Publié le 25 Mars 2013
1 700 000 manifestants hier dans les rues de Paris.
Dédicace aux combattants.. ! pour JB !
« L'homme doit être tout à fait sûr qu'à chaque instant Dieu le regarde du haut des cieux » Saint Benoît
Publié le 25 Mars 2013
1 700 000 manifestants hier dans les rues de Paris.
Dédicace aux combattants.. ! pour JB !
Publié le 23 Mars 2013
Lorsque le Seigneur nous veut à Lui, et lorsqu'il voit que notre âme est assez résolue, il nous rend inhabitable la région où nous vivions jusqu'alors.
De guerre lasse, l'âme va vers lui, comme le seul lieu de repos et de paix.
Même les hommes semblent entrer dans la conjuration: au fond ils deviennent les auxiliaires de Dieu. Ils font le jeu du Seigneur.
Lorsque ceci est compris, l'âme prend son parti de tout.
Elle comprend la jalousie de Dieu, et lui sourit à travers ses larmes, ce n'est pas l'indifférence à tout le créé; c'est bien mieux que cela: c'est l'amour de la beauté du Seigneur qui transfigure toute chose, et nous fait aimer ce qui nous porte à lui.
dom Delatte .
bon courage à tous et à toutes, priez pour moi.
CHRISTUS FACTUS EST
CHANT DE LA PASSION selon st Jean.
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parenthèse...
en union de prières et merci à tous les manifestants d'aujourd'hui.
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Publié le 22 Mars 2013
« Jésus marchait en avant de ses disciples pour monter à Jérusalem ».
Si nous lisons cette parole de l'Evangile dans le contexte du chemin de Jésus dans son ensemble - un chemin qu'il poursuit précisément jusqu'à la fin des temps - nous pouvons découvrir différents niveaux dans l'indication de l'objectif « Jérusalem ». Il faut naturellement tout d'abord comprendre simplement le lieu « Jérusalem » : c'est la ville où se trouve le Temple de Dieu, dont l'unicité devait rappeler l'unicité de Dieu lui-même.
Ce lieu annonce donc tout d'abord deux choses : d'une part, il dit que Dieu est un seul dans tout le monde, il dépasse immensément tous nos lieux et temps ; il est ce Dieu auquel appartient toute la création. C'est le Dieu dont tous les hommes, au plus profond d'eux-mêmes, sont à la recherche et dont, d'une certaine façon, tous ont également connaissance.
Mais ce Dieu s'est donné un nom. Il s'est fait connaître à nous, il a commencé une histoire avec les hommes ; il a choisi un homme - Abraham - comme point de départ de cette histoire. Le Dieu infini est en même temps le Dieu proche. Lui, qui ne peut être enfermé dans aucun édifice, veut toutefois habiter parmi nous, être totalement avec nous.
Si Jésus monte avec Israël en pèlerinage vers Jérusalem, Il y va pour célébrer la Pâque avec Israël : le mémorial de la libération d'Israël - un mémorial qui, en même temps, est toujours espérance de la libération définitive, que Dieu donnera.
Et Jésus va vers cette fête conscient d'être Lui-même l'Agneau en qui s'accomplira ce que le Livre de l'Exode dit à cet égard : un agneau sans défaut, mâle, qui, au coucher du soleil, devant les yeux des fils d'Israël, est immolé « comme rite perpétuel » (cf. Ex 12, 5-6. 14).
Enfin, Jésus sait que sa vie ira au-delà : la croix ne constituera pas sa fin. Il sait que son chemin déchirera le voile entre ce monde et le monde de Dieu ; qu'Il montera jusqu'au trône de Dieu et réconciliera Dieu et l'homme dans son corps. Il sait que son corps ressuscité sera le nouveau sacrifice et le nouveau Temple ; qu'autour de Lui, de la multitude des anges et des saints, se formera la nouvelle Jérusalem qui est dans le ciel et toutefois aussi déjà sur la terre, car dans sa passion Il a ouvert la frontière entre le ciel et la terre.
Son chemin conduit au-delà de la cime du mont du Temple, jusqu'à la hauteur de Dieu lui-même : telle est la grande montée à laquelle il nous invite tous. Il reste toujours auprès de nous sur la terre et il est toujours déjà parvenu auprès de Dieu, Il nous guide sur la terre et au-delà de la terre.
Ainsi, dans l'amplitude de la montée de Jésus deviennent visibles les dimensions de notre « sequela » - l'objectif auquel il veut nous conduire : jusqu'aux hauteurs de Dieu, à la communion avec Dieu ; à l'être-avec-Dieu. Tel est le véritable objectif, et la communion avec Lui est le chemin.
La communion avec Lui est une manière d'être en marche, une montée permanente vers la véritable hauteur de notre appel.
Marcher avec Jésus c'est toujours en même temps un cheminement dans le « nous » de ceux qui veulent Le suivre.
Enfin, il nous faut encore dire : la Croix fait partie de la montée vers la hauteur de Jésus Christ, de la montée jusqu'à la hauteur de Dieu.
De même que dans les événements de ce monde on ne peut pas atteindre de grands résultats sans renonciation et un dur exercice, de même que la joie d'une grande découverte dans le domaine des connaissances ou d'une véritable capacité d'action est liée à la discipline, ou plutôt à la fatigue de l'apprentissage ; le chemin vers la vie, vers la réalisation de la propre humanité, est lié à la communion avec Celui qui est monté à la hauteur de Dieu à travers la Croix.
En dernière analyse,
la Croix est l'expression de ce que signifie l'amour : seul celui qui se perd, se trouve.
Benoit XVI
Publié le 21 Mars 2013
Publié le 21 Mars 2013
O Seigneur, nous implorons votre miséricorde pour nous-mêmes, pour les mourants, pour les âmes du Purgatoire ainsi que pour ceux et celles qui vous bafouent, vous calomnient et vous offensent. O Seigneur daignez nous accorder les mérites de votre sainte Passion, que nous allons méditer.
O Notre-Dame des Douleurs, Mère des pauvres que nous sommes, aidez-nous à prendre part aux souffrances et à la Croix du Christ, afin qu'unis à sa Passion, nous entrions dans la vie.
Amen.
V. Nous vous adorons, ô Christ, et nous vous bénissons.
R. Parce que vous avez racheté le monde par votre sainte Croix.
"
« O Trinité éternelle ! O Déité ! O Nature divine, qui avez donné un tel prix au sang de Votre Fils !
ste Catherine de Sienne.
"Ce sacrifice nous révèle l’amour du Père qui est prêt à donner jusqu’à la vie de son fils, pour sauver la vie de chacun de nous, qui sommes ce que nous sommes."
"Lors de la transsubstantiation, le Christ, maintenant en gloire, et qui ratifie éternellement ce qu'il a voulu jadis sur la Croix, se rend présent à l’autel pour actualiser et valoriser envers nous l’acte unique de sa Passion sanglante, par lequel il a réellement sauvé en une fois tous les hommes."
cardinal Journet.
Nous n’ignorons pas, mes bien-aimés, que le mystère pascal occupe le premier rang parmi toutes les solennités chrétiennes. Notre manière de vivre durant l’année tout entière doit, il est vrai, par la réforme de nos mœurs, nous disposer à le célébrer d’une manière digne et convenable ; mais les jours présents exigent au plus haut degré notre dévotion, car nous savons qu’ils sont proches de celui où nous célébrons le mystère très sublime de la divine miséricorde.
C’est avec raison et par l’inspiration de l’Esprit-Saint, que les saints Apôtres ont ordonné pour ces jours des jeûnes plus austères, afin que par une participation commune à la croix du Christ, nous fassions, nous aussi, quelque chose qui nous unisse à ce qu’il a fait pour nous. Comme le dit l’Apôtre : « Si nous souffrons avec lui, nous serons glorifiés avec lui. » Là où il y a participation à la passion du Seigneur, on peut regarder comme certaine et assurée l’attente du bonheur qu’il a promis.
st Léon .
Jésus est condamné à mort
"Pilate dit à la foule:" Crucifierai-je votre roi?" Les grands prêtres répondirent:" Nous n'avons de roi que César."
Jésus est chargé de sa croix.
"Ils prirent donc Jésus, qui, portant lui-même sa croix, sortit de la ville pour aller au lieu-dit du Crâne, en hébreu Golgotha".
Jésus tombe une première fois.
" Jean le baptiste voit Jésus venir vers lui et il dit "Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde."
Jésus rencontre sa mère
Syméon dit à Marie, sa Mère:" Vois! cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël; il doit être un signe en butte à la contradiction - et toi-même, une épée te transpercera l'âme' - afin que se révèlent les pensées intimes de bien des coeurs. "
le Cyrénéen aide Jésus à porter sa croix
"Comme ils l'emmenaient, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs et le chargèrent de la Croix pour la porter derrière Jésus".
Sainte Véronique essuie la face de Jésus
"C'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu'il était châtié, frappé par Dieu, humilié. Or c'est à cause de nos fautes qu'il a été transpercé, c'est par nos péchés qu'il a été broyé."
Jésus tombe une seconde fois.
"Jésus dit à ses disciples:"Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais celui qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Que servira-t-il à l'homme de gagner le monde entier s'il ruine sa propre vie?"
Jésus console les filles de Jérusalem
"Se retournant vers les femmes qui pleuraient, Jésus dit:" Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi! Pleurez plutôt sur vous-même et sur vos enfants!"
Jésus tombe pour la troisième fois
"Le joug de mes péchés pèse sur moi, sa main les a tressés. Leur joug est sur mon cou, il fait fléchir ma force."
jésus est dépouiillé de ses vêtements.
"Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses vêtements dont ils firent quatre parts, une pour chaque soldat, et la tunique."
Jésus est cloué sur la croix
Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils l'y crucifièrent ainsi que les malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Et Jésus disait:" Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu'ils font".
la mort de Jésus
"Arrivé à la XIIème station, celle de la mort de Jésus, je me suis agenouillé et suis resté longuement en silence, au pied de la croix, les yeux fermés. Puis j’ai relevé la tête et ai regardé le Christ crucifié. Et près de la croix de Jésus se tenait sa mère. Et là, il m’a été donné de comprendre, en un instant fulgurant, que le Christ, là, sur la croix, a donné sa vie pour moi. Pour l’humanité, certes, mais pour moi, pauvre dominicain, agenouillé en pleine nuit sur ce Chemin de Croix de Lourdes ! Et j’ai été submergé par l’émotion.
Et j’ai pleuré, frères et sœurs. Oui, j’ai pleuré, inconsolable.
Et j’ai senti une présence derrière moi, le frère qui me suivait m’avait rattrapé et il a mis sa main sur mon épaule. Et il a demandé : « Pourquoi pleures-tu ? » J’ai reconnu la voix de Jacek et j’ai répondu sans me retourner :
« Je pleure sur mes péchés, car c’est bien pour nous sauver de nos péchés que notre Seigneur meurt sur la croix, Lui, l’Innocent qui n’avait pas commis de faute. Il a certes subi tout cela pour le salut du monde, mais en même temps, c’est pour moi, personnellement, qu’il a souffert.
Je pleure sur notre monde qui vit très bien sans Dieu et court vers sa ruine. Et je fais mien le cri de saint Dominique, ‘Mon Dieu, ma miséricorde, que vont devenir les pécheurs ?’
Mais je pleure surtout de reconnaissance. Quand Jésus dit à sa mère ‘voici ton fils’, c’est de moi dont il parle ! Et quand il dit ‘voici ta mère’, c’est à moi qu’il parle. Comment ne pas pleurer de joie quand un tel cadeau nous est fait ? Il nous donne sa mère. Il nous donne à sa mère ! Alors, comme le disciple que Jésus aimait, je la prends chez moi, conscient de ma petitesse. »
Je me suis levé et ai dit à Jacek : « Mais ne restons pas là.
Après la mort du Christ sur la croix son corps est détaché pour être mis au tombeau. Si nous mourons avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous sommes mis au tombeau avec lui, avec lui nous ressusciterons.
au pied de la Croix
"Joseph d'Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate l'autorisation d'enlever le corps de Jésus."
Jésus est mis au tombeau
"Il y avait un jardin, au lieu où il avait été crucifié et, dans ce jardin, un tombeau neuf dans lequel personne n'avait encore été mis."
Publié le 21 Mars 2013
pour tous nos jeunes novices,
sainte fête à notre pape émérite.. à tous les moines.
Que tous les frères fassent entendre un hymne de louange,
que de chants solennels les temples retentissent.
En ce jour où Benoît s'élève au plus haut des cieux .
aux 1ères Vèpres.
+
O bon Père Benoît, chef et Patriarche des moines, espérance et consolation de tous ceux qui recourent à vous de tout leur coeur, je me recommande humblement à votre très sainte protection. Daignez, en raison de l'excellence de vos mérites, me défendre contre tous les ennemis de mon âme et m'accorder dans l'abondance de votre tendresse, la grâce de la componction et le don des larmes, afin que je puisse pleurer comme il convient et abondamment tant de fautes et d'offenses dont je me suis souvent rendu coupable depuis ma jeunesse contre l'aimable et désirable Seigneur Jésus-Christ, et afin que je mérite de vous louer et de vous honorer dignement.
O olivier, ô vigne d'une extraordinaire fécondité dans la maison de Dieu. O vase d'or massif, orné de toutes sortes de pierres précieuses, choisi par Dieu et très agréable à son coeur, enrichi d'innombrables dons de la grâce comme d'autant de diamants étincelants. Je vous prie, je vous supplie, je vous conjure de toute l'ardeur de mon coeur et par tous les désirs de mon âme, Père très bienveillant et doux Maître, de daigner vous souvenir devant Dieu du pauvre pécheur que je suis, pour que, dans sa bonté&, il me pardonne tous mes péchés, me maintienne dans le bien et ne permette pas que quelque malheur m'éloigne jamais de lui. Puisse-t-il, au contraire, m'admettre après vous, ô Père, dans la société des Bienheureux et m'accorder la joie de le contempler; là je goûterai le bonheur éternel avec vous et avec l'immense armée de moines placée sous votre étendard. Daigne m'accorder cette grâce notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ, qui, avec le Père et le Saint-Esprit, vit et règne dans les sicècles des siècles.
Amen.
PRIONS.
Nous vous demandons, Dieu tout-puissant, en vertu des mérites et des exemples de notre Bienheureux Père saint Benoît, de ses disciples Placide et Maur, de la Vierge sa soeur scholastique et de tous les saints moines qui ont combattu pour vous dans les rangs de son armée et sous sa conduite, de renouveler en nous votre Esprit-Saint, afin que, sous son inspiration, nous luttions avec vigueur contre la chair, contre le monde et contre le démon. Et puisque la palme de la victoire ne s'obtient que par les fatigues du combat, donnez-nous la patience dans l'adversité, la constance dans les tentations et la prudence dans le danger. Donnez-nous l'éclat de la chasteté, le désir de la pauvreté, le mérite de l'obéissance et la fidélité résolue dans l'observance. Puissions-nous, forts de votre secours et unis par les liens de la charité fraternelle, nous acquitter de notre service avec une commune ardeur et traverser cette vie présente de manière à mériter d'entrer un jour, victorieux et couronnés, dans l'éternelle Patrie pour y être réunis aux phalanges des saints moines. Par le Christ Notre Seigneur.
Amen.
St Benoît,
père Henry priez p nous
st Placide,
frère Tristan,
priez pour moi, tiens..!
Chers frères et sœurs,
Je voudrais parler aujourd'hui de Saint Benoît, fondateur du monachisme occidental, et aussi Patron de mon pontificat.
Je commence par une parole de Saint Grégoire le Grand, qui écrit à propos de Saint Benoît : « L'homme de Dieu qui brilla sur cette terre par de si nombreux miracles, ne brilla pas moins par l'éloquence avec laquelle il sut exposer sa doctrine » (Dial. II, 36).
Telles sont les paroles que ce grand Pape écrivit en l'an 592 ; le saint moine était mort à peine 50 ans auparavant et il était encore vivant dans la mémoire des personnes et en particulier dans l'Ordre religieux florissant qu'il avait fondé. Saint Benoît de Nursie, par sa vie et par son œuvre, a exercé une influence fondamentale sur le développement de la civilisation et de la culture européenne. La source la plus importante à propos de la vie de ce saint est le deuxième livre des Dialogues de Saint Grégoire le Grand.
Il ne s'agit pas d'une biographie au sens classique. Selon les idées de son temps, il voulut illustrer à travers l'exemple d'un homme concret - précisément Saint Benoît - l'ascension au sommet de la contemplation, qui peut être réalisée par celui qui s'abandonne à Dieu. Il nous donne donc un modèle de vie humaine comme ascension vers le sommet de la perfection. Saint Grégoire le Grand raconte également dans ce livre des Dialogues de nombreux miracles accomplis par le saint, et ici encore il ne veut pas raconter simplement quelque chose d'étrange, mais démontrer comment Dieu, en admonestant, en aidant et aussi en punissant, intervient dans les situations concrètes de la vie de l'homme. Il veut démontrer que Dieu n'est pas une hypothèse lointaine placée à l'origine du monde, mais qu'il est présent dans la vie de l'homme, de tout homme.
Cette perspective du « biographe » s'explique également à la lumière du contexte général de son époque : entre le Ve et le VIe siècle, le monde était bouleversé par une terrible crise des valeurs et des institutions, causée par la chute de l'Empire romain, par l'invasion des nouveaux peuples et par la décadence des mœurs.
ASTRE LUMINEUX
En présentant Saint Benoît comme un « astre lumineux », Grégoire voulait indiquer, dans cette situation terrible, précisément ici dans cette ville de Rome, l'issue de la « nuit obscure de l'histoire »
(Jean-Paul II, Insegnamenti, II/1, 1979, p. 1158).
De fait, l'œuvre du saint et, en particulier sa Règle, se révélèrent détentrices d'un authentique ferment spirituel qui transforma le visage de l'Europe au cours des siècles, bien au-delà des frontières de sa patrie et de son temps, suscitant après la chute de l'unité politique créée par l'empire romain une nouvelle unité spirituelle et culturelle, celle de la foi chrétienne partagée par les peuples du continent. C'est précisément ainsi qu'est née la réalité que nous appelons « Europe ».
La naissance de Saint Benoît se situe autour de l'an 480. Il provenait, comme le dit saint Grégoire, « ex provincia Nursiae » - de la région de la Nursie. Ses parents, qui étaient aisés, l'envoyèrent suivre des études à Rome pour sa formation. Il ne s'arrêta cependant pas longtemps dans la Ville éternelle.
Comme explication, tout à fait crédible, Grégoire mentionne le fait que le jeune Benoît était écœuré par le style de vie d'un grand nombre de ses compagnons d'étude, qui vivaient de manière dissolue, et qu'il ne voulait pas tomber dans les mêmes erreurs. Il voulait ne plaire qu'à Dieu seul ; « soli Deo placere desiderans » (II Dial. Prol. 1).
Ainsi, avant même la conclusion de ses études, Benoît quitta Rome et se retira dans la solitude des montagnes à l'est de Rome. Après un premier séjour dans le village d'Effide (aujourd'hui Affile), où il s'associa pendant un certain temps à une « communauté religieuse » de moines, il devint ermite non loin de là, à Subiaco. Il y vécut pendant trois ans complètement seul dans une grotte qui, depuis le Haut Moyen-âge, constitue le « cœur » d'un monastère bénédictin appelé « Sacro Speco ». La période à Subiaco, une période de solitude avec Dieu, fut un temps de maturation pour Benoît.
Il dut supporter et surmonter en ce lieu les trois tentations fondamentales de chaque être humain : la tentation de l'affirmation personnelle et du désir de se placer lui-même au centre, la tentation de la sensualité et, enfin, la tentation de la colère et de la vengeance. Benoît était en effet convaincu que ce n'était qu'après avoir vaincu ces tentations qu'il aurait pu adresser aux autres une parole pouvant être utile à leur situation de besoin. Et ainsi, son âme désormais pacifiée était en mesure de contrôler pleinement les pulsions du « moi » pour être un bâtisseur de paix autour de lui. Ce n'est qu'alors qu'il décida de fonder ses premiers monastères dans la vallée de l'Anio, près de Subiaco.
En l'an 529, Benoît quitta Subiaco pour s'installer à Montecassino. Certains ont expliqué ce déplacement comme une fuite face aux intrigues d'un ecclésiastique local envieux. Mais cette tentative d'explication s'est révélée peu convaincante, car la mort soudaine de ce dernier n'incita pas Benoît à revenir (II Dial. 8). En réalité, cette décision s'imposa à lui car il était entré dans une nouvelle phase de sa maturation intérieure et de son expérience monastique. Selon Grégoire le Grand, l'exode de la vallée lointaine de l'Anio vers le Mont Cassio - une hauteur qui, dominant la vaste plaine environnante, est visible de loin - revêt un caractère symbolique : la vie monastique cachée a sa raison d'être, mais un monastère possède aussi une finalité publique dans la vie de l'Eglise et de la société, il doit donner de la visibilité à la foi comme force de vie. De fait, lorsque Benoît conclut sa vie terrestre le 21 mars 547, il laissa avec sa Règle et avec la famille bénédictine qu'il avait fondée un patrimoine qui a porté des fruits dans le monde entier jusqu'à aujourd'hui.
Dans le deuxième livre des Dialogues, Grégoire nous montre que la vie de Saint Benoît était plongée dans une atmosphère de prière, fondement central de son existence.
Sans la prière, l'expérience de Dieu n'existe pas.
Mais la spiritualité de Benoît n'était pas une intériorité en dehors de la réalité.
Dans la tourmente et la confusion de son temps, il vivait sous le regard de Dieu et ne perdit ainsi jamais de vue les devoirs de la vie quotidienne et l'homme avec ses besoins concrets. En voyant Dieu, il comprit la réalité de l'homme et sa mission.
Dans sa Règle, il qualifie la vie monastique d'« école du service du Seigneur » (Prol. 45) et il demande à ses moines de « ne rien placer avant l'Œuvre de Dieu c'est-à-dire l'Office divin ou la Liturgie des Heures » (43, 3). Cependant, Il souligne que la prière est en premier lieu un acte d'écoute (Prol. 9-11), qui doit ensuite se traduire par l'action concrète. « Le Seigneur attend que nous répondions chaque jour par les faits à ses saints enseignements », affirme-t-il (Prol. 35). Ainsi, la vie du moine devient une symbiose féconde entre action et contemplation « afin que Dieu soit glorifié en tout » (57, 9).
En opposition avec une réalisation personnelle facile et égocentrique, aujourd'hui souvent exaltée, l'engagement premier et incontournable du disciple de Saint Benoît est la recherche sincère de Dieu (58, 7) sur la voie tracée par le Christ humble et obéissant (5, 13), ne devant rien placer avant l'amour pour celui-ci (4, 21 ; 72, 11) et c'est précisément ainsi, au service de l'autre, qu'il devient un homme du service et de la paix.
Dans l'exercice de l'obéissance mise en acte avec une foi animée par l'amour (5, 2), le moine conquiert l'humilité (5, 1), à laquelle la Règle consacre un chapitre entier (7). De cette manière, l'homme devient toujours plus conforme au Christ et atteint la véritable réalisation personnelle comme créature à l'image et à la ressemblance de Dieu.
A l'obéissance du disciple doit correspondre la sagesse de l'Abbé, qui dans le monastère remplit « les fonctions du Christ » (2, 2 ; 63, 13). Sa figure, définie en particulier dans le deuxième chapitre de la Règle, avec ses qualités de beauté spirituelle et d'engagement exigeant, peut-être considérée comme un autoportrait de Benoît, car - comme l'écrit Grégoire le Grand - « le saint ne put en aucune manière enseigner différemment de la façon dont il vécut » (Dial. II, 36). L'Abbé doit être à la fois un père tendre et également un maître sévère (2, 24), un véritable éducateur. Inflexible contre les vices, il est cependant appelé à imiter en particulier la tendresse du Bon Pasteur (27, 8), à « aider plutôt qu'à dominer » (64, 8), à « accentuer davantage à travers les faits qu'à travers les paroles tout ce qui est bon et saint » et à « illustrer les commandements divins par son exemple » (2, 12). Pour être en mesure de décider de manière responsable, l'Abbé doit aussi être une personne qui écoute « le conseil de ses frères » (3, 2), car « souvent Dieu révèle au plus jeune la solution la meilleure » (3, 3). Cette disposition rend étonnamment moderne une Règle écrite il y a presque quinze siècles ! Un homme de responsabilité publique, même à une petite échelle, doit toujours être également un homme qui sait écouter et qui sait apprendre de ce qu'il écoute.
Benoît qualifie la Règle de « Règle minimale tracée uniquement pour le début » (73, 8) ; en réalité, celle-ci offre cependant des indications utiles non seulement aux moines, mais également à tous ceux qui cherchent un guide sur leur chemin vers Dieu.
En raison de sa mesure, de son humanité et de son discernement sobre entre ce qui est essentiel et secondaire dans la vie spirituelle, elle a pu conserver sa force illuminatrice jusqu'à aujourd'hui. Paul VI, en proclamant Saint Benoît Patron de l'Europe le 24 octobre 1964, voulut reconnaître l'œuvre merveilleuse accomplie par le saint à travers la Règle pour la formation de la civilisation et de la culture européenne.
Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la recherche de sa propre identité.
Pour créer une unité nouvelle et durable, les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et spirituel qui puise aux racines chrétiennes du continent, autrement on ne peut pas reconstruire l'Europe.
Sans cette sève qui le fait vivre, l’homme risque de succomber à la vieille tentation de vouloir se racheter tout seul - une utopie qui, comme l'a souligné le pape Jean Paul II, a produit, de diverses manières dans l’Europe du 20ème siècle, "un retour en arrière sans précédent dans l’histoire tourmentée de l’humanité" (Insegnamenti, XIII/1, 1990, p. 58).
En recherchant le véritable progrès, écoutons encore aujourd'hui la Règle de Saint Benoît comme une lumière pour notre chemin. Le grand moine demeure un véritable maître à l'école de qui nous pouvons apprendre l'art de vivre l'humanisme véritable.
benoît XVI
Publié le 21 Mars 2013
Publié le 20 Mars 2013
Publié le 19 Mars 2013
1ères vèpres solennelles - en union de prières avec notre pape émérite
prions pour l'Eglise, ...
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En effet, dit saint Bernard, saint Joseph a plus coopéré par la sainteté de sa vie à l'ineffable mystère de l'incarnation du Verbe que tous les anciens patriarches par leurs soupirs, leurs larmes et leurs mérites. La virginité de saint Joseph a été en un sens plus féconde que la fécondité de tous les ancêtres du Sauveur; ce père si pur et si chaste a été plus heureux lui seul dans sa postérité que les héros de l'ancienne loi tous ensemble.
Ce grand saint a été en quelque sorte nécessaire à l'accomplissement du plus grand de nos mystères, non seulement pour que le Sauveur pût venir au monde sans deshonneur, mais aussi, dit saint Thomas, afin d'établir dans tout l'univers la croyance de l'incarnation du Fils de Dieu et de la Vierge Marie.
Ah! si les parents du jeune Tobie se crurent si redevables à l'ange Raphaël, qui avait servi de guide à leur fils dans son voyage, combien plus encore la sainte Eglise et tout le pleuple chrétien devraient témoigner leur vive reconnaissance à Joseph, qui a protégé l'enfance du Dieu incarné, son Chef et son Sauveur !
ste Thérèse..:
Pénétrée de la plus vive et de la plus tendre dévotion pour saint Joseph, que n'a-t-elle point fait, que n'a-t-elle point dit ou écrit pour qu'il fût connu, aimé et honoré selon son mérite! Elle ne l'appelait que son père et son seigneur; elle n'entreprenait jamais rien sans implorer son secours; elle lui consacra treize monastères qu'elle avait elle-même fondés en son honneur; elle exhortait tout le monde à recourir à lui avec confiance et à se mettre sous sa protection....
"Je ne me souviens pas, dti-elle, d'avoir rien demandé à saint Joseph que je ne l'aie obtenu aussitôt. C'est quelque chose de merveilleux que le récit des grâces de toute espèce dont le Seigneur m'a comblée, et des périls, tant du corps que de l'âme dont il m'a délivrée par les mérites et les prières de mon bien-aimé patron. Dieu semble avoir accordé à chacun des autres saints le pouvoir de nous secourir dans des nécessités particulières; notre saint, au contraire, peut nous secourir en toutes, l'expérience le prouve, et par là notre Seigneur nous donne à entendre que, comme il lui a été soumis en toutes choses sur la terre, il veut bien encore dans le ciel condescendre à tous ses désirs. ...."
jean Joseph Huguet.
st Joseph, patron de la vie religieuse, pour tous nos petits frères moines.
priez pour nous !
"Il ne nous est pas permis de perdre la foi et l’espérance."
Mgr Fouad Twal
Publié le 18 Mars 2013