Publié le 2 Novembre 2012

 

 

La foule des vivants rit et suit sa folie,

Tantôt pour son plaisir, tantôt pour son tourment ;

Mais par les morts muets, par les morts qu'on oublie,

Moi, rêveur, je me sens regardé fixement.

 

Ils savent que je suis l'homme des solitudes,

Le promeneur pensif sous les arbres épais,

L'esprit qui trouve, ayant ses douleurs pour études,

Au seuil de tout le trouble, au fond de tout la paix !

 

Ils savent l'attitude attentive et penchée

Que j'ai parmi les buis, les fosses et les croix ;

Ils m'entendent marcher sur la feuille séchée ;

Ils m'ont vu contempler des ombres dans les bois,

 

Ils comprennent ma voix sur le monde épanchée,

Mieux que vous, ô vivants bruyants et querelleurs !

Les hymnes de la lyre en mon âme cachée,

Pour vous ce sont des chants, pour eux ce sont des pleurs.

 

Moi, c'est là que je vis ! — cueillant les roses blanches,

Consolant les tombeaux délaissés trop longtemps,

Je passe et je reviens, je dérange les branches,

Je fais du bruit dans l'herbe, et les morts sont contents.

 

Là je rêve ! et, rôdant dans le champ léthargique,

Je vois, avec des yeux dans ma pensée ouverts,

Se transformer mon âme en un monde magique,

Miroir mystérieux du visible univers.

 

Regardant sans les voir de vagues scarabées,

Des rameaux indistincts, des formes, des couleurs,

Là, j'ai dans l'ombre, assis sur des pierres tombées,

Des éblouissements de rayons et de fleurs.

 

Là, le songe idéal qui remplit ma paupière

Flotte, lumineux voile, entre la terre et nous ;

Là, mes doutes ingrats se fondent en prière ;

Je commence debout et j'achève à genoux.

 

Comme au creux du rocher vole l'humble colombe,

Cherchant la goutte d'eau qui tombe avant le jour,

Mon esprit altéré, dans l'ombre de la tombe,

Va boire un peu de foi, d'espérance et d'amour !

 

 victor Hugo ... 

 

 

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Publié le 1 Novembre 2012

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PRIEZ POUR NOUS;

 

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Entre le 1er et le 8 novembre, l'Eglise offre chaque jour l'indulgence plénière, applicable aux défunts seulement, au fidèle qui visite un cimetière en priant pour les défunts, même de façon seulement mentale (ou en prenant la prière : "à nos frères défunts, accorde, Seigneur, l'éternel repos ; et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu'ils reposent en paix. Amen."), aux conditions habituelles, c'est-à-dire :

1) Prière aux intentions du Pape (par ex. : un Notre Père et un Je vous salue Marie) ;

2) Confession (dans les jours qui précèdent ou suivent) ;

3) Communion eucharistique le jour-même.

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Rédigé par philippe

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Publié le 1 Novembre 2012

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Dans la grande tourmente... 

 

 

TOUSSAINT

Homélie prononcée

par le Très Révérend Père Dom Jean Pateau, Abbé de Notre-Dame de Fontgombault

 

(Fontgombault, le 1er novembre 2012)

 


« Gaudete et exsultate, quoniam merces vestra copiosa est in cælis...

Réjouissez-vous et exultez, car votre récompense est grande dans les cieux... » (Mt 5, 12).

 

 

Chers Frères et Sœurs, Mes très chers Fils,


Alors que le Saint-Père vient d’inaugurer l’année de la foi, le 11 octobre dernier, la fête de la Toussaint donne à méditer sur la récompense qu’ont obtenue ceux qui avant nous ont parcouru, dans la faible lueur de cette même foi, mais avec sérieux, le chemin de la vie humaine, le chemin de la foi.

 

Désormais, pour les saints, le temps de la foi et de l’espérance est achevé. Ils se réjouissent dans la vision du Seigneur, ils exultent dans la possession de Dieu.


Ceux que nous fêtons aujourd’hui ne sont pas les personnages froids et lointains d’une galerie de portraits ou encore les fruits de notre imagination. Tous ils ont vécu et ils vivent encore aujourd’hui. Tous ils nous disent, comme un des sept Anges aux sept coupes de l’Apocalypse : « Viens, que je te montre la Fiancée, l'Épouse de l'Agneau » (Ap 21, 9). De fait, nous sommes destinés, un jour, si nous le voulons bien, à entendre cette voix.


Les lectures de la Messe offrent à notre contemplation deux textes fondamentaux, telles deux fresques qui se dessinent sous nos yeux, deux œuvres qu’il importe de regarder à la fois dans leur ensemble et dans leurs détails.


La longue énumération des élus, rapportée par le livre de l’Apocalypse, réchauffe notre espérance. Non décidement, le Ciel ne sera pas vide. Il sera occupé par tous ceux qui, unis aux anges, diront : « Salut à notre Dieu, qui siège sur le trône, ainsi qu'à l'Agneau ! ... Amen ! Louange, gloire, sagesse, action de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles ! Amen ! » (Ap 7, 10 et 12). Le début de cette lecture donne pour ainsi dire la clé du Paradis : pour y entrer, les serviteurs de Dieu devront être marqués d’un signe dont la présence les préservera lors de la grande tourmente.


Mais comment espérer pouvoir être du nombre de ceux qui seront ainsi marqués du signe du Dieu vivant ? Les paroles du Seigneur rapportées dans l’Évangile selon saint Matthieu indiquent le chemin. Ils seront bienheureux les pauvres en esprit, les doux, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix. Ils seront bienheureux ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice et ceux qui souffrent persécution pour la justice.

 


Nous faisons nôtres les paroles du Seigneur tout en reconnaissant que leur mise en pratique n’est pas chose si facile. Précisément cette difficulté invite à entrer de façon plus radicale sur le chemin de l’espérance, à le choisir plus résolument : c’est un chemin éminemment chrétien. Si les élus sont pour nous des témoins, à notre tour nous devons nous aussi être témoins pour les hommes et les femmes de notre temps.

 

Espérer dans le silence, avoir une foi pour sa propre satisfaction, sa propre tranquillité, sa propre sainteté, c’est manquer d’espérance, c’est manquer de foi ; c’est s’engager sur une voie qui assurément mènera à la perte de l’une et de l’autre au jour de la grande tourmente.

 

 

À notre décharge, il serait aimable de vivre paisiblement dans la société tranquille, paradisiaque, où nous contemplons aujourd’hui les élus. La béatitude, nous la désirons, mais la société où nous vivons ne nous l’offre pas. Bien plus, c’est le tragique spectacle de la déchéance humaine qui s’offre à nos yeux. Ils sont bienheureux les durs, ceux qui écrasent pauvres et petits. Ils sont bienheureux les puissants par les armes, par le mensonge. Ils sont bienheureux ceux qui proposent aux hommes un plaisir sans lendemain, qui avilissent enfants et misérables.

 


Pourtant, il est un révélateur sur le drame que vivent nos contemporains. Si nous interrogeons l’un des élus sur son lendemain, il répond un seul mot : “Paix”. La même question adressée à tout homme de la terre recevrait-elle aujourd’hui la même réponse ? Celle-ci ne serait-elle pas plutôt “Crainte”? Nombre de nos contemporains ne pourraient peut-être que difficilement analyser ce sentiment tellement ils sont conditionnés par la normalité de ce monde qui devient de plus en plus, par l’œuvre même de l’homme, un enfer.


La crainte est bien le sentiment dominant de notre société. Crainte d’un monde où la guerre et la haine se font de plus en plus présentes. Crainte devant tant de femmes qui demandent la mort de leurs enfants en leur sein sans que les sociétés viennent au secours ni des mères, ni des enfants. Crainte devant les lendemains que l’on prépare aux enfants qui naissent aujourd’hui. Crainte devant la profanation de la création, propriété de Dieu, tout particulièrement par la dénaturation du mariage, union durable d’un homme et d’une femme. Crainte devant un avenir de pauvreté et de misère pour beaucoup désormais inéluctable.

 


Le cri, entendu dans la bouche de Jésus sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» (Mt 27, 46), monte désormais de tous les points de la terre. Ces mots, tirés du psautier, résonnaient dans la bouche de Jésus comme un ultime cri vers le Père dans l’attente de la puissante affirmation du matin de Pâques : « Il est ressuscité ».


Ce cri, nous l’entendons aujourd’hui encore, mais il semble désormais n’attendre plus rien de Dieu, du vrai Dieu. C’est un cri de désespoir, le cri d’un monde qui pour avoir renoncé au vrai Dieu, se sait condamné à être abandonné tôt ou tard par chacun des dieux auxquels il se confie de façon éperdue. Le refus de Dieu, le refus de la condition de créature et de ses conséquences, le refus de la loi naturelle, ravalent l’homme, qu’on le veuille ou non, à la condition d’objet, d’épave ballottée au gré de flots plus ou moins menaçants.

 

Plus de port, plus de paix. Ce qui donne de façon ultime à chaque homme, qu’il soit adulte ou enfant, sa valeur, c’est le regard que Dieu pose sur lui. Ce qui lui donne la paix, c’est l’accueil de ce regard.

 


Serait-il donc interdit de proposer à tous les hommes la béatitude que Dieu réserve à ses amis ?


La société moderne plonge l’homme dans un monde sans espérance, un monde qui a fait le choix de l’oubli, voire du refus de Dieu. En face de ce monde et par rapport à lui, le chrétien doit faire un autre choix : non pas celui de l’ignorance, non pas celui de la compromission, mais celui de l’éducation.


Entamons donc ce « pèlerinage dans les déserts du monde contemporain » (cf. homélie du Saint-Père durant la Messe d’ouverture de l’année de la foi, 11 octobre 2012), sachons y discerner les signes de l’attente de Dieu.

 


Alors que débute l’année de la foi, alors que nous fêtons les saints de tous les temps et que nous nous unissons à leur action de grâces, avons-nous le désir de les rejoindre ?

 

Avons-nous le souci de guider nos frères en humanité vers la maison du Père par l’exemple d’une vie authentiquement chrétienne ? Notre foi ne serait-elle pas refroidie au point qu’une évocation du sort des bienheureux ne nous toucherait que peu ?

 


Que Marie, femme de foi, nous introduise dans leur société et dès ici-bas nous fasse désirer le Ciel pour nous et pour tous les hommes.

Amen.

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Publié le 1 Novembre 2012

 

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"Il existe un fétichisme intérieur, que les psychologues découvrent petit à petit dans la psychè humaine. C'est une déformation intérieure. En somme, semble-t-il, toute forme d'immaturité affective est fétichiste. Elle consiste en une fixation sur un objet qui n'est pas absolu, - car unique est l'Absolu, et il est transcendant.

 

 "La découverte de la transcendance, et de l'Absolu comme transcendance, est une libération par rapport à divers types d'idolâtrie. Dès lors que l'on a vu et compris que l'Absolu n'est rien de ce qui est du monde, on est libéré de la servitude de toutes les idoles, intérieures et extérieures. On accède à la liberté et à l'âge adulte.

 

 "Celui qui est libéré de la puérile idolâtrie de l'argent, de l'abominable idolâtrie de l'Etat ou de la Nation, de la captivité de l'eros, celui-là devient un homme, un homme libre, un homme adulte.

 

 "En somme, on peut définir la sainteté des saints comme la liberté par rapport à toutes les formes d'idolâtrie.

 

Dans cette perspective, et si cette analyse est exacte, le saint est l'homme normal, le seul normal et adulte, parce que le seul libre. Celui qui n'est pas saint est encore un être infantile, prisonnier d'une multitude d'idolâtries, de fétichismes, extérieurs ou intérieurs, visibles ou invisibles."

 

 

 

Claude Tresmontant

 

 

  link TOTUS TUUS 

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Publié le 31 Octobre 2012

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  bonne et sainte fête de la Toussaint.

 

 

 

Le maître-mot de cette grande affaire difficile qui départage les vrais chrétiens et le "monde" est lâché: c'est l'espérance, qui est le cri même de la vie et dont le christianisme a fait une vertu théologale. Comme son nom l'indique, elle nous détourne du néant pour nous porter vers ce Dieu dont la Bilble dit que la joie est notre rempart.

 

 

Quand on touche aujourd'hui à cette petite et toute-puissance espérance, qui est bien ce qui manque le plus cruellement au monde, on en vient presque immanquablement à laisser parler le pauvre pécheur qui l'a célébrée comme pas un, avec des mots qui ne sont pas dans le catéchisme mais qui éclatent de vérité.

 

 

...

 

Dans l'ordre chrétien, mourir c'est se rejoindre, arriver enfin au bout de soi-même, commencer d'être avec plénitude.

 

"Plus une chose meurt, plus elle arrive au bout d'elle-même"

 

Claudel n'a fait que démarquer le célèbre et admirable " Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change."

 

 

 

 

 

"Le monde moderne avilit, écrivait  Péguy. Il avilit la cité; il avilit l'homme, il avilit l'amour, il avilit la femme, Il avilit la race; Il avilit l'enfant; Il avilit la nation; il avilit la famille,. Il avilit même.. il a réussi à avilir ce qu'il y a de plus difficile à avilir au monde, parce que c'est quelque chose qui a en soi, comme dans sa texture, une sorte particulière de dignité, comme une incapacité singulière d'ête avili: il avilit la mort."

 

 

 

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RP  Lelong

 


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Publié le 31 Octobre 2012

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Publié le 30 Octobre 2012

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Je vis sans vivre en moi-même

Et j'espère une vie si haute

Que je meurs de ne pas mourir!

 

Vois combien l'amour est fort,

O vie, ne me sois pas hostile,

Vois qu'il ne te reste plus

Pour te gagner qu'à te perdre!

 

Vienne donc la douce mort,

Vienne la mort si légère,

Car je meurs de ne pas mourir!

 

ste Thérèse

 

 

 


 

Sans doute, chacun de nous y songe, plus ou moins fréquemment, plus ou moins réellement, mais n'y échappe pas. (On y est bien forcé quand les rangs s'éclaircissent autour de soi.)

 

Mais à quoi bon mettre en commun nos peurs, nos dégoûts, nos espoirs, nos doutes, attendu que, si nous sommes livrés à nous-mêmes, les conclusions ne sauraient représenter que des hypothèses dont nous sentons bien, les premiers, la fragilité et qui sont surtout des moyens provisoires dont nous nous gratifions afin de nous supporter de de poursuivre ce dur chemin?

 

Pascal - il est difficile de réfléchir là-dessus sans recourir bientôt à lui - a exprimé en trois monosyllabes définitifs l'impuissance humaine à l'entr'aide mutuelle dans ce moment crucial:" On meurt seul". Ceux qui ont éprouvé, pour leur compte, l'ironie cruelle qu'il y a dans l'expression courante "assister les mourants", savent bien qu'il faut en convenir; les gestes, la présence, les veilles, tout ce que l'amour invente au chevet d'un moribond, ne comble tout de même pas le gouffre qui se creuse. Nulle part ne se vérifie davantage la vérité du constat de Rainer-Maria Rilke: " Pour ce qui est de l'essentiel, nous sommes indiciblement seuls."

 

 

...

 

Au fond, la mort n'est rien, c'est mourir qui est la grande affaire.

 

Que dire à ceux qui renoncent aux lumières et aux appuis de la foi? Qu'ils tâchent de ne pas trop gâter la vie présente en détournant leur regard de la fin inéluctable. Le parti une fois pris d'en fini un jour - "Il va falloir quitter tout cela", soupirait Mazarin expirant - qu'ils s'en tiennent, s'ils le peuvent, dans ce présent qui fuit, au carpe diem d'Horace, avec pour seul objectif d'en cueillir sinon d'en épuiser la joie. Il faut reconnaître que cette politique de l'autruche est favorisée par une espèce d'incapacité à réaliser qu'on est personnellement en cause, de sorte qu'on n'assiste jamais qu'à une mort: la sienne.

 

L'homme sait qu'il meurt, mais son savoir ne lui en dit pas plus.

 

Il faut donner ici la parole à Péguy qui enchaîne à son insu, avec force surprenante, en rapportant ce mot d'un philosophe recueilli sur ses lèvres peu d'instants avant sa mort:

 

" Je sais que je vais mourir, mais je ne le crois pas. il entendait sans doute par ces mots qu'il connaissait,, qu'il prévoyait, qu'il préconnaissait sa prochaine mort d'une pleine connaissance intellectuelle, inévitable, mais qu'il ne la préconnaissait pas, qu'il ne pressentait pas sa prochaine mort d'une connaissance organique intérieure. On sait sa mort, on ne la croit pas, on n'y croit pas. C'est je crois l'un des mots les plus profonds que l'on ait prononcé depuis qu'il y a la mort."

 

 

Face aux "sombres défilés de la mort", selon l'image poétique de l'Ecriture, le chrétien n'est pas à ce point démuni.

 

La vraie réponse ne nous vient pas dans un langage qui apaise parce qu'il s'exprime noblement, mais un fait dont les quatre évangélistes nous ont laissé le récit de beaucoup le plus long et le plus circonstancié: la mort de Jésus.

 

Il serait vain de chercher en dehors de la mort du Christ la clef du mystère de notre propre mort. Les paroles elles-même de Jésus sur la vie et sur la mort n'ont de sens et de poids qu'en vertu du sacrifice du Golgotha, qui ne fait qu'un avec le sépulcre vide de la résurrection. 

 

La garantie de notre victoire sur la mort n'est pas l'effet d'un raisonnement, d'une doctrine séduisante, d'une exaltation du coeur et des sens; elle repose sur un fait historique, réel, vérifié: la mort de Jésus et sa suite.


 

D'où vient que peu d'hommes soient aussi pénétrés de la certitude que la vie continue après la mort qu'il est évident qu'un ami, qui a refermé une porte derrière lui, existe toujours et vit dans la chambre d'à côté?

 

Pour bien des raisons, sans doute, parmi lesquelles les maladies de la foi - quand elle n'est pas morte elle-même - doivent compter. Mais aussi à cause d'un malentendu qui fait confondre la réalité authentique de la mort, qui est un changement d'état et de condition, avec les scories et les décombres de l'opération. (Nous disons "les restes", les restes mortels.

 

Il est certain que si l'on s'attache à la dépouille au point de perdre de vue l'essentiel, il n'y a plus qu'amertume,, horreur et désespérance. ...

 

La vérité, c'est que l'Eglise, qui a reçu les paroles de la vie éternelle, est la seule qui sache se tenir devant la mort.

 

Sans rien nier ni méconnaître de ce qui tombe sous l'expérience immédiate, elle assume toute la vérité, y compris la part qui échappe à l'immagination, mais relève d'autres facultés non moins humaines, en tout cas moins fallacieuses.

 

La liturgie des défunts ne parle, avec respect et tendrese, que de sommeil, de vie, de résurrection.

 

Mors et vita duello

conflixere mirando

Dux vitae mortuus

regnat vivus.

 

 

"Mort et Vie se sont affrontées - en un duel étonnant - Le Maître de vie est mort - le voici vivant qui règne.

 

Non, on ne peut pas parler de la mort. On peut faire des mots sur la mort. L'autre jour, en passant par hasard au cimetière Montparnasse devant la tombe d'Edouard Estaunié, il me revenait que l'auteur de l'infirme aux mains de lumière avait écrit que la mort a ceci de pénible qu'elle atteint presque toujours les vivants par ricochet.

L'on peut crâner en face d'elle, comme cette princesse de France: "Fî de la vie! Qu'on ne m'en parle plus."

Ou la flatter:"La Mort! ce mot ne répand cependant rien de sombre dans ma pensée; elle m'apparait couronnée de roses pâles, comme à la fin d'un banquet." Ou bien l'appeler sincèrement tel Modigliani qui répétait souvent à ses amis:" La mort est la plus belle aventure de la vie!" On peut attendre avec la familiarité paysanne et tranquille de Péguy, la dernière femme de ménage:" La mort vient, elle a donc fait le ménage; pour la dernière fois elle a balayé le plancher, elle a mis en ordre les oeuvres. Elle a aussi mis en ordre l'auteur. Elle a rangé les oeuvres..."


 

Pour un disciple du Christ, la mort c'est, à l'exemple de son Maître, passer de ce monde au Père:" Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père.." écrit saint Jean. C'était l'appel de saint Ignace d'Antioche:" Il n'y a plus qu'une eau vive qui murmure au-dedans de moi et me dit: Viens vers le Père." L'évêque d'Antioche voué au supplice parlait de naissance et de vie là où d'ordinaire on ne voit que fin terrifiante et mort:

 

"Mon enfantement approche. Pardonnez-moi mes frères; ne m'empêchez pas de vivre, ne veuillez pas que je meure. Celui qui veut être à Dieu, ne le livrez pas au monde, ne le séduisez pas par la matière. Laissez-moi recevoir la pure lumière; quand je serai arrivé là, je serai un homme. Permettez-moi d'être un imitateur de la passion de mon Dieu."

 


 

Naguère, il semblait parfois à Julien Green, que la mort ce n'était presque rien:

 

"23 février I933"

 

Souvent, en pensant à la mort, je me dis que ce sera comme un réveil. Il y aura quelqu'un qui me dira :"Eh bien! tu as vu ce que c'était. Qu'est-ce que tu en penses? Ce n'était pas la peine d'avoir peur! Et l'on m'interrogera comme on interroge un voyageur qui revient de loin. Mais je ne me souviendrai que de l'amour."

 

Le chrétien qui vit du Christ en esprit de foi et d'amour, n'aura sans doute rien de plus à dire, mais il éprouvera, pour son compte que la mort n'est plus l'ennemie qui guette sa proie, mais la compagne avec laquelle il fait bon cheminer le long de la vie.

 

Elle donne à nos joies terrestres une qualité difficile à exprimer, qui est comme une lumière apaisante venue d'ailleurs, un sel incorruptible qui les empêche de se gâter. Elle apporte je ne sais quel air de fête.

 

"Avoir toujours au soir comme une fraîcheur du matin."

 

Maurice Blondel

 

O mort si fraiche, ô seul matin... une aube fraîche et profonde.

 

Révérend Père Lelong

OP

 

 


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Publié le 30 Octobre 2012

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  "Pour ce qui est de l'essentiel, nous sommes indiciblement seuls."

 

Rainer-Maria Rilke.

 

D'où vient que des gens qui répètent, dans leur prière du matin, que le Dieu tout-puissant et paternel auquel ils croient est le créateur du ciel et de la terre, passent le reste de la journée comme ceux qui ont dit simplement, en mettant le nez à la fenêtre:"Aujourd'hui le temps sera beau", ou bien, :"il va pleuvoir." Car c'est le même mot qui signifie cette réalité mystique dont la pensée devrait nous hanter, et les hauteurs azurées d'où le soleil nous distribue sa lumière et les nuages leur rosée.

 

Reconnaissons que le mot ne touche pas avec la même vivacité lorsqu'il désigne, d'une part ce que nous ne saurions décrire mais dont la certitude de l'existence aurait de quoi nous combler, et de l'autre le phénomène météorologique aux conséquences anodines.

 

   C'est dimanche à la campagne. Le prêtre a lu l'Evangile du jour. Il referme le livre et, avec des mots à lui, il s'efforce d'en tirer l'enseignement pratique. En définitive, cette page d'évangile rappelle le chemin du salut, autant dire: le chemin du paradis. L'on a bien écouté et l'on ne doute pas que tout cela soit ainsi. Mais l'ite missa est libère bientôt l'assemblée des fidèles du silence un peu morose et de la contrainte où ils ont été tenus. Dehors, le soleil luit, les visages sont réjouis. Les hommes vont boire un verre ensemble, parler de leurs travaux, du cours du marché, de sport ou de politique. Les femmes vont à leurs occupations ménagères. On est rentré dans la vie et, tout à l'heure, quand la famille sera réunie, à table, autour de la soupière fumante, je vous jure qu'il ne sera plus question de ce ciel dont Monsieur le Curé avait parlé avec tant d'animation.

 

...

 

Constatons simplement que le ciel n'a pas, dans notre pensée et sur notre coeur, la même consistance que ces faits quotidiens. En vérité, il n'a aucune consistance , ou si peu.

 

...

 

Il est certain que ces voyants de l'invisible, suivant le mot de saint Paul, que sont les mystiques et les saints, considèrent le ciel avec d'autres yeux. "Depuis qu'elle a contemplé ces merveilles du paradis, témoigne sainte Thérèse d'Avila, mon âme voudrait toujours demeurer dans cette région de lumière, sans revenir à la vie, tant elle a conçu de mépris pour toutes les choses de la terre... Heureuse l'âme à qui Dieu a ouvert le ciel et montré d'avance le séjour où elle est appelée à vivre! Elle est comme le voyageur qui, allant s'établir dans une contrée lointaine mais connue, charme les ennuis du chemin par la pensée du repos dont il est sûr de jouir au terme de son voyage. Avec quelle facilité elle s'élève à la considération des choses divines! On peut bien dire que, déjà, sa conversation est au ciel."

 

...

Le ciel donne un sens à ce qui semblait n'en point avoir. Ce qu'il est convenu d'appeler le "monde", et qui est le monde moins Dieu, le monde "désacralisé", c'est plutôt ce qui est décoloré, qui n'a point de relief et qui est sans saveur, tandis que la vision chrétienne et paradisiaque de l'univers est la seule qui soit réelle.

 

Nous professons que ce monde n'est pas illusion. Il faut préciser qu'il n'est pas tout à fait réel que par cette intelligence d'où il est sorti et qui le soutient. Le sens de notre destination est impliqué dans nos origines, et ce qu'on cherche dans le futur est déjà arrivé. Si le ciel n'est pas encore arrivé complètement, il est déjà commencé; il faut compter avec lui comme avec une réalité actuelle et présente.

 

Ainsi loin de favoriser une évasion de la terre, le ciel nous y plonge au contraire en lui donnant une valeur d'éternité. La vie même que le chrétien y trouve est une condition est un signe d'authenticité. "Tout ce qui ne donne pas à l'humanité son pain de chaque jour, je n'y crois pas." Ce cri n'est pas de Karl Marx mais du père Lacordaire.

 

Nous ne croyons pas au ciel parce que nous l'aurions vu, mais parce qu'il est cette réalité invisible qui explique tout, notre attente, nos souffrances, nos jouissances, nos espérances. Nous sommes forcés de croire à une chose qui nous fait vivre.

 

 

Ecoutons une fois encore, la voix pathétique et familière de Bernanos:

 

"Compagnons inconnus, vieux frères, nous arriverons ensemble, un jour, aux portes du royaume de Dieu. Troupe fourbue, troupe harassée, blanche de la poussière de nos routes, chers visages dont je n'ai pas su essuyer la sueur, regards qui ont vu le bien et le mal, rempli leur tâche, assumé la vie et la mort, ô regards qui ne se sont jamais rendus! Ainsi vous retrouverai-je, vieux frères.....

 

 

J'appartiens probablement de naissance à ce peuple de l'attente, à la race qui ne désespère jamais, pour laquelle le désespoir est un mot vide de sens, analogue à celui de néant.

 


 

 


 

 

 

R.P. Lelong

O.P.

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Publié le 28 Octobre 2012

 

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IN MEMORIAM

dom François Henry

5 Juin 2012

 

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 la foi chrétienne est-elle aussi pour nous aujourd'hui une espérance qui transforme et soutient notre vie? Est-elle pour nous « performative » – un message qui forme de manière nouvelle la vie elle-même, ou est-elle désormais simplement une « information » que, entre temps, nous avons mise de côté et qui nous semble dépassée par des informations plus récentes?

 

Dans la recherche d'une réponse, je voudrais partir de la forme classique du dialogue par lequel le rite du Baptême exprimait l'accueil du nouveau-né dans la communauté des croyants et sa renaissance dans le Christ. Le prêtre demandait d'abord quel nom les parents avaient choisi pour l'enfant, et il poursuivait ensuite par la question: « Que demandez-vous à l'Église? » Réponse: « La foi ». « Et que donne la foi? » « La vie éternelle ».

 

Dans le dialogue, les parents cherchaient pour leur enfant l'accès à la foi, la communion avec les croyants, parce qu'ils voyaient dans la foi la clé de « la vie éternelle ». En fait, aujourd'hui comme hier, c'est de cela qu’il s'agit dans le Baptême, quand on devient chrétien: non seulement d'un acte de socialisation dans la communauté, non pas simplement d'un accueil dans l'Église. Les parents attendent plus pour le baptisé: ils attendent que la foi, dont fait partie la corporéité de l'Église et de ses sacrements, lui donne la vie – la vie éternelle.

 

La foi est la substance de l'espérance.

 

Mais alors se fait jour la question suivante: voulons-nous vraiment cela – vivre éternellement?

 

Peut-être aujourd'hui de nombreuses personnes refusent-elles la foi simplement parce que la vie éternelle ne leur semble pas quelque chose de désirable. Ils ne veulent nullement la vie éternelle, mais la vie présente, et la foi en la vie éternelle semble, dans ce but, plutôt un obstacle.

 

Continuer à vivre éternellement – sans fin – apparaît plus comme une condamnation que comme un don. Bien sûr, on voudrait renvoyer la mort le plus loin possible. Mais vivre toujours, sans fin – en définitive, cela peut être seulement ennuyeux et en fin de compte insupportable.

 

C'est précisément cela que dit par exemple saint Ambroise, Père de l'Église, dans le discours funèbre pour son frère Saturus: « La mort n'était pas naturelle, mais elle l'est devenue; car, au commencement, Dieu n'a pas créé la mort; il nous l'a donnée comme un remède [...] à cause de la transgression; la vie des hommes commença à être misérable dans le travail quotidien et dans des pleurs insupportables.

Il fallait mettre un terme à son malheur, afin que sa mort lui rende ce que sa vie avait perdu. L'immortalité serait un fardeau plutôt qu'un profit, sans le souffle de la grâce ». Auparavant déjà, Ambroise avait dit: « La mort ne doit pas être pleurée, puisqu'elle est cause de salut ».

 

 Quel que soit ce que saint Ambroise entendait dire précisément par ces paroles – il est vrai que l'élimination de la mort ou même son renvoi presque illimité mettrait la terre et l'humanité dans une condition impossible et ne serait même pas un bénéfice pour l'individu lui-même. Il y a clairement une contradiction dans notre attitude, qui renvoie à une contradiction intérieure de notre existence elle-même. D'une part, nous ne voulons pas mourir; surtout celui qui nous aime ne veut pas que nous mourions. D'autre part, il est vrai que nous ne désirons pas non plus continuer à exister de manière illimitée et même la terre n'a pas été créée dans cette perspective.

 

Alors, que voulons-nous vraiment?

 

Ce paradoxe de notre propre attitude suscite une question plus profonde: qu'est-ce en réalité que la « vie »? Et que signifie véritablement « éternité »?

 

Il y a des moments où nous le percevons tout à coup: oui, ce serait précisément cela – la vraie « vie » – ainsi devrait-elle être. Par comparaison, ce que, dans la vie quotidienne, nous appelons « vie », en vérité ne l'est pas.

 

Dans sa longue lettre sur la prière adressée à Proba, une veuve romaine aisée et mère de trois consuls, Augustin écrivit un jour: dans le fond, nous voulons une seule chose – « la vie bienheureuse », la vie qui est simplement vie, simplement « bonheur ». En fin de compte, nous ne demandons rien d'autre dans la prière. Nous ne marchons vers rien d'autre – c'est de cela seulement qu’il s'agit. Mais ensuite, Augustin ajoute aussi: en regardant mieux, nous ne savons pas de fait ce qu'en définitive nous désirons, ce que nous voudrions précisément. Nous ne connaissons pas du tout cette réalité; même durant les moments où nous pensons pouvoir la toucher, nous ne la rejoignons pas vraiment. « Nous ne savons pas ce que nous devons demander », confesse-t-il avec les mots de saint Paul (Rm 8, 26).

 

Nous savons seulement que ce n'est pas cela.

 

Toutefois, dans notre non-savoir, nous savons que cette réalité doit exister. « Il y a donc en nous, pour ainsi dire, une savante ignorance (docta ignorantia) », écrit-il. Nous ne savons pas ce que nous voudrions vraiment; nous ne connaissons pas cette « vraie vie »; et cependant, nous savons qu'il doit exister un quelque chose que nous ne connaissons pas et vers lequel nous nous sentons poussés.

 

 Je pense qu'Augustin décrivait là de manière très précise et toujours valable la situation essentielle de l'homme, la situation d'où proviennent toutes ses contradictions et toutes ses espérances.

 

Nous désirons en quelque sorte la vie elle-même, la vraie vie, qui ne finisse pas par être atteinte par la mort; mais, en même temps, nous ne connaissons pas ce vers quoi nous nous sentons poussés. Nous ne pouvons pas cesser de nous diriger vers cela et cependant nous savons que tout ce que nous pouvons expérimenter ou réaliser n'est pas ce à quoi nous aspirons. Cette « chose » inconnue est la véritable « espérance », qui nous pousse et le fait qu'elle soit ignorée est, en même temps, la cause de toutes les désespérances comme aussi de tous les élans positifs ou destructeurs vers le monde authentique et vers l'homme authentique.

 

L'expression « vie éternelle » cherche à donner un nom à cette réalité connue inconnue.

 

Il s'agit nécessairement d'une expression insuffisante, qui crée la confusion. En effet, « éternel » suscite en nous l'idée de l'interminable, et cela nous fait peur; « vie » nous fait penser à la vie que nous connaissons, que nous aimons et que nous ne voulons pas perdre et qui est cependant, en même temps, plus faite de fatigue que de satisfaction, de sorte que, tandis que d'un côté nous la désirons, de l'autre nous ne la voulons pas.

 

Nous pouvons seulement chercher à sortir par la pensée de la temporalité dont nous sommes prisonniers et en quelque sorte prévoir que l'éternité n'est pas une succession continue des jours du calendrier, mais quelque chose comme le moment rempli de satisfaction, dans lequel la totalité nous embrasse et dans lequel nous embrassons la totalité. Il s'agirait du moment de l'immersion dans l'océan de l'amour infini, dans lequel le temps – l'avant et l'après – n'existe plus.

 

Nous pouvons seulement chercher à penser que ce moment est la vie au sens plénier, une immersion toujours nouvelle dans l'immensité de l'être, tandis que nous sommes simplement comblés de joie.

 

C'est ainsi que Jésus l'exprime dans Jean: « Je vous reverrai, et votre cœur se réjouira; et votre joie, personne ne vous l'enlèvera » (16, 22). Nous devons penser dans ce sens si nous voulons comprendre ce vers quoi tend l'espérance chrétienne, ce que nous attendons par la foi, par notre être avec le Christ.

 

 

...

 


Cette grande espérance ne peut être que Dieu seul, qui embrasse l'univers et qui peut nous proposer et nous donner ce que, seuls, nous ne pouvons atteindre.

 

Précisément, le fait d'être gratifié d'un don fait partie de l'espérance. Dieu est le fondement de l'espérance – non pas n'importe quel dieu, mais le Dieu qui possède un visage humain et qui nous a aimés jusqu'au bout – chacun individuellement et l'humanité tout entière.

 

Son Règne n'est pas un au-delà imaginaire, placé dans un avenir qui ne se réalise jamais; son règne est présent là où il est aimé et où son amour nous atteint.

 

Seul son amour nous donne la possibilité de persévérer avec sobriété jour après jour, sans perdre l'élan de l'espérance, dans un monde qui, par nature, est imparfait. Et, en même temps, son amour est pour nous la garantie qu'existe ce que nous pressentons vaguement et que, cependant, nous attendons au plus profond de nous-mêmes: la vie qui est « vraiment » vie.

 

 

 

spes salvi Benoît XVI

 

 


"Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus. Il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni travail; car les premières choses sont passées.  Et celui qui était assis sur le trône, dit: Voici, je fais toutes choses nouvelles."


 

PAROLE D'EVEQUE ...

 

 


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Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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Publié le 28 Octobre 2012

 

 

Allez.. ,nous dites-vous à tous les tournants de l'Evangile.

Pour être dans votre sens, il faut aller, même quand notre paresse nous supplie de demeurer.

 

Vous nous avez choisis pour être dans un équilibre étrange. Un équilibre qui ne peut s'établir et tenir que dans un mouvement, que dans un élan.

 

Un peu comme un vélo qui ne tient pas debout sans rouler, un vélo qui reste penché contre un mur tant qu'on ne l'a pas enfourché, pour le faire filer bon train sur la route.

 

La condition qui nous est donnée c'est une insécurité universelle, vertigineuse. Dès que nous nous prenons à la regarder, notre vie penche, se dérobe.

 

Nous ne pouvons tenir debout que pour marcher, que pour foncer, dans un élan de charité.

 

Tous les saints qui nous sont donnés pour modèles, ou beaucoup, étaient sous le régime des Assurances - une espèce de sécurité spirituelle qui les garantissait contre les risques, les maladies, qui prenait même en charge leurs enfantements spirituels. Ils avaient des temps de prière officlels, des méthodes pour faire pénitence, tout un code de conseils et de défense.

 

Mais pour nous, c'est dans un libéralisme un peu fou que se joue l'aventure de votre grâce. Vous nous refusez à nous fournir une carte routière. Notre cheminement se fait de nuit. Chaque acte à faire à tour de rôle s'illumine comme des relais de signaux. Souvent la seule chose garantie c'est cette fatigue régulière du même travail chaque jour à faire, du même ménage à recommencer, des mêmes défauts à corriger, des mêmes bêtises à ne pas faire.

 

Mais en dehors de cette garantie, tout le reste est laissé à votre fantaisie qui s'en donne à l'aise avec nous.

 

 

la joie de croire.

Madeleine Delbrel.

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