Publié le 16 Septembre 2016

 

Dieu est au-dessus de tout! oui c'est beau de penser à ça. Dieu qui se donne en deça de tout, de toutes les rubriques, de toutes les formes de toutes les conventions...

..

 

La lune blanche
Luit dans les bois ;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…

 

Ô bien-aimée.

L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…

 

Rêvons, c’est l’heure.

 

Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…

C’est l’heure exquise.

 

Paul Verlaine,

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Rédigé par Philippe

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Publié le 16 Septembre 2016

 

Sainte Hildegarde de Bingen

Chers frères et sœurs,

En 1988, à l’occasion de l’Année mariale, le vénérable Jean-Paul II a écrit une Lettre apostolique intitulée Mulieris dignitatem, traitant du rôle précieux que les femmes ont accompli et accomplissent dans la vie de l’Eglise. «L'Eglise — y lit-on — rend grâce pour toutes les manifestations du génie féminin apparues au cours de l'histoire, dans tous les peuples et dans toutes les nations; elle rend grâce pour tous les charismes dont l'Esprit Saint a doté les femmes dans l'histoire du Peuple de Dieu, pour toutes les victoires remportées grâce à leur foi, à leur espérance et à leur amour: elle rend grâce pour tous les fruits de la sainteté féminine» (n. 31).

Egalement, au cours des siècles de l’histoire que nous appelons habituellement Moyen Age, diverses figures de femmes se distinguent par la sainteté de leur vie et la richesse de leur enseignement.

Aujourd’hui, je voudrais commencer à vous présenter l’une d’entre elles: sainte Hildegarde de Bingen, qui a vécu en Allemagne au XIIe siècle. Elle naquit en 1098 en Rhénanie, probablement à Bermersheim, près d’Alzey, et mourut en 1179, à l’âge de 81 ans, en dépit de ses conditions de santé depuis toujours fragiles. Hildegarde appartenait à une famille noble et nombreuse, et dès sa naissance, elle fut vouée par ses parents au service à Dieu. A l’âge de huit ans, elle fut offerte à l’état religieux (selon la Règle de saint Benoît, chap. 59) et, afin de recevoir une formation humaine et chrétienne appropriée, elle fut confiée aux soins de la veuve consacrée Uda de Göllheim puis de Judith de Spanheim, qui s’était retirée en clôture dans le monastère bénédictin Saint-Disibod. C’est ainsi que se forma un petit monastère féminin de clôture, qui suivait la Règle de saint Benoît. Hildegarde reçut le voile des mains de l’évêque Othon de Bamberg et en 1136, à la mort de mère Judith, devenue magistra (Prieure) de la communauté, ses concours l’appelèrent à lui succéder.

Elle accomplit cette charge en mettant à profit ses dons de femme cultivée, spirituellement élevée et capable d’affronter avec compétence les aspects liés à l’organisation de la vie de clôture. Quelques années plus tard, notamment en raison du nombre croissant de jeunes femmes qui frappaient à la porte du monastère, Hildegarde se sépara du monastère masculin dominant de Saint-Disibod avec la communauté à Bingen, dédiée à saint Rupert, où elle passa le reste de sa vie. Le style avec lequel elle exerçait le ministère de l’autorité est exemplaire pour toute communauté religieuse: celui-ci suscitait une sainte émulation dans la pratique du bien, au point que, comme il ressort des témoignages de l’époque, la mère et les filles rivalisaient de zèle dans l’estime et le service réciproque.

Déjà au cours des années où elle était magistra du monastère Saint-Disibod, Hildegarde avait commencé à dicter ses visions mystiques, qu’elle avait depuis un certain temps, à son conseiller spirituel, le moine Volmar, et à sa secrétaire, une consœur à laquelle elle était très attachée Richardis de Strade.

Comme cela est toujours le cas dans la vie des véritables mystiques, Hildegarde voulut se soumettre aussi à l’autorité de personnes sages pour discerner l’origine de ses visions, craignant qu’elles soient le fruit d’illusions et qu’elles ne viennent pas de Dieu.

Elle s’adressa donc à la personne qui, à l’époque, bénéficiait de la plus haute estime dans l’Eglise: saint Bernard de Clairvaux, dont j’ai déjà parlé dans certaines catéchèses. Celui-ci rassura et encouragea Hildegarde. Mais en 1147, elle reçut une autre approbation très importante. Le Pape Eugène III, qui présidait un synode à Trèves, lut un texte dicté par Hildegarde, qui lui avait été présenté par l’archevêque Henri de Mayence. Le Pape autorisa la mystique à écrire ses visions et à parler en public. A partir de ce moment, le prestige spirituel d’Hildegarde grandit toujours davantage, d’autant plus que ses contemporains lui attribuèrent le titre de «prophétesse teutonique». Tel est, chers amis, le sceau d’une expérience authentique de l’Esprit Saint, source de tout charisme: la personne dépositaire de dons surnaturels ne s’en vante jamais, ne les affiche pas, et surtout, fait preuve d’une obéissance totale à l’autorité ecclésiale. En effet, chaque don accordé par l’Esprit Saint est destiné à l’édification de l’Eglise, et l’Eglise, à travers ses pasteurs, en reconnaît l’authenticité.

 

Benoît XVI

 

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Publié le 16 Septembre 2016

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Publié le 16 Septembre 2016

 

 

 

"les moines, à partir de leur regard tourné vers Dieu, ont rendu la terre vivable et belle. "

 

 

Benoît XVI

 

 

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Publié le 16 Septembre 2016

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Publié le 16 Septembre 2016

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Publié le 16 Septembre 2016

 

Lorsque l’abbaye n’est pas un refuge mais une tête de pont pour être soi, par le divin qui est en vous. Visite éclairée au monastère bénédictin Notre Dame de Fontgombault

 

 

 

 

Le père abbé de Fontgombault, dont le monastère fut visité par le pape Benoît XVI, lequel apprécia aux aurores les messes basses du matin, vient éclairer un monde qui semble pour certains être en désordre, alors qu’il n’est peut être qu’en démolition. En effet on ne peut construire un nouvel ordonnancement sans avoir vidé sa tasse auparavant. Mais ici à Fontgombault à deux pas d’Angles sur l’Anglin, il est une règle, non point coercitive, mais de bienfaisance: celle de saint Benoît de Nurcie. Elle continue de s’appliquer par le truchement de son représentant qu’est l’abbé, dans une unité et une paix extraordinaires. C’est pourquoi, nous avons dépêché un journaliste pour interroger Dom Jean Pateau, abbé du monastère, qui outre la simple humilité avec laquelle il a reçu son hôte, nous fait vivre une passion dont la caractéristique est qu’elle demeure contre vents et marées d’une actualité vivante. Un éclairage qui va bien au delà du spirituel, du religieux… il touche l’Homme, dans ce qu’il a de meilleur et que trop souvent, il ignore. Belle lecture.

 

Frédéric Bontemps (FB) .La Règle de Saint-Benoît commence par : «Ecoute, mon fils, les préceptes du Maître et prête l’oreille de ton cœur »? Est-ce à écrire que le silence serait plus fort que la parole, tel un silence posé sur une portée musicale, ou bien qu’en ces temps confus, le silence reviendrait à donner une place à l’Être en ce qu’il porte en lui, Le divin ? Quel sens donner au silence ?

J.P. : Saint Jean de la Croix affirme : « Le Père a dit une parole qui est son Fils et Il la dit toujours dans un éternel silence et c’est seulement le silence que l’âme entend ». Le Père crée toutes choses en son Verbe. Omnia per ispum facta sunt et sine ipso factum est nihil. Tout a été créé par lui et sans lui rien n’a été créé.

Il y a deux types de silence : le silence de la mort, de la solitude… le Saint-Père évoquait récemment le lieu par excellence de la paix sur terre : le cimetière!  Il y a aussi le silence de plénitude, le silence de Dieu, silence parce qu’il n’y a rien à dire, silence parce que tout est dit.

En ce qui nous concerne nous oscillons entre fuite et quête du silence… mais duquel ? Sans aucun doute nous désirons le silence de plénitude qui comblerait notre cœur. Naturellement, nous fuyons le silence du vide, l’homme est un animal social… Mais comme cela demeure confus en nous. Parfois le vide nous attire et la plénitude nous écrase.

Le silence est le moyen d’accéder à la plénitude de Dieu puisqu’il permet de limiter l’expérience des sens et réduit les activités désordonnées de l’intelligence. Laissez le silence nous pénétrer permet d’accueillir la respiration de Dieu en soi, alors nous pouvons espérer dire en vérité : «Ce n’est plus moi qui vis, c’est la Christ qui vit en moi » (Gal. 2,20).

Le silence est espace pour la Parole.

F.B. : La méditation est devenue un outil scientifique de soin médical aux États-Unis, introduite en France par le Dr Christophe André et désormais très connue par le truchement du moine bouddhiste Matthieu Ricard. Quelle différence feriez-vous entre méditation et prière, s’agirait-il d’une dimension transcendantale et divine pour cette dernière ? D’un mot comment bien prier : à l’écoute de, ou en échange avec le Divin.

J.P. : Là où est ton trésor, là est ton cœur. D’abord, quelle est la fin de la prière, de la méditation… Dieu ou rien. Pour le chrétien c’est la rencontre avec une personne vivante, aimante. Une personne qui avant tout acte de ma part me connait et m’aime. Mais cette personne, pourrait-on dire, à un défaut: elle n’est pas visible. Dieu a priori n’est pas intéressant pour l’homme. Pourtant Saint Augustin affirme : « Vous nous avez fait pour vous Seigneur et notre cœur est sans repos tant qu’il ne se repose pas en vous. » L’homme doit donc consentir à ce vide. Pour chercher à le combler, il lui sera nécessaire de partir du visible pour tendre vers l’invisible. La méditation est une étape de la prière. Partir du concret d’une situation pour atteindre l’invisible, pour communier à l’Invisible. Alors avec le bon paysan d’Ars, il sera possible de redire simplement : « Je l’avise, il m’avise… »

F.B. : Sept offices quotidiens sont régulièrement célébrés, mais pour y avoir participé à nombreuses reprises, les messes basses à l’aube, sont une vraie grâce où l’eucharistie prend corps renforçant l’unité du célébrant au priant. Quel sens donnez vous à ces messes basses?

Dom Jean Pateau (J.P.) : La Messe rend présent le Sacrifice du Calvaire. Elle est le lieu privilégié de la rencontre avec Jésus dans le don suprême de sa vie, victime d’amour pour l’humanité. La célébration personnelle, le fait de poser les gestes, de redire les paroles, renforcent incontestablement l’attention en par conséquence l’union du prêtre au mystère qu’il célèbre. A cette heure matinale et avant la journée, la messe basse arrive comme la conclusion, la « collecte » du long office des matines et de la louange des laudes. Ce moment me semble essentiel pour la vie du moine.

F.B. : Le moine est souvent perçu comme un ermite, même si votre monastère, par votre voix, a récemment donné sa vision contemporaine à la société civile, ne faisant en cela qu’appliquer la Sainte Règle de saint Benoît. Quel lien idéal pensez-vous qu’il serait possible de tisser entre la société dite « civile » et la communauté monastique ?

 

J.P. : Pour le monde le moine est un témoin silencieux. Il est témoin que la vie vaut la peine d’être donnée à Dieu parce qu’alors elle prend tout son sens. La société civile prend acte de ce témoignage en constatant l’existence, la vie de la communauté monastique. Pourrait-elle aller plus loin et considérer les principes qui font de cette société un lieu où il fait bon vivre ? Il y a 1500 ans saint Benoît a participé de façon éminente à la civilisation de l’Europe. Aujourd’hui, si croyants et incroyants sont inquiets devant la dégradation de la vie dans la cité, peu semble disposé à poser les vraies questions et à accepter les conclusions qui s’imposent. Les pseudo-acquis, réputés non-négociables, conduisent tranquillement à l’explosion de la cité sans que personne n’ose les remettre en question. Nous vivons dans un monde où les contradictoires sont conciliés au prix de la perte de toute raison d’exister et du mépris du faible et du petit. Jusqu’au faudra-t-il aller pour que le témoignage silencieux des monastères soit entendu et écouté ? L’unité de la vie demeure la condition de la vie. Il n’appartient cependant pas aux moines de s’imposer, ils demandent simplement aujourd’hui qu’on les laisse libres de vivre une vraie Vie.

F.B. : Saint-Martin, à quelques encablures de Fontgombault, a fondé le premier monastère de l’Occident écrivent les historiens. Votre lien spirituel coule de source, puisque les monastères de Fontgombault et Ligugé sont Bénédictins. Croyez-vous qu’un monastère puisse influencer (au sens d’aider dans la recherche de la Vérité) un autre monastère, comment vivez-vous spirituellement et communautairement cette proximité avec l’abbé bénédictin de Ligugé ?

J.P. : Non seulement bénédictins mais membres d’une même congrégation, celle de Saint-Pierre de Solesmes. Les monastères peuvent s’influencer, les expériences positives et négatives des uns servant aux autres et vice-versa. Il me semble que pour s’enrichir, il faut s’écouter, s’accueillir, se respecter. Les contacts tant communautaires qu’individuels entre les deux abbayes sont très bons. Des échanges, des visites ont eu lieu. Il y en aura d’autres. La charité vécue porte toujours du fruit.

F.B. : Le prologue (48) de la Règle de Saint Benoît insiste sur la nécessité d’aimer les commencements en ces termes : « garde toi bien, sous l’effet d’une crainte subite, de quitter la voie du salut dont les débuts sont toujours difficiles. » En juin 2015, il appert que nous commençons une nouvelle ère qui s’ouvre sur une société différente. Vous, qui avez la grâce de rencontrer la nouvelle génération, mais surtout de trouver le temps du recul qu’offre le silence du moine, quel message donneriez-vous aux Hommes pour affronter cette nouvelle donne contemporaine?

J.P. : La parole de Jean-Paul II me semble toujours d’actualité « N’ayez pas peur d’ouvrir les portes au Christ » dans vos pays, dans vos cités, dans vos cœurs. Vous ne savez où il vous mènera, lui le sait. En tant que chrétiens ayons le courage de connaître et de vivre l’Évangile comme nous y invite le pape François. Le simple rayonnement de celui qui aime Jésus et qui est en communion avec lui est la plus belle, la plus forte et la plus convaincante des prédications.

F.B. : La communauté monastique est composée de l’abbé, qui représente le Christ en son sein, entouré des moines et de son Conseil, mais peu savent que des personnes sont proches, mieux, « liés par un engagement solennel et volontaire à la communauté » : les oblats, qu’ils soient laïcs ou religieux. Historiquement il s’agissait d’enfants qui étaient autrefois consacrés à Dieu et donnés par ses parents à un monastère (selon le chapitre 59 de la Règle). Quel serait pour vous ès qualités d’abbé, mais aussi selon la Règle de Saint Benoît, le meilleur rôle que pourrait prendre les oblats dans la vie d’une communauté bénédictine pour le bien-être de la communauté et l’éveil de l’oblat lui-même ?

 

J.P. : Vous évoquez la question des oblats laïcs ou religieux. Il existe de fait deux sortes d’oblats. Les oblats réguliers qui vivent au monastère au milieu des moines et les oblats séculiers qui tout en étant attachés à un monastère demeurent dans le monde. La vie d’un oblat régulier est celle d’un moine. Le fait qu’il ne soit pas profès tient souvent à ce qu’il ne serait pas prudent pour diverses raisons que d’accueillir de sa part un engagement définitif dans les vœux de religion. La condition de sa persévérance est qu’il se conforme à la vie commune de la maison qui l’accueille. S’il estime devoir se retirer, les formalités de son départ sont simples. En ce qui concerne l’oblat séculier, le lieu de résidence déterminera en grande mesure le lien avec le monastère. Celui-ci pourra être surtout spirituel dans la communion aux fruits de prière de la maison monastique par la récitation d’un ou plusieurs offices et une vie en consonance avec la règle de saint Benoît. Des séjours au monastère plus ou moins fréquents concrétiseront ce lien. Si l’oblat séculier vit à proximité du monastère, sa présence aux offices sera plus régulières. Il pourra aussi de quelques manières aider la communauté. Il veillera cependant que sa présence ne soit pas l’occasion pour le monde d’entrer dans le cloître mais plutôt que le cloître vienne imprégner sa vie. Aux yeux du monde, il sera témoin de ce qu’est la vie à l’école de saint Benoît.

 

source: présence Echo

 

 

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Publié le 15 Septembre 2016

 

 

 

Vendredi 16 septembre 2016, la pleine lune se lève à l’est au moment où le Soleil se couche à l’ouest. Durant les trois heures qui suivent, la Lune passe dans la zone de pénombre qui entoure l’ombre de la Terre dans l’espace et nous pouvons observer une éclipse partielle de la Lune par la pénombre. Cela se traduit par une légère baisse de la luminosité de notre satellite en début de nuit.

 

 

des choses bizarres dans ce ciel franchement ! Saturne et son anneau .. vla qu'on voit le soleil maintenant ! n'importe quoi. 

 

 

 

photo petit placide évidement !   Saturne...

 

  sont tous au pieux! n'oublie pas la trouspinette ! il s'en passe des choses dans ce ciel! bidiou ! j'ai soif !

 

 

 

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Publié le 15 Septembre 2016

 

 

 

merci ! il y a des signes qui ne trompent pas ! 

 

on va essayer de vivre avec tout ça, ça suffit . je crois . pardonnez-moi cette pub autour de vous; vous ne la souhaitez pas mais

quand il y a des choses splendides, ici il faut les montrer ! tellement rares. un petit pauvre qui n'a aucun intérêt. sauf celui de chercher la Vérité. merci pour tout le réconfort reçu, sentir qu'on voyait bien les choses quand même; tout ce que j'ai vécu était bien une réalité. comptez sur mes prières. 

 

Le père Daleau, aujourd'hui âgé de 81 ans, a été un proche de Mère Teresa. Il l'a rencontrée à la fin des années 70. Une rencontre qui a bouleversé son engagement spirituel.

Portrait

Dimanche dernier, sur la place Saint-Pierre, à Rome, jour de la canonisation de Mère Teresa, il n'a pas pu retenir ses larmes. Trop d'émotions. Peut-être s'est-il souvenu de ce jour de fin septembre 1977, date de leur toute première rencontre, dans la basilique Saint-Grégoire, à côté du Colisée. « Elle n'était pas encore très connue en France », se souvient le père Daleau.

Il avoue d'ailleurs, l'oeil malicieux, qu'il « ignorait totalement son existence ». Quelques mois auparavant, il était encore professeur de lettres classiques au collège privé Notre-Dame, à Ussel, en Corrèze, accaparé par sa mission. C'est une jeune élève qui va le mettre, par hasard, sur le chemin de celle qui deviendra l'icône des pauvres. « Elle s'interrogeait sur ce qu'elle allait faire. Elle pensait devenir religieuse, se mettre au service des pauvres, comme Mère Teresa. »

Le père Daleau se documente sur cette religieuse qui est au chevet des mourants à Calcutta, en Inde. Il tombe sur deux livres (Amour sans frontière et Tu m'apportes l'amour), signés du père Gorrée, un curé lyonnais qui dirige une association de soutien à l'oeuvre de Mère Teresa. Le jeune prêtre vendéen, né à Triaize en 1935, découvre alors « une ligne spirituelle différente », qui l'interpelle, lui qui s'interroge sur le sens à donner à son engagement.

« La force dans la simplicité »

Il s'insère dans la vie de l'association, tout en continuant sa mission professorale à Ussel. Mais il rêve secrètement de partir en Inde, pour voir à l'oeuvre cette petite soeur des pauvres, qui commence à devenir une « star » dans les pays anglo-saxons.

Signe de la providence ou non, le père Gorrée, « l'âme de l'association lyonnaise », décède subitement en 1977. L'archevêque de Lyon propose alors au père Daleau de prendre le relais. Le fils d'agriculteur de Triaize, qui est né et a grandi dans ce village du Sud-Vendée, avant de partir au petit Séminaire de Saint-Laurent-sur-Sèvre à 12 ans, n'hésite pas longtemps.

Quelques semaines après, il est dans un avion avec la secrétaire de l'association lyonnaise, en direction de Rome. Il a rendez-vous avec son destin, et avec une future sainte. « Elle était déjà ridée, se souvient le père Daleau. Le plus étonnant chez elle, c'est cette force qu'elle dégageait, dans la simplicité. » « Ça ne s'explique pas de manière rationnelle. »

Deux ans plus tard, il est avec elle, à Oslo (Norvège), pour la remise du prix Nobel de la Paix. À la tribune, ce petit bout de femme va marquer les esprits et l'assistance, faite de têtes couronnées, de ministres et autres diplomates.

Dix-huit minutes de discours, « sans lire ses notes », « plus trois minutes d'applaudissements ». La salle est conquise. « C'était grandiose de silence et d'intériorité », dit-il, toujours sous le charme de « cette grande dame au service des pauvres ».

La messe avec elle à Noël 1983

Mère Teresa, le père Daleau la reverra à Calcutta. Deux fois, « dont une à Noël 1983 ». Un moment qu'il ne peut pas oublier. Mère Teresa lui a demandé de dire la messe, dans un mouroir de Calcutta, où elle vit son « idéal », au milieu des délaissés et des mourants. « Il fallait la voir passer d'un lit à l'autre, prendre la main d'un mourant, en caresser un autre, adresser un sourire à un autre, raconte-t-il. À travers ces gestes, c'est l'amour de Dieu qui passait. »

À 81 ans aujourd'hui, l'aumônier de l'hôpital de Luçon retournerait volontiers à Calcutta, sur les traces de celle qui a changé sa vie. Mais il veut rester fidèle à Mère Teresa, à son message d'humilité. « Je ne suis pas sûr qu'elle apprécierait. Je pense qu'elle me dirait de rester, de mettre mes moyens au service des plus pauvres. De ne pas perdre mon temps. »

 

Le père Daleau a encore cette phrase en tête, que Mère Teresa aimait tant répéter : « Je suis le petit crayon dans la main de Dieu. Priez pour que ce petit crayon n'écrive pas trop mal l'oeuvre de Dieu. » « Quand je repense à ça, dit-il, impressionné par la force de sa foi et de son humilité, je me dis que nous sommes des nains face à des géants pareils. »

Une géante qui avait bâti son jardin au « pays » des nécessiteux. « Elle avait la tête au ciel, résume joliment le père Daleau, mais pas dans les nuages. »

 

ouest france

 

 

 

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Publié le 15 Septembre 2016

 

ora pro nobis.

 

Nous avons célébré hier la Croix du Christ, l’instrument de notre Salut, qui nous révèle dans toute sa plénitude la miséricorde de notre Dieu. La Croix est en effet le lieu où se manifeste de façon parfaite la compassion de Dieu pour notre monde.

Aujourd’hui, en célébrant la mémoire de Notre-Dame des Douleurs, nous contemplons Marie qui partage la compassion de son Fils pour les pécheurs. Comme l’affirme saint Bernard, la Mère du Christ est entrée dans la Passion de son Fils par sa compassion (cf. Homélie pour le dimanche dans l’Octave de l’Assomption). Au pied de la Croix se réalise la prophétie de Syméon : son cœur de mère est transpercé (cf. Lc 2, 35) par le supplice infligé à l’Innocent, né de sa chair. Comme Jésus a pleuré (cf. Jn 11,35), Marie a certainement elle aussi pleuré devant le corps torturé de son enfant.

La discrétion de Marie nous empêche de mesurer l’abîme de sa douleur ; la profondeur de cette affliction est seulement suggérée par le symbole traditionnel des sept glaives. Comme pour son Fils Jésus, il est possible de dire que cette souffrance l’a conduite elle aussi à sa perfection (cf. Hb 2, 10), pour la rendre capable d’accueillir la nouvelle mission spirituelle que son Fils lui confie juste avant de « remettre l’esprit » (cf. Jn 19, 30): devenir la mère du Christ en ses membres. En cette heure, à travers la figure du disciple bien-aimé, Jésus présente chacun de ses disciples à sa Mère en lui disant : « Voici ton Fils » (cf. Jn 19, 26-27).


Marie est aujourd’hui dans la joie et la gloire de la Résurrection.

 

Les larmes qui étaient les siennes au pied de la Croix se sont transformées en un sourire que rien n’effacera tandis que sa compassion maternelle envers nous demeure intacte. L’intervention secourable de la Vierge Marie au cours de l’histoire l’atteste et ne cesse de susciter à son égard, dans le peuple de Dieu, une confiance inébranlable : la prière du Souvenez-vous exprime très bien ce sentiment. Marie aime chacun de ses enfants, portant d’une façon particulière son attention sur ceux qui, comme son Fils à l’heure de sa Passion, sont en proie à la souffrance ; elle les aime tout simplement parce qu’ils sont ses fils, selon la volonté du Christ sur la Croix.

 

le sourire de Marie.
 

Le psalmiste, percevant de loin ce lien maternel qui unit la Mère du Christ et le peuple croyant, prophétise au sujet de la Vierge Marie que « les plus riches du peuple … quêteront ton sourire » (Ps 44, 13).

Ainsi, à l’instigation de la Parole inspirée de l’Écriture, les chrétiens ont-ils depuis toujours quêté le sourire de Notre Dame, ce sourire que les artistes, au Moyen-âge, ont su si prodigieusement représenter et mettre en valeur. Ce sourire de Marie est pour tous ; il s’adresse cependant tout spécialement à ceux qui souffrent afin qu’ils puissent y trouver le réconfort et l’apaisement. Rechercher le sourire de Marie n’est pas le fait d’un sentimentalisme dévot ou suranné, mais bien plutôt l’expression juste de la relation vivante et profondément humaine qui nous lie à celle que le Christ nous a donnée pour Mère.


Désirer contempler ce sourire de la Vierge, ce n’est pas se laisser mener par une imagination incontrôlée. L’Écriture elle-même nous le dévoile sur les lèvres de Marie lorsqu’elle chante le Magnificat : « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur » (Lc 1, 46-47). Quand la Vierge Marie rend grâce au Seigneur, elle nous prend à témoin. Marie partage, comme par anticipation, avec ses futurs enfants que nous sommes, la joie qui habite son cœur, pour qu’elle devienne la nôtre. Chaque récitation du Magnificat fait de nous des témoins de son sourire. Ici à Lourdes, au cours de l’apparition qui eut lieu le mercredi 3 mars 1858, Bernadette contempla de manière toute particulière ce sourire de Marie. Celui-ci fut la première réponse que la Belle Dame donna à la jeune voyante qui voulait connaître son identité. Avant de se présenter à elle, quelques jours plus tard, comme « l’Immaculée Conception », Marie lui fit d’abord connaître son sourire, comme étant la porte d’entrée la plus appropriée à la révélation de son mystère.


Dans le sourire de la plus éminente de toutes les créatures, tournée vers nous, se reflète notre dignité d’enfants de Dieu, cette dignité qui n’abandonne jamais celui qui est malade. Ce sourire, vrai reflet de la tendresse de Dieu, est la source d’une espérance invincible. Nous le savons malheureusement : la souffrance endurée rompt les équilibres les mieux assurés d’une vie, ébranle les assises les plus fermes de la confiance et en vient parfois même à faire désespérer du sens et de la valeur de la vie. Il est des combats que l’homme ne peut soutenir seul, sans l’aide de la grâce divine. Quand la parole ne sait plus trouver de mots justes, s’affirme le besoin d’une présence aimante : nous recherchons alors la proximité non seulement de ceux qui partagent le même sang ou qui nous sont liés par l’amitié, mais aussi la proximité de ceux qui nous sont intimes par le lien de la foi. Qui pourraient nous être plus intimes que le Christ et sa sainte Mère, l’Immaculée ? Plus que tout autre, ils sont capables de nous comprendre et de saisir la dureté du combat mené contre le mal et la souffrance. La Lettre aux Hébreux dit à propos du Christ, qu’il « n’est pas incapable de partager notre faiblesse ; car en toutes choses, il a connu l’épreuve comme nous » (cf. Hb 4, 15).

Je souhaiterais dire, humblement, à ceux qui souffrent et à ceux qui luttent et sont tentés de tourner le dos à la vie : tournez-vous vers Marie ! Dans le sourire de la Vierge se trouve mystérieusement cachée la force de poursuivre le combat contre la maladie et pour la vie. Auprès d’elle se trouve également la grâce d’accepter, sans crainte ni amertume, de quitter ce monde, à l’heure voulue par Dieu.


Comme elle était juste l’intuition de cette belle figure spirituelle française, Dom Jean-Baptiste Chautard, qui, dans L’âme de tout apostolat, proposait au chrétien ardent de fréquentes « rencontres de regard avec la Vierge Marie » ! Oui, quêter le sourire de la Vierge Marie n’est pas un pieux enfantillage, c’est l’aspiration, dit le Psaume 44, de ceux qui sont « les plus riches du peuple » (v. 13). « Les plus riches », c’est-à-dire dans l’ordre de la foi, ceux qui ont la maturité spirituelle la plus élevée et savent précisément reconnaître leur faiblesse et leur pauvreté devant Dieu. En cette manifestation toute simple de tendresse qu’est un sourire, nous saisissons que notre seule richesse est l’amour que Dieu nous porte et qui passe par le cœur de celle qui est devenue notre Mère.

Quêter ce sourire, c’est d’abord cueillir la gratuité de l’amour ; c’est aussi savoir provoquer ce sourire par notre effort pour vivre selon la Parole de son Fils Bien-aimé, tout comme un enfant cherche à faire naître le sourire de sa mère en faisant ce qui lui plaît. Et nous savons ce qui plaît à Marie grâce aux paroles qu’elle adressa aux serviteurs à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » (cf. Jn 2, 5).


Le sourire de Marie est une source d’eau vive. « Celui qui croit en moi, dit Jésus, des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur» (Jn 7, 38). Marie est celle qui a cru, et, de son sein, ont jailli des fleuves d’eau vive qui viennent irriguer l’histoire des hommes. La source indiquée, ici, à Lourdes, par Marie à Bernadette est l’humble signe de cette réalité spirituelle. De son cœur de croyante et de mère, jaillit une eau vive qui purifie et qui guérit. En se plongeant dans les piscines de Lourdes, combien n’ont-ils pas découvert et expérimenté la douce maternité de la Vierge Marie, s’attachant à elle pour mieux s’attacher au Seigneur ! Dans la séquence liturgique de cette fête de Notre-Dame des Douleurs, Marie est honorée sous le titre de « Fons amoris », «Source d’amour ». Du cœur de Marie, sourd, en effet, un amour gratuit qui suscite en réponse un amour filial, appelé à s’affiner sans cesse. Comme toute mère et mieux que toute mère, Marie est l’éducatrice de l’amour. C’est pourquoi tant de malades viennent ici, à Lourdes, pour se désaltérer auprès du « Fons amoris » et pour se laisser conduire à l’unique source du salut, son Fils, Jésus le Sauveur.


Le Christ dispense son Salut à travers les Sacrements et, tout spécialement, aux personnes qui souffrent de maladies ou qui sont porteuses d’un handicap, à travers la grâce de l’onction des malades. Pour chacun, la souffrance est toujours une étrangère. Sa présence n’est jamais domesticable. C’est pourquoi il est difficile de la porter, et plus difficile encore – comme l’ont fait certains grands témoins de la sainteté du Christ – de l’accueillir comme une partie prenante de notre vocation, ou d’accepter, comme Bernadette l’a formulé, de « tout souffrir en silence pour plaire à Jésus ». Pour pouvoir dire cela, il faut déjà avoir parcouru un long chemin en union avec Jésus. Dès à présent, il est possible, en revanche, de s’en remettre à la miséricorde de Dieu telle qu’elle se manifeste par la grâce du Sacrement des malades. Bernadette, elle-même, au cours d’une existence souvent marquée par la maladie, a reçu ce Sacrement à quatre reprises. La grâce propre à ce Sacrement consiste à accueillir en soi le Christ médecin. Cependant, le Christ n’est pas médecin à la manière du monde. Pour nous guérir, il ne demeure pas extérieur à la souffrance éprouvée ; il la soulage en venant habiter en celui qui est atteint par la maladie, pour la porter et la vivre avec lui. La présence du Christ vient rompre l’isolement que provoque la douleur.

L’homme ne porte plus seul son épreuve, mais il est conformé au Christ qui s’offre au Père, en tant que membre souffrant du Christ, et il participe, en Lui, à l’enfantement de la nouvelle création.

 

Benoît XVI


 

 

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Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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