Esthétique: le clergé et la barbe .

Publié le 10 Juin 2022

 

 

 

 

La barbe dans le clergé a une longue histoire, le dernier pontife au visage lisse remonte au XVIIIe siècle après tant de tergiversations.

La barbe dans le clergé est une affaire aussi sérieuse que symbolique. Jadis exigée, d’autres fois bannie, tantôt expression de sainteté, tantôt représentative de péché, celle-ci était un véritable attribut qui évoluait selon les vicissitudes de l’histoire. Innocent XII, pape de 1691 à 1670, bien connu pour sa bataille dure et décisive contre le népotisme dans l’Église, est le dernier pape à avoir affiché une pilosité faciale, même s’il se contentait déjà d’une moustache et d’un petit bouc. En réalité le dernier vrai barbu serait Jules II, pape de 1503 à 1513. cela n’empêche qu’en plus de 300 ans, plus aucun pape n’a abandonné le rasoir.

Le concile de Toulouse (1229) va même jusqu’à menacer d’excommunication tous les prêtres et religieux qui se laissent pousser les cheveux et la barbe « comme les laïcs ». Mais là aussi, il y a quelques lacunes et la règle a finalement été interprétée comme permettant d’avoir la barbe courte et bien soignée. ( c'est pas gratuit ! ) 

(hélas de nos jours ce n'est plus le cas !  plus c'est moche mieux c'est !  ça  donne un genre, quoi , peut-être plus viril ? 

je ne sais pas, c'est une mode dont certains  pourraient nous épargner   ! comme les vieux curés modernos avec leurs cheveux longs répugnants.. question de charité. 

  )    

La phrase barbam nutrire (« cultiver la barbe ») utilisée ne paraît pas interdire rigoureusement le port d’une barbe courte. Et c’est la raison pour laquelle la plupart des papes, des saints et des évêques du XVIe et du XVIIe siècle se font pousser la barbe. Regardons Ignace de Loyola, François de Sales, Philippe Neri, Jules II ou Clément VI.

Mais alors comment se fait-il qu’aucun autre pape après Innocent XII n’ait porté la barbe ? Pour des raisons symboliques et pratiques. Saint Charles Borromée (1538-1584), dans une lettre au clergé, encourage ses prêtres à se raser. Chez certains auteurs, la longueur des cheveux représente la multitude des péchés. Se raser équivaut symboliquement à « éliminer » les péchés et les vices, considérés non seulement nocifs, mais également superflus, comme le sont les poils sur le visage. Sans compter que c’est plus pratique lors des liturgies de ne pas avoir de longue barbe : les prêtres ont interdiction d’avoir des poils au-dessus des lèvres, car cela pourrait les gêner au moment de boire au calice. Cette raison sera toujours considérée plus que valable pour se raser.​​​​​​

Il faut attendre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle pour que cette pratique du « rasage », sur le modèle de la cour française, devienne vraiment une règle. Au XIXsiècle, on tergiverse encore. Certains tentent de réintroduire le port de la barbe dans le clergé, sans succès. Cependant, dans certains ordres religieux — comme les franciscains capucins et les chartreux — l’utilisation de la barbe est prescrit dans les constitutions… comme symbole de pénitence et d’austérité.

 

 

 

Rédigé par Philippe

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