spiritualite

Publié le 31 Janvier 2020

 

   " Je l'ai invoqué dans mes jours."

  ... les jours de ma misère, les jours de ma mortalité, les jours de ma condamnation en Adam, jours voués au travail et à la sueur, jours infectés de la pourriture du vieil homme. 

   Voilà les jours qui sont à moi, et dans lesquels j'ai invoqué le Seigneur; car mes jours sont bien différents des jours de Dieu. Je les appelle mes jours, parce que je les ai rendus miens par ma propre audace, qui m'a fait abandonner mon Dieu. (st Augustin) 

   Ces jours sont " les jours d'ici-bas , courts et mauvais. " (Gen. XLVII) jours pleins de douleurs et d'angoisses, où l'homme est souillé par beaucoup de péchés, engagé dans beaucoup de passions, agité par mille craintes, embarrassé de mille soins, emporté ça et la par la curiosité, séduit par une foule de chimères, environné d'erreurs, brisé de travaux, accablé de tentations, énervé de délices,  tourmenté par la pauvreté.

(Imitation de J.C.)

   " J'invoquerai le Seigneur durant mes jours." 

   Il ne diffère point au temps de la mort, au temps de la vieillesse; il ne dit point :" Quand j'aurai réglé telles ou telles affaires, quand j'aurai pourvu à l'établissement de ma famille, quand je serai délivré de tous les ennemis qui me persécutent, alors je consacrerai ce qu'il me restera de jours au service du Seigneur; il dit " Je l'invoquerai durant mes jours. "

   Y a - t-il un temps dans la vie qui ne soit pas du nombre de nos jours, ou plutôt qui ne compose pas nos jours? 

   " Invoquer  Dieu à certains jours et non tous les jours de la vie, est le signe d'une âme dominée par la tiédeur et non par l'espérance. Vous recevez tous les jours, invoquez tous les jours."

( St Ambroise)

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 30 Janvier 2020

 

   Toutes les fois que nous entrons dans le temple matériel, dans l'assemblée visible des fidèles, figure de leur invisible réunion avec Dieu dans l'éternité, unissons-nous en esprit à la sainte et éternelle Jérusalem, où est le temple de Dieu, où sont réunis les saints purifiés et glorifiés qui attendent pourtant encore à la dernière résurrection leur parfaite glorification, et l'assemblage consommé de leurs frères qui manquent encore en leur sainte société, et que Dieu ne cesse de rassembler tous les jours.

Bossuet 

Voulez-vous orner quelque chose digne de vos soins, ornez le temple de Dieu, et dites avec David :" Seigneur, j'ai aimé la beauté et l'ornement de votre maison, et la gloire du lieu où vous habitez. " 

Et de là que conclut-il? :" Ne perdez point mon âme avec les impies, " car j'ai aimé les vrais ornements et ne me suis point avec eux laissé séduire à un vain éclat.

(Bossuet)

   But qu'on doit se proposer en venant dans l'Eglise: entendre et chanter les louanges de Dieu; entendre la parole de Dieu , la mettre en pratique et raconter soi-même les merveilles de Dieu. 

   " Le monde chante les joies du monde, et nous, que chanterons-nous, après avoir reçu le don céleste, sinon les joies éternelles? Le monde chante ses folles et criminelles amours, et nous que chanterons-nous, sinon celui que nous aimons? "

Bossuet

   L'Eglise est la maison de Dieu; elle contient encore des méchants, mais la beauté de la maison de Dieu est dans les bons, elle est dans les saints; c'est la beauté même de la maison de Dieu que j'ai aimée. Soupirer après la véritable maison de Dieu, qui est le ciel. Aimer en attendant l'éclat et la splendeur de ses maisons de la terre, qui sont nos églises, et contribuer de sa personne ou de ses biens à parer les autels, à embellir, à décorer le lieu saint.

   " Quand on a donné à Dieu toute son âme, et le bien pour qu'il l'accroisse, et le mal pour qu'il le détruise, ce n'est pas trop d'offrir aux temples où il daigne habiter réellement avec nous jusqu'à la consommation des siècles, et aux représentations matérielles que nous nous faisons de lui et de ses saints, tout ce que le génie des arts peu ennoblir et tout ce que le sein inépuisable de la terre produit de rare et  de précieux.

L. Veuillot. 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 29 Janvier 2020

 

   " La voix de mon bien-aimé se fait entendre à la porte."

(Cant. V,22)

Notre Seigneur Jésus-Christ se tient à la porte de votre âme, écoutez-le vous dire :" Je suis à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix, et m'ouvre la porte, j'entrerai chez lui et je souperai avec lui et lui avec moi. " (Apoc.III,20)

Il se tient donc à la porte, et il ne se tient pas seul; mais les Anges le précèdent et vous disent :" Levez vos portes, ô princes. " Quelles portes ? Celles dont le Seigneur dit ailleurs :" Ouvrez-moi les portes de la justice." (Ps. CVII,19)

Ouvrez donc vos portes à Jésus, afin qu'il entre en vous; ouvrez les portes de la justice, ouvrez les portes de la pureté, ouvrez les portes de la force et de la sagesse. ....

 

 

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 27 Janvier 2020

 

 

 "Enseignez-moi non les voies larges qui conduisent la multitude à sa perte, mais vos étroits sentiers, que peu d'hommes connaissent. "

St Augustin. 

   Les voies sont les moyens nécessaires, les moyens généraux et communs , la voie des commandements; les sentiers sont comme des vocations spéciales, la voie des conseils.

    Chacun de nous a sa vocation à lui, son sentier particulier; il n'y a jamais eu deux vocations précisément identiques depuis le commencement du monde, et il ne s'en trouvera pas d'ici au jour du jugement. Peu importe quelle soit notre position dans la vie, peu importe combien nos devoirs peuvent paraître ordinaires, peu importe l'aspect vulgaire d'une existence commune, chacun de nous, secrètement a cette grande vocation...

   Ceci une fois posé, il faut admettre que toute la vie spirituelle marche à l'aventure, si elle n'est pas basée sur la connaissance de cette vocation ou sur les efforts à faire pour la découvrir. Cette vocation, qu'elle qu'elle soit , est la volonté de Dieu sur nous; il peut vouloir qu'elle ne nous soit pas pleinement connue, mais il veut que nous essayions de la découvrir. 

   La sainteté consiste simplement en deux choses qui sont l'une et l'autre un effort, l'effort pour connaître la volonté de Dieu et l'effort pour l'accomplir une fois connue. ( Faber) 

   Demander à Dieu qu'il nous fasse connaître ses voies, et nous les enseigne lui-même. Privilège de la nouvelle loi " d'être tous enseignés de Dieu." ( Jean VI, 45)  d'être instruits non-seulement de la lettre morte de ses commandements, mais d'être touchés par la voix intérieure et toute puissante de son Esprit. 

    Etre conduit dans la vérité de Dieu, être instruit dans la vérité par Celui qui n'a pas dit seulement aux hommes comme les autres maîtres: Venez à moi, j'ai la vérité; 

mais je suis la vérité. 

   Les autres hommes veulent nous diriger suivant leurs intérêts, leurs idées, leurs inclinations, leurs passions; Dieu comme notre Dieu, Dieu comme notre Sauveur, ne peut nous diriger que suivant les règles de son éternelle vérité. 

    " Je suis la voie, la vérité et la vie; la voie dans laquelle il faut persévérer; je suis la voie exempte d'erreur, la vérité pure de tout mensonge, la vie à l'abri de la mort; je suis la voie dans mes exemples, la vérité dans mes promesses, la vie dans mes récompenses; je suis la voie sûre, la voie irrévocable, la vie interminable; je suis la voie large et spacieuse, la vérité puissante et abondante, la vie pleine de  jouissance et de gloire" .

Saint Bernard. 

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 25 Janvier 2020

 

   "Je suis devenu semblable au pélican qui habite la solitude, comme le hibou qui se retire dans les masures. J'ai veillé et j'étais comme le passereau solitaire sur les toits. "

   Ces trois oiseaux signifient les trois grandes divisions des pénitents. Quelques-uns cherchent la solitude absolue , comme sainte Madeleine, sainte Marie-Egyptienne, saint Paul, premier ermite, saint Antoine, Saint Hilarion, et ils peuvent dire avec le Psalmiste : " Je me suis éloigné, j'ai fui et je suis demeuré dans la solitude. " (Ps.LIV)

       Là, dans ces lieux solitaires, semblables au pélican qui détruit les animaux dangereux et surtout les serpents du désert, ils se nourrissent de leurs continuelles victoires sur le démon. 

      D'autres restent au sein des cités, mais il se renferment dans d'étroites cellules, comme le hibou dans son mur ruineux; ils remplissent la solitude des nuits du cri de leur pénitence, de ce cri que leur arrache la crainte des jugements de Dieu, et ils en sanctifient la durée par la succession de leur cantiques et de leurs hymnes spirituels. 

       D'autres , forcés par leurs liens de rester dans le sein de leur famille, ou dans des emplois publics, habitent sur les toits comme l'oiseau solitaire, c'est-à-dire qu'ils dépassent le niveau dans lequel ils vivent, les foules et les habitants des cités. Ils sont dans le monde, mais sans être du monde; ils se soumettent les affaires, les honneurs, les richesses, mais ne leur sont pas soumis, ils les dominent, en disposent, les distribuent, ne leur permettant pas de prendre sur eux le moindre pouvoir, et conservant leur coeur solitaire et libre pour le ciel. La mission de ces derniers, c'est de veiller et de prêcher sur les toits, de veiller à leurs propres dangers et aux dangers de ceux qui les entourent, en même temps que de les édifier et par leurs paroles et leurs exemples. (Bellarmin)

         Le passereau veillant et solitaire sur le sommet des toits, est l'image de l'âme qui s'éloigne en fuyant, pour s'établir dans la solitude. Elle a fixé sa demeure sur le toit, " au-dessus de l'habitation " des hommes: c'est-à-dire au-dessus de leurs passions et de leurs criminelles convoitises, et s'étant choisi ce refuge, elle ne le quitte plus, fidèle à l'avis du Seigneur :" Que celui qui est sur le toit n'en descende pas pour prendre ce qui est dans la maison. " 

  Là, élevée et solitaire, elle aspire vers vous, ô mon Dieu! La nuit, elle vous désire, et dès le matin elle veille encore, attendant l'heure dont il est écrit :" Heureux le vigilant serviteur prêt à recevoir son maître au moment de sa venue." (Matth. XXIV,17)

   

   

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Rédigé par Philippe

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Publié le 22 Janvier 2020

 

   Confessez donc aussi vos iniquités, afin d'être justifié. Cet aveu de vos fautes vous est commun avec tous les hommes, car nul ici-bas n'est sans péché; nier cette vérité, c'est un sacrilège, car Dieu seul est sans péché. Faire à Dieu l'aveu de ses fautes, c'est le seul moyen d'échapper au châtiment. 

   " J'ai erré," mais celui qui s'est égaré peut rentrer dans la voie, peut être ramené dans la voie droite...

   " Venez donc, Seigneur Jésus, cherchez votre serviteur, cherchez cette brebis épuisée de fatigue; venez , bon pasteur, cherchez de nouveau les brebis de Joseph. Votre brebis s'est égarée tandis que vous tardiez à venir, et que vous parcouriez les montagnes. Laissez vos quatre-vingt dix neuf autres brebis, et accourez à la recherche de la seule qui s'est égarée.

   "Venez sans chiens, venez sans mauvais ouvriers, venez sans mercenaire, qui ne peut entrer par la porte; venez sans auxiliaire, sans messager, depuis longtemps j'attends votre venue. Je sais que vous devez venir , " car je n'ai pas oublié vos commandements. " 

   "Venez, non avec la verge , mais avec la charité et l'esprit de douceur. N'hésitez pas à laisser sur les montagnes les quatre-vingt-dix-neuf autres; sur ces montagnes, elles sont à l'abri des incursions des loups.... 

    "Venez à moi qui suis exposé à leurs attaques; venez à moi qui, après avoir été chassé du paradis, suis en butte aux suggestions vénéneuses du serpent, parce que je me suis séparé du reste du troupeau. Vous m'aviez placé dans le paradis , mais le loup m'a fait sortir du bercail pendant la nuit. 

   "Cherchez-moi, car moi aussi je vous recherche; cherchez-moi, trouvez-moi, prenez-moi, portez-moi. Vous pouvez trouver celui que vous cherchez; vous daignez prendre sous votre protection celui que vous avez trouvé et placer sur vos épaules celui dont vous vous déclarez le protecteur. Vous ne dédaignez point ce pieux fardeau, ce transport n'est point pour vous une charge. 

   "Venez donc, Seigneur, car bien que j'aie erré, cependant " je n'ai point oublié vos commandements," j'ai conservé l'espérance de ma guérison. 

   "Venez, Seigneur, car vous seul pouvez rappeler cette brebis égarée, et en courant à ma recherche vous ne contristerez pas ceux que vous laissez, car eux-mêmes se réjouiront du pécheur. 

   "Venez pour opérer le salut sur la terre et donner au ciel un grand sujet de joie. 

   "Venez donc, et cherchez votre brebis, non par des mercenaires, mais par vous-même. 

   Recevez-moi dans cette chair qui a failli dans Adam....

   Portez-moi sur la croix qui est le salut des pécheurs égarés, le seul repos des âmes fatiguées, la source unique de vie pour tous ceux qui sont morts.

( St Ambroise) 

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 20 Janvier 2020

 

   

" Et vous avez fait dessécher mon âme comme l'araignée.  " 

   Qu'y a t-il de plus fragile que l'araignée? Je parle de l'animal lui-même, mais je pourrais dire surtout: quoi de plus fragile que la toile d'une araignée? Remarquez combien cet animal est peu de choses: mettez légèrement le doigt dessus et il n'est plus qu'un débris; rien donc n'est absolument de plus fragile. 

   C'est ainsi que mon âme est devenue, lorsque vous m'avez instruit de mon iniquité. Puisque l'instruction l'a rendu faible, il y avait donc quelque vice dans la force qu'il avait auparavant... Il faut que l'homme ait déplu à Dieu par sa force, pour être ainsi instruit par la faiblesse; il a déplu par son orgueil, il a dû être instruit par l'humilité. (St Aug.)

   Ne poursuivons pas de choses futiles et vaines, si nous ne voulons tisser nous-mêmes des toiles d'araignées, car le péché ne peut avoir aucune espérance de durée et de stabilité. Lors donc que vous voyez des hommes s'appliquer tout entiers à augmenter leurs richesses, à cumuler les honneurs, à mener une vie d'ostentation et d'éclat, vous répéterez cette  parole du prophète Isaïe: Ils ont ourdi dans l'espace d'un jour une toile d'araignée qui ne peut subsister longtemps; elle se déchire au moindre choc , et tout le travail se trouve anéanti. 

   En effet, ce travail n'est point appuyé sur un fondement solide, mais suspendu dans le vide. Rien de relâché, rien de mou ne convient à un véritable soldat de Jésus; car, c'est dans les palais des rois qu'on trouve ceux qui sont vêtus mollement. Les avares se piquent d'être fins, actifs, vigilants. Quoi de plus fin, de plus actif, que l'araignée appliquée jour et nuit à son travail, et qui ourdit sa toile, son vêtement, sans aucune dépense? Mais tout son travail est vain et futile. Ainsi est tout homme qui ne place pas ses oeuvres sur le véritable fondement qui est Jésus-Christ. Il s'agite et se trouble jour et nuit, car, à l'exemple de l'araignée, c'est au milieu des efforts de ses injustes convoitises qu'il est surpris par la ruine de ses entreprises. (St Aug.)

   Que de rapprochements instructifs entre l'araignée et le pécheur avare ou orgueilleux! L'araignée est pleine de venin, et elle recueille ce venin sur les mêmes fleurs où l'abeille recueille son miel. 

   L'avare, l'orgueilleux, trouvent des occasions de péché là où le juste trouve le moyen d'élever son âme à Dieu. L'araignée épuise toute sa substance, elle travaille avec empressement et bien longtemps pour ourdir sa toile, ouvrage des plus fragiles, qu'elle dresse dans le vide et qui ne repose sur aucun fondement solide, un coup de balai survient qui détruit en un instant le travail de plusieurs jours: image de l'avare, de l'orgueilleux, qui n'appuient pas leurs oeuvres sur Jésus-Christ, qui se consument inutilement en vains efforts pour amasser des richesses, pour obtenir des honneurs, que le premier coup de vent emporte.

   La toile de l'araignée faite avec tant de peine ne sert qu'à prendre des mouches : image trop réelle de cette agitation continuelle des hommes du monde, qui remplissent tout leur temps, qui mettent toute leur application à prendre des mouches, et qui voient la mort leur enlever tout d'un coup le travail de plusieurs années. 

   L'araignée s'embarrasse dans sa toile et tombe avec elle, et ceux qui veulent devenir riches tombent dans les pièges de Satan, et en plusieurs désirs inutiles et pernicieux qui précipitent les hommes dans la mort et la damnation. " En vérité, c'est bien en vain que les hommes se troublent et s'inquiètent, "

car à quoi sert-il à l'homme de gagner tout l'univers, s'il vient à perdre son âme? 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 16 Janvier 2020

   

out ce que nous pouvons attendre des hommes nous fait défaut, tout nous manque, tout nous échappe, nous n'avons plus qu'une seule espérance, celle qui vient de Dieu. (S. Chrys.) 

   Telle est la nature de l'esprit humain, que s'il est absorbé dans la pensée, dans la contemplation d'un objet quelconque, cet objet nous apparait sous la forme que notre pensée lui a donnée... Ainsi dans un jour d'hiver, si nous pensons au printemps et que notre pensée se représente tous ses riches ornements, il oublie la saison rigoureuse qui le fait frissonner de froid, pour ne plus penser qu'au printemps, avec toutes les magnificences qu'il apporte avec lui. C'est en cela que les yeux de l'esprit l'emportent sur les yeux du corps , qu'ils nous font oublier les choses présentes, pour nous absorber tout entiers dans la pensée des choses passées ou futures. 

   Le Prophète lève donc les yeux vers les montagnes. Quels yeux? Les yeux dont il dit :" Otez le voile qui couvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de votre loi, " (Ps.CXVIII,18) et encore :" Le précepte du Seigneur est lumineux et il éclaire les yeux. (Ps. XVIII,9)

   Est-ce que les yeux de notre corps n'ont pas été disposés et comme allumés d'une lumière corporelle pour voir les objets extérieurs. Qu'est-il besoin d'ôter le voile qui les couvre? ... Ce sont donc les yeux de l'esprit que le Prophète lève vers les montagnes. (S Hil) 

 Un voyageur lève continuellement les yeux vers le lieu où il tend, pour voir s'il pourra le découvrir, ou vers les montagnes qui sont proches. Ce regard soulage sa fatigue et lui donne de nouvelles forces pour achever son voyage. " Le ciel doit être l'objet continuel du regard du chrétien durant le pèlerinage de cette vie, et c'est de là qu'il doit attendre le secours. (Duguet)

   Dans le langage de l'Ecriture, la montagne , prise au singulier, figure habituellement Jésus-Christ ou l'Eglise, tandis que les montagnes, lorsqu'elles sont nommées au pluriel, sont plutôt l'emblème des créatures les plus élevées dans l'ordre de la religion, telles que les Anges, les Apôtres, les Prophètes, les prédicateurs, etc.. (S. Greg. S. Aug.) 

   Ces montagnes sont celles dont il écrit qu'elles sont illuminées par Dieu; Dieu les éclaire pour que du haut de leurs cimes, la lumière descende ensuite jusqu'au fond des vallées. Et c'est par elles effectivement que la divine parole nous arrive, quand elle nous vient par le ministère des Prophètes ou des Apôtres. 

   Mais ce n'est pas en elles que se termine notre espoir; elles ne nous secourent qu'autant que Dieu leur vient d'abord en aide à elles-mêmes, et elles ne nous éclairent qu'autant que Dieu leur envoie d'abord sa lumière, et c'est pour cela que le Psalmiste, après avoir dit :" J'ai levé les yeux vers les montagnes d'où le secours me viendra, " s'empresse d'ajouter aussitôt :" Mon secours vient du Seigneur qui a créé le ciel et la terre." (S Aug. ) 

   Si Dieu a fait le ciel et la terre, il peut donc venir à notre aide dans une terre étrangère, et , jusque dans ce pays barbare, nous tendre une main secourable et sauver de pauvres exilés. Une seule parole a suffi pour créer les éléments, il pourra donc, à plus forte raison, nous délivrer de ce peuple qui nous retient captifs. (S. Chrys.)

   En ce temps de grand séisme , et encore le carême n'est pas encore là , !  avec petit frère,  (c'est un grand secours d'avoir un petit frère , je ne pensais pas ,. )

je lève les yeux vers les montagnes, sinon nous risquons de nous asseoir en chemin, fatigués de la grosse mafia !

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Rédigé par Philippe

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Publié le 15 Janvier 2020

 

 

    Il faut veiller pour Dieu, parce qu'il veille toujours sur nous; qu'il a sans cesse l'oeil ouvert pour exaucer nos prières , et qu'il répand sa lumière sur ceux qui veillent. (st Bas.) 

   Qu'est-ce que veiller? c'est assurément ne pas dormir. Qu'est-ce que dormir ? Il y a deux sommeils: celui de l'âme et celui du corps. Nous avons tous besoin du sommeil corporel, car, s'il nous manque , l'homme dépérit, le corps lui-même s'affaiblit. En effet , la fragilité de notre corps ne peut longtemps soutenir la veille et l'application active de l'âme. Si l'âme s'applique trop longtemps au travail, le corps fragile et terrestre devient incapable de le soutenir et de supporter son action; il tombe en défaillance et succombe. 

   C'est pourquoi Dieu a donné au corps le sommeil qui répare les forces de ses membres, afin que ceux-ci puissent soutenir l'âme pendant qu'elle veille. 

   Mais ce que nous devons éviter, c'est de laisser notre âme s'endormir; car le sommeil de l'âme est un sommeil funeste. Salutaire est le sommeil du corps qui répare les langueurs du corps; mais le sommeil de l'âme, c'est l'oubli de Dieu. Toute âme qui oublie son Dieu est endormie. C'est ce qui explique le langage de l'Apôtre à ceux qui oublient Dieu :" Levez-vous , vous qui dormez; levez-vous d'entre les morts, et le Christ répandra sur vous sa lumière. " (Eph. V,14)

   Etait-ce le corps qui dormait dans celui que réveillait l'Apôtre? C'était une âme endormie qu'il éveillait, et il l'éveillait pour que le Christ l'éclairât. C'est donc en veillant de cette manière que le Psalmiste dit : " O mon Dieu! dès que la lumière parait, je veille et j'aspire à vous. " Vous ne sauriez, en effet, veiller en votre âme, si une lumière ne se levait sur vous, qui vous tirât de votre sommeil. (St Aug)

   Il faut veiller pour Dieu, chercher Dieu, implorer son secours dès l'aurore :" Le sage s'appliquera à tourner dès l'aurore son coeur vers le Seigneur qui l'a créé, et il priera en présence du Très-Haut . (EcclXXXIV,6)

   La sagesse est connue facilement par ceux qui l'aiment et trouvée par ceux qui la cherchent. Elle devance ceux qui la désirent , pour se montrer à eux la première. Qui veillera pour elle dès le matin ne se lassera point; car il la trouvera assise à sa porte. (Sag. VI,13,15)

   Il y a une faim de l'âme, il y a une soif de l'âme! il y a donc aussi un pain de vie pour l'intelligence et le coeur; il y a un breuvage pour les veines de l'âme . . L'Ecriture qui excelle à peindre tous les mouvements de l'âme et toutes les formes de la vie, l'Ecriture nous fournit à chaque page de nombreux témoignages de cette vérité; elle nous parle des âmes qui ont faim; elle assure que Dieu les rassasiera; elle affirme que certaines âmes sont tourmentées par une soif violente. 

   Dieu , source de vie: on n'est admis à puiser à cette source qu'autant qu'on a soif. C'est Dieu qui invite les hommes aux eaux de sa grâce, mais il invite ceux qui en sont altérés. Il veut se donner, mais à ceux qui brûlent d'une soif ardente pour lui.

   Dieu a soif que nous ayons soif de lui; - Dieu donne cette soif à ceux qui ne l'ont pas. - Cette soif, c'est la faim et la soif de la justice; cette soif, c'est le désir de l'âme. Qu'il en est peu qui aient cette soif de Dieu! Comptez les aspirations, les désirs qui s'élèvent à chaque instant du jour du coeur des hommes sur la surface du monde habité: combien Dieu y a peu de part! 

    - Voyez de quelle soif brûle le Prophète, mais voyez aussi quel est le bien qu'il désire :" Mon âme a soif de vous. " Il y en a , en effet,  qui ont soif, mais ils n'ont pas soif de Dieu. Quiconque veut obtenir quelque chose est dans l'ardeur du désir, et ce désir est une soif de l'âme. Or, voyez combien de désirs variés se trouvent dans le coeur des hommes: l'un désir de l'or, l'autre désire de l'argent, celui-ci des propriétés, celui-là des héritages; qui , une grosse somme d'argent; qui, de nombreux troupeaux; un autre, une grande maison; un autre , une épouse; un autre, des honneurs, un autre , des enfants. 

   Vous voyez comme ces mille désirs agitent le coeur des hommes. Tous les hommes sont consumés de désirs, et à peine s'en trouve-t-il un qui dise :" Mon âme a soif de vous. " En effet, les hommes ont soif des biens de ce monde, et ils ne comprennent pas qu'ils sont dans le désert d'Idumée, où leur âme doit avoir soif de Dieu. 

   Quant à nous , disons :" Mon âme a soif de vous ;" disons-le tous , parce que nous ne sommes tous qu'une seule âme dans le même Christ. Que ce soit cette âme qui ait soif de Dieu, dans le désert d'Idumée. (St Augustin)

   C'est peu que mon âme ait soif de vous, ma chair aussi ressent la même soif; mais, si l'âme est altérée de Dieu, comment la chair est-elle aussi altérée de lui? C'est que la résurrection a été promise à notre chair. De même que la béatitude est promise à notre âme, ainsi la résurrection est promise à notre chair. (St Augustin)

   " Mon âme a soif de vous; en combien de manières ma chair vous désire-t-elle!" Oui, ma chair prend part au désir de l'âme; car c'est en elle que s'accomplit ce qui cause à l'âme ces transports :" Mon coeur et ma chair se réjouiront dans le Dieu vivant." (Ps. LXXXIII,2)

   Tous mes os crieront :" Seigneur , qui est semblable à vous? " Qui vous est semblable en puissance? Mais qui vous est semblable en bonté et en amour ? (Bossuet ) 

 " Toute créature attend avec un grand désir la manifestation des enfants de Dieu...." dans l'espérance qu'elle sera elle-même affranchie de cet asservissement à la corruption, pour entrer dans la liberté et la gloire des enfants de Dieu. (Rom. VIII,19,21)

    Mais en quel lieu cette soif est-elle ressentie par notre âme, et aussi tant de fois par notre corps, soif qui n'est point un appétit vulgaire, mais le besoin de vous posséder , vous, Seigneur notre Dieu? 

   " Dans une terre déserte, sans route et sans eau . " comme la Vendée ! 

   Cette terre c'est le monde, c'est le désert d'Idumée, d'où le psaume a reçu son titre: " Dans une terre déserte . " 

   C'est peu qu'elle soit " déserte" ; c'est-à-dire sans aucun homme pour habitant; elle est de plus " et sans route et sans eau. " 

   Plût au ciel que dans ce désert il y eût du moins une route! Plût au ciel qu'un homme tombé dans ce désert sût au moins par où il pourrait en sortir ! Mais il n'y voit aucun homme pour le consoler, il n'y voit aucune route pour en sortir .  Il y séjourne donc. 

   Plût au ciel qu'il y trouvât de l'eau, tout au moins pour réparer ses forces, s'il ne peut en sortir ! Que ce désert est funeste! Qu'il est horrible et redoutable! Et cependant Dieu a eu pitié de nous: il nous a donné une route dans ce désert, Notre-Seigneur Jésus-Christ lui même. (Jean IV,4) - - Jésus sacramenté. (père Henry ) 

   Voilà donc que , dans ce désert, nous possédons toutes choses, mais elles ne viennent pas du désert. Le Psalmiste vous a fait d'abord connaître ce qu'est le désert en lui-même, afin que, sachant l'étendue de votre malheur, si vous veniez à goûter ici-bas quelques consolations, en y rencontrant des compagnons, un chemin, de l'eau, vous vous gardiez de les attribuer au désert, mais que vous les rapportiez à celui qui a daigné vous visiter dans le désert . ( St Aug. )

" Pour voir votre puissance et votre gloire. " 

   D'abord mon âme et souvent aussi ma chair ont eu soif de vous dans le désert, dans cette terre sans route et sans eau; " et ainsi j'ai paru devant vous, dans votre sanctuaire, pour voir votre puissance et votre gloire. " 

   Nul, s'il n'a d'abord soif dans ce désert, c'est-à-dire dans l'état malheureux où il est , ne parvient jamais au souverain bien , qui est Dieu. Mais , dit-il, " j'ai paru devant vous dans votre sanctuaire. " 

   Déjà se trouver dans le sanctuaire est une grande consolation surtout avec ses moines. 

   Que veut dire :" J'ai paru devant vous pour voir." Il n'a pas dit :" J'ai paru devant vous pour être vu de vous; mais :" J'ai paru devant pour voir votre puissance et votre gloire." 

   C'est pourquoi l'Apôtre dit :" Et maintenant , vous connaissez Dieu, ou plutôt Dieu vous connaît ." (Gal.IV,9) En effet , vous avez d'abord paru devant Dieu, afin que Dieu pût vous apparaître. " Pour voir votre puissance et votre gloire. " 

   Assurément, dans ce désert, c'est-à-dire dans cet isolement, si un homme demande au désert même ce dont il a besoin pour être sauvé, il ne contemplera jamais la puissance et la gloire du Seigneur; mais il y restera, destiné à y mourir de soif, et il ne trouvera ni route, ni consolation, ni eau qui lui donne la force de subsister dans le désert. 

   Au contraire, si cet homme s'élève jusqu'à Dieu, s'il lui dit, du fond de son coeur et de ses entrailles " Mon âme a eu soif de vous et combien de fois ma chair aussi, il recevra de grandes consolations. (St Aug)

 

 

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Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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Publié le 13 Janvier 2020

 

   "Mes larmes sont devenues mon pain."

   Les hommes mangent pendant le jour cette nourriture que l'on nomme du pain, et la nuit ils dorment, mais le pain des larmes est mangé nuit et jour, soit que vous preniez le jour et la nuit pour le temps tout entier, soit que, par le jour, vous vouliez comprendre les prospérités, et par la nuit, les adversités de ce siècle. 

   Au milieu des prospérités ou dans les adversités, je verse les larmes de mon désir, je ne perds rien de l'avidité de mon désir, et même, quand tout est bien pour moi dans le monde, tout y est mal , jusqu'à ce que je paraisse devant la face de Dieu. 

 Pourquoi me forcer de me féliciter, en quelque sorte, du jour, si quelque prospérité de ce monde vient à me sourire?

   Est-ce qu'elle n'est pas décevante? Est-ce qu'elle n'est pas transitoire, périssable, mortelle? est-ce qu'elle n'est pas temporaire, changeante , passagère? Est-ce qu'elle n'apporte pas plus de déception que de délectation? Pourquoi donc, même au sein de prospérité, mes larmes ne seraient-elles pas mon pain? Car , même lorsque le bonheur de ce monde brille autour de nous dans tout son éclat, tant que nous sommes dans ce corps, nous sommes voyageurs loin de Dieu . (II Cor. V,6) 

 

   Quelquefois les larmes n'ont pas de cause précise :" Il y a des larmes dans tout l'univers," et elles nous sont si naturelles, qu'encore qu'elles n'eussent pas de cause, elles couleraient sans cause, par le seul charme de cette ineffable tristesse dont notre âme est le puits profond et mystérieux. " ( Lacordaire )

   On pleure comme l'enfant au berceau, sans savoir pourquoi; on pleure parce qu'on est exilé, et que, dans l'exil, le sentiment de la patrie mouille souvent la paupière, alors même qu'on n'en n'a pas le souvenir distinct et présent.

   

   On pleure , parce que rien ne nous satisfait complètement, que le lait le meilleur contient quelque mélange d'absinthe, le vin le plus doux a ses gouttes d'amertume... Qui me dira la cause de ces larmes? " C'est, s'écrie Bossuet, c'est je ne sais quoi qu'on ne peut dire. " 

   N'est-il pas vrai , en empruntant dans un autre sens la pensée de Virgile, qu'il y a partout des larmes dans les choses. " sunt lacrymae rerum." 

  Il est d'autres larmes plus précieuses, plus fécondes, larmes divines, qui semblent tomber du ciel dans le coeur de l'homme: ce sont les larmes d'un coeur aimant, coeur qui est penché sur le coeur de Dieu, et qui pleure parce qu'il aime.

   N'en avons-nous jamais versé , de ces larmes parfumées, comme les appelle sainte Catherine? Nous avons dû en répandre, ne serait-ce qu'à l'époque de notre première communion, après une retraite , dans une oraison fréquente, à ces jours de lumière inopinée où Dieu semble vouloir entrer brusquement dans votre coeur, dans la pénombre d'une abbaye ?

Et je ne parle pas seulement des larmes extérieures; c'est vous que je veux spécialement désigner, larmes mystérieuses qui tombez en silence d'un coeur liquéfié d'amour; larmes immatérielles, invisibles , que les anges aperçoivent à peine, mais que Dieu distingue et reçoit avec bonheur comme la plus pure essence de l'âme ! 

   C'est vous que je salue, que je voudrais pouvoir adorer comme cette liqueur embaumée qui sort de certains arbres dans les pays orientaux! Vous coulez toujours: il n'est pas nécessaire que le tronc qui vous porte soit fendu par le fer, il suffit que ses feuilles soient agitées par la plus légère brise d'amour. 

 

 

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Rédigé par Philippe

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