Sainte Bernadette, priez pour nous
Publié le 4 Février 2025
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photo petit placide
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La mère , en Marie, se double d'un modèle dont un chrétien doit acquérir, par imitation, la ressemblance morale . Le Christ disait : " Je vous ai donné exemple afin que vous agissiez à ma façon." Joan, XIII, 15 .
Voilà un mot d'ordre à notre adresse. Saint Paul le réédita en ces termes :" Revêtez-vous de Jésus-Christ ! " Rom. XIII,14, c'est--dire : parez vous de sa grâce, de ses vertus! participez à sa sainteté ! Nous y réussirons en nous mettant à l'école de sa Mère et la nôtre. Car sa vie tout entière nous trace le programme contresigné de l'apôtre ; " Imitez le Christ comme je fais moi-même ! (I Cor.XI,1)
Médiatrice de la grâce divine , Marie se présente à nous comme un parfait exemple de correspondance de la grâce. Mère spirituelle des âmes, Elle s'en institue la surnaturelle éducatrice. Et, quand Elle constate qu'une âme, chrétienne à la fois en titre et en fait s'efforce de se modeler sur Elle, alors Elle lui adresse un sourire d'amour qui s'accentue dans un sourire de complaisance ...
Bien des choses en cette enfant bénie motivaient le sourire de l'Immaculée. Quelle choses ? Mais les réalités les plus sublimes et les plus durables puisqu'elle se rattachent à la terre où elles germent, éclosent , mûrissent et au ciel où elles fructifient. Entendons, les réalités, d'essence et à fin surnaturelles, de la vertu chrétienne. La vertu ! mot simple à signification complexe et à ramifications multiples ! La vertu ! mot évocateur de la force exigée par son acquisition et son exercice; du charme de sa possession; du parfum que dégagent sa frondaison, sa fleuraison, sa fructification immortelles: la bonne odeur du Christ, disait saint Paul (II Cor.II,15)
La vertu qui nous ennoblit ici-bas et nous vaudra d'être glorifiés là-haut: splendeur morale qui transfigure les corps emprisonnant les âmes d'où elle rayonne; richesse suppléant aux pires indigences matérielles ; sagesse et science supérieures qui , en vue du Paradis à gagner suppléent au savoir et à la politique dont certains hommes s'enorgueillissent.
Or Bernadette tendait sans cesse à la vertu. Et elle y arrivait , abstraction faite, sans doute, des petites surprises et des moindres faiblesses de l'âge où la raison n'est pas encore mûrie ni l'expérience acquise? Et encore ?
Tout concourait à la parer des fleurs des diverses vertus! La solitude pleine de Dieu où elle passait la presque totalité de ses journées l'y aidait . Dans un des plus beaux cadres de la nature matérielle en soi si préservatrice et si éloquemment prêcheresse du Créateur, elle gardait quotidiennement un petit troupeau.
Les grains de son chapelet couraient entre ses doigts. Les Ave Maria s'enchaînaient sur ses lèvres et y tressaient une couronne de roses pour le front de Marie. C'était sa prière de prédilection.
Comme toutes les âmes d'élite qui possèdent l'intelligence et s'exercent à la généreuse acceptation de la souffrance, Bernadette, toujours aux prises avec un asthme pénible, à demi-nouée dans sa croissance se montrait très résignée à ses propres douleurs et compatissante à celle des autres. Tout être faible l'émouvait. De ses agneaux elle préférait toujours - disait -elle - " le plus petit . "
Souvent battue, injuriée par son frère et sa soeur cadette, - cet âge est sans pitié - elle ne se défendait que du geste qui pare les coups, sans essayer de les rendre, et des pleurs qui en devraient faire cesser la grêle .
Et parce qu'elle possédait le magnanime et rare sens du pardon, elle ne se plaignait de rien auprès de ses parents. Elle finissait par ensevelir dans l'oubli des griefs qui eussent été justes.
Humainement parlant , elle ne savait , tout comme Jeanne d'Arc, ni A ni B . Sa connaissance de la langue française qu'elle ne parlait pour ainsi dire pas se ramenait à celle de quelques expressions usuelles de vie pratique. Son ignorance, conjointe à sa pauvreté ainsi qu'à sa mine et à sa mise pitoyables, lui facilitait l'humilité et la méfiance de soi-même.
En revanche, enrichie du "sens du Christ" .(I Cor.II,16) ayant l'intuition surnaturelle et le désir de ce par quoi on se sanctifie à haute dose et à grande allure, elle faisait preuve d'une simplicité et d'une docilité exemplaires. Les deux qualités s'entraînent.
Il ne fallut rien moins que l'invisible et irrésistible main d'un ange ou de Dieu même, qui la poussa plusieurs fois à la grotte miraculeuse pour qu'elle s'y rendît malgré l'ordre reçu et la promesse faite de n'y pas aller.
Enfin - voici le plus riche et le plus brillant joyau de sa couronne de vertus ! Elle était intégralement, virginalement pure .
Cette enfant an haillons portait la plus belles des robes, celle du baptême et de la limpide innocence qu'il confère .
Sa candeur idéale rayonnait dans ses yeux, auréolait son front, transfigurait ses traits . Aussi, quand elle quitta le petit village de Bartrès où elle avait été mise en nourrice et grandi jusqu'à ses treize ans , le curé de cette paroisse qui la rencontra conduisant une dernière fois son troupeau, fut à ce point frappé par le resplendissement de sa pureté d'âme que, le premier, "il la salua avec respect, se retourna pour la regarder encore et se dit :" Les enfants à qui la Sainte Vierge s'est montrée sur la montagne de la Salette devaient être comme cette petite." ... Marie, la toute Mère, ne pouvait que sourire, ravie et émue, à son enfant privilégiée .
Marie, la toute Sainte , ne pouvait que sourire , heureuse à son imitatrice fidèle .
Marie la toute puissante, ne pouvait que faire passer en son sourire les énergies qui d'abord, rassureraient la voyante puis l'enhardiraient pour affirmer, prouver, défendre victorieusement la réalités des apparitions miraculeuses et, en cela , l'honneur de Dieu et de sa Mère.
RP Baragnon op