Publié le 25 Janvier 2008

«L'autre côté de la vie c'est le printemps, il y fait Dieu comme il fait soleil sur nos printemps de la terre.»
[
Didier Decoin
Il nous faudra de plus en plus changer nos paires de lunettes, en ces temps de rigueur et d'austérité et d'asphyxie. Aller très souvent chez l'ophtalmo.
Changer de regard sur ce monde qui nous entoure, son actualité peu réjouissante où nos libertés se retrécissent de plus en plus.
Il va nous falloir nous évader de plus en plus sans doute de ce qui fait notre quotidien. Changer de regard, c'est au fond se convertir, se décider à ne regarder que le Beau, le vrai et le Bien pour ne pas se laisser surprendre par les mauvaises nouvelles.
Se préparer sans doute ainsi à contempler les choses du Seigneur.
Ainsi nous nous habituons à ne voir les choses que sous leurs vrais rapports sous le regard de Dieu. Cette pureté de regard que sait conserver enfin de compte tout le monde de l'enfance. Le regard de l'adulte est trop conflictuel pour nous apporter du bonheur et de l'espoir. Le regard, une fenêtre qui ne doit s'ouvrir que sur la Vie et non sur la mort.
Il n'y a au fond que cela, sinon on prend un famas, et on a plus qu'à se tirer dessus. Au moins on ne risque pas de se louper.
C'est dans ce regard que se trouve l'Espérance. Tout le reste est du non être qui n'est pas objet sans doute de contemplation mais plutôt de dépression, de déprimes, de dégoûts, "dis-moi ce que tu regardes, je te dirai, au fond ce que tu deviendras." "Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur."
"Jamais un oeil ne verrait le soleil sans être devenu semblable au soleil, ni une âme ne verrait le beau sans être belle."
'Enn I 6, 91,31)
j'aime beaucoup cela: on dirait comme la définition de la foi...
""L'oeil de l'âme peut même deviner, derrière les objets et les êtres illuminés comme autant de grains de lumière, l'éclatante et pure lumière d'un soleil divin. Il peut soupçonner cette lumière qui vient d'ailleurs, comme d'une source lointaine et transcendante.
Il peut reconnaître ses traces lumineuses dans l'opacité de ce monde matériel, multiple et changeant.
C'est sans doute le mieux qu'il puisse voir, car il est l'oeil d'une âme qui voyage vers les étoiles dans les ténèbres et qui ne parvient aux joies de l'aurore qu'à travers les angoisses de la nuit..."
jean Proulx.