depuis six mois..." et c'est actuellement son sixième mois, à elle que l'on appelle stérile. " (Luc 1.36)
La naissance du Précurseur devait donc suivre l'annonciation de trois mois environ, soit le 24 Juin. De là, à cette date, l'anniversaire de sa nativité que l'Eglise célèbre à l'égal de ses plus grandes solennités...
Après la sainte Vierge, il n'est pas de Saint honoré par un culte plus ancien et plus solennel. Seul, il partage avec Marie l'honneur de voir célébrer sa naissance, sanctifié qu'il fut dans le sein de sa mère......
son désir du Christ.
Cette sainte impatience pour le Désiré des nations avait animé, il est vrai, tous les justes de l'ancienne loi; mais chez le précurseur, elle trouve sa suprême ardeur.
Lui, si rude et si austère, traduit par les expressions les plus suaves les saints transports de son âme. C'est à lui que nous devons la plus douce image sous laquelle les fidèles aiment à contempler Jésus, celle d'Epoux de nos âmes. (Jean III,29).
L'Eglise veut pendant ce temps nous faire apprendre à son école à désirer Jésus-Christ.
Ne serait-ce pas faire injure à cette divine Bonté que de n'avoir pas de désir pour elle? Bossuet développe admirablement cette pensée:
"Saint Grégoire de Naziance invite tout le monde à désirer Dieu par la considération que cette bonté infinie prend tant de plaisir à se répandre:" Ce Dieu, dit-il, désire d'être désiré; il a soif, le pourriez vous croire? au milieu de cette abondance. Mais quelle est la soif de ce premier Etre?
C'est que les hommes aient soif de lui: Sitit sitiri. Tout infini qu'il est en lui-même et plein de ses propres richesses, nous pouvons néanmoins l'obliger en lui demandant qu'il nous oblige, parce qu'Il donne plus volontiers que les autres ne reçoivent."
Et, plus loin, Bossuet conclut:
"Ah! que tardons-nous, âmes chrétiennes? Que n'excitons-nous nos désirs, que ne pressons-nous nos ardeurs trop lentes? Ce n'est pas seulement Jean qui sent de près le divin Sauveur, qui désire ardemment sa sainte présence: de si loin que Jésus a été prévu ,il a été désiré avec ferveur:"
"Mon âme,, disait David, languit après vous; quand viendrai-je? Quand m'approcherai-je de la face de mon Seigneur?" Quelle honte, quelle indignité, si lorsqu'on soupire à lui de si loin, ceux dont il s'approche, qui le possèdent, ne s'en soucient pas!
Car, mes frères, n'est-il pas à nous, ne l'avons-nous pas sur nos autels?....
Courons dons à cette table mystique, prenons avidement ce corps et ce sang; n'ayons de faim que pour cette viande, n'ayons de soif que pour ce breuvage: car pour bien désirer Jésus, il ne faut désire que lui."