jésus. miserere nobis.
Publié le 16 Février 2015
« A moins d’avoir souffert et pleuré, on ne comprend pas vraiment ce qu’est la compassion, on ne sait pas réconforter ceux qui souffrent. Si on n’a pas pleuré, on ne sait pas sécher les yeux des autres. Tant qu’on n’a pas marché dans l’obscurité, on ne peut aider ceux qui errent à trouver leur chemin. Tant qu’on n’a pas regardé la mort en face, on ne peut aider personne à ressusciter et à goûter à nouveau la joie d’être en vie. »
Paul Glynn, Requiem pour Nagasaki.
Voici revenus les jours plus spécialement marqués par les mystères qui ont renouvelé les hommes,
les jours qui précèdent immédiatement la fête de Pâques ;
nous sommes donc invités à nous y préparer plus activement par une religieuse purification.
La solennité pascale a ceci de propre que toute l’Eglise s’y réjouit de la rémission des péchés.
Cette rémission se réalise non seulement chez ceux qui renaissent par le baptême mais encore chez ceux qui déjà font partie de la communauté des fils adoptés par Dieu.
Le bain de la nouvelle naissance a pour effet principal de faire des hommes nouveaux ; toutefois, il incombe à tous de se renouveler quotidiennement pour combattre la routine de notre condition mortelle et, dans les étapes de notre progrès, chacun doit toujours devenir meilleur ; tous doivent faire effort pour qu’au jour de la rédemption personne ne demeure dans les vices de sa vie ancienne.
Ce que chacun chrétien doit faire en tout temps, mes bien-aimés, doit donc être recherché maintenant avec plus d’empressement et de générosité.
C’est ainsi que nous accomplirons le jeûne de quarante jours institué par les Apôtres : nous ne nous contenterons pas de réduire notre nourriture, mais nous nous abstiendrons absolument du péché.
Rien n’est plus profitable que de joindre aux jeûnes spirituels et religieux la pratique de l’aumône ;
sous le nom de miséricorde, elle englobe beaucoup d’actions de bonté qui méritent l’éloge, et c’est ainsi que les âmes de tous les croyants peuvent se rejoindre dans un même mérite, malgré l’inégalité de leurs ressources.
En effet, l’amour que l’on doit avoir tout ensemble pour Dieu et pour le prochain n’est jamais entravé par de tels obstacles que ce désir du bien ne soit librement à sa disposition.
Les anges ont dit : Gloire à Dieu dans les hauteurs et paix sur la terre aux hommes pleins de bienveillance parce que non seulement la vertu de bienveillance, mais aussi le bien de la paix rend bienheureux celui qui compatit par sa charité à toutes les misères dont souffrent les autres.
Les oeuvres de bonté sont extrêmement vastes, et leur diversité même permet aux vrais chrétiens de participer à la distribution des aumônes, s’ils sont riches et dans l’abondance, et même s’ils sont de fortune modeste ou dans la pauvreté ; et ceux qui, pour faire des largesses, sont inégaux en ressources, se ressemblent pourtant par les sentiments profonds.
(Homélies de Carême, St Léon le Grand, V°siècle)
J'ai compris plus clairement ces jours-ci que Jésus est pour nous le résumé de tout. Le désir de le posséder est l'unique prière qui doive se trouver dans l'âme, parce que de celle-là découlent naturellement toutes les autres ...
Mon bien-aimé Jésus, donnez-moi votre coeur divin pour qu'il devienne mon confident, mon ami, mon guide, mon maître. Je veux sans cesse reposer la tête sur votre sein et cacher mon âme en la vôtre, cher Jésus, afin d'y puiser toute la doctrine et les lumières dont j'ai besoin et la chaleur qui me manque. Enfin, mon Bien-aimé, pensez que je suis un tout petit enfant, incapable de faire quoi que ce soit par lui-même. Si vous ne le portez, comment marchera-t-il? Si vous ne le purifiez dans votre Sang comment pourra-t-il vous plaire?
Mon bon Maître, vous vous servez de moi comme d'un pauvre petit instrument pour aider d'autres frères. Je vous supplie, en votre nom, de ne jamais permettre en moi la moindre parole, la moindre démarche contraire ou peu à vos desseins miséricordieux. Je m'efforcerai de vous rester uni, en tout temps et en toutes circonstances, pour entendre vos ordres, exécuter vos désirs et ne faire que ce qui vous plaît.
Seigneur Jésus, poursuivez-moi jusqu'à ce que tout ce qui n'est pas vous soit détruit en moi. Je veux m'abandonner entièrement entre vos mains, ne plus avoir ni intelligence ni volonté sinon pour vous connaître, vous aimer, vous obéir et m'humilier.
Jésus-Christ seul est saint. Comprendre cette vérité et s'en trouver convaincu est, je crois le principe de la sanctification de l'âme. Si l'on saisissait une bonne fois qu'en notre béni Sauveur se trouve la source de toutes les bénédictions célestes, on s'attacherait à Jésus-Christ partout et toujours.
Je ne désire, je n'aspire qu'à aimer comme Jésus et avec son coeur. Là réside la sainteté, car l'amour de Jésus a ceci de propre qu'il est un amour transformant.
Tous nous devons mener la vie sainte dont notre divin Maître nous offre le modèle: les occupations diffèrent assurément, mais elles ne sont que des moyens voulus par Dieu pour développer la vie intime de l'âme.
Cette vie ne change point, elle est la même pour tous; elle n'est autre que le feu de la charité dont Notre-Seigneur veut embraser la terre.
dom Pie de Hemptine