et unam sanctam catholicam.
Publié le 1 Septembre 2018

" Il y a dans le monde et en ce moment même de grandes souffrances qui pourraient devenir purificatrices, et qui ne sont trop souvent qu'accablantes ou exaspérantes pour certaines âmes, qui ne s'ouvrent pas à la lumière qui leur viendrait du crucifix et du tabernacle, si elles priaient véritablement et persévéraient dans cette prière.
Il y a des peines envoyées par la Providence non seulement aux individus, mais aux groupes d'hommes, pour les amener à se mieux connaître, à constater leurs limites, à voir leurs propres défauts pour les corriger, à aspirer plus haut, et à recourir pour atteindre ce but supérieur , à un secours plus élevé. Nous croyons parfois qu'il y a un conflit de devoirs , là où il y a des obligations subordonnées, dont les passions humaines opposées entre elles faussent la formule . Mais pour voir cette subordination , il faut, dans la prière et l'amour de Dieu et du prochain, purifier son coeur, faire taire l'orgueil, écouter le Sauveur , être indulgent aux autres comme nous avons besoin qu'on le soit pour nous, et alors une sainte illumination du don d'intelligence nous fera saisir quel est dans ce cas en apparence fort complexe et difficile, le vrai sens de nos obligations, le véritable chemin de la fin dernière ou du salut, celui où se subordonnent toute vérité et toute justice humaine à " l'unique nécessaire " que nous devons chercher par- dessus tout.
Alors le calme se fait, le chrétien se rappelle que, s'il a une famille, s'il a une patrie terrestre à aimer et à défendre, il est aussi membre d'une immense famille spirituelle, fondée par le Christ, membre de l'Eglise , corps mystique du Sauveur, de cette Eglise, qui lutte ici-bas contre l'esprit de mensonge et d'iniquité, de cette Eglise qui souffre au purgatoire et qui est associée au ciel, la vraie Patrie, à la vie intime de Dieu, à sa connaissance infaillible, souverainement lumineuse du Vrai total et infini, à son amour immuable du Bien sans mélange et à son éternelle béatitude qu'aucun désordre ne peut troubler ni amoindrir.
Sous la conduite du bon Pasteur, qui nous incorpore à Lui, nous assimile à Lui en nous vivifiant, marchons vers cette Patrie, qui est la sienne, et qui est déjà la nôtre, puisque la vie de la grâce est la vie éternelle commencée.
rp Garrigou Lagrange.