le ministre du sacrement de pénitence.

Publié le 11 Février 2013

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A qui vais-je me confesser?

 

Première réponse: à un prêtre. J'emploie à dessein ce terme général pour souligner que l'importance primordiale, dans l'usage du sacrement de pénitence, doit être accordée, non aux qualités de l'homme qui entend la confession, mais à sa qualité de ministre du Christ.

 

Parce que nous manquons de foi, nous nous attachons exagérément à la valeur humaine du confesseur, - valeur réelle, objective, ou valeur que lui attribuent notre sympathie et notre confiance. Qu'elle soit à prendre en considération, c'est indéniable, mais à un point de vue qui se situe pour ainsi dire en marge du sacrement.

 

Elle va jouer pour les conseils qui suivront l'accusation et précèderont l'absolution. Mais le sacrement n'est pas constitué par ces conseils; il peut même s'en passer totalement.

L'important est d'avoir affaire au Christ qui détient le pardon, au Christ vivant et agissant dans son Eglise. Tout prêtre ayant reçu de l'Eglise le pouvoir de vous absoudre validement agit "in persona Christi", au nom du Christ. Il ouvre pour votre âme la source du pardon qui est le sang du Christ rédempteur et il la lave dans ce sang.

 

Erronée par manque de foi est donc l'attitude de ces pénitents qui diffèrent de se libérer d'un péché grave ou qui retardent indéfiniment une confession qui les sortirait d'un malaise grandissant (en les purifiant des foyers d'infection qui se propagent peu à peu) parce que leur "confesseur" n'est pas là. S'ils avaient la compréhension de ce qu'est le sacrement, souverainement valable dans son oeuvre purificatrice indépendamment de la qualité du prêtre qui l'administre, s'ils comprenaient que le confesseur est avant tout "ministre du Christ", c'est-à-dire oreille du Christ pour entendre l'aveu, sagesse du Christ pour juger, bouche du Christ pour prononcer l'effacement, ils s'attacheraient moins aux apparences humaines et ne différeraient point.

 

C'est le lieu de dire d'un mot pourquoi je dois avouer mes fautes à un prêtre, au lieu de me contenter d'un aveu directement exprimé à Dieu dans l'intime de mon coeur. C'est parce que je suis membre de l'Eglise.

 

Ma faute a offensé Dieu et m'a abîmé moi-même: manquement à l'amour que je dois à mon Créateur et au vertueux amour que je dois porter à cet enfant de Dieu que je suis.

Mais elle a aussi porté atteinte à l'Eglise, au Corps mystique. "Toute âme qui s'élève élève le monde." Tout chrétien qui déchoit contrarie la perfection de la communauté chrétienne. Le plus obscur des péchés cause une blessure à cet arbre dont je suis un rameau. Que je me détache de l'arbre complètement par le péché mortel ou que je m'en sépare un peu seuleemnt, l'arbre entier souffre. Je relève de l'Eglise dans ma vitalité, car Dieu a confié pour moi ses grâces à l'Eglise, corps du Christ.

 

Aux premiers siècles, cette responsabilité devant l'Eglise apparaissait plus manifestement, lorsque l'accusation était publique, faite devant la communauté réunie. Actuellement la discipline est adoucie, mais c'est toujours devant l'Eglise que je m'accuse en la personne du prêtre qui m'entend, de l'Eglise que je reçois la réconciliation par le ministère du prêtre qui m'absout.

 

Je me confesse donc au prêtre parce qu'il est prêtre.

 

Cela ne m'interdit pas de le choisir humainement capable de me comprendre et de me conseiller.

 

....

 

Comment le choisirez-vous? Avant tout de sens droit, de jugement sûr. Saint s'il est possible, c'est bien sûr, mais un prêtre équilibré et perspicace sera toujours préférable à un autre d'une vie plus fervente mais d'un jugement moins pondéré.

 

N'oubliez pas qu'il s'agit d'un conseiller, et que, tant vaut la sagesse du conseiller, tant vaut le conseil. Mais il s'agit aussi d'un entraîneur, et vous devez le souhaiter exigeant: un confesseur bonasse, qui se contenterait de vous bercer de paroles lénitives ou de vous renvoyer avec l'absolution et une exhortation générale, risquerait de vous laisser croupir dans votre péché ou vos graves imperfections. C'est pourquoi il faut, au besoin,  provoquer le confesseur à cette exigeance bienfaisante et accepter humblement ses invitations à l'effort.

 

Vous vous souviendrez que la première condition à réaliser pour qu'il vous soit utile, c'est que vous lui fassiez confiance.

 

Ayez le meilleur confesseur de la ville: s'il vous est impossible de vous ouvrir à lui franchement, il ne pourra rien pour vous. Vous le choisirez donc tel que vous ne vous sentiez pas paralysé en sa présence et que volontiers vous le considéreriez comme un père, compréhensif, capable de réaliser votre cas et de s'y intéresser, ouvert aux réalités de la vie, sûr dans ses diagnostics, et d'une bonté ferme dans ses conseils.

 

Si vous ne le trouvez pas, ne vous désolez pas pour autant; allez à un prêtre: il a la grâce d'état, l'Esprit-Saint se servira de lui quand même pour votre meilleur bien, pourvu que vous soyez à l'écoute.

 

Si vous le trouvez, n'en changez pas facilement. Tout en restant pleinement libre d'un autre choix, ne vous laissez pas démonter par quelques impressions, à plus forte raison par quelques froissements d'amour-propre ou par quelques exigences; persévérez jusqu'à preuve évidente que vous ne faites aucun progrès à son école, malgré un effort loyal et constant de votre part.

 



 

 


 


Rédigé par fr. H.-Ch CHERY op

Publié dans #spiritualité

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