pax vobis! mardi de Pâques
Publié le 25 Mars 2008

"L"homme de Dieu Benoît avait le visage serein; ses moeurs étaient angéliques, et la lumière de la foi était telle en lui que, même sur la terre, il semblait habiter les cieux."
Toute cette belle ordonnance de la vie vient du don de sagesse qui engendre dans l'âme la tranquilité de l'ordre.
Cette relation n'avait pas échappé à saint Augustin, et voici ce qu'il en dit:" La sagesse convient aux pacifiques, dans lesquels toutes choses sont bien ordonnées et dans lesquels aussi il n'y a aucun mouvement qui s'élève contre la raison, mais où tout est soumis à Dieu: et c'est de ceux-là que le Seigneur parle quand il dit:" Beati pacifici".
Le saint Docteur applique non sans raison à l'union suprême celle des béatitudes qui regarde les pacifiques. C'est que là, en effet, ce n'est plus seulement la patience qui est pratiquée dans les choses adverses, mais la paix; ce n'est pas la vertu seulement qu règne en eux, mais la béatitude.
Le propre de cet état est donc d'asseoir l'âme dans la paix. Il semble que le Seigneur ait accomplit en elle ce qu'il promettait:" Je vais faire couler sur elle la paix comme un fleuve. (Is.LXVI,12).; et qu'il a réalisé l'aspiration de l'âme:" Seigneur, donnez-nous la paix, car toutes vos oeuvres, c'est vous qui les avez faites pour nous. (Ibid. XXVI,12)
Là se justifie entièrement ce que l'épouse dit au Cantique sacré:" Je suis, à ses yeux, celle qui a trouvé la paix. (Cant. VIII,12)
L'épouse du Roi pacifique est devenue elle-même pacifica par son union avec lui; car elle a recueilli et mis en acte la parole de son Epoux divin: "Je vous laisse la paix; je vous donne ma paix." (Jean XIV, 27), si bien commentée ainsi par saint Denys:
" Mais que ne devrait-on pas dire de cette paix qui nous fut donnée en la charité de Jésus-Christ? Car c'est par là que nous avons appris à n'être plus en guerre avec nous-mêmes, avec nos frères, avec les saint Anges; c'est par là au contraire, qu'en leur société et selon la mesure de nos forces, nous produisons des oeuvres divines, sous l'impulsion de Jésus qui opère tout en tous, crée en nous une paix ineffable, prédestinée de toute éternité, et nous réconcilie avec lui dans l'Esprit et en lui-même et par lui avec le Père."
Oui, cette ineffable paix qui s'installe dans l'âme humaine y établit du même coup comme un solennel silence et une activité merveilleuse et tranquille; c'est la paix que saint Paul souhaitait aux Philippiens qand il leur disait:" Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées dans le Christ Jésus." (IV,7)
Elle dépasse évidement la partie sensitive de l'âme, mais elle la contient et la domine pour s'emparer des facultés maitresses, l'intelligence et la volonté, qu'elle conserve dans l'ordre et dans l'équilibre: "Vous m'avez touché et je me suis enflammé pour votre paix" dit saint Augustin (Conf.)
Cette paix est le fruit d'une certaine solidité dans le bien que l'âme obtient seulement dans l'état de transformation en Dieu. Elle est la forme ordonnée de la charité parfaite, et suppose dans celui qui la possède une subordination admirable et habituelle qui lui permet de se ranger parmi les vrais obéissants, ce qui est le programme de saint Benoît conduisant son disciple à la sainteté.
mère Cécile Bruyère.
la vie spirituelle et l'oraison.
Toute cette belle ordonnance de la vie vient du don de sagesse qui engendre dans l'âme la tranquilité de l'ordre.
Cette relation n'avait pas échappé à saint Augustin, et voici ce qu'il en dit:" La sagesse convient aux pacifiques, dans lesquels toutes choses sont bien ordonnées et dans lesquels aussi il n'y a aucun mouvement qui s'élève contre la raison, mais où tout est soumis à Dieu: et c'est de ceux-là que le Seigneur parle quand il dit:" Beati pacifici".
Le saint Docteur applique non sans raison à l'union suprême celle des béatitudes qui regarde les pacifiques. C'est que là, en effet, ce n'est plus seulement la patience qui est pratiquée dans les choses adverses, mais la paix; ce n'est pas la vertu seulement qu règne en eux, mais la béatitude.
Le propre de cet état est donc d'asseoir l'âme dans la paix. Il semble que le Seigneur ait accomplit en elle ce qu'il promettait:" Je vais faire couler sur elle la paix comme un fleuve. (Is.LXVI,12).; et qu'il a réalisé l'aspiration de l'âme:" Seigneur, donnez-nous la paix, car toutes vos oeuvres, c'est vous qui les avez faites pour nous. (Ibid. XXVI,12)
Là se justifie entièrement ce que l'épouse dit au Cantique sacré:" Je suis, à ses yeux, celle qui a trouvé la paix. (Cant. VIII,12)
L'épouse du Roi pacifique est devenue elle-même pacifica par son union avec lui; car elle a recueilli et mis en acte la parole de son Epoux divin: "Je vous laisse la paix; je vous donne ma paix." (Jean XIV, 27), si bien commentée ainsi par saint Denys:
" Mais que ne devrait-on pas dire de cette paix qui nous fut donnée en la charité de Jésus-Christ? Car c'est par là que nous avons appris à n'être plus en guerre avec nous-mêmes, avec nos frères, avec les saint Anges; c'est par là au contraire, qu'en leur société et selon la mesure de nos forces, nous produisons des oeuvres divines, sous l'impulsion de Jésus qui opère tout en tous, crée en nous une paix ineffable, prédestinée de toute éternité, et nous réconcilie avec lui dans l'Esprit et en lui-même et par lui avec le Père."
Oui, cette ineffable paix qui s'installe dans l'âme humaine y établit du même coup comme un solennel silence et une activité merveilleuse et tranquille; c'est la paix que saint Paul souhaitait aux Philippiens qand il leur disait:" Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos coeurs et vos pensées dans le Christ Jésus." (IV,7)
Elle dépasse évidement la partie sensitive de l'âme, mais elle la contient et la domine pour s'emparer des facultés maitresses, l'intelligence et la volonté, qu'elle conserve dans l'ordre et dans l'équilibre: "Vous m'avez touché et je me suis enflammé pour votre paix" dit saint Augustin (Conf.)
Cette paix est le fruit d'une certaine solidité dans le bien que l'âme obtient seulement dans l'état de transformation en Dieu. Elle est la forme ordonnée de la charité parfaite, et suppose dans celui qui la possède une subordination admirable et habituelle qui lui permet de se ranger parmi les vrais obéissants, ce qui est le programme de saint Benoît conduisant son disciple à la sainteté.
mère Cécile Bruyère.
la vie spirituelle et l'oraison.