Ave Maria
Publié le 4 Février 2025
Mon coeur est devenu semblable à de la cire fondant à la flamme. (Ps.XXI, 15)
Les choses matérielles de Lourdes elles-mêmes nous instruisent et nous émeuvent.
Il en est ainsi du cierge bénit que Bernadette prit en main dès la quatrième apparition. Il exerça sur nous un réel et fécond apostolat. Ce cierge plut à Marie. La preuve en est qu'un jour la vision pria la voyante de le laisser se consumer à la grotte redevenue déserte.
Pourquoi ? parce qu'il était représentatif de l'angélique et très croyante et très aimante enfant et qu'il en interprétait les sentiments..
1°. Par la nature et l'aspect de la cire
2°.Par la clarté et l'ardeur de sa flamme.
Nous gagnerons à saisir sur le vif cet exact et gracieux symbolisme. Car il nous aidera à nous mettre, aux pieds de Notre-Dame .
De ce que les anciens, dans leur cosmogonie simpliste, appelaient les quatre éléments constitutifs du monde matériel, trois jouèrent devant nous leur rôle et tinrent leur langage.
L'Immaculée nous est apparue dans l'Air transparent et bleu illuminé, mieux que par le soleil, par ses regards et ses sourires.
La terre rocailleuse a reçu à nos regards, l'empreinte de ses pieds Et elle garde encore ce vestige sacré.
L'eau a jailli sur son indication impérative et sous les doigts dociles de Bernadette.
Et voici que pour finir s'impose à notre vue un quatrième élément que l'Air, la Terre et l'Eau nommeraient : " Notre frère, le FEU " si l'ineffable saint François d'Assise leur prêtait son âme et son langage. Un cierge, en effet, béni entre tous les cierges comme la Vierge Marie l'est entre toutes les femmes et Bernadette l'est entre toutes les voyantes, un cierge se vit souvent dans le cadre des Apparitions. Il mariait sa blancheur à l'azur du ciel. Et sa cire d'abord nous instruit et nous exhorte par sa nature et son aspect.
De fait, quoi de plus pur dans son apprêt et dans son apparence que la cire d'un cierge saint! En premier lieu, sa matière première s'extrait de ce qui a un minimum de contact avec la terre : les fleurs. Que la terre soit la mère-nourrice des fleurs; qu'elle les enfante et les alimente; qu'elle serve de support à leur éclosion et à leur épanouissement, rien de plus évident! Pourtant , il y a toujours entre la terre et les fleurs qui en naissent et en vivent cet intermédiaire forcé, cet agent tout ensemble de liaison et d'isolement : la tige.
O délicat et pudique mystère ! Filles sensitives du sol les fleurs ne se nourrissent qu'à distance des sucs que la terre leur prépare dans son sein. D'y tomber, les livre à bref délai à la flétrissure, leur mort.
Or, c'est à l'intime des fleurs que s'élabore et se condense ce qui, par extraction et préparation devient de la cire Un ouvrier , aussi habile en ses procédés que fin dans ses goûts, puise, là , cette matière première de cire pour, après, la travailler et lui donner, sinon l'être, du moins le mieux être. Il porte un nom évocateur de vie surtout aérienne: l'abeille que, seul , un accident rapidement mortel peut fixer au sol ; l'abeille dont l'activité se dépense soit au niveau mouvant des fleurs qu'elle butine, soit au niveau des ruches - vrais palais puisqu'il y a une reine - où elle fait tournoyer le mouvement et ronfler le bruit d'une usine.
Il est vrai ! la cire n'est pas le meilleur du labeur de l'abeille. Mais quelle blancheur et, par conséquent, quelle beauté elle revêt sitôt qu'on la traite en vue de son utilisation sacrée! On sait comment les ciriers procèdent en cela. Ils s'en rapportent simplement au soleil, ce magicien
........... Sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont .
Edmond Rostand .
Avec sa couleur jaune sale, la cire est exposée aux rayons solaires. Et ceux-ci par leur triple influence lumineuse, calorique et chimique la blanchissent aussi bien que, dans les nuages gris du ciel hivernal, la fée des airs blanchit la neige prête à tomber . Immaculée dans son aspect , la cire est alors dans un état assez décent pour être façonnée en des cierges dignes de tenir une place dans les temples et de jouer un rôle dans les rites de notre religion sainte. Osera-t-on penser qu'ainsi, un cierge liturgique symbolise notre âme telle qu'elle doit être et paraître aux yeux de Dieu? .......
Dès lors, venant de Dieu, il faut qu'elle soit à Dieu. Vivant par Dieu, il faut qu'elle vive pour Dieu. Dieu nous la prêta plutôt qu' Il nous la donna. En quel état ?
Si nous le demandons au premier cierge bénit venu, il prend une voix et répond : Ame chrétienne, pour te donner à Dieu, sois avant tout très pure! Emprunte à ma cire sa blancheur !
Si nous interrogeons le cierge privilégié que Bernadette présentait à Notre Dame de Lourdes, ce cierge symbolique s'anime et parle ainsi :" Pour mieux te donner à Dieu passe d'abord par la divine Vierge ! Mère du Christ et dispensatrice de ses grâces, Elle est en union avec son Fils, la vraie et vivante (Eccli.. XXIV,25), la route que le soleil éclaire et que les lis parsèment menant au royaume des cieux .
Ad Jesum per Mariam !
Marie conduit à Jésus aussi sûrement que Jésus à son Père