pour la sainte nuit de Pâques.

Publié le 31 Mars 2018

    Cette magnifique victoire frappe de stupéfaction les ennemis du Maître . Lucifer lui-même est contraint d'admettre la divinité de son adversaire.

   Ce triomphe rejaillit d'abord sur le corps du Christ. Ce pauvre corps a été la matière du sacrifice. . Grâce à lui, le Sauveur a pu être victime, il a pu souffrir et mourir. Durant la Passion, il a joué un rôle de premier plan. Il a été broyé par la douleur. Les bourreaux l'ont taillé en pièces, ils l'ont maltraité et outragé de toutes façons. Le sang a été complètement séparé des chairs. Ce misérable corps si beau, formé en le sein virginal de Marie, par l'opération du Saint-Esprit, n'a plus de figure humaine. Il est sans forme, sans beauté. Il est juste qu'il soit maintenant couvert de gloire. Il y a droit, car il est divin. Il doit avoir sa part de la victoire.

La Résurrection est d'abord le triomphe du corps adorable du Sauveur.

   Dans l'âme de Jésus, du moins en ses moments supérieurs, il n'y a aucun changement. Aux heures les plus affreuses de la crucifixion et au jour glorieux de Pâques, les cimes les plus hautes de l'esprit de Jésus baignent dans la même lumière. La flamme de l'amour n'a pas varié. Immuable, elle monte toujours vers le Père. La transfiguration admirable de la résurrection se réalise dans le corps du Christ. La divinité, qui paraissait être cachée en son Coeur, rejaillit maintenant sur tout son être. Ses mains, ses pieds, toute son humanité deviennent des sources jaillissantes de vie. La lumière rayonne de tout son corps. La grâce n'a rien gagné en profonde et en chaleur, mais elle a augmenté en extension et en gloire.

   La fête de Pâques est en premier lieu la fête du Corps immortel de Jésus. Par là, elle est le gage précieux de la résurrection de la chair. L'humanité de Jésus est le modèle de la nôtre. Sa résurrection est la cause exemplaire et la cause efficiente de la nôtre.

   Du corps du Sauveur, son triomphe se propage sur tout son entourage; Marie-Madeleine, la pécheresse touchée par la miséricorde du Maître, la contemplative attentive à ses paroles et à son silence, les onze, les disciples, en ont tous leur part.

   Marie , sa Mère, parait seule oubliée . Oh! certes il n'en est rien. La tradition a bien interprété le silence des évangélistes. La Sainte Vierge a dû avoir les prémices de cette allégresse débordante. Mais son entrevue avec Jésus, n'a--t-elle pas été trop émouvante, trop intime pour être relatée? D'ailleurs, il n'était pas besoin qu'elle soit publique. Marie était la seule qui avait la pleine conscience du caractère triomphal de la Croix, étant devenue au Calvaire l'Epouse de Jésus, ayant mystérieusement reçu son Coeur; en même temps qu'elle nous accueillait comme enfants, elle avait dès cet instant la source même de la résurrection. Toute la substance de cette victoire lui avait été à l'avance octroyée.

   La gloire débordante de Jésus ressuscité, en se cachant dans le Coeur de Marie, se transforme en chaleur. La lumière rayonnante de Pâques s'enfermant dans ce sanctuaire encore tout enveloppé des voiles de la foi, se change en feu, elle y allume un immense incendie qui grandira jusqu'au jour de l'Assomption, complément pour Marie de la fête de Pâques.

   La Pentecôte qui est au centre de ces mystères glorieux, nous avertit que cette dernière étape de la vie de Notre-Dame est sous le signe du feu .

    Demandons à Marie en ce temps pascal de réconforter un peu ses enfants par la grande joie de Pâques, mais surtout de déposer en leurs pauvres coeurs si froids une étincelle de la fournaise ardente du sien.

rp Thomas Philippe op +

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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