la croix et la Valle de los Caïdos
Publié le 18 Octobre 2020
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Le Père Juan Manuel Rodríguez de la Rosa, qui fut pendant 14 ans officier dans la marine de guerre espagnole, avant d’entrer dans la marine marchande et de tenter la création d’une entreprise d’informatique, fut ordonné prêtre en 2007, à 51 ans, dans le diocèse de Getafe (Espagne). Il appartient à l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre. Il est président de l’association Lumen Cordium.
Mes chers amis,
On commente, on dit, que l’on veut détruire la sainte Croix du Valle de los Caidos. Et je me demande : « Pourquoi ? »
Sur la Croix fut crucifié notre Seigneur Jésus-Christ, le rédempteur du monde, vrai Dieu et vrai homme, le seul Dieu véritable. Il est possible que l’on soit disposé à donner sa vie pour quelqu’un de juste et de bon. Mais qui la donnerait pour son ennemi ? Notre Seigneur Jésus-Christ.
En mourant sur la Croix, il nous a donné l’exemple d’amour le plus extraordinaire et le plus grand qui ait jamais été connu dans l’histoire de l’humanité. Dans la Croix, tout est contenu, tout ce que l’homme peut désirer. Celui qui veut connaître le véritable amour, qu’il s’ouvre à la Croix du Christ. Celui qui veut connaître et vivre dans la véritable paix doit aller à la Croix parce qu’il est illusoire de croire que la paix puisse se trouver dans la simple signature d’un document. Sur la Croix, notre Seigneur Jésus-Christ nous a donné l’exemple le plus parfait des vertus.
Celui qui veut savoir ce que sont l’honnêteté, l’honneur, l’effort, le travail, la sincérité, l’innocence, la pudeur, la chasteté, doit aller à la Croix du Christ. Qui peut désirer détruire la Croix du Christ ? Seulement celui, ou ceux, qui méprisent ce que la Croix elle-même signifie. Parce que la Croix les désigne, la Croix les accuse, la Croix rend transparente l’obscurité de leurs cœurs et leur méchanceté. Et parce qu’ils ne veulent pas abandonner leur vie de péché, ils veulent détruire le signe d’amour le plus grand jamais connu.
Chers frères, c’est pour moi un devoir d’exigence de ma conscience de manifester publiquement ma défense de la sainte Croix du Valle de los Caidos, parce que cette Croix représente ma foi, représente mon Seigneur Jésus-Christ, et parce qu’en outre j’ai la certitude absolue de ce que si je ne défendais pas ainsi la Croix du Valle de los Caidos, au jour du jugement de mon âme, qui déjà approche, mon Seigneur Jésus-Christ me demanderait : « Juan Manuel, pourquoi ne m’as-tu pas défendu, sans crainte, en défendant la Croix du Valle de los Caidos ? »
Mais le Seigneur ne me posera pas cette question ; d’autres, oui. Celle-là, non. En outre, mes chers frères, dans l’exercice de ma liberté comme citoyen espagnol, je veux également manifester ma vérité, cette vérité dont je suis certain qu’elle sera partagée par tous les Espagnols de bien, même s’ils ne professent pas ni ne vivent pas la foi catholique, et qui est qu’on ne peut séparer la Croix de l’Espagne, on ne peut séparer l’Espagne de la foi catholique, de la religion chrétienne, cette foi qui est arrivée dans ces terres d’Espagne aux temps apostoliques avec l’apôtre saint Jacques le Majeur.
C’est la foi qui a grandi et s’est étendue dans toute cette société hispano-romaine qui vivait sous la protection du grand droit romain. C’est la foi qu’embrassa pour son royaume Recaredo, la foi pour laquelle son frère Herménégilde donna sa vie, en refusant de recevoir la sainte communion de la main d’un évêque hérétique arien. C’est la foi qui accompagna pendant des siècles les royaumes chrétiens dans la Reconquête contre l’envahisseur musulman. C’est la foi que les Rois Catholiques portèrent au Nouveau Monde, spécialement la très grande Isabelle la Catholique. C’est la foi qui fit de l’Espagne le grand défenseur du dogme de l’Immaculée Conception de Marie. C’est la foi qui a fait de l’Espagne un pays unique au monde, parce qu’il n’y a pas une ville, village ou bourgade qui n’ait sa patronne, qui n’ait sa fête en l’honneur de la sainte Vierge Marie, Mère de Dieu, Mère de Jésus-Christ et notre Mère. C’est la foi pour laquelle tant de martyrs espagnols répandirent leur sang, en bénissant cette terre bénie d’Espagne. Et c’est la foi qui accompagna la déroute totale du communisme, véritable ennemi de l’Espagne, et ennemi de l’homme et de sa dignité, car l’une dess racines de cette idéologie, au plus obscur, profond et ténébreux plonge dans l’enfer lui-même.
Chers frères, la mort vient sans douleur.
Ce qui est douloureux et triste, c’est de vivre comme un lâche, c’est de vivre la tête baissée et les yeux regardant le sol, et en ce qui me concerne, j’espère vivre le reste de ma vie la tête haute, les yeux tournés vers le ciel, où je veux aller et où j’espère mériter la gloire éternelle par la miséricorde de Dieu.
Pour moi, défendre la Croix du Valle de los Caidos, c’est défendre ma foi et défendre mon Seigneur Jésus-Christ, et défendre ma patrie, que j’ai juré de défendre jusqu’au sacrifice de ma vie dans cet acte émouvant de ma lointaine jeunesse où j’ai prêté serment sur le drapeau, acte qui est toujours présent avec une singulière actualité dans mon cœur. Pour moi, défendre la sainte Croix du Valle de los Caidos, c’est défendre Dieu et l’Espagne. Telle est ma vérité, telle est ma liberté, et telle est l’exigence de ma conscience, qui m’oblige à parler, et à ne pas me taire. Laudetur Jesus Christus !
Padre Juan Manuel Rodríguez de la Rosa