Vacances: la prière d'adoration (3)
Publié le 6 Juillet 2020

Les cieux! le firmament! Cette voûte aux teintes douces, émaillées de lumières , comme une prairie de fleurs, aux jours où renait la vie; ces étoiles immuables qui versent sur nous leurs tranquilles et intarissables rayons; ces astres errants qui mesurent les temps et les espaces; ce soleil toujours actif et toujours puissant, centre du mouvement qui nous emporte, foyer de la lumière qui nous réjouit et de la chaleur qui fait sourdre partout la vie!
Le ciel, le firmament, région inexplorée de mille bienfaits: l'ordre , la mesure , le mouvement ,la lumière, la chaleur, la pluie, la rosée, les vents ! - Et la terre! où les grands monts reçoivent les neiges et portent les glaciers éternels dont la perpétuelle transpiration alimente les fleuves, les rivières , les ruisseaux, fécondes artères du globe ; la terre, où l'on entend les soupirs et les mugissements des abîmes, où l'on contemple les admirables élans de la mer; la terre, où l'on voit partout s'étendre comme un vêtement somptueux les plantes, dont les germes meurent et renaissent dans les embrassements du sol, dont les bourgeons éclatent sous les caresses de la brise, dont les fruits mûrissent sous les ardents baisers du soleil; la terre où naissent et s'agitent des myriades d'êtres animés dans lesquels la vie éclot, se multiplie et progresse jusqu'à ce qu'elle arrive à sa perfection; bref, l'ordre et l'harmonie de ce vaste univers, est- ce que tout cela ne nous parle pas de la présence, de la science, de la sagesse, de la puissance de Dieu? Est-ce que tout cela n'est pas un effet de son éternelle et infinie beauté?
Ah! pour peu que l'on soit attentif, on voit, on entend, on sent partout dans la nature, comme une palpitation religieuse, comme un saint frémissement qui cherche à se communiquer à l'âme et le presse d'adorer son Créateur, son roi, son Père, son Dieu !
Quel témoignage! Mais les cieux, le firmament, la terre , parlent moins éloquemment que nous-mêmes ! L'homme seul est un spectacle où se révèlent, mieux que partout ailleurs, les adorables perfections de Dieu. La sublime architecture de son corps, la noblesse de son attitude, la savante et parfaite ordonnance de ses membres et de ses organes, l'infinie variété de leurs fonctions sont de si grandes merveilles, que de grossiers admirateurs se sont imaginé que l'homme pourrait finir là où finit en lui la matière. Pourquoi se sont-il arrêtés au seuil de notre belle nature? S'ils étaient entrés dans ses profondeurs, ils y auraient rencontré l'esprit qui fait vire le corps, l'âme invisible substance, intelligence lumineuse et pénétrante; immortelle patrie de la pensée, du souvenir , de l'amour et de la liberté; l'âme manifestée par l'éclat du regard, les yeux variés de la physionomie, et surtout par le grand don de la parole; l'âme véritable image de Dieu et chef d'oeuvre de sa puissance, de sa sagesse et de sa bonté.
Et alors, ils auraient dit avec le Psalmiste :" Vos oeuvres sont admirables, ô mon Dieu, et mon âme ne peut mieux les connaître qu'en elle-même".
Chrétiens, choisis par Dieu et marqués d'un caractère sacré, pour être des adorateurs en esprit et en vérité, ne sommes-nous pas plus coupables que les païens si nous traversons tous les âges de la vie sans élever nos coeurs vers Dieu, vers cet auguste visiteur qui a daigné soulever les portes de nos tentes voyageuses, et habiter avec nous dans cette vallée d'exil? Jésus réclame; Jésus proteste; il nous jetterait à la face ses reproches et ses anathèmes s'il n'aimait mieux être miséricordieux et nous appeler par ses gémissements.
O hommes! ô chrétiens ! ne disons plus :" Dieu se cache. Où est-il que nous l'adorions?" Il est partout, et partout il se manifeste et nous appelle. Il est dans la nature; il est en nous; il est dans l'Eucharistie. Prosternons-nous donc, prions, adorons : Adoremus et procidamus ante Deum . Que les louanges de notre âme montent vers lui, comme la fumée religieuse de l'encens. Ainsi nous accomplirons le premier et le plus grand de nos devoirs.