Publié le 28 Février 2018
Publié le 27 Février 2018
Publié le 27 Février 2018


ça doit exister ! " aimer d'être aimé !" juste ce qu'il faut pour pouvoir aimer et pour pouvoir se donner: très beau moi j'ai jamais eu la réciprocité .
il a tout compris.
il est bien ce père Bernard, un grand saint contemplatif , trouver st Joseph beau et séduisant , évidement que ce n'était pas un vieillard à barbe blanche style père Noël ... pfft .
je dirais cela de mes petits qu'ils sont beaux et séduisants ... !
oulalalala..
"To be loved, yes, to love to be loved, because reciprocity is essential to friendship; but just what it takes to be able to love and to give oneself: to love to love more than to worry about being loved."
"Etre aimé, oui, aimer d'être aimé, car la réciprocité est essentielle à l'amitié; mais tout juste ce qu'il faut pour pouvoir aimer et pour pouvoir se donner: aimer d'aimer bien plus que s'inquiéter d'être aimé. "
Publié le 27 Février 2018

Voyons maintenant quel grand amour est venu remplir et transformer ce coeur si apte à le recevoir.
Quelle chose véritablement singulière, quelle étrange chose ! peut-on dire. Sous les espèces des amitiés les plus humaines, élevées il est vrai à un plus haut degré de perfection spirituelle que n'avaient jamais atteint les plus délicats en humanité, voici que vient s'offrir à saint Joseph une amitié divine au-delà de tout ce qui peut se concevoir.
Tout dans l'ordre de la charité va en être, pour lui, changé et bouleversé. Au moment où un pareil mystère commence à se présenter à lui et à prendre possession de lui , il n'est pas étonnant qu'il se sente dans l'incertitude et dans l'angoisse. Ce qui lui arrive n'est pas moins bouleversant en effet pour son coeur que pour son esprit .
Au gré de notre coeur de chair Dieu n'est jamais assez nôtre: nous le voudrions toujours plus incarné, plus sensible et plus proche, afin de pouvoir le chérir comme ce que nous avons de plus cher. Et au contraire, pour aimer plus divinement notre prochain, pour l'aimer d'un sentiment qui fût plus pur et méritât d'être éternel, souvent nous voudrions qu'il nous fût moins sensible et moins proche; nous le voudrions plus divin. Voilà quelle est la situation, quel est, pour ainsi parler , le paradoxe de nos grands amours.
Pour saint Joseph la situation est renversée et le paradoxe à rebours.
Il va avoir à aimer un Dieu quasi trop humain et un prochain qui peut lui sembler trop divin. Il inaugure, en la portant du premier coup à son comble, toute la dilection qui se perpétuera dans le christianisme. Une Femme, un Enfant. L'Enfant est Dieu, et la Vierge Marie en est vraiment la Mère . La plénitude de la divinité est concentrée corporellement dans ce mystère , et toute l'humanité s'y trouve englobée . Toute la raison d'être de Joseph est de veiller sur ce mystère et de se passionner pour lui.
Tout lui vient par cette jeune fille qui est de la même famille que lui, qui pense comme lui sur toutes choses, qui vit comme lui de l'espérance messianique, et qui manifestement aime Dieu avec encore plus d'ardente candeur qu'il ne fait lui-même. Tant d'affinités les rapprochent qu'ils se sont promis et fiancés l'un à l'autre.
Elle cherche en lui l'appui temporel et spirituel dont elle a besoin. Car elle se sent toute petite fille dans la vie, et la richesse même de son coeur, la grandeur des desseins qui s'y forment , la ferveur qui le brûle, lui font presque peur et lui font souhaiter de rencontrer quelqu'un qui la comprenne, qui la protège et la guide. Une inspiration plus forte que tout la porte à rester vierge. Il lui faut donc quelqu'un qui l'aime comme un frère, quelqu'un qui n'ait envers elle que l'affection qu'on a pour une soeur ou les tendresses d'un père pour sa fille . Il lui apparaît que Joseph est la rencontre providentielle.
Lui cherche en elle quelque chose de la présence et de la beauté du Dieu dont elle est visiblement pénétrée. Dans les sentiments qu'elle lui accorde comme dans ceux qui le portent vers elle, il ne sent rien que Dieu n'inspire. Cet amour ne le détourne pas un instant du grand amour , mais l'y pousse au contraire absolument. Cette très sainte Vierge, qui lui vient comme telle et qui lui est donnée comme telle, ne peut être reçue et aimée qu'en Dieu . Le reste serait un non-sens et ne saurait même effleurer l'esprit. Joseph se rend très bien compte qu'en aimant Marie il ne peut faire autrement que d'aimer Dieu. Mais il ne se doutait pas que ce dût être à ce point.
Alors qu'il était si sûr qu'elle viendrait seule au foyer qu'il lui fait, voici qu'elle lui arrive avec un enfant.
Il ne sait rien. Elle ne dit rien. Evidemment il y a ici quelque mystère. Celle même qui en est l'objet se montre plus jamais rayonnante de virginité. Elle respire plus que jamais la présence et la beauté de Dieu. Il y a quelque chose de sacré en sa personne. Son silence même est religieux et comme chargé de divin: on s'en voudrait d'en entendre le secret.
Joseph n'en peut douter: il est en face d'un mystère où il y a Dieu. Il est trop près de Dieu, il faut qu'il se retire. La douce Vierge à laquelle il pensait unir sa vie ne cessera certes pas de lui être chère, mais c'était trop d'audace de penser qu'elle dût être à lui: il faut que Joseph renonce à son propre coeur et répudie son grand amour.
Et comme d'autre part il ne veut pas exposer Marie au décri public, il ne voit pas d'autre issue à son angoissante situation que de disparaître sans rien dire, laissant les évènements suivre leur cours et Dieu les diriger selon son bon plaisir.
C'est comme il était dans ces pensées qu'un ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit :" Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ta femme, car, ce qui est conçu en elle est l'ouvrage de l'Esprit-Saint. Elle enfantera en effet un fils bien à elle . Mais c'est toi qui lui donnera le nom de Jésus; car cet enfant sauvera son peuple de leurs péchés."
A cette révélation le coeur de Joseph reprend son beau rythme, et ce grand amour nouveau s'en empare entièrement.
Le Dieu qu'il aime, désormais n'est plus seulement le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, mais le Dieu de sa fiancée, le Dieu de Marie. Et non seulement le Dieu qui est aimé d'elle, mais Celui même qui est en elle et qui opère en elle de si grandes choses. Le Dieu qu'il aime, c'est le Dieu de l'Enfant, de ce petit qui se forme en Marie et qu'elle va bientôt lui mettre sur les bras. Mieux même: c'est le Dieu-Enfant, c'est cet Enfant-Dieu, c'est ce Dieu avec nous, ce Dieu chez lui Joseph, cet extraordinaire Emmanuel , que ce brave coeur reçoit de tout son coeur.
L'objet divin de sa plus grande charité est maintenant donné à Joseph sous un mode de présence et dans un degré de proximité qu'on peut à peine imaginer. Les raisons qu'il a d'aimer son Dieu se mélangent et se confondent avec celles qu'il a d'aimer les êtres qui lui sont le plus unis et qui lui sont naturellement le plus aimables.
Il représente près de Jésus la tendresse même du Père qui dira :" Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis toutes mes complaisances. " Véritablement pour aimer le Fils de Dieu fait homme, Joseph n'a qu'à donner libre cours à ce sentiment de paternité qu'il éprouve à l'égard de l'Enfant que lui a donné Marie, et qu'il voit grandir sous leur garde en sagesse et en taille et en grâce auprès de Dieu et auprès des hommes .
Ce bel enfant à l'âme profonde est réellement son trésor, son amour et son tout.
Bien qu'il soit ramené à un tel état de concentration , le grand amour de saint Joseph ne perd rien en expansion. Là aussi le cas est singulier .
Pour bien aimer tout le monde, Joseph n'a qu'à bien aimer ces deux qui lui sont confiés et en qui se cachent mais se préparent le salut d'Israël et celui de l'humanité tout entière. C'est toute la chrétienté qui est ramassée en ces deux faiblesses auxquelles ce saint homme va se dévouer jusqu'à son dernier souffle avec une inconcevable tendresse.
rp Bernard. op+
Publié le 26 Février 2018
Publié le 26 Février 2018







let's look for the owner, let's not leave his piano lying around in the street. !!! quelle misère ces pianistes.
Publié le 26 Février 2018
Publié le 26 Février 2018

Que sera le jugement des âmes moins parfaites, qui ont toujours, ou au moins à la fin, préféré Dieu à tout, l'ont servi ou se sont repenties par amour de l'avoir trop longtemps oublié, à qui la grâce a fait accomplir , avant la mort, un dernier acte d'amour capable de laver toutes leurs souillures, et d'effacer toutes leurs coulpes, mais que leur pénitence trop tardive, insuffisante, laisse redevables à la justice des expiations et des peines dues à leurs péchés pardonnés par la miséricorde ?
Ces âmes ne voient pas Dieu, ni le Christ, mais elles commencent à éprouver avec une intensité inouïe, d'autant plus nouvelle qu'aucune expérience spirituelle éminente ne les y a préparées, ce que les mystiques nous disent être l'effet sur l'âme qui se sent pécheresse des rayons de la sainteté de justice.
Elles voient leur propre justice comme un linge souillé; elles se sentent douloureusement inadaptées à la vie du ciel. Elles se sentent comptables à la divine justice d'expiations compensatrices pour toutes ces fautes pardonnées quant à la coulpe, mais non remises quand à la peine encourue. Dieu les éclaire sur leurs insuffisances, leurs disproportions à la vie bienheureuse avec les saints ; il leur montre ces scories qu'elles ont à laisser consumer. Dans l'amour de la justice, elles acceptent ce délai douloureux, et dans la conformité parfaite de leur volonté avec celle de Dieu leur purgatoire rigoureux commence.
C'est là pour elles le jugement.
Quant aux pécheurs impénitents, que les longs mépris de l'amour ont rendus particulièrement indignes d'une miséricorde pourtant inlassable, qui se sont volontairement aveuglés, égarés, enfoncés dans le péché et qui sont morts dans l'impénitence, dans un dernier refus de leur coeur à Dieu, ils se voient aussi tels qu'ils sont : affreusement vides, dépouillés, privés de toute charité, indignes de toute dilection, abandonnés sans retour à la privation qu'ils ont choisie , au tourment de l'absence éternelle de Celui dont ils ont méprisé l'amitié. Ils voient quel usage ils ont fait, contre Dieu, de leurs biens, de leur être, de leurs puissances, de leur corps, en quel mépris du sang rédempteur et des moyens de salut ils ont vécu et sont morts. Incapables désormais d'une grâce qui les convertisse, ils s'enfoncent dans la haine et maudissent celui dont la sainteté les repousse. Pour eux le jugement c'est de se voir dignes de l'enfer et d'y tomber.
Le terme de jugement a donc des significations bien diverses, selon qu'il s'applique aux saints, aux justes ou aux pécheurs impénitents, aux réprouvés, mais il fallait, pour le bien entendre, échapper à l'emprise des images trop humaines.
Que sont , en effet, auprès de la joie exultante des saints, accueillis par l'amour infini, la joie humaine d'un acquittement mérité et obtenu de quelque tribunal de la terre, devant lequel on a comparu innocent; auprès de l'acceptation amoureuse par l'âme juste des peines du purgatoire, la résignation d'un coupable qui s'amende, veut purger sa peine et se réhabiliter devant les hommes; auprès du désespoir impuissant des damnés, l'accablement des grands criminels que la justice humaine condamne sans retour et dont l'horreur des crimes fait rejeter le recours en grâce par l'autorité souveraine.
Loin que le mot jugement se dise en un sens diminué du jugement de Dieu, tel que nous l'avons expliqué, c'est le jugement des hommes qui n'est qu'un lointain et pâle reflet des jugements de Dieu. Souvent même il n'en est qu'une image horriblement déformée: les juges humains peuvent se tromper, acquitter par erreur des coupables indignes de tout pardon, ou au contraire condamner des innocents, il est parfois des juges prévaricateurs, des tribunaux dont l'autorité est usurpée, dont tous les actes sont entachés d'injustice, où les méchants jugent les bons, où des monstres condamnent des saints. Dans le jugement divin tout est vérité, justice et sainteté.
Quelle folie c'est de ne pas utiliser, en vue de la vraie fin, cette vie si courte, qui nous est donnée pour préparer notre éternité. " Ne vous y trompez pas, dit saint Paul ; on ne rit pas de Dieu. Ce qu'on aura semé on le récoltera. Celui qui sème dans sa chair, moissonnera, de la chair, la corruption; celui qui sème dans l'esprit, moissonnera de l'esprit , la vie éternelle.
Ne nous lassons donc point de faire le bien; car nous moissonnerons en son temps si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc pendant que nous avons le temps, faisons le bien ..." (Gal. VI, 7,10) . Jésus disait à ses disciples :" Nous avons à accomplir les oeuvres de celui qui m'a envoyé, tant qu'il fait jour; vient la nuit où personne ne peut travailler" . 'Jean, IX , 4 )
Il nous faut nous hâter de faire pénitence de nos péchés, écouter les appels du coeur de Dieu et nous réconcilier avec lui, si nous avons perdu son amitié, afin que la mort ne nous surprenne pas dans cet état, sans que nous ayons pu nous reconnaître et nous repentir.
C'est folie d'oublier la plus urgente des tâches et les avertissements de l'Evangile et des saints qui leur font écho :" Si vous ne faites pénitence vous périrez tous " . (Luc XIII, 5 )
" Pendant que nous sommes en ce monde... faisons de tout coeur pénitence du mal que nous avons commis dans notre chair afin que nous soyons sauvés par le Seigneur. Car, après être sortis de ce monde nous ne pouvons plus là-bas faire l'exomologèse ni la pénitence .
" La douleur de la peine sera alors sans fruits de pénitences, vaines seront les larmes, inefficaces les prières ... C'est ici-bas qu'on perd la vie ou qu'on la gagne. C'est ici-bas qu'on pourvoit au salut éternel par le culte de Dieu et le fruit de la foi. "
" Il vaut mieux, dit saint Grégoire de Naziance , être châtié et purifié maintenant que d'être envoyé au tourment quand est venu le temps de la peine et qu'est passé celui de la purification. Et Jean Chrysostome prie, supplie ses auditeurs de se convertir ," de peur d'avoir à se lamenter inutilement comme le mauvais riche, quand ils seront partis là-bas et que leurs prières ne pourront plus leur apporter aucun remède."
" Comment te risques-tu à te reposer à ce point sans crainte, puisque tu dois paraître devant Dieu, rendre compte de la moindre parole et de la moindre pensée ? "
saint Jean de la croix .
rp Lavaud op +
Publié le 26 Février 2018

Tant qu'elle vivifiait le corps, l'âme ne savait pas avec une absolue certitude, à moins de grâces mystiques éminentes ou de révélation particulière, si elle était digne d'amour ou de haine; au milieu même des transports de charité, dans la plus ferme espérance en le secours de Dieu, elle devait compter avec sa propre défectibilité; au contraire, en s'adonnant au péché, elle pouvait présomptueusement escompter un pardon dont elle se rendait chaque jour plus indigne.
Après la mort, par le dégagement des liens du corps, elle est désormais fixée dans l'adhésion à Dieu ou l'aversion de Dieu, dans l'amour ou le refus de l'amour; elle se voit telle qu'elle est, digne d'amour ou de châtiment, de l'accueil divin ou de la répulsion divine.
En cet état de séparation, l'âme vivant de la charité et de la grâce perçoit le rythme de sa vie en Dieu. Elle prend une conscience immédiate , parfaitement lumineuse, de l'amitié qui la lie à Dieu. Elle se sent , elle se voit aimée parce qu'aimante. Elle perçoit Dieu son Ami, la Trinité glorieuse, habitant en elle, plus intime à elle qu'elle-même et la vivifiant, la sanctifiant par sa divine présence d'amour. Parvenue, au temps de son mérite, par les épreuves et les purifications douloureuses de la vie mystique, aux fiançailles spirituelles, puis au mariage spirituel ou union transformante, qui fait d'elle, dans l'ordre de l'amour une même chose avec Dieu, elle se voit telle qu'elle est, toute pénétrée, toute transformée, toute consumée de ce divin amour, en égalité d'amour en Dieu.
Elle se voit digne de l'éternelle vision et de la gloire, elle voit de quelle demeure dans la maison du Père elle est digne, elle voit Dieu même et, en lui, ce qu'il est pour elle et ce qu'elle est pour lui. Elle est emportée au sein de Dieu dans les abîmes sans fond de la vie divine.
A son sujet, il ne saurait être question des choses redoutables évoquées par les termes d'accusation et de sentence. Le jugement pour cette âme , c'est l'accueil en Dieu par Dieu même, c'est l'élan irrésistible qui la jette dans le sein de la divinité, qui la plonge, qui l'immerge, toute vive et frémissante dans la plénitude de la joie, dans la béatitude même de la Trinité. C'est l'étreinte enivrante qui ne se desserrera jamais plus. C'est le commencement, l'acte inaugural de la possession béatifiante, où elle goûte enfin, en le voyant sans voile, " combien le Seigneur est doux " . C'est la rencontre avec le Christ son Sauveur, avec la Vierge, mère du Rédempteur et mère des rachetés, c'est l'embrassement spirituel de tous les saints parvenus avant elle à la vision glorieuse.
L'âme du juste, consommée en amour, est en parfaite sécurité. Entre la mort et l'entrée dans la gloire, elle n'a pas un instant d'angoisse sur son sort. Le même acte d'amour durant lequel survint la mort continue, amplifié dans la sécurité de la vision commençante, et ne finira pas.
La beauté, la grandeur , le tragique de la mort, ce n'est donc pas ce qui nous frappe, ce n'est pas de quitter ce monde, cette vallée de larmes, ces médiocres biens qui nous entourent, ce n'est pas même le déchirement, si poignant , des coeurs qui s'aiment, ni la dissolution et la décomposition de la chair, abandonnée par l'âme comme une dépouille, mais c'est que l'âme qui quitte ce monde, à l'instant même où elle se dégage, voit fixer son sort éternel et que ce sort dépend uniquement de l'état de justice surnaturelle ou de péché où elle se trouve à l'instant précis de la mort !
rp Lavaud op +
Publié le 26 Février 2018