une denrée rare, en voie d'extinction.
Publié le 11 Mars 2008

"Si tu remerciais Dieu pour toutes les joies qu'il te donne, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre."
Maître Eckhart.
C'est le la de toute vie chrétienne intelligente, de toute vie humaine.. Sans cette clé, notre vie ne peut devenir que plaintes et que gémissements, que révoltes et qu' ingratitudes néfaste à toute notre relation avec Dieu et avec les autres. On prend, on se sert, on ne pense à rien qu'à ses petites satisfactions personnelles égoïstes. "540 égal 0 .... comme tout le reste.. (message subliminal perso, pour initié..)
Etienne: savoir dire merci.
"Il semble, à en juger par la rareté de la reconnaissance, qu'il est bien difficile aux hommes de dire " merci ". Et pourtant cela changerait tellement les relations humaines, si l'on comprenait mieux le devoir de remercier et ses vertus.
Dans l'Evangile, le Seigneur Jésus attirait déjà notre attention sur cette lacune grave. Souvenons-nous de la scène des dix lépreux guéris. Ils s'en sont allés heureux, satisfaits. Mais un seul songe à revenir sur ses pas pour dire " merci " au Maître. "
Et c'est ce qui se passe dans notre vie quotidienne. Remarquons assez à quel point nous considérons comme allant de soi, les services rendus. Et pourtant, combien y a-t-il de charité chrétienne, de chaleur humaine dans un MERCI. Il y a tant de choses d'ailleurs qu'on ne paie pas avec de l'argent, mais qu'on paie d'un simple sourire, d'une attention, d'un " merci ". Il faut que l'on arrive à pouvoir exprimer ses sentiments à l'aide d'autre chose que de la monnaie ou même des pourboires ; il y a des sentiments humains qui s'expriment par le geste gratuit que rien ne remplacera. Pour être pragmatique, donnons quelques exemples :
Le bonheur d'un foyer dépendra pour une large part de ce devoir mutuel de la reconnaissance. Heureux le foyer où les enfants auront appris à dire merci à celui ou celle qui se dévoue pour eux et qui à longueur de journée poursuit et recherche leur bien. Le merci du mari à sa femme vaut tout l'argent du monde: il indique que le mari est attentif à ce qui est fait pour lui. Le merci de la femme à son mari, c'est plus qu'il n'en faut pour lui donner le courage de recommencer chaque jour un travail monotone et lassant. Le merci du chef à celui qui travaille sous ses ordres, quels miracles de dévouement n'accomplit-il pas ! N'arrive-t-il pas que lorsqu'on attire l'attention d'un patron ou d'un maître sur le dévouement de son employé ou de son serviteur qu'on reçoive comme réponse : " Mais ils sont payés pour cela ! " On n'a rien compris à la question sociale tant que l'on croit que le conflit entre patrons et ouvriers est d'abord une question d'argent. C'est d'abord et avant tout une question de relations humaines.
Il faut de temps en temps faire halte, prendre un peu de recul et dire les mots qui doivent être dits. Le mot “merci” en est de ceux-là.
Etienne Alla, Chorale Les Chérubins