Vierge Marie, sainte Mère de Dieu, comme autrefois vous avez fait jaillir la source de Massabielle, par votre douce intercession maternelle, faites jaillir du Cœur de votre divin Fils le don de Dieu, l’Esprit Saint, et répandez-le sur chacun de vos enfants. Vous avez demandé à Bernadette d’aller dire aux prêtres « qu’on bâtisse ici une chapelle, et qu’on y vienne en procession ». Nous entendons votre appel, et en vous choisissant aujourd’hui pour mère, nous voulons bâtir l’Eglise dans nos cœurs et dans le cœur de tous nos frères. Vierge Immaculée, douce Mère de l’Église, donnez à vos enfants l’amour de l’Eglise, et soyez pour eux un refuge assuré jusqu’aux derniers temps.
Amen.
" Venez nous délivrer Seigneur, Dieu des armées . !"
Sainte fête à tous nos moines.
Nous nous sommes abstenus de regarder toute cette mascarade politico médiatique de ND..!
Ces derniers jours, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux dans laquelle on peut voir un calice et un corporal intacts dans la paroisse de San Ramón Nonato, à Paiporta, gravement touchée par les inondations provoquées par DANA. Les objets liturgiques semblaient impeccables, sans la moindre trace de boue, malgré le fait que la hauteur de l'eau dans la sacristie où ils se trouvaient atteignait jusqu'à deux mètres de hauteur.
Alfa y Omega a pu s'entretenir avec le prêtre du temple, Salvador Romero, qui est celui qui a laissé le calice et le corporal sur la table de la sacristie et qui les a retrouvés le lendemain exactement comme il les avait déposés le jour même. avant. Tout a commencé avec l’alerte rouge lancée par les autorités. A ce moment-là, au lieu de chercher refuge, "j'ai décidé de célébrer la messe", raconte le prêtre en conversation avec ce journal. Seules cinq personnes étaient présentes : le célébrant, le sacristain, la mère du curé et deux paroissiens."
Au milieu de l'Eucharistie, l'eau a commencé à entrer dans la paroisse et au moment de la communion elle était déjà sous nos genoux", se souvient Romero. A la fin, le prêtre a laissé "le calice et le corporal sur la table de la sacristie", dit-il, "et j'ai commencé à placer des choses comme les chasubles et autres comme ça en haut". La tâche, cependant, a été brusquement interrompue lorsque le niveau de l’eau a atteint le niveau de la taille. "J'ai donc dû mettre ma mère en sécurité dans les étages supérieurs", où se trouve la maison paroissiale de San Ramón Nonato.
A la sortie de la sacristie, l'eau s'est mise à monter "très, très, très vite", raconte le curé. À tel point qu’il atteignait au moins deux mètres de hauteur. "Lorsque l'eau a commencé à baisser et que j'ai pu accéder au temple, le lendemain", Romero a trouvé une image de grande destruction. «Tout était absolument boueux. Cependant, le calice était au même endroit où il l'avait laissé et le corporal était également complètement blanc, sans aucune tache", confirme le prêtre.
— Qu'avez-vous pensé en voyant la scène ?
—Eh bien, c'était logique d'avoir décidé de célébrer la messe, et je pensais aussi que Jésus Eucharistie était toujours à nos côtés.
A part le calice et le caporal, "nous avons tout perdu ici", dit-il. "Maintenant, nous nettoyons le plus rapidement possible afin de pouvoir disposer d'un endroit pour stocker le matériel permettant de répondre aux besoins les plus urgents des voisins." Ce qu’ils n’ont pas perdu non plus, c’est la messe et la communion quotidienne. "Depuis le jour de DANA, je célèbre la messe tous les jours à 18 heures au même endroit, au deuxième étage, où nous sommes montés pour nous réfugier contre l'inondation", conclut Romero. «Les intentions sont évidentes : pour tous les défunts, leurs familles et toutes les personnes touchées. Cela a été le plus difficile de tous. Affreux".
Le premier mot de la Règle de Saint Benoît c’est: “Écoute”.
Le moine est celui qui écoute et celui qu’il écoute c’est Dieu. Dieu en effet parle à tous les hommes, sans se lasser. Il s’adresse à chacun dans son cœur, c’est la voix de la conscience, ou encore par la beauté de sa création. Qui n’a jamais admiré un coucher de soleil en été ou, dans le calme de la nuit, un ciel étoilé ? “Les cieux racontent la gloire de Dieu” (Ps. 18). Pour le croyant, Dieu parle aussi par les Écritures, sa Parole révélée dans la Bible et incarnée dans Jésus-Christ, et par la voix de l’Église, la mère qui nous a engendrés par le baptême. Mais il y faut une condition : le silence, car Dieu se manifeste à nous : “dans le frémissement d’une brise légère” (1R 19, 12) et il ne faut pas nous étonner que notre époque ennemie de Dieu soit également ennemie du silence. Celui qui choisit de devenir moine, c’est celui qui, un jour, a prêté l’oreille à la voix de Dieu et l’a entendu lui adresser, dans l’intime de son cœur, un appel spécial à se consacrer à Lui seul. Cependant, s’il est vrai que Dieu nous parle, il est également certain que bien des obstacles nous empêchent de l’écouter et d’abord notre nature humaine affaiblie par le péché. Il y a aussi le monde et le Prince de ce monde qui par tous les moyens cherchent à nous détourner des réalités invisibles. Ils nous sollicitent sans cesse par des images, des sons, des situations, des personnes afin de nous attacher aux biens de la terre, aux plaisirs aveugles... sans plus penser à la vie future.
C’est pourquoi le moine renonce au monde et s’installe [se fixe] au monastère où dans la pauvreté, le silence, la prière il apprend à n’user des choses qu’en vue de Dieu, afin de devenir toujours plus libre. Il s’ouvre à Dieu pour recevoir de Lui la guérison de ses blessures, cesser d’être aveugle et sourd et courir désormais, “le cœur dilaté” dit St Benoît, sur la voie des commandements de Dieu et des conseils évangéliques. Et il n’est pas seul au monastère, il y a rejoint d'autres frères qui l’avaient précédé dans cette voie. Ensemble ils forment une famille, la famille de Dieu, réunie autour de son représentant : l’Abbé qui tient la place du Christ. Au cours des étapes successives de l’engagement (vêture, noviciat, profession) l’Abbé lui a posé cette question : “Quid petis?” (que demandez-vous?) et il a répondu : “Misericordiam Dei et vestram confraternitatem” (La miséricorde de Dieu et l’admission dans votre communauté de frères). L’Abbé a conclu : “Dominus det tibi societatem electorum suorum” (Que le Seigneur vous donne place dans la société de ses élus.)
Cette dernière réponse éclaire la vocation du moine, la “société des élus de Dieu” renvoie non seulement à la communauté terrestre : les moines qu’il a appelé à son service dans cette communauté concrète ; mais aussi, et d’abord, à la communauté des Saints réunie dans le ciel autour du Seigneur.
La vie monastique a un rapport intime avec la vie bienheureuse, au point que Dom Delatte, troisième Abbé de Solesmes, l’a nommée “le noviciat de l'éternité”. En effet on y anticipe déjà les conditions de la vie céleste et les moines sont appelés à ressembler aux Anges de Dieu par la chasteté et la vie passée entièrement sous son regard, c’est en ce sens que l’on dit parfois que sa vie a une dimension prophétique.
« À aucun moment je n’ai eu peur pour ma vie ; Je savais que le Seigneur était avec moi », a déclaré José Fabián Villena Lladosa, un adorateur laïc du Saint-Sacrement, qui a sauvé l'Eucharistie lors de l'inondation provoquée par la Dépression Isolée à Haut Niveau (DANA) dans la Chapelle d'Adoration Eucharistique Perpétuelle de Catarroja. , à Valence (Espagne).
Malgré la catastrophe, non seulement les organisations gouvernementales et religieuses, comme Cáritas, ont lancé des campagnes d'aide humanitaire, mais les citoyens ont également fait preuve d'un grand esprit de solidarité . Un exemple de ceci est l'acte de Villena, qui était motivé par son amour et son respect pour le Corps du Christ.
« Il y avait Notre Seigneur, que nous devions sauver, alors qu'en réalité c'est Lui qui nous a sauvés », a-t-il indiqué au début de son témoignage.
Selon Villena, il était 5 heures du matin et le temps dont il disposait pour agir était très limité, car il lui restait à peine « 10 ou 15 minutes » avant que le niveau de l'eau ne l'oblige à monter au premier et au deuxième étage de la salle.
"Le plus important c'était le Seigneur, il fallait le sortir de là"
À l'intérieur de la chapelle et en quelques minutes, l'eau commença à atteindre la table qui soutenait le tabernacle, où se trouvait le Saint-Sacrement. Cependant, Villena n’a pas perdu le sens de la mission : « Le plus important était le Seigneur, il fallait le sortir de là. »
Avec son compagnon Domingo, un autre laïc qui était présent, ils ont déplacé le tabernacle dans un endroit sûr. « Le pauvre [Domingo] a reçu une petite décharge électrique et nous ne savions pas quoi faire », se souvient-il.
Pour Villena, sauver l’Eucharistie était une priorité qui l’a amené à agir rapidement. « L'eau a atteint la sacristie. Il y avait une petite photo de la Rose Mystique, et même si elle était par terre, je l'ai posée sur une table », a déclaré Villena.
A ce moment-là, sans perdre de temps, il utilisa cette même table comme lieu sûr temporaire pour le tabernacle. "C'est sur cette table que nous avons d'abord placé le Tabernacle, puis sauvé l'image de Saint Joseph."
Malgré l’urgence et les contraintes de temps, ils ont essayé de sauver ce qu’ils pouvaient. « Il y avait aussi des armoires avec des aubes, et je suis descendu en récupérer. Je n'avais pas le temps d'en faire plus ; Ceux qui étaient là ont crié 'laissez-vous', mais je suis monté vite", a-t-il partagé.
Le tabernacle en mains, Villena et son compagnon se dirigèrent vers la sortie, ayant du mal à sortir. « Quand nous sommes arrivés à la porte, elle était fermée, mais, Dieu merci, pas verrouillée. Je l’ai ouvert avec difficulté et l’eau y coulait déjà », a-t-il raconté.
Une fois hors de danger, ils déposèrent le Saint-Sacrement dans une pièce au troisième étage. « J'ai pris une table qui était sous l'oratoire, et nous sommes montés. "On le met ici, à côté de l'image de Saint Joseph, on met une bougie dessus."
« Le Tabernacle est lourd, mais il bougeait entre deux. Le ciboire était rempli d'hosties consacrées. Nous avons sauvé ce que nous pouvions », a déclaré Villena.
« À aucun moment je n’ai eu peur pour mon intégrité physique. Jamais. C'était peut-être un peu inconscient, mais je savais que j'étais avec le Seigneur », a-t-il poursuivi.
Selon le profane, à ce moment-là, la rue était sombre et des cris pouvaient être entendus.
« Je suis devenu un peu anxieux et j'ai dit à Domingo que je devais prier », a-t-il avoué, racontant comment, dans ce moment d'angoisse, il a commencé à prier. « Instantanément, j'ai ressenti une très grande paix. "Je suis resté calme, j'ai fait ce que j'avais à faire", a-t-il ajouté.
Avec humilité, Villena a terminé son témoignage par une prière devant le Saint-Sacrement, demandant pardon pour tout manque de respect envers Jésus Eucharistie : « Seigneur, pardonne notre irrévérence, les coups que nous t'avons donnés en grimpant entre nous deux, nous ne vous chargez pas comme vous le méritez. Mais vous savez à quel point nous sommes pauvres.
Quand nous étions enfants, c'est le regard et l'attitude de notre mère qui a surtout éveillé en nous la distinction vive du bien et du mal. Nous aimions, on nous aimait, et nous comprenions d'instinct, sans définir de façon abstraite le bien et le mal, qu'il ne fallait pas déplaire à qui nous aimait, à qui nous aimions.
C'est là, dans l'ordre surnaturel, et à toute heure de notre vie, ce qui me semble le point d'appui de notre éducation. Ne me dites pas : Nous sommes grands, nous nous conduisons maintenant. Nous ne sommes jamais grands pour Dieu, ni pour notre mère, ni grands pour la Mère de Dieu. Nous sommes toujours des petits pour Elle: Filioli mei, quos iterum parturio donec formetur Christus in nobis. (Mes petits enfants que j'enfante de nouveau, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous: Gal.IV,19)
Elle a fait l'éducation de son Fils, Elle fera la nôtre. On ne résiste pas à sa mère, la doctrine maternelle entre par influence, par suggestion douce et puissante; et cette influence est souveraine parce qu'elle est continue et aimée : Beatus homo qui audit me et qui vigilat ad fortes meus quotidie et observat ad postes oatii mei... ( Bienheureux l'homme qui m'écoute et qui veille à ma porte chaque jour...)Prov.VIII, 84
Il faut se mettre à son école. Enfermez-vous avec Notre-Dame: Quis mihi det te fratrem meum, ut inveniam te. Apprehendam te et ducam in domum Genitricis meae : ibi me docebis.
(Qui me donnera de le trouver, toi, mon frère. Je te saisirai et te conduirai dans la maison de ma Mère: là tu m'enseigneras : Cant. VIII 1,2)
Je vivrai là, à genoux devant vous. Enseignez-moi: Mère , est-ce que je peux? Est-ce bien...? Les félicitations, la parole, simplement le regard... Recueillez avidement tout ce qui sortira de ses lèvres. Elle parle mieux que ceux qui parlent d'Elle. Elle est tout ce qu'Elle enseigne à ceux qui l'écoutent et qui l'aiment.
Laisser se former en nous un tempérament marial. Etre doux comme Elle, aimant comme Elle, paisible comme Elle, simple comme Elle, abandonné comme Elle à tout ce que Dieu veut et désire. Aucun moment chez nous qui ne puisse être rapporté à sa douce influence. Dire au Seigneur de mettre en notre âme, en notre coeur, en notre corps, toutes les dispositions, toutes les tendresses, tous les abandonnements qui étaient chez sa très sainte Mère. Il le fera si , en Elle, nous ne cherchons que Lui.
Un enfant ne cherche-t-il pas toujours le visage de sa mère, Le fruit de l'Opus Dei, c'est de rendre tout notre être marial, c'est de réaliser en nous l'empreinte maternelle , de rendre tout notre être de cristal, en sorte que du centre à la surface, circulent librement la lumière et la vie du petit Enfant qu'Elle nous a donné.
Nous ne ressemblerons jamais davantage à ce Fils, le divin modèle, que le jour où les traits aimés de sa Mère seront gravés en nous et qu'il pourra les reconnaître.
C'est le fruit du don fait sur la croix, au soir du Vendredi-Saint, le fruit de Pâques.
Le rôle de Notre-Dame est vraiment ineffable . Si vous saviez comme Elle est bonne, comme Elle est belle!
Aimez-là comme un enfant aime sa mère , avec tendresse et abandon.
Il y a un quart de siècle, le matin du 15 septembre, bien avant l’aube, les fondateurs de notre monastère rassemblèrent leurs derniers effets et se préparèrent à entreprendre le long voyage de France en Amérique. Pendant le chant du cantique Benedictus , vers la fin de l’office des Laudes, ils se rassemblèrent au milieu de l’ancienne église abbatiale de Fontgombault et sortirent, conduits par l’abbé, Le bluff des aigles avec l'abbé de Solesmes par le portail ouvert et montèrent dans le véhicule qui les conduirait à un train pour Paris. A Paris, lieu autrefois peuplé de saints et de monastères célèbres, ils embarquèrent dans un avion à destination de terres d’outre-mer.
C'est assez tard ce même jour, jour de la fête de Notre-Dame des Douleurs, que les moines posèrent enfin le pied sur le sol de l'Oklahoma. Un accueil chaleureux les attendait à l'aéroport de Tulsa. De nombreux vœux furent échangés, ainsi que des chants et des prières ferventes. La dernière étape du voyage fut une aventure, car les moines s'entassèrent dans plusieurs automobiles amicales et se dirigèrent vers le cœur du comté de Cherokee, certains conducteurs se perdant au milieu des routes de campagne sinueuses, loin des lumières de la ville. Il était bien après minuit lorsque tous furent enfin réunis dans ce qui avait été un ranch familial, ayant appartenu à un célèbre contrebandier d'Oklahoma.
Beaucoup de choses se sont passées à Clear Creek au cours des vingt-cinq dernières années, et beaucoup d’entre vous ont pris part à ce voyage. Des jeunes gens ont reçu leur formation à la vie monastique et ont prononcé leurs vœux ; quelques-uns d’entre eux ont été ordonnés prêtres. De beaux bâtiments de proportions considérables (bien qu’encore inachevés) ont surgi du sol à un endroit où auparavant seuls des serpents à sonnettes habitaient. Les moines ont depuis longtemps travaillé sous le soleil intense de l’Oklahoma, acquérant des compétences précieuses et contribuant à la construction de quelque chose de beau pour Dieu. Certains d’entre eux sont maintenant ratatinés et courbés par l’âge.
Alors que de nombreux monastères en Europe et aux États-Unis continuent de souffrir d’un déclin des vocations, Dieu nous a bénis en nous accordant une moisson abondante. Des treize membres originels, nous sommes aujourd’hui plus de 70 moines. Quel est le secret ? Dieu seul le sait. Nous n’avons pas de talents ou de qualités particulières, mais nous nous efforçons de collaborer du mieux que nous pouvons avec les grâces qui nous ont été accordées. C’est une histoire qui continue.
Comme nous le savons tous, un anniversaire est une sorte de point de vue d’où l’on peut réfléchir à ce qui s’est passé auparavant et entrevoir, peut-être, quelque chose de l’avenir. Au cours de l’année à venir, j’espère partager avec vous quelques photos et histoires des premiers jours de l’abbaye Notre-Dame de Clear Creek, ainsi que quelques nouvelles perspectives qui s’offrent à nous. Voyez-vous, nous pensons qu’à vingt-cinq ans, nous venons tout juste d’atteindre l’âge adulte, nous venons à peine de commencer.
En fait, du point de vue d’un anniversaire (un jubilé d’argent dans notre cas présent), on peut devenir en quelque sorte un prophète. De son propre point de vue, à l’aube de l’ère moderne, G. K. Chesterton s’est montré prophétique à plus d’une occasion. Je voudrais citer ici un extrait du discours prononcé il y a quelques années par un éminent érudit chestertonien :
Selon Chesterton, la famille devra sauver la civilisation. Dans le Nouvel Âge des ténèbres, la famille devra remplacer le rôle autrefois joué par les monastères. Elle devra transmettre la culture, le savoir et l’art à la génération suivante, car nos institutions ne le feront plus. En même temps, dit-il, dans un autre paradoxe, lorsque les moines reviendront, les mariages reviendront.
Peut-être avez-vous entendu parler de « l’option bénédictine ». Rod Dreher donne une brillante analyse des nouveaux âges sombres et présente des arguments convaincants sur la manière de former des communautés chrétiennes. Mais même si je suis d’accord avec une grande partie de ses propos, il y a quelque chose dans cette stratégie qui me semble être celle d’un retrait plutôt que d’un engagement, une mentalité de siège… Saint Benoît n’a pas cherché à sauver la culture. Il cherchait Dieu. L’Incarnation est le centre de la réalité. C’est la vérité qui affecte toutes les autres vérités. Nous ne devons pas avoir peur de dire cette vérité. Elle vaut la peine de mourir pour elle. Mais plus important encore, elle vaut la peine de vivre pour elle. (Dale Ahlquist, Discours de fin d’études, Thomas More College of the Liberal Arts, 20 mai 2017)
« Cela vaut la peine de vivre… » Voilà une description appropriée de notre vie monastique, une vie consacrée à quelque chose pour lequel il vaut la peine de vivre (et de mourir), une vie qui ne doit pas se tourner vers l’intérieur de manière égoïste, mais rayonner autour d’elle-même, sans jamais perdre ce qui est au centre, c’est-à-dire Dieu. Ce que signifie cette idée de « diffusion » (au sens ancien du terme) de l’influence monastique autour du monastère, c’est que vous êtes vous aussi invités à vous laisser prendre dans l’acte, que vous soyez une famille ou un individu, jeune ou vieux, riche ou pauvre.
Alors, participez à notre Jubilé d'Argent au cours de l'année à venir. Vous ne serez pas déçus.
S'enfermer pour devenir libre, c'est le paradoxe de la vie contemplative. Ce mardi 24 septembre à 20h, l'avant-première parisienne du film documentaire espagnol Libres aura lieu au cinéma Les 7 Parnassiens. Ce film témoigne de la vie à l'intérieur des monastères et des personnes ayant choisi de renoncer à la vie extérieure pour une quête intérieure. Don Jean Pateau, Père Abbé de l'abbaye de Fontgombault et théologien, décrypte les enseignements à tirer de ce documentaire.
Au premier abord,le Père Abbé a perçu Libres comme un simple documentaire sur la vie monastique, mais après plusieurs visionnages, il y a vu une signification plus profonde.
"Je me suis dit que ce film va bien au-delà de la vie monastique. Il touche au cœur de l'humain. Les questions posées ne concernent pas seulement les moines, mais aussi tout homme : la rencontre avec Dieu, le sens de la vie, la souffrance.
J'avoue qu'à présent, je considère ce documentaire comme une réponse." Selon le Père Jean Pateau, la vie monastique permet aux moines de se poser ces questions et de peaufiner leurs réponses. "Le fait d'aller voir ce film pourra éveiller et accompagner une réflexion chez le spectateur."
Est-ce que ces personnes, qui ont renoncé à certaines libertés du monde extérieur, n'ont pas découvert une liberté plus profonde ? Une liberté précisément permise par cette réflexion intérieure. Le titre du film, Libres, peut sembler paradoxal lorsqu'il est associé à la vie monastique, souvent perçue comme une forme d'enfermement.
Le Père Abbé insiste sur ce qu'est la véritable liberté : "Est-ce que ces personnes, qui ont renoncé à certaines libertés du monde extérieur, n'ont pas découvert une liberté plus profonde ? Une liberté précisément permise par cette réflexion intérieure." Une pluralité de vocations Les moines font vœu de stabilité, attachés à un lieu, un monastère.
Le film aborde moins la vie monastique que le thème de la vocation, en mettant en lumière sa diversité.
Pour le théologien, "la vocation, c'est une rencontre entre la liberté de Dieu et celle de l'homme. Dieu est libre dans ses dons, libre dans ses appels. La conversion à la vie monastique peut survenir à n'importe quel âge." Le film évoque notamment la vocation d'une mère de famille de six enfants, qui entre dans la vie religieuse. "La rencontre de ces vocations extraordinaires peut toucher le cœur. Et en même temps, on voit des vocations plus classiques, comme celles que l'on rencontre dans la vie monastique ordinaire", conclut le Père Abbé. La vocation, c'est une rencontre entre la liberté de Dieu et celle de l'homme. Dieu est libre dans ses dons, libre dans ses appels.
La conversion à la vie monastique peut survenir à n'importe quel âge. La diversité du monde monastique est également présente dans l'histoire de l'abbaye de Fontgombault. Refondée en 1948 par des moines venus de Solesmes, dans la Sarthe, l'abbaye s'était opposée aux réformes liturgiques issues du Concile Vatican II, n'acceptant le missel de Paul VI qu'en 1974. Le Père Abbé précise : "Nous avons adopté le nouveau missel en 1974, lorsqu'il est devenu obligatoire. Puis en 1984 et en 1988, nous avons reçu des permissions pour utiliser le vetus ordo (forme traditionnelle de la liturgie catholique). Aujourd'hui, je suis totalement libre de célébrer le novus ordo, en latin, en français, et je le fais très régulièrement, plusieurs fois par mois." Une vie monastique rassurante Le documentaire intègre un travail visuel anglo-saxon, alternant entre des vues fermées de monastères et de grands paysages, comme la mer. "D'un côté, on a ce grand spectacle, et de l'autre, le silence. Si l'on attendait un documentaire davantage axé sur la vie monastique, il aurait sans doute fallu montrer plus de la liturgie des heures, l'importance de ce temps donné entièrement à Dieu, ainsi que la vie fraternelle, avec ses joies et ses difficultés", analyse le Père Abbé. D'un côté, on a ce grand spectacle, et de l'autre, le silence. Ce documentaire s'inscrit dans un contexte de regain des vocations monastiques, contrastant avec la baisse des vocations sacerdotales. Selon le théologien, la vie monastique rassure car elle est visible : "Un monastère, ça se voit. On voit une grande église, des moines vêtus de leurs habits religieux qui viennent réciter l'office. C'est extrêmement visible. Les gens perçoivent quelque chose de la présence de Dieu."
... La création est à Dieu. Elle est une relation à Dieu, une dépendance de Dieu, une appartenance à Dieu. Mais elle n'en sait rien. C'est un grand enfant qui dort éternellement. Et dès lors il n'y a pas de société réelle entre Dieu et la création; car pour qu'il y ait société, il faut qu'il y ait entre les deux êtres qui entrent en relation, conscience et sympathie.
Ou bien pour définir la société, il faut qu'il y ait entre deux êtres un système continu de relations conscientes, de relations mutuelles, de relations bienveillantes. Un système continu et régulier. Il n'y a pas de société proprement dite entre un homme et moi parce que je l'ai rencontré une fois dans une gare, - ou sur internet -. Il faut que le va-et-vient de relations qui s'établit entre deux êtres soit conscient et intelligent.
Enfin, il faut que les relations soient bienveillantes, sans quoi il y a hospitalité et non société.
J'ajouterais volontiers: il convient que les relations soient en vue du bien, sans cela ce serait complicité plutôt que société.