carême pour un oblat avec ses moines.
Publié le 8 Février 2013
"Reçois-moi, Seigneur, selon ta parole et je vivrai ! Ne permets pas que soit confondue mon espérance. »
Ps 118, 116
Le symbolisme de tout ceci est très clair : l'Autel est là où l'on offre à Dieu la parfaite offrande (en latin "oblatio", d'où "oblats"), dans le saint Sacrifice de la Messe. C'est en union avec cette parfaite offrande que nous, nous faisons notre pauvre offrande de nous-mêmes, notre coeur et esprit, à Dieu, promettant de Le servir selon la sainte Règle de Saint Benoît, le père du monachisme .
Dans la version latine de la Bible, la Vulgate, dans la prophétie d'Isaïe sur le Serviteur Souffrant, nous lisons le verset "Il a été offert parce que lui-même le voulait" - Oblatus est quia ipse voluit (Is. 53,7).
Librement et sans aucune contrainte que ce soit, mais poussé par un amour infini, notre Sauveur S'est offert Lui-même pour nous sauver du péché et de la mort. Si nous voulons Lui exprimer la moindre gratitude pour cela, cela ne peut que prendre la forme d'une oblation similaire. En toute appréciation finale, vous et moi n'avons rien que nous puissions offrir à Dieu qui ne vienne déjà de Lui et donc Lui appartienne. La seule chose que nous ayons en propre et que donc nous puissions librement Lui donner, c'est notre volonté.
C'est ce qu'Il ne nous contraindra pas à faire ni ne nous arrachera. Cela doit Lui être offert librement – offert parce que nous-mêmes le voulons. En finale, nous nous offrons nous-mêmes à Dieu ou nous nous gardons pour nous-mêmes.
Notre destinée éternelle dépend de ceci – un destin auquel nous travaillons instant après instant dans les choix que nous posons chaque jour. Chacune de nos actions, aussi petite soit-elle, implique soit une offrande et un abandon à Dieu, ou une décision pour soi-même. Chaque acte, d'une manière ou d'une autre, nous moule et confirme soit dans le don et l'obéissance à Dieu ou dans l'engagement envers soi-même et l'entêtement. A la fin de notre pèlerinage terrestre, nous nous serons formés et moulés par de tels choix quotidiens – pour Dieu ou pour soi-même, pour le Ciel ou pour l'enfer.
Dès lors, la vie quotidienne d'un Oblat, c'est la préparation à son offrande finale, en faisant consciencieusement de chaque action quotidienne une offrande dans l'obéissance, plutôt qu'un simple exercice de notre ego et de notre volonté d'autonomie. Au sens strict, c'est une mortification – une expérience de la mort – pour le vieux "moi" pécheur afin que l'homme nouveau, le nouveau "moi", puisse naître dans la reconnaissance d'un coeur entièrement ouvert à la volonté de Dieu. Cette mort quotidienne, accomplie dans l'amour, d'un coeur reconnaissant, est une saine préparation pour un saint trépas.
Ce n'est pas une tâche qui incombe aux Oblats seuls – c'est la tâche à laquelle tout fidèle Chrétien est appelé.
L'Oblat, s'engageant lui-même à vivre chaque jour d'une manière plus approfondie et disciplinée, est assisté dans sa tâche par les sages conseils de la Règle, des moines et de ses compagnons Oblats, et est soutenu par le cycle quotidien de la prière de l'Eglise à laquelle il se joint suivant sa manière librement consentie et choisie d'obéissance.
De même que ce fut une joie pour notre Sauveur de S'offrir et de Se donner entièrement pour nous, ainsi nous trouvons la joie du don de soi et de l'oblation dans notre propre offrande à Lui.
11 février: fête de Notre dame de Lourdes.
Trahe nos, Virgo Immaculata,
Très Sainte Vierge Marie avec une entière confiance en votre coeur de Mère, je vous prie instament de prier Votre Fils notre Dieu de mener à bonne fin l'oeuvre qu'il a commencé en moi et de commander à sa grâce de venir à mon aide, pour ce que ma nature a de moins possible car sans Vous, je ne puis ni ne veux rien faire.
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"En vieillissant on ressent les choses avec plus de profondeur," dom Delatte
La loi du jeûne oblige tous ceux qui sont majeurs, jusqu’à l’âge de 59 ans. (cfr. CIC, n° 1252)
même atteint par la limite d'âge, le petit Placide continue pour la persévérance de tous nos petits novices, pour frère Tristan. (pris au hasard dans la communauté..! ) il faut beaucoup prier pour la persévérance de nos jeunes moines, pour qu'ils aillent jusqu'à la profession monastique alors un carême pour eux ce n'est pas de trop. la loi de la charité nous oblige vis à vis d'eux..Il faut les aiimer beaucoup, et ce n'est pas un mot en l'air, et ce n'est pas du subjectivisme, du sentimentalisme, c'est dans l'ordre surnaturel, Pouvoir encore se donner pour ceux qu'on aime. On se motive comme on peut, dans la foi on la vitalise, on la ravive avec les moyens du bord.
L'affection dans la vie monastique est une très grande réalité. Il y a une vraie littérature de l'affection .
Rien à voir même avec le monde ecclésiastique, c'est autre chose, plus vrai et plus profond.moins superficiel, moins hypocrite. Et quand les affections de ce monde font défaut alors on s'accroche à quelque chose de solide et stable. Si la volonté fait défaut, si le moral est en berne trop souvent, quand plus rien ne va, quand j'ai plus rien envie de rien, alors on remet tout ça en avant on repense à frère Tristan et c'est reparti. Jusqu'à maintenant ça a assez réussi.
On le voit dans les écrits des saints, et cela se traduit par des actes, des mots concrets... ce n'est pas l'affection que donne le monde ou l'internet sans consistance et trop subjectif, inconsistant, fragile et plein d'illusions - là je ne crois pas qu'il puisse y avoir de vraies relations sauf exception quand on connait déjà les personnes - et qui se vit dans le silence dans la solitude de son coeur, loin des regards, malgré la distance lointaine si proche. Je crois encore profondément à ces vérités là. Cette distance lointaine si proche qui n'enllève en rien à l'affection que l'on vous porte et j'ai beaucoup appris depuis un an, à respecter cette distance, même si cela fait parfois très mal...surtout quand on aime quelqu'un.
C'est encore moins la charité poisseuse de nos bons modernos en mal d'humanisme.
Peut-être ,sans doute que cette année, tout cela a pour moi une nouvelle signification et une autre dimension., peut-être qu'on a compris enfin, que quelque chose s'est passé ces temps-ci; je n'ai pas à chercher ailleurs ce que j'ai ici surtout des choses de cette nature, et que les moines, seuls, dans la foi, savent me donner.
Peut-être aussi, avec mon esprit de contradiction, comme on n'y est plus obligé, on a envie de s'y engager à fond. qui sait! A la grâce de Dieu, il y a du boulot ! Fasse que j'en sois digne.
L'équilibre parfait n'est jamais acquis mais " l'aujourd'hui si vous entendez ma voix, " recharge nos batteries pour avancer de nouveau dans le désert, nos sacs vides de toutes illusions.
.Alors au chant du miserere, le père Abbé, tel un chef d'état major, passe en revue sa troupe de 70 moines, et les bénit comme un père embrasse ses petits avant qu'ils s'endorment, Signe sacramentel de l'amour paternel....
"Demandons à Dieu, alors même, alors surtout qu'il se voile, la générosité qui est nécessaire pour chercher, à la sueur de notre front, la perle cachée. "
dom Delatte.