spiritualite

Publié le 15 Février 2024

 

 

 

 

 

 

" Prenons l'armure de lumière.."

ad laudes ( Rom.13)

 

   ... Ce fut la grande habileté du démon :" Pourquoi ne mangez-vous pas du fruit de cet arbre?.. Eve regarda le fruit, elle vit qu'il était beau aux yeux, doux au goût" 

Eve vit cela en dehors de Dieu, sans la lumière de l'amour . Elle ne vit plus que des ombres passagères: la beauté ravit les yeux, la suavité qui flatte le goût; Vus en Dieu, ces attraits sensibles sont de la lumière; ils reçoivent de la Lumière vraie dans laquelle on les regarde une beauté surélevée qui est la beauté même du Verbe. La plus humble fleur, le fruit le plus vulgaire l'être le plus banal, participent à cette beauté. 

Vus en dehors de Dieu, ce sont les ténèbres. Eve s'arrêta à cette surface ténébreuse; elle ne regarde plus avec la lumière du Verbe qui la dépasse; elle ne vit plus l'Etre vrai qui se cachait sous ces dehors sensibles; elle n'entendit plus la voix qui disait " Je suis la Vérité et la Vie."

" Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il a la lumière qui est la vraie vie." il a la vie qui est la lumière vraie." La voix avait dit :" Si vous mangez de ce fruit vous mourrez". Une autre voix disait " Vous ne mourrez pas... vous deviendrez comme des dieux..."

Le fruit, entre ces deux voix, fait entendre la sienne, la voix de ses attraits extérieurs. Eve écoute cette voix, la voix de cette forme qui est belle, qui promet aux sens du plaisir. Eve reste dans cette région des ténèbres, est sourde à la voix de Celui qui s'est. caché sous ces attraits pour se donner à ceux qui sauront les dépasser. Elle est faite pour lui et elle reste en dehors de lui. Elle perd ses rapports avec lui qui est Lumière et Vie; elle leur préfère ses rapports avec le créé qui est ombre et néant, et elle reste dans cette "ombre de la mort". Elle y reste.. et elle y entraîne Adam avec elle. Ensemble ils engendrent des enfants de ténèbres au lieu d'enfants de Dieu qui est Lumière.. Les enfants de ténèbres forment "le monde". 

Le péché divise de Dieu son oeuvre créé. Il l'avait faite hors de lui pour qu'elle rentrât en lui. Elle était l'expression extérieure duVerbe qu'il engendre éternellement dans son sein. Elle devait à ce rapport toute sa raison d'être et toute sa beauté. Séparée, elle perdait l'une et l'autre. Le monde né de la faute est un non-sens, une réalité affreuse, un enfer.

Saint Jean résume tout cela d'un mot qui semble nu et froid, et qui est total et terrible. " Il était dans le monde qui a été fait par lui et le monde ne l'a pas connu." Le monde , dans tous ces êtres qui sont son oeuvre et au fond desquels il s'est caché, n'a pas su le découvrir. Il n'a vu que l'écorce, il s'est uni à l'écorce, et il est resté dans ce néant mobile, changeant; il y est resté, et il est devenu comme lui mobile et changeant, superficiel et éphémère; il s'est fait à son image. Lui qui était créé à l'image et à la ressemblance de Celui qui est et qui ne passe pas.

Les longs siècles qui ont précédé la Rédemption sont enfermés en ce mot: " Le monde n'a pas connu la Lumière." Il est resté dans une ombre que l'Ecriture appelle " l'ombre de la mort" parce qu'il a refusé la Lumière de Vie.

dom Guillerand 

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 15 Février 2024

 

 

 

 

 

 

La Lumière était là; elle s'offrait; elle se donnait intérieurement dans l'esprit humain par la raison; elle était cette raison qui découvre l'être secret de tout ce qui est. Elle se donnait extérieurement dans les choses. L'homme devait unir en lui ces deux lumières. La lumière de raison, née du Verbe, devait rejoindre le Verbe caché dans les êtres qui le représentent , et de l'homme éclairé par cette double lumière, un acte devait monter à Dieu qui eût été l'hymne de la création à son Créateur. L'homme était créé pour cela.

Arrêté à la surface des êtres, l'homme a arrêté ce chant des choses. Il n'a vu en elles que le plaisir qu'il pourrait en retirer... et cette surface qui pouvait le lui procurer.

Le monde matériel, par sa faute, est resté sur ce terrain inférieur et limité. Il était fait, comme l'homme lui-même, pour rentrer en Dieu et s'y achever. Le péché a interrompu sa marche, lui a fermé la voie du retour. Il en souffre, dit saint Paul, il en gémit; il attend que le rapport avec Dieu soit rétabli;  il est comme un grand captif enfermé dans les murs de sa prison matérielle... et il en veut à l'homme qui le tient enchaîné. De là sa révolte contre un pouvoir qui, sans Dieu, est une tyrannie.

La nature inférieure est faite pour Dieu; c'est à lui qu'elle obéit quand elle est au service de l'homme. Servir l'homme soumis à Dieu c'est pour elle liberté et joie; c'est sa destinée qui l'épanouit et la fait chanter. Servir l'homme infidèle à son Créateur la prive de cette destinée; aussi elle ne se soumet qu' à la force ; elle ne se donne pas.

L'amour, l'unité, l'ordre, l'harmonie , la paix qui sont les traits de Dieu ne règnent plus dans l'oeuvre divine; parce que le Verbe n'est pas connu. La haine, la discorde , le désordre, la guerre emplissent le monde, le caractérisent....

Toute l'histoire est vraiment dans ces mots de l'évangéliste, qui l'illuminent comme une torche dans la nuit: " Le monde fait par le Verbe" pour être l'image extérieure de la Lumière et de l'Amour qu'il reproduit en Dieu, ne le reproduit plus , et ce sont les traits opposés qu'il présente.

La Lumière est captive, l'Amour est enchaîné par l'homme en qui et par qui ils doivent rentrer en Dieu. Dieu est comme séparé de Dieu. Dieu reste en lui-même ce qu'il est essentiellement: la vie et la joie. Mais en dehors de lui il est souffrance et mort.

Dieu ne permet  cet arrêt de la faute originelle que pour faire ressortir la beauté de son plan et mieux montrer combien lui-même est aimant et fort; 

Le plan total du Dieu qui crée, ce n'est pas le Verbe représenté dans la création, ce n'est pas sa Lumière enfermée dans les êtres sans raison et découverte par les êtres raisonnables, ce n'est même pas l'amour qui serait le moteur secret de toute la chaîne créée et qui, après l'avoir projetée hors de lui pour qu'elle s'y constitue, l'y ferait rentrer par la connaissance et l'amour de l'esprit de l'homme librement soumis à ses ordres. 

Le plan total et définitif  du Dieu très bon, c'est le Verbe créateur rejeté par sa création, et repris par un acte d'amour plus grand que la création elle-même, c'est l'Incarnation et la Rédemption ... ou mieux c'est cette réalité - sommet de tout - qui était hier, qui est aujourd'hui, qui sera à jamais et qui s'appelle Notre Seigneur Jésus-Christ, le Verbe incarné.

... Voilà la Lumière vraie qui illumine tout homme venant en ce monde, et qui illumine toutes choses et tout le mouvement des hommes et des choses.

 

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 13 Février 2024

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 12 Février 2024

 

 

 

 

 

 

 

Revenir à la grâce de notre baptême ! moins 65 ans ! 

 

 

    "La gloire du Seigneur, c'est-à-dire l'hommage profond et dernier dû au Seigneur, c'est que nous portions du fruit. Quel fruit?

... Nous aurions pu croire que, pour porter du fruit, il fallait nécessairement accomplir des oeuvres, conquérir du pays, gagner des âmes à Dieu, se répandre dans des travaux extérieurs, mais il est à remarquer que Notre Seigneur parle à des Apôtres, à des gens qui ont pour mission de conquérir le monde à Jésus-Christ: que ce sont les Apôtres qui sont le fondement de l'Eglise. Or ce fruit qu'il attend de ses Apôtres, et par conséquent de nous, en quoi consiste ce fruit?

Même pour vous, mes Apôtres, la loi, la condition de la vie surnaturelle, afin d'être fidèles à votre mission, c'est de porter du fruit, et ce fruit consiste en ce que vous deveniez mes disciples. Non pas que vous alliez me recueillir des prosélytes, un disciple par-ci, un disciple par-là; mais le fruit auquel est ordonné la sainte communion, le fruit sans lequel il n'y a pas d'appartenance à Dieu, le fruit que Dieu exige, même de ceux qui sont Apôtres, c'est que vous deveniez mes disciples. C'est-à-dire que votre volonté adhère de plus en plus à la mienne, votre tendresse à ma Beauté, que votre oreille soit de plus en plus attentive à mon enseignement.

La perfection où doit nous conduire la sainte communion, les oeuvres que nous devons donner après la sainte communion, ce sont des oeuvres de sainteté personnelle. Il s'agit, mes enfants, d'évangélisation, mais d'évangélisation de nous d'abord; il s'agit d'être missionnaire, missionnaire chez nous d'abord. Vous n'avez pas l'air de me croire... Le fruit propre de notre vie surnaturelle, c'est d'être disciples de plus en plus , c'est d'appartenir de plus en plus à toutes les directions du Seigneur.

Volontiers nous sommes missionnaires des autres, volontiers nous voulons réformer, corriger, élever les autres. Avec quelle facilité nous portons à corriger les âmes qui sont autour de nous.. ..

 

La disposition du coeur de l'homme , c'est de vouloir faire du bien autour de soi, mais le Seigneur nous dit :" Il ne s'agit pas de me gagner des disciples, il s'agit de vous gagner vous-mêmes, par la souplesse à cet enseignement divin, à cette conduite divine qui est en vous."

... Si vous commencez par être vous-mêmes disciples du Seigneur, soyez persuadés qu'il se fera autour de vous comme une sorte d'attraction, et à la lumière que vous aurez en vous, vous entraînerez tout le monde avec vous....

dom Delatte 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 11 Février 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Gardez chaque jour la mort sous les yeux."

règle de st Benoit 

 

De nombreux saints sont représentés en train de méditer avec un crâne. À première vue, cela semble morbide. Mais ce n’est pas le cas. Alors que peut nous apprendre le crâne d’un défunt ?
Tout d'abord, mettons-nous dans notre situation : malheureusement, les meurtres et, depuis peu, les morts subites lors des manifestations, sont presque comme notre pain quotidien. Notre peuple vit dans la peur, dans la peur et dans l’anxiété.

De nos jours, lorsque vous sortez dans la rue, vous ne savez plus si vous reviendrez vivant chez vous et auprès de vos proches.
Dans cette situation, un crâne peut nous donner une première leçon importante : il nous rappelle que nous allons TOUS mourir ; Personne n’échappe à la mort, ni le mendiant ni le riche ; ni le méprisé, ni le personnage célèbre, pas même l'exhibition sans pudeur,  de certains sur les réseaux sociaux, le culte de la personne, du moi souvent moraliste. (à buts financiers pas négligeables ! )  heureux les moines ! 

; ni le prisonnier maltraité, ni le despote arrogant, 

Gardez chaque jour la mort sous les yeux, dit saint Benoît aux moines dans sa Règle (4, 47).

La question est COMMENT nous mourons ! 


Les anciens Grecs essayaient d'interpréter le mystère de la mort à partir de leurs mythes, réflexions de personnes qui ne connaissaient pas la révélation du Dieu d'Israël. Selon eux, dans le monde souterrain, il existait une sorte de fées qui filaient la vie des hommes ; chacun travaillait un fil d'homme. Et quand il l’a coupé, cet homme est mort

On pourrait dire aujourd'hui que, selon cette conception, la mort survient comme si l'électricité était coupée au milieu d'un téléfilm. Soudain, au milieu du programme, l'écran est noir. Peut-être avons-nous souvent cette même impression lorsqu’un proche décède. On a l'impression qu'il a été arraché à ses plans et projets - qui restent aujourd'hui inachevés.


Cependant, à la lumière de la mort et de la résurrection du Christ, nous pouvons tirer une deuxième leçon du crâne : NOS projets peuvent rester inachevés. Mais demandons-nous : pourquoi vivons-nous ? Pourquoi sommes-nous dans ce monde ? Quel plan Dieu avait-il lorsqu’il nous a créés ? 

Dieu nous met dans cette vie pour se manifester à travers nous. Notre tâche est de nous configurer avec la volonté de Dieu, de faire sa volonté, de consentir à son action en nous.

L'Évangile dit : "En vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit."

(Jean 12 :24).

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 6 Février 2024

 

 

 

 
 

 

 
 

"Au sujet de ce bandit-là, j’ai quelque chose sur le cœur. Après deux mille ans de christianisme et de cycle liturgique, il me semble qu’on aurait bien pu donner un jour de fête au bon larron. … Pour le bon larron, rien, l’année n’a pas assez de jours pour lui. Il doit inquiéter les curés et faire peur aux panégyristes. Ce n’est pas un paroissien modèle que celui qui n’entre dans la paroisse que pour sa dernière heure. Il n’est évidemment pas le genre de bonhomme qu’on aime rencontrer seul à seul au coin d’un bois. Les Romains l’ont supprimé, il est vraisemblable que nos sociétés modernes, en feraient autant. Le plus fort est qu’il est de cet avis et qu’il estime juste son propre châtiment. Bref il est infréquentable, pas de fête pour lui.

"Lui bien entendu s’en moque : il lui suffit d’être de Jésus-Christ le compagnon de misère, son premier martyr, celui qui le premier reçut le baptême de sang et de désir. Ce brigand-là a gardé assez le sens de la justice pour s’indigner, non de son propre supplice qu’il accepte, mais du supplice infligé à Jésus-Christ.

"Je trouve qu’il est exemplaire. Il ne représente rien de social auprès de Jésus, absolument rien, ni la famille, ni l’amitié, ni la mission apostolique ou sacerdotale, ni l’autorité papale, rien, absolument rien, que le compagnonnage de hasard de cette crucifixion, et puis cette profession de foi des misérables en leur Seigneur, la rédemption des péchés accordée à cette profession de foi, et enfin la promesse du Paradis faite par celui-là qui est Roi du Paradis … A la réflexion d’ailleurs on ne sait même pas le nom de cet homme ; il ne nous est même pas présenté, comment pourrait-on donner son nom à un enfant comme nom de baptême ? C’est un contrebandier du Paradis."

Voilà un bon saint Patron : dans sa situation ACTUELLE, il n'y a plus de passé pour lui. Seul compte le PRÉSENT. Son présent avec Jésus. La vérité de son présent avec Jésus. Dans sa misère, dont il ne se plaint pas, seule compte son ouverture à la Miséricorde. Et le Ciel lui est donné.
 
Du père Bruckberger, à propos du "bon larron" :

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Rédigé par Philippe

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Publié le 6 Février 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Ma vie m'est enlevée , comme on replie la tente du berger... Dans l'espace d'une journée tout sera fini pour moi. Je crie comme le petit de l'hirondelle,  je gémis comme la colombe.

Je vais repasser devant vous  toutes mes années dans l'amertume de mon âme .. ! 

 

"hâtons-nous d'aimer comme il convient".

dom Delatte​​​​​​

 

( Isaïe, 38 )

mardi ad laudes.

moins les 10 premières que l'on épargne, le seul moment où nous sommes dans la vérité. 

ça fait beaucoup. ! 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 19 Janvier 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

"Les jeunes moines viennent du monde numérique. Quel courage de quitter ces rivages consuméristes pour entrer dans une abbaye !"

Dom Kemlin
 
 

Au bord de la Sarthe,
les moines bénédictins nous ont ouvert les portes de l'abbaye de Saint-Pierre de Solesmes. Enquête sur ces « frères » qui se sont séparés des hommes. Pour mieux les servir.
 

Que dire à un jeune homme qui pense à la vie monastique ? Dom Kemlin répond sans hésitation : « Nous sommes faits pour la louange. Elle seule nous rend véritablement heureux. Les moines se donnent à Dieu qui les comble entièrement. Au ciel, nous ne ferons rien d’autre que de L’aimer. Le monastère est une préparation de l’éternité. Le contemplatif est pauvre. Mais il se donne les moyens pour chercher Dieu. Son vrai bonheur réside dans la prière. Les jeunes ne doivent pas avoir peur de cette vie. Il ne faut pas hésiter à s’engager. Nous sommes tous attachés à des réalités du monde sensible. Le désir d’absolu nécessite un combat. Les jeunes sentent de plus en plus instinctivement que le monde postmoderne ne correspond pas à leur vision généreuse de l’humanité. La charité des jeunes moines est un secours pour les plus âgés qui ont parfois perdu l’élan des premières années. Il reste que le principal chemin pour rencontrer Dieu est la liturgie. La vie fraternelle, l’obéissance, le travail et la “lectio divina” sont importants. Mais, à Solesmes, la place centrale revient à la liturgie. La célébration est au cœur de toutes nos journées, depuis l’entrée au monastère jusqu’à la mort. »

dédicace pour Thomas. 

 

bonne et sainte année

2024 !

 

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 14 Décembre 2023

 

 

 

 

 

 

 

 

"Et si Jésus est présent, il n’existe plus aucun temps vide et privé de sens. S’Il est présent, nous pouvons continuer à espérer même lorsque les autres ne peuvent plus nous assurer aucun soutien, même lorsque le présent devient difficile."

 

Nous faisons tous l’expérience, dans notre existence quotidienne, d’avoir peu de temps pour le Seigneur et peu de temps également pour nous. On finit par être absorbé par ce qu’il faut « faire ». N’est-il pas vrai que souvent, c’est précisément l’activité qui s’empare de nous, la société et ses multiples intérêts qui monopolisent notre attention ? N’est-il pas vrai que l’on consacre beaucoup de temps au divertissement et aux distractions en tout genre ? Parfois, les choses nous « submergent ».

L'Avent, ce temps liturgique fort que nous commençons, nous invite à nous arrêter en silence pour comprendre une présence. C’est une invitation à comprendre que chaque événement de la journée est un signe que Dieu nous adresse, un signe de l’attention qu’il a pour chacun de nous. Combien de fois Dieu nous fait percevoir un signe de son amour ! Tenir, en quelque sorte, un « journal intérieur » de cet amour serait un devoir beau et salutaire pour notre vie !

L’ Avent nous invite et nous encourage à contempler le Seigneur présent. La certitude de sa présence ne devrait-elle pas nous aider à voir le monde avec des yeux différents ? Ne devrait-elle pas nous aider à considérer toute notre existence comme une « visite », comme une façon dont Il peut venir à nous et devenir proche de nous, en toute situation ?

Un autre élément fondamental de l'Avent est l’attente, une attente qui est dans le même temps espérance.

L’ Avent nous pousse à comprendre le sens du temps et de l’histoire comme « kairós », comme occasion favorable pour notre salut.

Jésus a illustré cette réalité mystérieuse dans de nombreuses paraboles:  dans le récit des serviteurs invités à attendre le retour du maître; dans la parabole des vierges qui attendent l’époux ; ou dans celle de la semence et de la moisson.

L’homme, au cours de sa vie, est en attente permanente:  quand il est enfant, il veut grandir; adulte, il tend à la réalisation et au succès; en avançant en âge, il aspire à un repos mérité. Mais arrive le temps où il découvre qu’il a trop peu espéré, au-delà de la profession ou de la position sociale, il ne lui reste rien d’autre à espérer. L’espérance marque le chemin de l’humanité, mais pour les chrétiens, elle est animée par une certitude:  le Seigneur est présent tout au long de notre vie, il nous accompagne et un jour, il essuiera aussi nos larmes. Un jour, bientôt, tout trouvera son accomplissement dans le Royaume de Dieu, Royaume de justice et de paix.

Mais il y a des manières très différentes d’attendre.

Si le temps n’est pas rempli par un présent doté de sens, l’attente risque de devenir insupportable ; si on attend quelque chose, mais que pour le moment il n’y a rien, c’est-à-dire que si le présent reste vide, chaque instant qui passe apparaît exagérément long, et l’attente se transforme en un poids trop lourd, parce que l’avenir reste tout à fait incertain.

Lorsqu’en revanche le temps prend du sens, et en tout instant nous percevons quelque chose de spécifique et de valable, alors la joie de l’attente rend le présent plus précieux.

Vivons intensément le présent où nous arrivent déjà les dons du Seigneur, vivons-le projetés vers l’avenir, un avenir chargé d’espérance. L’Avent chrétien devient de cette manière une occasion pour réveiller en nous le sens véritable de l’attente, en revenant au cœur de notre foi qui est le mystère du Christ, le Messie attendu pendant de longs siècles et né dans la pauvreté de Bethléem.

En venant parmi nous, il nous a rendu et continue de nous offrir le don de son amour et de son salut. Présent parmi nous, il nous parle de différentes manières : dans l’Ecriture Sainte, dans l’année liturgique, dans les saints,  dans les événements de la vie quotidienne, dans toute la création, qui change d’aspect selon que derrière elle Il est présent ou qu’elle est embrumée par le brouillard d’une origine incertaine et d’un avenir incertain.

A notre tour, nous pouvons lui adresser la parole, lui présenter les souffrances qui nous affligent, l’impatience, les questions qui jaillissent de notre cœur. Soyons certains qu’il nous écoute toujours ! Et si Jésus est présent, il n’existe plus aucun temps vide et privé de sens. S’Il est présent, nous pouvons continuer à espérer même lorsque les autres ne peuvent plus nous assurer aucun soutien, même lorsque le présent devient difficile.

Chers amis, l’ Avent est le temps de la présence et de l’attente de l’éternité. Précisément pour cette raison, c’est, de manière particulière, le temps de la joie, d’une joie intériorisée, qu’aucune souffrance ne peut effacer. La joie du fait que Dieu s’est fait enfant.

Cette joie, présente en nous de manière invisible, nous encourage à aller de l’avant avec confiance. La Vierge Marie, par qui nous a été donné l’Enfant Jésus, est le modèle et le soutien de cette joie profonde. Puisse-t-elle nous obtenir, fidèle disciple de son Fils, la grâce de vivre ce temps liturgique vigilants et actifs dans l’attente.

Amen !

Benoît XVI

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Publié le 24 Novembre 2023

 

 

 

 

Dieu est si bon, si souple, d'essence tellement fluide, qu'il peut se mêler à notre vie toute entière. Nous aurons une surprise lorsque nous entrerons dans l'éternité, quand nous remarquerons les richesses de notre pauvreté actuelle, quand nous verrons avec quelle facilité, avec quelle douceur il aurait été simple d'appartenir à cette activité et à cette conscience incréée qui demeure en nous. Je crois qu'il y aura une surprise. Si un regret, si un chagrin pouvait pénétrer dans l'éternité , ce serait de ne pas avoir appartenu tout entier à cette direction. Commençons maintenant afin qu'il n'y ait pas de Regret. 

Le Seigneur n'est pas venu seulement pour être spectateur, mais pour être actif. Et qu'est Dieu , sinon acte pur? Dieu étant venu pour être , non seulement actif , mais acte, acte en lui, acte en nous aussi, il n'y a qu'une chose à faire: la docilité vivante à cet être incréé, à toute heure et à tout instant dans notre vie intérieure; dans ce que nous pensons, dans ce que nous cherchons, dans ce que nous désirons, dans ce que nous aimons; le contact assidu avec l'acte intime de Dieu; la docilité, la souplesse joyeuse, comme une sorte de joyeuse élasticité, comme si Dieu avait passé pleinement en nous, comme si nous n'étions qu'acquiescement, docilité vivante. Dieu que ce serait beau ! Quelle gloire pour le Seigneur, et comme il faut que ces choses-là qui ne sont pas comprises partout, qu'on n'ose pas dire partout, comme il faut qu'elles soient dites ici, comprises, réalisées ici. 

Comme il importe que Dieu trouve en nous une compensation de toute l'apostasie dont il souffre ailleurs. Comme il importe que nous soyons par ce procédé, laissez-moi dire, mes enfants, les sauveurs du monde ....

Et cette adhésion constante, doit se rapporter sur toutes nos actions. Nous marchons, nous parlons, nous agissons, nous regardons, aucun de ces mouvements dans lesquels s'exerce notre activité intérieure, ne doit échapper à l'action de Dieu. Il ne doit pas y avoir une seule parenthèse de notre vie qui lui échappe.

...

Vous sentez bien que ceci est la perfection, que ceci est facile, vous sentez bien que ceci est doux , et que la vie comprise de la sorte, dans ce "demeurer " perpétuel avec Dieu, dans cette adhésion constante à Dieu, ce n'est plus la vie de la terre, c'est déjà la vie avec Dieu, c'est déjà la vie éternelle.

 

dom Delatte 

 

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