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Publié le 8 Novembre 2012

 

 

 

 

Les princes ayant édicté que les fils des vétérans devaient être enrôlés pour servir, son père, hostile à son heureuse conduite, le livra : il n’avait que quinze ans quand il fut arrêté, enchaîné, lié par les serments militaire.

Il se contentait simplement de la compagnie d’un seul esclave, et pourtant, renversant les rôles, il le servait, lui son maître, tant et si bien qu’en général c’était lui qui lui retirait ses chaussures, lui encore qui les nettoyait, qu’ils prenaient leurs repas ensemble, mais que c’était lui qui faisait le plus souvent le service à table.

 

 

 

Saint Martin partage son manteau

 

C’est ainsi qu’un jour il n’avait sur lui que ses armes et un simple manteau de soldat, au milieu d’un hiver qui sévissait plus rigoureusement que de coutume, à tel point que des gens succombaient à la violence du gel, il rencontre à la porte de la cité d’Amiens un pauvre nu : ce misérable avait beau supplier les passants d’avoir pitié de sa misère, ils passaient leur chemin. L’homme rempli de Dieu compris donc que ce pauvre lui était réservé, puisque les autres ne lui accordaient aucune pitié. Mais que faire ? Il n’avait rien que la chlamyde dont il était habillé : il avait en effet déjà sacrifié tout le reste pour une bonne œuvre semblable. Aussi, saisissant l’arme qu’il portait à la ceinture, il partage sa chlamyde en deux, en donne un morceau au pauvre et se rhabille avec le reste. Sur ces entrefaites, quelques-uns des assistants se mirent à rire, car on lui trouvait piètre allure avec son habit mutilé. Mais beaucoup, qui raisonnaient plus sainement, regrettèrent très profondément de n’avoir rien fait de tel, alors que justement, plus riches que lui, ils auraient pu habiller le pauvre sans se réduire eux mêmes à la nudité

 

 

 

Le Christ se manifeste à Saint Martin

 

Donc, la nuit suivante, quand il se fut abandonné au sommeil, il vit le Christ vêtu de la moitié de la chlamyde dont il avait couvert le pauvre. Il est invité à considérer très attentivement le Seigneur, et à reconnaître le vêtement qu’il avait donné. Puis il entend Jésus dire à la foule des anges qui se tiennent autour d’eux : "Martin qui n’est que catéchumène" m’a couvert de ce vêtement En vérité le Seigneur se souvenait de ses paroles, lui qui avait proclamé jadis : "Chaque fois que vous avez fait quelque chose pour l’un de ces tout-petits, c’est pour moi que vous le faites", quand il déclara avoir été vêtu en la personne de ce pauvre. Et pour confirmer son témoignage en faveur d’une si bonne œuvre, il daigna se faire voir dans le même habit que le pauvre avait reçu.

 

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Publié le 8 Novembre 2012

pas du pipo..  ( comme j'en connais..  !)  mais grand-popo !

 

 

 

 

  ma maison !

 

 

 

"je vous invite pour la fête de NONVITCHA le dimanche de pentecôte à grand-popo, une village paradisiaque avec sa plage, "

 

 


  et les vaccins ... !!!

 

moi c'est petit popo j'arrrrive ! 


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Publié le 6 Novembre 2012

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13 Novembre: Toussaint O.S.B

 

14 Novembre: les défunts de notre ordre.

 

 

 

 

 

Notre-Dame du Bien-Mourir, Mère de Jésus et notre Mère, c'est avec la simplicité des petits enfants que nous venons à vous pour vous confier nos derniers instants et notre mort.

 

Avec Jésus vous avez assisté saint Joseph, votre époux, lors de son trépas; au pied de la croix vous avez reçu le dernier soupir de notre Sauveur, votre divin Fils; désormais, nous en avons l'assurance, vous êtes auprès de chacun de vos enfants, avec la sollicitude de votre coeur maternel, pour lui faire franchir le seuil de la mort et l'introduire dans l'éternité.

 

 

Mais pour que nous puissions affronter dans la paix cette ultime épreuve, si rude à notre nature, soyez aussi pour nous Notre-Dame du Bien-Vivre.

Aidez-nous, nous vous en supplions, à demeurer fidèles, jour après jour, aux engagements de notre baptême, aux enseignements de la foi, à la pratique de la charité.

Pour y parvenir nous nous appuyons, avec la certitude de l'espérance qui ne déçoit pas, sur votre intercession toute puissante.

 

 

Notre-Dame du Bien-Mourir, recevez déjà notre action de grâce que nous vous redirons éternellement, et daignez continuer " à prier pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort ".

 

Amen.

 

 

  prières demandées  pour la maman de Jean-baptiste.

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Publié le 4 Novembre 2012

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"  l'antidote de la déprime . " -

 

Mes bien chers Frères, mes très chers Fils,

 

Croire à l'amour (I Jn. 4,16), la formule de S. Jean peut-elle signifier qu'il s'agit de croire au bonheur ? Notre génération désabusée élude la question et préférerait la dévier vers cet énoncé : croire à l'amour, c'est croire au plaisir, croire au plaisir du moment présent et surtout ne pas se poser trop de questions. Dévier et éluder une telle question, ici, c'est grave. L'évangile de ce matin invite résolument à la regarder bien en face : croire au bonheur nous oriente vers la liste des béatitudes, qui nous fait croire à l'amour de Dieu venu jusqu'à nous en Jésus-Christ mort et ressuscité pour nous. La page d'évangile de ce matin (Mt. 5,1-12) répond donc affirmativement, croire à l'amour, c'est croire au bonheur, tout en sachant que celui-ci est associé à la pauvreté, aux larmes, à une faim et à une soif qui taraudent plus que la faim matérielle ; pire ou mieux, le bonheur est en fin de compte associé à la persécution, le texte évangélique prenant alors un ton plus personnel, puisqu'il se met quasiment à nous tutoyer (Mt. 5,11s).

 

L'été dernier, le Saint Père abordait cette question du bonheur, élargissant le débat à partir des paradoxes du discours sur la montagne : Est-il permis d'être heureux quand le monde est rempli de mal, de souffrances, de ténèbres ? La réponse ne peut être que oui !

 

Car en disant non à la joie, nous ne rendons service à personne, nous ne faisons que rendre le monde plus obscur. Et celui qui ne s'aime pas, ne peut rien donner au prochain, il ne peut pas l'aider, il ne peut pas être messager de paix...

 

De plus nous savons par la foi que le monde est beau, que Dieu est beau et bon, qu'Il s'est fait homme pour habiter, souffrir et vivre avec nous et nous conduire au ciel... Oui, il est bon d'être une personne (Cf. 3 août 2012).

 

Certes les paradoxes du discours sur la montagne nous heurtent comme ils ont heurté voici près de 2000 ans ceux auxquels il s'adressait, les disciples en tout premier lieu. Probablement nous heurtent-ils davantage, car la croyance dans le progrès de l'humanité rend intolérable désormais ce qui menace l'existence telle que nous la ressentons. Le réflexe rationaliste moderne nous guette, s'opposant à la croyance en ce bonheur-là, bonheur dans l'au delà ; il s'oppose ainsi à la vertu d'espérance, récusée tout ensemble comme désincarnée et intéressée, morale d'usurier irresponsable du plaisir à cueillir sans se poser de questions. Déjà Bossuet ironisait ainsi : Avouons chrétiens que lorsque nous avons les biens de ce monde en abondance et la santé pour en jouir, nous ne demandons rien de plus, et nous nous estimons parfaitement heureux. Or vouloir s'établir ainsi ici-bas, c'est le vice le plus opposé à l'espérance du christianisme. S. Thomas d'Aquin dit avec précision des plaisirs sensibles devenus ainsi totalitaires qu'ils abrutissent et obscurcissent l'âme. L'amour de ces plaisirs fait que l'homme prend le dégoût des biens spirituels, et c'est en ce sens qu'il vient alors à désespérer (IIa-IIæ, Qu. 20, a.4, c.). Nous voyons cela sous nos yeux : un temps qui s'enivre dans un climat de fête bruyante cache en fait ainsi son cruel désespoir.

 

Le désespoir guette en effet celui qui rive son regard au plaisir immédiat, car ce plaisir pris comme norme ferme la porte des biens divins que nous a conquis l'incarnation rédemptrice.

 

Dieu a fait les choses temporelles pour que l'homme mûrissant en elles, donne son fruit d'immortalité, disait S. Irénée.

 

Le christianisme en effet croit au ciel, il y croit non pour fuir la terre, mais bien plutôt pour chercher Dieu, puis par surcroit rendre la terre à la fois moins ambiguë et plus habitable. Seule une société chrétienne peut diffuser alors un esprit social parfaitement équilibré ; face aux promesses illusoires des grands systèmes idéologiques, son ambition paraît modeste pour l'organisation du vivre ensemble, comme on dit de nos jours ; en revanche elle évite de grosses déceptions et surtout ces lendemains qui, loin de chanter, font plutôt pleurer, sinon saigner.

 

Le christianisme, lui, ne provoque pas l'effusion des larmes et du sang, mais dans les béatitudes (Mt. 5,5 & 10ss), il assume pleurs et même sang versé pour la justice, en les configurant aux larmes et au sang de Jésus qui a pouvoir de les transfigurer en béatitude. S. Paul dit cela de façon emblématique : Pour moi, vivre, c'est le Christ, et mourir m'est un gain, de sorte que notre vie est dès lors déjà dans le ciel, conversatio nostra in cælis est (Philip. 1,21 & 3,20).

 

Ces choses-là doivent être dites aujourd'hui, et si possible bien appréciées, pour ne pas se laisser happer par la confusion que comporte le mauvais débat qui a envahi l'actualité.

 

D'un côté bien sûr, il faut réprouver les lois indignes qu'on veut nous imposer sous le couvert de la volonté nationale à laquelle on fait endosser bien des misères : le projet est dénoncé par l'épiscopat, par les médecins aussi dont les salles d'attente sont déjà encombrées des blessés de la société permissive.

 

D'un autre côté, il ne faut pas se scandaliser de l'humiliation que représente un tel état de fait ; je dis bien, ne pas se scandaliser de l'humiliation présente : oui, on en est là, mais cela ne justifie pas que l'on prenne en grippe notre époque. N'ayons pas honte de vivre en un temps où une partie notable de la population souffre de déséquilibres affectifs graves et bien pénibles (cela ne nous guette-t-il nous-mêmes?)


. Néanmoins ce serait faire injure au Bon Dieu que d'ignorer la force de notre foi chrétienne et de l'espérance qui introduit dans les béatitudes.

 

S'interdisant le langage de celles-ci, l'État confond déséquilibre et injustice, et il croit pouvoir adoucir celui-là en mimant les situations réputées plus gratifiantes, celle du mariage qui fonde la famille. C'est ignorer que le mariage, loin d'être un lieu de plaisir assuré, n'est une occasion de béatitude que par le combat spirituel des deux conjoints, dans leur vie intime comme dans l'éducation de leurs enfants. C'est ignorer au surplus que le célibat, chemin difficile lui aussi, n'est pas exempt de béatitude quand le combat auquel il oblige est bien mené, dans la dignité et en trouvant mille occasions du don de soi. Mais il est sûr que pour cela il faudrait que la religion et la société s'entraident au bénéfice de tous.

 

Prions pour que le législateur responsable soit réellement éclairé et sache suivre sa conscience, prions pour que le débat interdit officiellement puisse être mené dignement et prudemment.

 

Notre évêque me disait de recommander de faire écrire aux élus ; cela est assez simple : on s'exprime à ceux qui nous représentent en la matière.

 

Une autre arme pacifique est à notre portée : la messe de ce jour commence par le mot Gaudeamus, Réjouissons-nous. La joie est le bonne riposte aux chagrins en lesquels on veut nous enliser. La joie qui vient de Dieu doit ruisseler dans les âmes humbles et ferventes, celles dont parlent les béatitudes. Oui, croyons à l'amour, croyons au bonheur qui purifie des plaisirs malsains. Recourrons à Notre Dame que le Magnificat proclame bienheureuse à Noël, dans les larmes du Calvaire comme dans son beau ciel d'où elle nous regarde et nous encourage, beatam me dicent omnes generationes (Luc 1,48), amen."

 

 

source: le salon beige

 

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Publié le 4 Novembre 2012

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La vie qui s'écoule avec le temps évoque assez naturellement le fleuve qui descend vers la mer, emporté par son propre poids, et l'océan où il se perd c'est l'éternité.

 

Cette comparaison imagée, pour suggérer un mystère qui échappe à toute représentation, doit s'imposer de quelque façon à qui réfléchit sur le sens de sa destinée. Les bonzes et les maîtres en boudhisme qu'on interroge en Extrême-Orient en viennent presque toujours à parler de la vague qui a bien son existence éphémère de vague mais retombe dans l'Océan pour s'y confondre.

 

Ainsi chaque homme émerge un instant des flots, et s'y abîme aussitôt pour toujours.

 

En délivrant l'homme du panthéisme, la révélation chrétienne sauve la personne humaine sans attenter à l'infinité de Dieu, à sa transcendance, à sa perfection.

 

L'enfant du catéchisme sait pourquoi il a été créé et mis au monde: "Pour connaître, aimer, servir Dieu, et par là mériter la béatitude éternelle."

 

Le but de la vie est d'exercer conjointement les dons de la liberté et de la grâce afin de nous situer en Dieu.

 

...

 

- Et d'abord, qui me dit qu'il y ait une éternité pour l'homme?

il faut répliquer:

 

- qui me dit qu'il n'y en a pas. Celui qui oserait, qu'il le prouve donc.

 

Ce n'est pas un apologiste de la foi chrétienne qui retourne cette provocation, mais un philosophe, qui a trouvé au bout de toutes ses investigations le fait d'un au-delà, et puis d'un Esprit, et enfin du Dieu vivant. "La survivance de l'âme devient si vraisemblable, écrivait Bergson, que l'obligation de la preuve incombrera à celui qui nie, bien plutôt qu'à celui qui affirme."

 

"Nous sentons et nous savons par expérience que nous sommes éternels", déclare Spinoza.

 

"Je t'aime, ô Eternité" s'écrie Nietzche dans une effusion lyrique.

 

...

 

'Car elle passe la figure de ce monde" écrivait saint Paul, et ce n'était nullement pour insinuer qu'il était sans importance.

 

Nous sommes au moins prévenus que ces choses périssables ne sont point là pour elles-mêmes, mais ordonnées à d'autres réalités. Tout est figure en ce monde, signes, appels, invitation, écriture et paraboles. Tout converge pour fortifier cette conviction: la joie et le dégoût, ce qui exalte et ce qui tourmente, le péché et la beauté, l'amour et la haine, ce qu'il y a de plus durable et ce qu'il y a de plus éphémère.

 

 


R.P. Lelong O.P

 


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Publié le 1 Novembre 2012

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PRIEZ POUR NOUS;

 

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Entre le 1er et le 8 novembre, l'Eglise offre chaque jour l'indulgence plénière, applicable aux défunts seulement, au fidèle qui visite un cimetière en priant pour les défunts, même de façon seulement mentale (ou en prenant la prière : "à nos frères défunts, accorde, Seigneur, l'éternel repos ; et que brille à leurs yeux la lumière sans déclin. Qu'ils reposent en paix. Amen."), aux conditions habituelles, c'est-à-dire :

1) Prière aux intentions du Pape (par ex. : un Notre Père et un Je vous salue Marie) ;

2) Confession (dans les jours qui précèdent ou suivent) ;

3) Communion eucharistique le jour-même.

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Publié le 1 Novembre 2012

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Dans la grande tourmente... 

 

 

TOUSSAINT

Homélie prononcée

par le Très Révérend Père Dom Jean Pateau, Abbé de Notre-Dame de Fontgombault

 

(Fontgombault, le 1er novembre 2012)

 


« Gaudete et exsultate, quoniam merces vestra copiosa est in cælis...

Réjouissez-vous et exultez, car votre récompense est grande dans les cieux... » (Mt 5, 12).

 

 

Chers Frères et Sœurs, Mes très chers Fils,


Alors que le Saint-Père vient d’inaugurer l’année de la foi, le 11 octobre dernier, la fête de la Toussaint donne à méditer sur la récompense qu’ont obtenue ceux qui avant nous ont parcouru, dans la faible lueur de cette même foi, mais avec sérieux, le chemin de la vie humaine, le chemin de la foi.

 

Désormais, pour les saints, le temps de la foi et de l’espérance est achevé. Ils se réjouissent dans la vision du Seigneur, ils exultent dans la possession de Dieu.


Ceux que nous fêtons aujourd’hui ne sont pas les personnages froids et lointains d’une galerie de portraits ou encore les fruits de notre imagination. Tous ils ont vécu et ils vivent encore aujourd’hui. Tous ils nous disent, comme un des sept Anges aux sept coupes de l’Apocalypse : « Viens, que je te montre la Fiancée, l'Épouse de l'Agneau » (Ap 21, 9). De fait, nous sommes destinés, un jour, si nous le voulons bien, à entendre cette voix.


Les lectures de la Messe offrent à notre contemplation deux textes fondamentaux, telles deux fresques qui se dessinent sous nos yeux, deux œuvres qu’il importe de regarder à la fois dans leur ensemble et dans leurs détails.


La longue énumération des élus, rapportée par le livre de l’Apocalypse, réchauffe notre espérance. Non décidement, le Ciel ne sera pas vide. Il sera occupé par tous ceux qui, unis aux anges, diront : « Salut à notre Dieu, qui siège sur le trône, ainsi qu'à l'Agneau ! ... Amen ! Louange, gloire, sagesse, action de grâces, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles ! Amen ! » (Ap 7, 10 et 12). Le début de cette lecture donne pour ainsi dire la clé du Paradis : pour y entrer, les serviteurs de Dieu devront être marqués d’un signe dont la présence les préservera lors de la grande tourmente.


Mais comment espérer pouvoir être du nombre de ceux qui seront ainsi marqués du signe du Dieu vivant ? Les paroles du Seigneur rapportées dans l’Évangile selon saint Matthieu indiquent le chemin. Ils seront bienheureux les pauvres en esprit, les doux, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix. Ils seront bienheureux ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif de justice et ceux qui souffrent persécution pour la justice.

 


Nous faisons nôtres les paroles du Seigneur tout en reconnaissant que leur mise en pratique n’est pas chose si facile. Précisément cette difficulté invite à entrer de façon plus radicale sur le chemin de l’espérance, à le choisir plus résolument : c’est un chemin éminemment chrétien. Si les élus sont pour nous des témoins, à notre tour nous devons nous aussi être témoins pour les hommes et les femmes de notre temps.

 

Espérer dans le silence, avoir une foi pour sa propre satisfaction, sa propre tranquillité, sa propre sainteté, c’est manquer d’espérance, c’est manquer de foi ; c’est s’engager sur une voie qui assurément mènera à la perte de l’une et de l’autre au jour de la grande tourmente.

 

 

À notre décharge, il serait aimable de vivre paisiblement dans la société tranquille, paradisiaque, où nous contemplons aujourd’hui les élus. La béatitude, nous la désirons, mais la société où nous vivons ne nous l’offre pas. Bien plus, c’est le tragique spectacle de la déchéance humaine qui s’offre à nos yeux. Ils sont bienheureux les durs, ceux qui écrasent pauvres et petits. Ils sont bienheureux les puissants par les armes, par le mensonge. Ils sont bienheureux ceux qui proposent aux hommes un plaisir sans lendemain, qui avilissent enfants et misérables.

 


Pourtant, il est un révélateur sur le drame que vivent nos contemporains. Si nous interrogeons l’un des élus sur son lendemain, il répond un seul mot : “Paix”. La même question adressée à tout homme de la terre recevrait-elle aujourd’hui la même réponse ? Celle-ci ne serait-elle pas plutôt “Crainte”? Nombre de nos contemporains ne pourraient peut-être que difficilement analyser ce sentiment tellement ils sont conditionnés par la normalité de ce monde qui devient de plus en plus, par l’œuvre même de l’homme, un enfer.


La crainte est bien le sentiment dominant de notre société. Crainte d’un monde où la guerre et la haine se font de plus en plus présentes. Crainte devant tant de femmes qui demandent la mort de leurs enfants en leur sein sans que les sociétés viennent au secours ni des mères, ni des enfants. Crainte devant les lendemains que l’on prépare aux enfants qui naissent aujourd’hui. Crainte devant la profanation de la création, propriété de Dieu, tout particulièrement par la dénaturation du mariage, union durable d’un homme et d’une femme. Crainte devant un avenir de pauvreté et de misère pour beaucoup désormais inéluctable.

 


Le cri, entendu dans la bouche de Jésus sur la croix : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» (Mt 27, 46), monte désormais de tous les points de la terre. Ces mots, tirés du psautier, résonnaient dans la bouche de Jésus comme un ultime cri vers le Père dans l’attente de la puissante affirmation du matin de Pâques : « Il est ressuscité ».


Ce cri, nous l’entendons aujourd’hui encore, mais il semble désormais n’attendre plus rien de Dieu, du vrai Dieu. C’est un cri de désespoir, le cri d’un monde qui pour avoir renoncé au vrai Dieu, se sait condamné à être abandonné tôt ou tard par chacun des dieux auxquels il se confie de façon éperdue. Le refus de Dieu, le refus de la condition de créature et de ses conséquences, le refus de la loi naturelle, ravalent l’homme, qu’on le veuille ou non, à la condition d’objet, d’épave ballottée au gré de flots plus ou moins menaçants.

 

Plus de port, plus de paix. Ce qui donne de façon ultime à chaque homme, qu’il soit adulte ou enfant, sa valeur, c’est le regard que Dieu pose sur lui. Ce qui lui donne la paix, c’est l’accueil de ce regard.

 


Serait-il donc interdit de proposer à tous les hommes la béatitude que Dieu réserve à ses amis ?


La société moderne plonge l’homme dans un monde sans espérance, un monde qui a fait le choix de l’oubli, voire du refus de Dieu. En face de ce monde et par rapport à lui, le chrétien doit faire un autre choix : non pas celui de l’ignorance, non pas celui de la compromission, mais celui de l’éducation.


Entamons donc ce « pèlerinage dans les déserts du monde contemporain » (cf. homélie du Saint-Père durant la Messe d’ouverture de l’année de la foi, 11 octobre 2012), sachons y discerner les signes de l’attente de Dieu.

 


Alors que débute l’année de la foi, alors que nous fêtons les saints de tous les temps et que nous nous unissons à leur action de grâces, avons-nous le désir de les rejoindre ?

 

Avons-nous le souci de guider nos frères en humanité vers la maison du Père par l’exemple d’une vie authentiquement chrétienne ? Notre foi ne serait-elle pas refroidie au point qu’une évocation du sort des bienheureux ne nous toucherait que peu ?

 


Que Marie, femme de foi, nous introduise dans leur société et dès ici-bas nous fasse désirer le Ciel pour nous et pour tous les hommes.

Amen.

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Publié le 1 Novembre 2012

 

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"Il existe un fétichisme intérieur, que les psychologues découvrent petit à petit dans la psychè humaine. C'est une déformation intérieure. En somme, semble-t-il, toute forme d'immaturité affective est fétichiste. Elle consiste en une fixation sur un objet qui n'est pas absolu, - car unique est l'Absolu, et il est transcendant.

 

 "La découverte de la transcendance, et de l'Absolu comme transcendance, est une libération par rapport à divers types d'idolâtrie. Dès lors que l'on a vu et compris que l'Absolu n'est rien de ce qui est du monde, on est libéré de la servitude de toutes les idoles, intérieures et extérieures. On accède à la liberté et à l'âge adulte.

 

 "Celui qui est libéré de la puérile idolâtrie de l'argent, de l'abominable idolâtrie de l'Etat ou de la Nation, de la captivité de l'eros, celui-là devient un homme, un homme libre, un homme adulte.

 

 "En somme, on peut définir la sainteté des saints comme la liberté par rapport à toutes les formes d'idolâtrie.

 

Dans cette perspective, et si cette analyse est exacte, le saint est l'homme normal, le seul normal et adulte, parce que le seul libre. Celui qui n'est pas saint est encore un être infantile, prisonnier d'une multitude d'idolâtries, de fétichismes, extérieurs ou intérieurs, visibles ou invisibles."

 

 

 

Claude Tresmontant

 

 

  link TOTUS TUUS 

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Publié le 31 Octobre 2012

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  bonne et sainte fête de la Toussaint.

 

 

 

Le maître-mot de cette grande affaire difficile qui départage les vrais chrétiens et le "monde" est lâché: c'est l'espérance, qui est le cri même de la vie et dont le christianisme a fait une vertu théologale. Comme son nom l'indique, elle nous détourne du néant pour nous porter vers ce Dieu dont la Bilble dit que la joie est notre rempart.

 

 

Quand on touche aujourd'hui à cette petite et toute-puissance espérance, qui est bien ce qui manque le plus cruellement au monde, on en vient presque immanquablement à laisser parler le pauvre pécheur qui l'a célébrée comme pas un, avec des mots qui ne sont pas dans le catéchisme mais qui éclatent de vérité.

 

 

...

 

Dans l'ordre chrétien, mourir c'est se rejoindre, arriver enfin au bout de soi-même, commencer d'être avec plénitude.

 

"Plus une chose meurt, plus elle arrive au bout d'elle-même"

 

Claudel n'a fait que démarquer le célèbre et admirable " Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change."

 

 

 

 

 

"Le monde moderne avilit, écrivait  Péguy. Il avilit la cité; il avilit l'homme, il avilit l'amour, il avilit la femme, Il avilit la race; Il avilit l'enfant; Il avilit la nation; il avilit la famille,. Il avilit même.. il a réussi à avilir ce qu'il y a de plus difficile à avilir au monde, parce que c'est quelque chose qui a en soi, comme dans sa texture, une sorte particulière de dignité, comme une incapacité singulière d'ête avili: il avilit la mort."

 

 

 

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RP  Lelong

 


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Publié le 30 Octobre 2012

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Je vis sans vivre en moi-même

Et j'espère une vie si haute

Que je meurs de ne pas mourir!

 

Vois combien l'amour est fort,

O vie, ne me sois pas hostile,

Vois qu'il ne te reste plus

Pour te gagner qu'à te perdre!

 

Vienne donc la douce mort,

Vienne la mort si légère,

Car je meurs de ne pas mourir!

 

ste Thérèse

 

 

 


 

Sans doute, chacun de nous y songe, plus ou moins fréquemment, plus ou moins réellement, mais n'y échappe pas. (On y est bien forcé quand les rangs s'éclaircissent autour de soi.)

 

Mais à quoi bon mettre en commun nos peurs, nos dégoûts, nos espoirs, nos doutes, attendu que, si nous sommes livrés à nous-mêmes, les conclusions ne sauraient représenter que des hypothèses dont nous sentons bien, les premiers, la fragilité et qui sont surtout des moyens provisoires dont nous nous gratifions afin de nous supporter de de poursuivre ce dur chemin?

 

Pascal - il est difficile de réfléchir là-dessus sans recourir bientôt à lui - a exprimé en trois monosyllabes définitifs l'impuissance humaine à l'entr'aide mutuelle dans ce moment crucial:" On meurt seul". Ceux qui ont éprouvé, pour leur compte, l'ironie cruelle qu'il y a dans l'expression courante "assister les mourants", savent bien qu'il faut en convenir; les gestes, la présence, les veilles, tout ce que l'amour invente au chevet d'un moribond, ne comble tout de même pas le gouffre qui se creuse. Nulle part ne se vérifie davantage la vérité du constat de Rainer-Maria Rilke: " Pour ce qui est de l'essentiel, nous sommes indiciblement seuls."

 

 

...

 

Au fond, la mort n'est rien, c'est mourir qui est la grande affaire.

 

Que dire à ceux qui renoncent aux lumières et aux appuis de la foi? Qu'ils tâchent de ne pas trop gâter la vie présente en détournant leur regard de la fin inéluctable. Le parti une fois pris d'en fini un jour - "Il va falloir quitter tout cela", soupirait Mazarin expirant - qu'ils s'en tiennent, s'ils le peuvent, dans ce présent qui fuit, au carpe diem d'Horace, avec pour seul objectif d'en cueillir sinon d'en épuiser la joie. Il faut reconnaître que cette politique de l'autruche est favorisée par une espèce d'incapacité à réaliser qu'on est personnellement en cause, de sorte qu'on n'assiste jamais qu'à une mort: la sienne.

 

L'homme sait qu'il meurt, mais son savoir ne lui en dit pas plus.

 

Il faut donner ici la parole à Péguy qui enchaîne à son insu, avec force surprenante, en rapportant ce mot d'un philosophe recueilli sur ses lèvres peu d'instants avant sa mort:

 

" Je sais que je vais mourir, mais je ne le crois pas. il entendait sans doute par ces mots qu'il connaissait,, qu'il prévoyait, qu'il préconnaissait sa prochaine mort d'une pleine connaissance intellectuelle, inévitable, mais qu'il ne la préconnaissait pas, qu'il ne pressentait pas sa prochaine mort d'une connaissance organique intérieure. On sait sa mort, on ne la croit pas, on n'y croit pas. C'est je crois l'un des mots les plus profonds que l'on ait prononcé depuis qu'il y a la mort."

 

 

Face aux "sombres défilés de la mort", selon l'image poétique de l'Ecriture, le chrétien n'est pas à ce point démuni.

 

La vraie réponse ne nous vient pas dans un langage qui apaise parce qu'il s'exprime noblement, mais un fait dont les quatre évangélistes nous ont laissé le récit de beaucoup le plus long et le plus circonstancié: la mort de Jésus.

 

Il serait vain de chercher en dehors de la mort du Christ la clef du mystère de notre propre mort. Les paroles elles-même de Jésus sur la vie et sur la mort n'ont de sens et de poids qu'en vertu du sacrifice du Golgotha, qui ne fait qu'un avec le sépulcre vide de la résurrection. 

 

La garantie de notre victoire sur la mort n'est pas l'effet d'un raisonnement, d'une doctrine séduisante, d'une exaltation du coeur et des sens; elle repose sur un fait historique, réel, vérifié: la mort de Jésus et sa suite.


 

D'où vient que peu d'hommes soient aussi pénétrés de la certitude que la vie continue après la mort qu'il est évident qu'un ami, qui a refermé une porte derrière lui, existe toujours et vit dans la chambre d'à côté?

 

Pour bien des raisons, sans doute, parmi lesquelles les maladies de la foi - quand elle n'est pas morte elle-même - doivent compter. Mais aussi à cause d'un malentendu qui fait confondre la réalité authentique de la mort, qui est un changement d'état et de condition, avec les scories et les décombres de l'opération. (Nous disons "les restes", les restes mortels.

 

Il est certain que si l'on s'attache à la dépouille au point de perdre de vue l'essentiel, il n'y a plus qu'amertume,, horreur et désespérance. ...

 

La vérité, c'est que l'Eglise, qui a reçu les paroles de la vie éternelle, est la seule qui sache se tenir devant la mort.

 

Sans rien nier ni méconnaître de ce qui tombe sous l'expérience immédiate, elle assume toute la vérité, y compris la part qui échappe à l'immagination, mais relève d'autres facultés non moins humaines, en tout cas moins fallacieuses.

 

La liturgie des défunts ne parle, avec respect et tendrese, que de sommeil, de vie, de résurrection.

 

Mors et vita duello

conflixere mirando

Dux vitae mortuus

regnat vivus.

 

 

"Mort et Vie se sont affrontées - en un duel étonnant - Le Maître de vie est mort - le voici vivant qui règne.

 

Non, on ne peut pas parler de la mort. On peut faire des mots sur la mort. L'autre jour, en passant par hasard au cimetière Montparnasse devant la tombe d'Edouard Estaunié, il me revenait que l'auteur de l'infirme aux mains de lumière avait écrit que la mort a ceci de pénible qu'elle atteint presque toujours les vivants par ricochet.

L'on peut crâner en face d'elle, comme cette princesse de France: "Fî de la vie! Qu'on ne m'en parle plus."

Ou la flatter:"La Mort! ce mot ne répand cependant rien de sombre dans ma pensée; elle m'apparait couronnée de roses pâles, comme à la fin d'un banquet." Ou bien l'appeler sincèrement tel Modigliani qui répétait souvent à ses amis:" La mort est la plus belle aventure de la vie!" On peut attendre avec la familiarité paysanne et tranquille de Péguy, la dernière femme de ménage:" La mort vient, elle a donc fait le ménage; pour la dernière fois elle a balayé le plancher, elle a mis en ordre les oeuvres. Elle a aussi mis en ordre l'auteur. Elle a rangé les oeuvres..."


 

Pour un disciple du Christ, la mort c'est, à l'exemple de son Maître, passer de ce monde au Père:" Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père.." écrit saint Jean. C'était l'appel de saint Ignace d'Antioche:" Il n'y a plus qu'une eau vive qui murmure au-dedans de moi et me dit: Viens vers le Père." L'évêque d'Antioche voué au supplice parlait de naissance et de vie là où d'ordinaire on ne voit que fin terrifiante et mort:

 

"Mon enfantement approche. Pardonnez-moi mes frères; ne m'empêchez pas de vivre, ne veuillez pas que je meure. Celui qui veut être à Dieu, ne le livrez pas au monde, ne le séduisez pas par la matière. Laissez-moi recevoir la pure lumière; quand je serai arrivé là, je serai un homme. Permettez-moi d'être un imitateur de la passion de mon Dieu."

 


 

Naguère, il semblait parfois à Julien Green, que la mort ce n'était presque rien:

 

"23 février I933"

 

Souvent, en pensant à la mort, je me dis que ce sera comme un réveil. Il y aura quelqu'un qui me dira :"Eh bien! tu as vu ce que c'était. Qu'est-ce que tu en penses? Ce n'était pas la peine d'avoir peur! Et l'on m'interrogera comme on interroge un voyageur qui revient de loin. Mais je ne me souviendrai que de l'amour."

 

Le chrétien qui vit du Christ en esprit de foi et d'amour, n'aura sans doute rien de plus à dire, mais il éprouvera, pour son compte que la mort n'est plus l'ennemie qui guette sa proie, mais la compagne avec laquelle il fait bon cheminer le long de la vie.

 

Elle donne à nos joies terrestres une qualité difficile à exprimer, qui est comme une lumière apaisante venue d'ailleurs, un sel incorruptible qui les empêche de se gâter. Elle apporte je ne sais quel air de fête.

 

"Avoir toujours au soir comme une fraîcheur du matin."

 

Maurice Blondel

 

O mort si fraiche, ô seul matin... une aube fraîche et profonde.

 

Révérend Père Lelong

OP

 

 


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Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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