Publié le 7 Février 2018

   Au regard du simple fidèle qui se borne à croire comme aux yeux du théologien qui cherche humblement à comprendre, le péché originel se présente en premier lieu comme une faute transmise, comme un péché communiqué des parents aux enfants et hérité par ceux-ci au même titre que la nature, une sorte de péché commun à la nature entière.

   C'est ainsi, qu'il est apparu à saint Paul à qui Dieu a inspiré d'en être le prophète, et à saint Augustin, qui en a été le premier grand théologien. Voilà pourquoi la premier chose à examiner dans un bon traité du péché originel est celle de la transmission, non certes pour mettre en doute un point qui est de foi, mais pour essayer d'y ajuster la pensée.

   Ce qui frappe d'abord l'esprit, c'est que nous sommes "pécheurs en masse " , pour employer le mot de saint Augustin. Néanmoins, comme cette  généralité n'est pas une abstraction mais une chose qui se répète et s'incarne, pour ainsi dire en chaque individu, il faut bien voir concrètement ce que devient ce péché de l'espèce en chacun des membres qui la composent et qui la perpétuent. C'est là-dessus que saint Thomas apporte le plus d'éclaircissements, dépasse même saint Augustin et fixe, peut-on dire la théologie catholique. Cette question de l'essence du péché originel et de son siège dans l'âme dépend, d'ailleurs , de celle de sa transmission: le genre si singulier de la transmission permet de déterminer la vraie nature du mal et de définir quelles sont en nous les régions les plus infectées. L'importance du désordre étant rendue évidente, il est plus aisé d'en marquer le retentissement pratique et de dire exactement quelles conséquences il a dans la vie spirituelle.

   Aucune âme soucieuse de perfection, ne peut se désintéresser de cette théologie du péché originel.

   Tout chrétien doit se souvenir que le premier effet de son baptême a été d'effacer la culpabilité qui pesait sur lui. Mais il doit savoir aussi que, même après ce bienheureux sacrement qui a déposé dans son âme une semence divine et tous les germes de l'homme nouveau, le vieil homme ne laisse pas d'être vivace encore et d'imprimer dans la nature des traces multiples de sa persistante activité.  La nature, sans cela, ne serait pas si opposée à la grâce. Il faut savoir dans quelles conditions le rite sacré de notre incorporation au Christ nous fait mourir à la vétusté du péché et vivre à la nouveauté de la grâce.

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 7 Février 2018

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Publié le 6 Février 2018

   La chute de l'homme après la chute des anges . Mais il y a dans l'humanité une si étrange liaison de tous les membres entre eux et à leur chef qu'il a suffi que celui-ci tombât pour entraîner tout le genre humain dans sa chute . Le péché originel , c'est toute notre nature tombée d'un seul coup et viciée dès l'origine en la personne et par la faute du premier qui l'a incarnée et représentée.

   Cette faute se perpétue de génération en génération. Elle se transmet à tous les descendants par la force même du lien qui les rattache à leur commune origine. Elle est si radicale et si universelle que les autres fautes n'en paraissent être que l'aggravation et la triste suite. Lorsqu'ils deviennent à leur tour personnellement pécheurs, les autres hommes ne font guère que reproduire, par imitation, en quelque sorte , l'oeuvre néfaste du premier homme. Telle est la puissance du péché originel qu'il engendre à certains égards les péchés actuels.

   Le péché de la nature entraîne celui des personnes . De sorte qu'on peut dire que la chute des hommes est virtuellement consommée dans celle du premier. Impossible donc d'étudier le péché sans songer d'abord à celui des origines. Impossible également de regarder le nouvel Adam sans penser à l'ancien. Il faut chercher pourquoi il convenait que le Fils de Dieu assumât l'humaine nature. Or la raison profonde de cette convenance, celle qui constitue le motif même de l'Incarnation, il semble bien que l'Apôtre la tire tout entière du péché originel, puisqu'il dit si nettement que la grande obéissance d'un seul homme fait rentrer la multitude des hommes dans la justice avec autant de force, et plus, que la désobéissance d'un seul les a tous précipités dans l'injustice.

   Voilà dressé dans toute sa grandeur le parallèle des deux Adam. A la dimension de la faute on peut mesurer celle du rachat, et réciproquement. Le fait du premier homme doit d'ailleurs être compté , tout comme celui du Christ , au rang des pures vérités de foi qui passent entièrement les investigations de la raison.  Le péché originel n'est vraiment connu et ne peut se concevoir qu'à la lumière de la révélation.

   Assurément il y a dans le genre humain des signes visibles de faute originelle , et ces signes ne sont pas sans probabilité , dit saint Thomas. L'humanité a dans son ensemble trop de misères à souffrir pour qu'on puisse admettre facilement que c'est là pour elle un état normal, celui même de sa création et de sa première institution.

   Misères du corps , dont la principale est la nécessité de mourir, et de ne vivre qu'en s'acheminant plus ou moins rapidement vers la mort. Misères de l'âme , dont la plus désastreuse est la faiblesse de la raison dans la connaissance du vrai, et , par là même, l'extrême difficulté de vivre par l'esprit, l'extrême facilité, au contraire de " s'abêtir ". Ces maux sont tels qu'ils font l'effet d'être un châtiment, une peine. Mais, s'ils sont une peine, ils supposent une faute. Une faute de même envergure que la peine.

   Sans doute on peut toujours arguer que toutes ces misères nous sont naturelles et qu'elles sont inhérentes, les unes, à la matière dont le corps est composé, et les autres, à la constitution mi-spirituelle et mi-sensible de l'âme.

   Absolument parlant, cela est vrai: tous ces maux sont naturels si l'on ne regarde que la nature de l'homme et qu'on la considère surtout en ce qu'elle a d'inférieur.

   Mais , dès que l'on replace cette nature dans le plan de la Providence de Dieu et que l'on s'attache à la dignité de l'âme spirituelle, alors on peut estimer avec assez de probabilité que nous n'avons tant de peine à vivre humainement que parce que nous sommes punis et que , si nous sommes punis, c'est que nous sommes en faute.

   Il faut donc que nous demeurions très persuadés que le péché originel est un profond mystère de foi et que la théologie peut seule en parler en connaissance de cause.

   Mystère de notre incorporation au premier homme et de notre déchéance en lui, mystère de notre incorporation et de notre relèvement dans le Christ, les deux choses sont liées et s'enchaînent.  Sur le témoignage des saintes Ecritures, saint Thomas tient fermement que le péché de l'homme est le motif déterminant de la venue du Fils de Dieu en ce monde. Or le péché de l'homme  , c'est toujours et avant tout celui de la nature, le péché de la race entière. Le mal qui s'est  fait dès l'origine est immense. A un tel mal le Christ seul pouvait apporter le remède efficace en assumant la nature coupable pour la restaurer en sa divine personne .

   Toujours le grand contraste: Adam, Jésus-Christ. Et tout le genre humain contenu dans ces deux chefs. Dans le premier , pour sa perte; dans le second pour sa rédemption.

rp Bernard op +

 

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Publié le 6 Février 2018

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Publié le 6 Février 2018

 

Pour un moine, la mort doit être offerte. Elle est le dernier acte de la vie et le premier pas dans l’aventure de l’éternité. L’offrande ne peut être que consciente. Dans cette perspective, Fontgombault considère que la sédation profonde et continue telle qu’elle est proposée par la loi Léonetti-Claeys est inacceptable et immorale. Pour la communauté, s’il est légitime de pratiquer chez les personnes en phase terminale une sédation brève qui a pour effet de passer un cap, de calmer les angoisses presque insupportables comme celles d’un malade qui présente des difficultés respiratoires, une sédation profonde et continue associée à l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation, comme le préconise la loi, ne l’est pas : il s’agit d’une forme d’euthanasie que l’artifice de la formulation ne parvient pas à dissimuler.

En 2000, un frère de quatre-vingt-quatre ans a eu un cancer de l’estomac. Après l’opération, qui visait à ôter la tumeur cancéreuse, il est tombé dans le coma. Le moine était sous respirateur artificiel, mais il réagissait à certaines sollicitations de ses frères. Il reconnaissait parfaitement ses visiteurs. Un anesthésiste a pourtant décidé d’arrêter la machine sans prévenir dom Thevenin. Le religieux est mort. Les moines avaient précisé qu’ils souhaitaient être présents au moment de son départ. À l’évidence, il s’agissait de se débarrasser d’un cas perdu d’avance qui surchargeait le service. Le chirurgien n’avait pas non plus été informé de la décision. Fontgombault a exprimé sa colère et sa tristesse. Désormais, les moines sont vigilants. Ils apportent un soin particulier à la rédaction des « directives anticipées » que les établissements hospitaliers proposent de remplir.

Dom Thevenin a accompagné vers la mort une vingtaine de moines. Il n’a jamais été témoin d’agonies spectaculaires. Les moines étaient sereins et apaisés. On peut parler d’étapes progressives. Ils s’abandonnent peu à peu, par paliers, soutenus par la prière de leurs frères. Dans une situation de dépendance, le seuil de tolérance évolue. Le moine accepte des choses qui semblaient impossibles quelques semaines auparavant.

Si la conscience immédiate peut s’affaiblir, dom Forgeot est convaincu à l’inverse que « le sens de la prière demeure jusqu’à la dernière minute. La prière est une remise entre les mains de Dieu. Comment pourrait-elle cesser au moment même où la rencontre approche ? Un malade atteint d’une tumeur au cerveau ne peut plus réciter un chapelet. Mais l’intention de l’acte qui consiste à vouloir être avec Marie ne peut changer. Les formes de la méditation et de la contemplation changent, le fond reste identique. Le moine comateux vit toujours avec Dieu. Le mystère de la mort et de la résurrection est au centre de sa vie ».

Bien sûr, un père infirmier s’attache au malade. Les liens peuvent être forts. Il doit savoir se protéger.

Parfois, il faut se montrer ferme, comme lorsqu’un moine malade refuse de prendre ses médicaments : « Saint Benoît réclame des soignants de la générosité et une grande patience. Il en donne le motif surnaturel : l’infirmier doit voir le Christ dans ses frères malades et les servir en conséquence. En retour, les malades savent qu’ils sont servis en l’honneur de Dieu. Ils ne peuvent contrister les infirmiers par des exigences superficielles. Le moine en charge des soins n’est pas un domestique. La force de la prière d’un moine tout au long de sa vie aura une influence sur sa manière d’aborder la vieillesse et la mort », témoigne dom Thevenin..

Un moine grabataire garde souvent ses réflexes de bon religieux. Il cherche son chapelet, il se souvient des prières. La formation monastique perdure. Le moine meurt comme il a vécu. Il ne choisit ni sa maladie ni sa souffrance, mais sa mort ressemble toujours à sa vie. Dom Forgeot pense que « plus la vie surnaturelle est forte, plus la familiarité avec l’au-delà est grande, et plus la mort est simple. Pourtant, un criminel qui se repent dans les tous derniers instants partira aussi en paix ».

La mort demande une préparation. Dans les Litanies des saints, on trouve cette demande : « De la mort subite et imprévue, libérez-nous, Seigneur. » Avant les progrès de la médecine, la mort pouvait être rapide et douloureuse. Le moine devait penser et prévoir sa mort. « Nous savons tous que nous allons mourir. Il faut mener une vie en conséquence », affirme dom Forgeot.

Autrefois, au moment de la profession monastique, le frère, allongé sur le sol, était recouvert d’un drap mortuaire, symbolisant la mort du moine au monde et le commencement d’une vie nouvelle. Dom Guéranger avait conservé cette pratique, quoique la jugeant théâtrale. Elle tomba en désuétude lorsque le drap se révéla trop court pour recevoir les sept bénédictins qui avaient fait profession le même jour !
 

atlantico

en remerciement à mr l'abbé Ph. H. ex aumônier de l'hôpital de Poitiers, pour les services rendus et l'accompagnement  dévoué pour tous  nos moines.

le petit Placide .

 

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Publié le 6 Février 2018

 

 

"je l'attribue au dur labeur surajouté au don de Dieu. "

 

Lorsque Dominic Fiacco, 12 ans, tend la main pour serrer ses lacets, il est presque temps, comme pourrait le dire son grand-père, de faire sauter les gens de leurs chaises.

   Récemment, un lundi soir, le jeune musicien surprenant, vêtu d'une cravate et tenant une fedora, car sa famille s'habille toujours pour l'église, se matérialise dans le grenier du chœur et est suspendue par l'orgue avant un concert instrumental et choral à l'église Saint-Joseph-Saint-Patrick d'Utica. Dominic exsudait l'humilité, mais ces chaussures étaient prêtes à rebondir et glisser sur le pédalier pendant que ses doigts régnaient sur les trois manuels (claviers) dans une interprétation triomphale de la musique de Brahms, Haendel et Bach.

   Quand on lui a demandé si ses chaussures s'envoleraient pendant une représentation, il a répondu:

   "Ils ne se détacheraient probablement pas, mais les lacets pourraient se détacher. Ce n'est pas encore arrivé." Si c'est le cas, le chœur d'adoration sera prêt à aider. Après que Dominic eut terminé le dernier morceau de la soirée, le ténor Samuel Dickson lui en donna cinq.

   Il est phénoménal, dit Dickson. "Il est génial. Il est formidable."

   C'est un secret bien gardé ", a dit son grand-père Joe Fiacco, mais, oh, comment cela change. Déjà, Dominique est connu comme l'organiste assistant qui joue pour pas moins de trois messes les week-ends à Saint Joseph-Saint-Patrick, où les représentations ciselées des saints sortent des murs comme attirées par la musique. L'an prochain, Dominic sera le plus jeune organiste à se produire à la célèbre église de la cathédrale Saint Jean le Divin de Manhattan depuis la rénovation du Grand Orgue en 2008.

Ô mystérieux talent !

   Le programme du lundi soir à Utica comprenait la chanson O Magnum Mysterium: O Great Mystery. Un mystère terrestre est le talent de Dominique. Certains membres de la famille et parents jouent d'instruments ou s'intéressent à la musique, mais il a, selon les mots de son professeur d'orgue Stephen Best,"un potentiel illimité".

   "M. Best a dit que c'est un don de Dieu. C'est aussi simple que ça ", a dit Joe.

   Il a ajouté:"Je ne connais rien à la musique. Ma femme a appris à jouer de la guitare et à chanter, mais avoir la capacité de faire ce qu'il fait n'est pas naturel."

    Dominique travaille vers la perfection. Il s'est offert un total de neuf sur dix pour les quatre morceaux qu'il a interprétés au concert: la pièce pour piano Sonatine: III de Ravel. Animes et trois pièces d'orgue - How Lovely Is Thy Dwelling Place de Brahms, Hallelujah Chorus de Haendel et Toccata in F Major de Bach. Évaluant leur difficulté, il donna au Ravel, avec ses moments alternés d'intensité et de douceur," peut-être huit "; aux Brahms et au Haendel," cinq "; et à la dernière pièce vivante et majestueuse, la Toccata de Bach," neuf ou dix ". De l'archet que Dominique devait prendre à la fin, le public était du côté du 10.

   Il se sent un peu mal à l'aise en s'inclinant, il joue pour la gloire de la musique. Sa personnalité polie contraste avec les sons tonitruants d'orgue qu'il produit. Il aime garder sa musique "lisse et branchée", et il n' y a pas de bombardement dans ses réponses réfléchies aux questions.

  

   Son grand-père pense que Dominic tire sa politesse de ses parents, Pamela et William. Leurs enfants, cinq garçons et une fille, ont entre deux et douze ans. La famille vit dans le village de Pologne au nord-est d'Utica.

   Dominique avait demandé à sa mère si elle allait tourner les pages de la partition pour lui au concert de l'église. Pamela m' a dit:"C'était tellement drôle quand il m' a approché:" Maman, tu peux le faire? Ok, on s'entraîne d'abord, OK?" Et quand on sera prêts:"Je t'achèterai une chaise."

 

   Pamela s'est dit que ses efforts en tant qu'accompagnatrice de musique maternelle lui ont valu une note de 7,5.

   Ça a marché, dit Dominic.

   "C'est un enfant adorable. Il est l'aîné, dit Pamela. Il s'occupe toujours de moi, de toute la famille, des enfants. Il adore lire. Il adore jouer avec ses frères et sœurs plus jeunes." Dominic pense que les pièces de monnaie sont son "passe-temps le plus normal que l'on publie généralement dans un journal", mais il aime aussi les trains.

Une famille classique

   Les quatre enfants les plus âgés de la famille sont scolarisés à la maison "dans la tradition classique", a déclaré William dans un courriel.

   Les Fiaccos possèdent un orgue électrique et un piano. Respectueux de la compétence de Dominique à l'orgue, dit Guillaume, je l'attribue au dur labeur surajouté au don de Dieu. Je suis fier qu'il joue avec passion. Qu'il ne cesse de jouer avec passion."

   Il a ajouté que le jeu des instruments de musique n'est pas comme un cours rigoureux en preuve mathématique. Elle ne concerne pas l'intellect spéculatif... mais la perfection des mouvements musculaires et de la coordination, le développement du sens du rythme et de l'harmonie. …

   Actuellement, Dominique pratique trois heures par jour.

 Il n'arrête pas de se demander:"Comment un gamin peut faire ça?"

Dominic avait huit ans quand il a commencé à prendre des leçons de Best. J'ai été un peu hésitant car je n'avais jamais enseigné à quelqu'un d'aussi jeune et il n' a pas pu atteindre les pédales ", dit Best," mais j'ai accepté d'essayer, et le reste est de l'histoire ancienne.

Mais je pense qu' à tout âge, le travail acharné, le dévouement et l'amour de la grande musique produiront des résultats. Le jeu de Dominic montre bien qu'il est passionné par l'orgue, et nous sommes très heureux qu'il le soit!"

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 6 Février 2018

 

La sainte liturgie va nous fait méditer  une des pages les plus célèbres du Nouveau Testament, un passage de la première lettre aux Corinthiens que nous appelons l’hymne à la charité. Et parce que dans la prière de l’Église rien ne se fait par hasard mais tout est ordonné avec sagesse et mesure, nous écoutons ce lumineux enseignent alors que nous nous préparons au combat spirituel du Carême.

Dieu nous aime infiniment parce que Dieu est amour. De toute éternité il est communion parfaite, amour réciproque, incréé et partagé, communauté de lumière et de vie, don et accueil. Dieu est amour parce qu’Il est Trinité. À ce sujet, saint Augustin s’exclamait :

« Tu as vu la Charité, tu as vu la Trinité ! »

S’il nous a créés, c’est par amour. Rien ne l’y obligeait. Et c’est encore par amour qu’il a tout mis en œuvre pour nous sauver, pour nous arracher d’une situation de perdition éternelle dans laquelle nous ont plongés la désobéissance en Adam du genre humain.
Et l’œuvre de la Rédemption ne consiste pas seulement à venir nous chercher sur ce chemin de perte et de désespoir. La mission du Christ est de conduire au Père, c’est-à-dire de nous révéler le mystère même de son Père, et de nous faire participer à cette vie divine, à cet amour éternel, à cette charité qui est le mystère même de Dieu.

Voilà pourquoi la charité est bien autre chose qu’un devoir, qu’un commandement, qu’une obligation morale, que nous pourrions traduire ainsi en langage familier : il s’agit, quand on est chrétien, d’être bien gentil. Il ne s’agit pas de cela. Le Christ lui-même nous demande d’être parfaits comme le Père céleste est parfait. Nous sommes tous appelés par vocation divine à devenir ce que nous avons reçu, à vivre à la hauteur du don qui nous a été fait et communiqué. Cela est impossible ? Cela est disproportionné ? Cela est hors de notre portée.


Effectivement. C’est l’œuvre en nous de sa grâce, c’est le don du Saint Esprit, qui est Seigneur, qui est Dieu et qui nous donne la vie¸ la vie même de Dieu, et ce depuis le jour de notre baptême. Si nous avons été baptisés, c’est pour faire un avec le Christ, dans son mystère de vie et de sainteté, c’est pour adopter les mœurs mêmes de Dieu, sa manière de vivre et d’aimer.

Tous les jours et plusieurs fois par jour, nous prions le Pater, et nous demandons : Adveniat Regnum tuum ! Que votre Règne arrive !


Le Catéchisme du Concile de Trente attire notre attention, en commentant cette deuxième demande du Pater, sur les nombreux obstacles qui existent autour de nous mais en aussi en nous, à l’avènement de ce Royaume : notre péché, nos défauts, nos vices, nos compromissions et nos lâchetés, sans compter les sollicitations d’un monde qui s’éloigne toujours plus des vérités de l’Évangile, et les tentations ou les suggestions du Démon.

Cette demande suppose donc que nous prenions le ferme engagement de nous convertir et de lutter contre le mal. Mais ce combat sera d’autant plus efficace et glorieux que nous mettrons au premier rang la charité divine, l’accueil que Dieu nous porte. Voilà pourquoi, il n’y a pas de conversion sans un désir et un esprit de prière.

Que faisons-nous dans la prière sinon tenir nos cœurs prêts à accueillir l’amour de Dieu, amour qui nous est communiqué par la contemplation aimante et reconnaissante de l’œuvre de Dieu et de son mystère ?

Voilà pourquoi il n’y a pas de prière féconde qui ne commence par un solide acte de foi : nous croyons que Dieu nous aime, nous accueillons la Révélation qu’il fait de Lui par son Fils Jésus, nous contemplons l’œuvre de son amour depuis le premier instant de la création jusqu’au retour du Christ dans la gloire au moment de la résurrection finale.

Nous croyons, nous espérons, et donc nous aimons, ou plutôt le Saint Esprit nous est communiqué pour aimer, c’est-à-dire pour prier en nous. Même notre faiblesse n’est plus obstacle, puisque c’est justement au secours de notre faiblesse que vient le Saint Esprit. Mais si nous n’avons pas cet amour, cette charité, cette présence en nous du Saint-Esprit, tout le reste ne nous sert à rien.


La connaissance des vérités surnaturelles, la participation par la foi à la science même des anges et des bienheureux, le don de nous-même par les œuvres de miséricorde, le zèle apostolique et la générosité au service de nos frères, et spécialement des plus pauvres, tout cela doit être en noue le signe, le fruit, le résultat de la charité. C’est ce que la charité produit en nous ou perfectionne en nous.

Vivre de la charité parfaite, voilà donc l’objectif de notre vie, et donc de notre Carême.

Mais c’est aussi cette charité qui est le grand moyen qui nous est donné pour parvenir au bonheur éternel. Tous nos efforts de conversion sont en vue de cette charité parfaite et tout dans l’Église, sa liturgie, ses œuvres missionnaires et éducatives, sa vie et son activité sont au service de la sainteté de tous les fidèles parce que Dieu est vraiment glorifié lorsque ses créatures répondent à leur vocation. Si la vie religieuse occupe dans l’Église une place centrale, c’est justement parce que les consacrés rappellent au monde l’absolu prééminence de Dieu et de son amour.

Alors, mes bien chers Frères, au moment où nous réfléchissons déjà à nos bonnes résolutions de Carême, demandons-nous bien simplement quelle place dans notre vie occupe la charité, c’est-à-dire l’amour de Dieu.

Seul le Christ nous apprend à aimer vraiment, et par là à accomplir la volonté de salut de son Père. Soyons comme l’aveugle assis à proximité de la ville de Jéricho et qui s’écrie avec persévérance et avec confiance : Jésus, fils de David, aie pitié de moi ! Le Christ seul peut nous rendre la vue, c’est-à-dire nous guérir de notre aveuglément et de notre endurcissement.
Demandons-lui la grâce de nous combler de son amour pour que nous puissions à notre tour être les missionnaires de la miséricorde divine.

Ainsi soit-il.

rp Laurent Marie .

 

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Publié le 5 Février 2018

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Publié le 5 Février 2018

" Je vois le visage d'un homme; s'il est jeune ou vieux, je ne puis le dire. Il peut avoir cinquante ans ou seulement trente. Parfois il parait un âge et parfois l'autre. Il y a quelque chose d'inexprimable dans ce visage, que je ne puis m'expliquer nettement. Peut-être, puisqu'il porte tous les fardeaux, porte-t-il aussi celui de la vieillesse? Mais cela est ainsi: son visage est à la fois très vénérable , et cependant faisant penser à celui d'un enfant, très calme , très doux, très modeste, rayonnant de sainteté et d'aimante bonté. Ses yeux m'attachent et émeuvent mon coeur. Son souffle est suave et me transporte hors de moi-même. Oh! je contemplerai à jamais ce visage et je ne cesserai pas d'y attacher mes regards .

   " Et je vois soudain quelqu'un venir à Lui, lever la main et frapper brutalement ce céleste visage. C'est une main dure, la main d'un homme grossier, et peut-être était-elle armée de fer. Cela ne put être assez soudain pour prendre par surprise Celui qui connaît toutes choses passées et à venir, et Il ne montre aucun signe de ressentiment, demeurant calme et grave comme auparavant;  mais l'expression de son visage est troublée, une grande enflure se produit, et , au bout d'un peu de temps, ce visage plein de grâce m'est caché par les effets de cet outrage comme si un nuage s'étendait sur lui.

   " Une main s'est levée contre le visage du Christ. Quelle était cette main? Ma conscience me dit :" Tu es cet homme-là." J'ai la confiance qu'il n'en est pas ainsi maintenant. Mais , ô mon âme , contemple le terrible fait: imagine le Christ devant toi, et imagine-toi , toi-même levant la main et le frappant ! Tu diras :" C'est impossible : je n'ai pu le faire !" 

   " Oui, tu l'as fait. Quand tu as péché volontairement, c'est alors que tu as commis ce crime. "

Bx Cardinal Newman .

 

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Publié le 5 Février 2018

 

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