profession monastique. monastère saint Benoît
Publié le 16 Septembre 2020
pour frère Timothy,
Cher fils, les rites qui accompagneront votre profession dans quelques instants proclameront votre mort au monde. Qu’un jeune homme comme vous, qui a tout pour réussir, dédie sa vie à la prière et la pénitence, est une folie aux yeux du monde.
La vie monastique n’a pour le monde aucun sens, tout comme la fondation d’un monastère. Pourtant, nous avons vécu, ces dernières semaines, la joie de rendre cette chapelle, abandonnée depuis deux cent ans , au culte de la Divine majesté.
En vérité, la vie monastique est remplie de cette joie, vraie et pure, comme vous avez pu le vivre pendant les trois années écoulées depuis vos vœux simples. Vous avez vu combien la vie monastique apporte chaque jour la paix au milieu des épines.
Aujourd’hui, vous proclamez devant toute l’Eglise du Ciel et de la Terre que vous consacrerez votre vie à chercher cette paix. Vous le faites devant les reliques de tant de saints moines qui ont eux-mêmes fait ce vœu avant vous. Peut-être que certains ont prié ici même. Eux aussi étaient fous aux yeux du monde ; mais leur persévérance leur a remporté la couronne de la vie éternelle. Soyez assuré de leurs prières, de la prière de vos frères, et de l’assistance de la grâce divine.
Peu avant la Sainte Communion, le diacre vous admonestera : « Lève-toi, toi qui dort, relève-toi des morts, et le Christ t’illuminera ». Vous vous lèverez alors pour une vie nouvelle, dédiée au Christ et à lui seul, selon la Règle de Saint Benoît.
Cher Dom Illdephonse, la prochaine fois que ce voile funéraire recouvrira votre corps - espérons, après de longues années d’humilité et de bonnes œuvres – puissiez-vous déjà avoir reçu la couronne d’immortalité et de gloire, avec tous les saints qui nous ont précédé. Soyez fidèle à ces vœux cher fils: alors, tout cela sera vôtre, et bien plus encore.