la Paix de l'Epiphanie

Publié le 4 Janvier 2009

"Bonne année à vous, Philippe. Puisse celle - ci vous apporter au-delà de la joie, la VRAIE Paix et la sérénité. Bon courage pour tout".

Merci. je crois la paix on finit par la trouver, en faisant le tri sur beaucoup de choses, beaucoup de gens. Les illusions une fois passées on en attend plus rien ou presque.
J'ai trop compris depuis ces dernières vacances d'été. Tant pis. Dieu jugera. Je me suis planté sur trop de gens. Beaucoup en ont trop abusé.  Je me suis laissé abuser . On m'a trop menti pour arriver à des fins parfois perverses et plus que douteuses.

La paix c'est une perle précieuse, qui brille de tout son éclat. On ne la voit pas parce qu'il y a souvent trop de monde, tant d'agitations puériles, vaines, sans intérêt, on ne la voit pas trop de doudous nous encombrent et dont il faudra bien se débarrasser un jour.
Et tout un coup elle brille. Elle brille là où on ne s'y attendait pas. Elle brille aussi bien dans la misère, que dans la crasse, que  dans la saleté repoussante. Elle brille dans le merci d'un ou d'une inconnue, dans les voeux de tous ceux qui sont assez bien élevés pour vous manifester leur amitié, leur gentillesse.  Elle brille dans la parole que vous allez dire à votre voisin, à votre commerçant, - aujourd'hui c'est rare, tellement devenu rare - dire des choses gentilles, délicates, "je suis venu pour servir non pour être servi." elle brille dans votre rencontre du jour.

 Quand elle brille de tout son éclat, alors on sait que ce n'est pas du virtuel, parce que souvent tout cela chez les gens normaux, disons un tant soit peu civilisés, cela se traduit en actes. Je viens quand même d'en avoir des preuves éclatantes.

La vraie paix ne sera que là-haut. La sainte Vierge n'a pas promis le bonheur sur la terre à Sainte Bernadette, mais là-haut.  Des mère Térésa des gens qui ont compris ce que pouvait signifier un enfant dans une crèche, une humanité donnée d'un Dieu que tout cela ne s'arrête pas à de simples considérations théologiques ou surnaturelles, à des récitations de chapelet indéfinis, à se prendre pour ce qu'on est pas, à se croire saint, pur, docteur détenteur de l'unique vérité d'une seule religion.
D'ailleurs vous devez être déjà très costaud, bien érudit, très doué ,pour parler de "VRAIE"  paix, en avoir une de ces connaissances à en faire peur.
Je ne sais pas ce que c'est  et je pense que je ne le saurai jamais ici-bas.

Mais la paix doit se traduire automatiquement par un vrai sens de l'autre comme l'ont eu les plus grands saints comme saint Vincent de Paul. S'il n'y a pas cela tout le reste, est du pipo et des discours de bonnes soeurs,

Une fois qu'on a fait le tri, les illusions passées, le surnaturel peut arriver. La grâce ne détruit pas la nature, elle la perfectionne. Enfin elle trouve peut-être un terrain approprié, nettoyé d'espérances et d'attentes vaines, trop décevantes,  châteaux en Espagne, mirage des déserts, trop violents; un terrain adapté pour venir s'y planter. jamais l'inverse.
C'est sur une nature déjà bien élevée, bien éduquée moralement, naturellement que le surnaturel peut se poser. Si l'on est goujat, muffle, mal élevé, de gros porcs, indifférent ou méprisant, on peut toujours aller à de belles liturgies, avoir toutes les messes qu''on veut...aller à la messe saint Paul IV ou st Trucmuche.
beaucoup se sont trompés de  combat. Le constat est trop flagrant en cette période de crise. Je ne suis pas le seul à le dire.

.La grâce ne se plante que sur de l'amour, sur la charité, et la charité, l'attention, la délicatesse, le respect des aînés, des anciens, on attend pas que ce soit l'autre qui se manifeste, mais on va au-devant de lui; on s'inquiète de ses nouvelles,  - surtout quand il agonise, ou qu'il n'est plus qu'un mort vivant dans une société qui l'a rejeté - on s'inquiète de ce qu'il devient, et ce ne sont pas des vains mots surtout .
 Et il en faut des années et des années pour arriver enfin à le comprendre, à se soumettre à cette évidence. Il en faut des douleurs et des larmes et des cris de révolte parce que la nature ne comprend pas et résiste contre les assauts de l'indifférence et du mépris, équivalent à la pire des humiliations. Ces femmes que l'on rasait du temps des nazis. On ne nous rase plus la tête, on nous rase l'espérance, l'espoir que l'on puisse être encore quelque chose, quelqu'un. On nous rase notre propre dignité.


La vraie paix c'est le sens de l'autre. Elle ne peut être que communicative. Elle n'est pas égocentrique, enfermée ou réservée à une élite, à une classe quelconque de la société, elle est universelle. Elle traverse bien des idées étroites et retrécies et préconçues., bien des frontières .. "Recherche la paix, poursuis-là et fac bonum et fais le bien. " Le bien souvent ne trouve que des statues de glace, que l'on a bien du mal à faire fondre, des murs de bêton impossible à abattre. La paix c'est aussi une confiance réciproque. La paix exclut le doute ou les soupçons. La paix n'exclut personne, elle est délicate, prévenante et attentionnée.

...

Alors oui on peut espérer tout cela compris, qu' on se tourne enfin, (la dernière vraie conversion?)
vers Celui seul qui donne la paix.
 "Il est venu chez les siens, les siens ne l'ont pas reconnu,"  c'est cela le drame d'aujourd'hui le refus de l'Incarnation mais de toute l'Incarnation le refus de Noël tout simplement. Dans la réalité on croit plus au père Noël qu'au petit Jésus.

Quant au courage, le seul fait d'être vivant est un miracle, à chaque jour suffit sa peine..
merci bonne et sainte année. Je n'ai peut-être pas encore la Paix, la vraie, mais comme ce soir, le sentiment d'un apaisement, d'un calme, d'une tranquillité sereine. Parce que je sais que mon cri est celui de beaucoup. Je pense que pour cela au moins dans ce domaine de mon côté n'y avoir pas fait défaut. A la longue on comprend qui sont nos vrais amis, on n'est plus naïf au moins dans ce domaine.

J'ajouterai : soyez bien au chaud dans vos pantoufles et votre robe de chambre, entouré des vôtres, je n'ai pas cette chance.!



Philippe

Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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L
Merci beaucoup Philippe ! Tout cela est dit avec tant de justesse ! C'est magnifique ! J'adhère à tout... Je constate une fois de plus que vous êtes véritablement pétris de cette si noble spiritualité bénédictine, empreint que vous êtes de cette Paix que l'on reconnaît et que l'on ressent si fortement chez les bénédictins ! La Paix soit avec vous, cher Philippe... Heureuse et sainte année,
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D
Très beau plaidoyer sur la gratitude. Bien aimé les exemples de St Vincent de Paul, Mère Thérèsa qui a connue cette ingratitude, mais qui sait pas décourager, la petite Bernadette. Je rajouterais Charles de Foucauld celui qui fumait le gros cigarre avant sa conversion, Saint Jean Bosco qui oeuvrait auprès de jeunes voyous et délinquants. Et le plus grand des modèles est Jésus avec les 2 brigands sur la Croix: le Salut est pour tous. Le Curé d'Ars l'a si souvent répété dans ses sermons et ses confessions. J'ai beaucoup aimé aussi 'La grâce ne détruit pas la nature', c'est donc vrai. Les desseins de Dieu sont insondables sur chacun de nous, c'est ce qu'on nomme aussi la Crainte de Dieu, se présenter avec humilité devant l'Éternel, parce qu'il a fait de nous ces enfants et plus important que ses Anges. Il connaît notre coeur, comme il a connu celui de Job qui a souffert dans sa chaire et la solitude, mais Dieu l'a récompensé de sa fidélité. Oui très beau votre texte.
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