le bon Samaritain proche des hommes .

Publié le 30 Août 2022

 

 

 

 

"Faites nous courir sans faux pas vers les biens que vous nous avez promis. " 

 

 

"Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi de Christ." 

 

règle de st Benoît . 

 

Pour Origène, le bon samaritain est le Christ, le gardien de nos âmes, selon l'étymologie du mot samaritain. Il puise dans une tradition déjà existante son interprétation de la parabole du bon samaritain. Il en donne une lecture allégorique: chacun des lieux ou personnages reçoit une signification précise qui sera reprise, avec quelques variantes, par les Pères de l'Eglise qui viendront après lui. Mais toujours, le samaritain, c'est le Christ.

«D'après un ancien qui voulait interpréter la parabole du bon Samaritain, l'homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho représente Adam, Jérusalem le paradis, Jéricho le monde, les brigands les forces hostiles, le prêtre la Loi, le lévite les prophètes, le Samaritain le Christ.

Par ailleurs, les blessures symbolisent la désobéissance, la monture le corps du Seigneur, et le pandochium, c'est-à-dire l'auberge accueillant tous ceux qui veulent y entrer, est l'image de l'Église. En outre, les deux deniers représentent le Père et le Fils, l'aubergiste le chef de l'Église qui a charge de l'administrer. Et la promesse de revenir, faite par le Samaritain, figure, selon cet interprète, le second avènement du Seigneur.

Le Samaritain avait de l'huile dont l'Écriture dit: Que l'huile fasse briller le visage (Ps 103, 15), le visage de celui dont il avait pris soin, assurément. Pour calmer l'inflammation des plaies, il les nettoya avec de l'huile et aussi avec du vin mêlé de quelque substance amère. Puis il chargea le blessé sur sa monture, c'est-à-dire sur son propre corps, puisqu'il a daigné assumer la condition de l'homme.


Ce Samaritain porte nos péchés (Mt 8, 17) et souffre pour nous. Il porte le moribond et le conduit dans une auberge, c'est-à-dire dans l'Église. Celle-ci est ouverte à tous, elle ne refuse son secours à personne et tous y sont invités par Jésus: Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos (Mt 11, 28).

Après y avoir conduit le blessé, le Samaritain ne part pas aussitôt, mais demeure toute la journée dans l'hôtellerie auprès du moribond. Il soigne ses blessures non seulement le jour, mais encore la nuit, l'entourant de toute sa sollicitude empressée.

Voulant partir le matin, il prélève sur son argent deux pièces d'argent (Lc 10, 35) et en gratifie l'aubergiste, qui est certainement l'ange de l'Eglise. Puis il commande de soigner avec diligence et de ramener à la santé celui à qui il a lui-même prodigué aussi ses soins pendant un temps trop court.


Les deux deniers représentent, à mon avis, la connaissance du Père et du Fils et la connaissance du mystère que voici: le Père est dans le Fils et le Fils est dans le Père. C'est là le salaire donné à l'ange pour qu'il soigne avec un plus grand empressement l'homme qui lui a été confié. L'aubergiste reçoit en outre la promesse que tout ce qu'il dépensera de son bien pour la guérison du blessé lui sera aussitôt remboursé.

Vraiment ce gardien des âmes s'est montré plus proche des hommes que la Loi et les Prophètes en faisant preuve de bonté (Lc 10, 37) envers celui qui était tombé dans les mains des bandits et il s'est montré son prochain (Lc 10, 36) moins en paroles qu'en actes.


Il nous est donc possible, en suivant cette parole: Soyez mes imitateurs comme je le suis moi-même du Christ (1Co 11, 1), d'imiter le Christ et d'avoir pitié de ceux qui sont tombés dans les mains des bandits, de nous approcher d'eux, de verser de l'huile et du vin sur leurs plaies et de les bander, de les charger sur notre propre monture et de porter leurs fardeaux.

Aussi, pour nous y exhorter, le Fils de Dieu a-t-il dit en s'adressant à nous tous, plus encore qu'au docteur de la Loi: Va, et toi aussi, fais de même (Lc 10, 37).

Et si nous le faisons, nous obtiendrons la vie éternelle dans le Christ Jésus, à qui appartiennent la gloire et la puissance pour les siècles des siècles.

Origène,

Rédigé par Philippe

Publié dans #divers

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