Publié le 24 Novembre 2007

Le venin du serpent est visible : les hommes, au contraire, distillent goutte à goutte, sans bruit, mais chaque jour, leur poison , qui peu à peu détruit toute la vigueur de notre vertu."
st Jean Chrysostome.
« L'homme doit être tout à fait sûr qu'à chaque instant Dieu le regarde du haut des cieux » Saint Benoît
Publié le 24 Novembre 2007
Publié le 24 Novembre 2007
Publié le 24 Novembre 2007
En ce dernier dimanche de l'année liturgique, l'Église nous invite, avec saint Luc, à contempler le Christ-Roi dans le Crucifié du calvaire.
Le paradoxe de l'Évangile est manifeste : cet homme injustement condamné se dit roi pourtant, et, du haut de la croix, il fait un geste royal en promettant le bonheur infini de son Royaume qu'il appelle le paradis. Vraiment, notre Dieu est un Dieu caché !
En cette page de son évangile, saint Luc réunit en un sommet deux thèmes qui lui sont chers: le thème du Royaume et celui de la Croix.
Dans la première partie de son Évangile, saint Luc a montré en Jésus le Roi, annoncé à Marie comme le Messie descendant de David dont le règne n'aura pas de fin. Et ce Royaume de Dieu, Jésus l'enseigne en paraboles et il l'inaugure par des signes, des miracles.
Dans la deuxième partie de l'Évangile, Jésus monte résolument vers Jérusalem pour y être crucifié, et il invite son disciple à porter sa croix avec lui.
C'est donc par sa Croix que Jésus établit son Royaume.
Mais cela est si peu évident que Luc insiste à deux reprises pour que dire que Jésus en croix est à regarder. Dans tout le Nouveau Testament, c'est ici le seul emploi du mot grec theoria, ce nom désignant pour les sages de l'antiquité l'objet le plus beau de toute la contemplation à laquelle l'homme puisse aspirer. Cette scène du Calvaire est un spectacle, une représentation.
Et Luc montre un « show » final en une sorte de génial mouvement de caméra :
D'abord, un large panoramique sur le décor : la foule, qui l'avait pourtant acclamé Roi le jour des Rameaux au cri de Hosanna, se tient maintenant passive, indifférente, hébétée.
-les chefs du peuple ricanent : ils pensent avoir eu raison de mettre à mort cet imposteur qui se prétendait le Messie, l'Élu de Dieu ;
- les soldats romains qui l'ont crucifié se gaussent de ce roi des juifs qui a si piètre mine ;
- un des condamnés, le mauvais larron, se moque de Jésus qui ne l'intéresse que dans la mesure où il pourrait le sauver en le faisant descendre de la croix avec lui.
C'est le crescendo de l'abjection : se faire insulter par les notables, par l'armée, et même par les voyous ; la dignité décroissante des acteurs crie l'amplification de la haine.
Or cette haine, malgré toutes les apparences, n'enlève rien à la dignité du Crucifié : il est Roi. Et la caméra se braque alors sur le sommet du poteau d'exécution où une inscription en trois langues dit (mais c'est dans un silence impressionnant de la bande sonore) :
« Celui-ci est Jésus de Nazareth, Roi des juifs ! »
Et voici que le « son » reprend : l'autre bandit se saisit de cette inscription dérisoire : « Quand tu viendras dans ton Royaume, souviens-toi de moi... » Alors Jésus fait un geste royal : il assure à ce malfaiteur qu'aujourd'hui même, dans cette mort même, il va partager le bonheur de son Royaume, qui est un paradis, un lieu de gloire caché en Dieu.
Aujourd'hui, le Royaume de Jésus est déjà là pour nous. Saint Paul, dans la 2e lecture, dit que Dieu nous a arrachés au pouvoir des ténèbres et nous a fait entrer dans le royaume de son Fils bien-aimé. Nous sommes dans ce royaume quand nous sommes tout à Dieu, quand, par la foi, l'espérance et la charité, Jésus règne sur notre intelligence, notre volonté, notre coeur. Comme le bon larron, avec les yeux de la foi, nous confessons en Jésus qui se donne jusqu'à l'ignominie et l'anéantissement de la Croix la victoire du suprême et tout-puissant amour ; nous espérons de lui tout ce qu'il nous a promis avec le paradis à la fin de la vie ; nous l'aimons de tout note coeur et nous offrons nos lèvres pour le louer.
Le Royaume de Jésus est déjà dans le monde par tous ceux qui s'inspirent de l'Évangile dans leurs options morales, sociales et politiques ; cependant, il est clair que ce Royaume n'est pas de ce monde, où règne tant de mal. Il n'est pas d'ordre politique : Jésus a refusé qu'on le fasse roi, et il a rejeté la proposition de Satan : « Je te donnerai les royaumes de la terre ». Par opposition aux rois des nations qui font sentir leur autorité, il a déclaré à ses disciples, à la Cène, qu'il était au milieu d'eux comme Celui qui sert : sa royauté est celle du Serviteur de Dieu qui est le premier en amour. Il est roi en sollicitant la volonté de l'homme, mais sans la violenter comme un tyran qui s'imposerait par force. Le cardinal Ratzinger, lors de son discours de réception à l'Académie des sciences morales et politiques, le 6 novembre 1992, affirmait que « la foi ne peut être imposée par l'État, mais repose sur des convictions librement acquises ». Et le cardinal citait Origène : « Le Christ ne triomphe de personne sans qu'il le veuille lui-même. Il ne triomphe qu'en convainquant, car il est la Parole de Dieu ».
Dans le Notre Père, nous prions : « Que ton Règne vienne » ; nous ne demandons pas pour Dieu le triomphe et la domination, nous demandons que l'amour enfin arrive à régner. Que Jésus règne sur les coeurs qui se laissent aimer, séduire par la douceur de son amour; que son pouvoir s'exerce par l'attraction de la Vérité sur tous les hommes ; qu'il soit le Roi de tous comme il le fut pour le bon larron, notre modèle, le seul saint qu'ait canonisé Jésus.
Oui, le règne de Dieu est un royaume caché : il est « justice, paix et joie dans l'Esprit Saint » (Rm 14,17).
un moine..o.s.b.
pour le Petit Placide.
pax
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Publié le 24 Novembre 2007
Publié le 24 Novembre 2007
Publié le 24 Novembre 2007
Publié le 24 Novembre 2007
Publié le 23 Novembre 2007
Au commencement était l'espérance...
L'espérance est une toute petite fille.
La foi est celle qui tient bon dans les siècles des siècles.
La charité est celle qui se donne dans les siècles des siècles.Mais ma petite espérance est celle
qui se lève tous les matins...
qui tous les matins nous donne le bonjour,
qui dit bonjour au pauvre et à l'orphelin...La foi est un grand arbre et sous les ailes de cet arbre,
la charité abrite toutes les détresses du monde.Et ma petite espérance n'est rien
que cette promesse de bourgeon,
qui s'annonce au fin commencement d'avril...
C'est lui qui a l'air de se nourrir de l'arbre...
et pourtant c'est de lui que tout vient au contraire.
Sans un bourgeon qui est une fois venu, l'arbre ne serait pas...La foi ça ne m'étonne pas.
Ça n'est pas étonnant :
j'éclate tellement dans ma création
que pour ne pas me voir il faudrait
que ces pauvres gens fussent aveugles.Mais l'espérance dit Dieu,
voilà ce qui m'étonne
Moi-même.
Ça c'est étonnant
Quelle ne faut-il pas que soit ma grâce
et la force de ma grâce pour que cette petite espérance,
vacillante au souffle du péché, tremblante à tous les vents ,
anxieuse au moindre souffle, soit aussi invariable,
se tienne aussi fidèle, aussi droite, aussi pure.Ce qui m'étonne, dit Dieu,
c'est l'espérance, je n'en reviens pas .
Cette petite espérance qui n'a l'air de rien du tout.
Cette petite fille espérance.
Immortelle .
Publié le 23 Novembre 2007
Publié le 23 Novembre 2007