un hommen à radio Notre-Dame.

Un numéro de téléphone masqué, une heure de rendez-vous téléphonique après un message privé envoyé sur Facebook et un formulaire à remplir… Voici comment la rédaction de Radio Notre Dame a pris contact avec les Hommen, ce groupe de jeunes activistes qui est aujourd’hui la principale épine dans le pied d’un gouvernement prêt à tout pour le faire taire.

Rétrospectivement, était-ce une bonne idée d’intervenir pendant la finale de Roland-Garros ?

Aujourd’hui nous sommes dans une situation où le gouvernement empêche le peuple opposé majoritairement à la loi de s’exprimer. Il camoufle les manifestations, et les médias n’ont que peu d’accès aux vraies informations. Il est indispensable de libérer la presse, en particulier à l’international, comme cela s’est vu lors de Roland-Garros. [Le NY Times et CNN en ont parlé dans leurs journaux respectifs NDLR].

Rétrospectivement, certaines personnes n’étaient évidemment pas certaines du bien fondé de cette action. Mais cette grogne n’a duré qu’une heure environ sur les réseaux sociaux et puis ils ont compris. Ils ont compris que la résistance de salon, c’est terminé.

Aviez-vous envisagé d’être interpellé après cet acte ?

Oui évidemment. On sait le deux poids deux mesures sur ce sujet en France. Même si juridiquement on ne risquait pas grand chose. C’était sans compter les mensonges du gouvernement et de la justice. En Tunisie, là où 4 Femen étaient en attente de jugement, elles risquaient 6 mois de prison ferme au maximum. En France, les Hommen sous contrôle judiciaire risquent au maximum 7 ans de prison.

Pensiez-vous que les suites judiciaires de cette affaire seraient si importantes ?

L’action des Hommen à Roland-Garros a été volontairement manipulée par le gouvernement. Le fumigène dans une main s’est transformé en « violence avec arme par destination ». Le problème c’est que le monde entier a vu les images. On a voulu nous faire peur. Le pouvoir a chargé les chefs d’accusation au maximum. Mais cela ne devrait pas tenir devant un tribunal. La réponse le 18 juillet prochain [Date à laquelle les 4 Hommen placés sous contrôle judiciaire seront jugés NDLR].

On vous compare souvent aux Femen, ces activistes féministes. Mis à part la violence et ce pourquoi vous vous battez, les Hommen s’inspirent-ils d’elles ?

On entend souvent dire que les Hommen sont le contrepied des Femen. Ce n’est pas vrai. Nous nous sommes constitués après le 24 mars, après avoir vu la violence du gouvernement contre les familles venues manifester pacifiquement. On a compris que le pouvoir en place n’en avait rien à faire du peuple français et de son avis. La démocratie n’existe plus, nous sommes bien dans un régime totalitaire.

Pour nous faire entendre, et que l’on parle de nous, il fallait autre chose. Il fallait aller l’embêter là où il ne veut pas que l’on soit, pour toucher le pouvoir au plus près. D’où des actions chocs, mais bien évidemment toujours sans violence.

Numéros de téléphone masqués, visages masqués, les Hommen intriguent. Comment vous définiriez-vous ?

Nous portons des masques car derrière s’y cache n’importe quel Français opposé au mariage homosexuel. Nous sommes tous des volontaires, et n’importe qui peut nous rejoindre. Je ne connais pas tous les Hommen. Je sais juste que nous sommes présents dans toute la France.

Comment fonctionne l’organisation des Hommen ?

Les Hommen sont un mouvement qui peut avoir l’apparence d’être spontané, désorganisé. Ce n’est pas du tout le cas, nous sommes très bien organisés. Il existe une équipe nationale qui gère le territoire. Au sein de cette équipe il y a une direction nationale qui s’occupe de la stratégie à appliquer pour nos actions. Et sous cette direction nationale, nous avons 3 services particuliers :

-CNO, la Coordination nationale des opérations, dont le rôle est de prendre contact avec les personnes en province qui veulent organiser une action. La CNO leur transmet ainsi la charte nationale, des conseils, mais aussi des explications etc…

-SNAL, le Service national d’assistance logistique. Ce service envoie gratuitement dans toute la France, le matériel nécessaire pour les actions des Hommen.

-BORI, le Bureau opérationnel de relai de l’information. Sa mission est la veille sur internet, sur les réseaux sociaux, sur Facebook, Twitter, Tumblr. Ce bureau répond également à tous les messages et mails que nous recevons.

Nous avons enfin la chance d’avoir des conseillers juridiques, qui valident les actions ou non, comme des avocats.

Quand un Hommen est interpellé et démasqué, peut-il continuer de participer à vos actions ?

Libre à lui ! L’anonymat n’est pas si important dans ce cas. Le masque [blanc à la larme NDLR], c’est en fait le symbole de la résistance.

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