« La séparation de Dieu, le péché, rend l’être humain malade. Il souffre de son égoïsme qui ne lui laisse aucune place pour une vie authentique. Le Christ est le médecin, qui nous apporte la guérison et nous redonne la santé. Il ouvrira notre vie à Dieu et aux autres. Accueillons son amour qui guérit et offrons-le à ceux qui nous entourent. Alors, nous vivrons vraiment ».
Benoît XVI
"Toute âme, oui, toute âme, malgré tout son péché et en dépit de son désespoir, toute âme, je l'affirme, peut trouver en elle-même non seulement des raisons d'espérer le pardon et la miséricorde, mais même d'oser aspirer aux noces du Verbe et s'engager dans un lien d'alliance avec Dieu."
st Bernard
ne jamais désespérer de la miséricorde de Dieu.
règle de St Benoît.
Que personne, quelle que soit sa culpabilité, ne se laisse entraîner en ce sombre abîme du découragement, puisque tant d'heureux ports de salut sont ouvert pour nous.
Si la grandeur de vos péchés vous épouvante, rassurez-vous par l'exemple de Saint Pierre qui renia sa foi; quoique ce crime soit énorme, le bon Maître regarda miséricordieusement son disciple infidèle.
Est-ce le nombre de vos iniquités qui vous effraie? Considérez Marie-Madeleine, qui était possédée de sept démons, c'est-à-dire dominée par tous les vices, et néanmoins c'est d'elle que le Rédempteur a dit:"Beaucoup de fautes lui sont remises (Luc VII,47). Serait-ce la turpitude de vos forfaits qui vous confond? Rappelez vous la femme surprise en adultère à laquelle fut adressée cette parole consolante: Allez et dorénavant ne péchez plus. (Joan VIII,11) Est-ce l'infamie de votre conduite qui vous fait trembler? Voyez Matthieu le publicain, assis devant tout le monde à son bureau, quand le Seigneur l'appelle à sa suite pour en faire un apôtre. Si c'est la longue durée de vos habitudes mauvaises qui vous consterne, regardez le bon larron sur la croix; n'avait-il pas lui aussi persévéré dans le crime pendant toute sa vie, lorsque à sa dernière heure il entendit le Sauveur expirant lui promettre l'entrée du paradis pour ce jour même? Le souvenir de votre propre cruauté vous glace-t-il de terreur? Songez que saint Paul, après avoir été persécuteur de l'Eglise, est devenu un vase d'élection. La fréquence de vos chutes serait-elle la cause de vos alarmes? Eh bien! n'avez-vous pas ici le témoignage du Sauveur lui-même qui, en vous commandant de pardonner à vos frères septante fois sept fois, c'est-à-dire toujours, vous assure qu'il agira de même à votre égard?
-"Seigneur Jésus, s'écrie saint Bernard (Serm.22) , nous courons après vous, attirés par la suave renommée de cette aimable mansuétude avec laquelle vous accueillez et vous traitez les pauvres et les pécheurs. Vous n'avez rejeté ni la confession du larron, ni les larmes de la pécheresse, ni les prières de la Chananéenne; vous n'avez repoussé ni la femme surprise en adultère, ni le publicain siégeant à son comptoir, ni l'apôtre renégat, ni le persécuteur acharné de vos premiers disciples, ni même vos propres bourreaux. Vous n'avez pas montré moins de puissance pour justifier les coupables repentants que la bonté pour leur pardonner.
Aussi l'épouse court après vous, et ses jeunes compagnes courent avec elle; mais celle dont l'amour est plus ardent court plus vite et vous atteint plus tôt."
A ce propos laissons parler saint Chrysostome :"
Dieu nous a créés libres, dit-il, afin que par notre volonté aidée de sa grâce nous puissions faire ce qui nous plait. Etes-vous publicain ou pécheur public? vous pouvez devenir évangéliste; de blasphémateur vous pouvez être changé en apôtre; un larron peut devenir l'héritier du royaume céleste, et un mage ou un païen l'adorateur du vrai Dieu.
Il n'y a point de malice qui ne puisse être détruite par la pénitence.
Afin que nul ne désespère jamais de son propre salut, le divin Sauveur a choisi pour amis privilégiés, pendant qu'il vivait sur la terre, ceux qui pour la plupart avaient été de grands coupables. Ne dites donc pas: Je suis perdu pour toujours, parce que j'ai péché trop souvent et trop grièvement. N'avez-vous pas un médecin plus fort et plus puissant que votre mal? un médecin qui, si vous y consentez, est désireux et capable de guérir, de redresser votre volonté affaiblie et dépravée?
Car Dieu, qui vous a créé lorsque vous n'existiez pas, peut bien assurément vous réformer lorsque vous vous pervertissez. Mais direz-vous peut-être: Comment un pécheur pourra-t-il devenir semblable aux Saints? Ne cherchez ni le pourquoi ni le comment de cette merveilleuse transformation, croyez seulement à la miséricorde et à la clémence du Très-Haut.
Mes crimes sont trop grands, dites-vous encore, pour que j'en obtienne le pardon. Et qui donc est sans péché, vous répondrai-je? Mais je suis le pire des hommes, ajoutez-vous. Pour apaiser Dieu, répliquerai-je, il suffit de renoncer au mal et de s'abonner au bien.
Afin d'acquérir la justification, confessez d'abord votre iniquité; reconnaissez que vous avez péché, c'est ainsi que vous commencerez à être converti; ensuite soupirez, gémissez et pleurez.
La pécheresse publique dont parle l'Evangile, (Luc VII) ne fit pas autre chose, c'est en versant les larmes de la componction qu'elle parvint à la source de la grâce où elle fût entièrement purifiée de ses souillures."
Prière
Malheur à moi misérable! car en considérant les péchés que j'ai commis et les supplices que j'ai mérités, je suis tout glacé d'épouvante. Que faire? M'abandonnerai-je au désespoir, comme si j'étais dépourvu de conseil et de secours pour sortir de cet état lamentable? Ah! je recours promptement à vous, divin Sauveur, source inépuisable de bonté et de miséricorde, où tant d'autres pécheurs insignes que je connais ont été purifiés de leurs souillures.
J'implore à leur exemple votre ineffable clémence; accordez-moi pendant cette vie de régler mes comptes de conscience avec vos ministres, comme aussi de pardonner à mes frères et de satisfaire pour mes péchés, afin qu'au jour suprême où vous viendrez personnellement demander compte à tous vos serviteurs, j'obtienne une pleine rémission des dettes contractée envers votre souveraine justice et à l'égard de mon prochain.
Amen.
ludolphe le chartreux