saint Frédéric Chopin priez pour nous.

Publié le 14 Juin 2017

 

 

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17 Octobre 1849

 

La sainte  mort de  FRÉDÉRIC CHOPIN

 


 

 

Fréderic Chopin fut l’un des plus grands compositeurs de l’histoire, ainsi qu’un virtuose du piano. Il est né dans le petit village de Zelazowa Wola, en Pologne. La date de sa naissance n’est pas certaine. Il fut baptisé quelques semaines plus tard, le 23 avril 1810. Son père, Nicolas, émigré français, épousa Justyna Krzyzanowska et travailla à Varsovie comme professeur particulier dans des familles de la noblesse. Cette circonstance favorisa l’accès de Chopin à un milieu cultivé.

Sa mère, très pieuse, l’éduqua très tôt dans la foi et la musique. Enfant prodige, il donnait déjà des concerts et écrivait ses propres compositions à l’âge de huit ans. Après une première formation au Conservatoire de musique de Varsovie, ses parents, convaincus de ses prodigieuses capacités, l’envoyèrent à Vienne, l’une des plus importantes du monde de la musique. C’est là que commença son succès, en 1829. En 1832, il s’établit à Paris, où il se lia à d’autres compositeurs, tels que Franz Liszt, Vincenzo Bellini et Felix Mendelssohn. Il y connut un très grand succès. Il s’écarta alors de la foi et de toute pratique religieuse.

En 1838, il rencontra George Sand, divorcée, avec laquelle il vécut. Ils subirent un hiver très dur à Mallorque, où Chopin attrapa la tuberculose. En 1839, ils s’installèrent à Paris, où Chopin rencontra un succès considérable. En 1840, sa santé se dégrada et il se sépara de George Sand. Après un séjour en Angleterre, il revint à Paris, où il mourut le 17 octobre 1849, à l’âge de 39 ans.

Le Père Alexandre Jelowicki, un ami d’enfance et un prêtre très apprécié dans la communauté polonaise de Paris, l’accompagna dans les derniers moments de sa vie. Voici comment il les raconta à une de ses amies, Saveria Grocholska, dans une lettre du 21 octobre 1849. La mort du pianiste est un grand sujet d’édification ; mais le zèle du prêtre et son souci de l’âme de son ami ne l’est pas moins.

« Très chère Madame,

« je suis encore sous le coup de la mort de Chopin, le 17 octobre de cette année 1849. Cela faisait déjà longtemps que la vie de Chopin était suspendue à un fil. Son organisme, qui avait toujours été délicat et faible, se consumait jour après jour comme la flamme de son génie.

« Pendant de nombreuses années, la vie de Chopin fut à peine un souffle. Son corps, faible et fragile, était visiblement déséquilibré par la puissance et la force de son génie. C’était merveille qu’il ait pu continuer à vivre dans un état si faible et, à l’occasion, agir avec tant d’énergie. Son corps était quasiment diaphane ; ses yeux étaient comme assombris par un nuage dont, de temps en temps, jaillissaient les rayons de son regard.

Aimable, gentil, débordant d’humour, enchanteur à tous égards, il semblait ne plus appartenir à la terre, tout en ne pensant malheureusement pas encore au Ciel. Il avait de bons amis, mais la plupart d’entre eux étaient en réalité de mauvais amis. Ces mauvais amis étaient ses flatteurs, c'est-à-dire ses ennemis, des hommes et des femmes sans principes ou, plus exactement, conduits par de mauvais principes. Son succès sans égal, plus subtil et plus stimulant que celui des autres artistes, menait lui aussi la guerre à son âme et étouffait chez lui l’expression de la foi et de la prière.

Les enseignements de sa mère, si chérie et si pieuse, ne furent plus pour lui qu’un souvenir de l’amour de son enfance. Le doute s’était introduit en lui dans les choses de la foi, et seule cette décence innée de son cœur généreux l’empêcha de sombrer dans le sarcasme et la moquerie des choses saintes et des consolations de la religion.

« Il était dans ces dispositions spirituelles quand il fut frappé par cette maladie pulmonaire qui allait bientôt l’arracher à nous. La connaissance de cette cruelle maladie me parvint à mon retour de Rome. Je m’empressai de lui rendre visite, le cœur débordant, pour revoir une fois encore l’ami de ma jeunesse, dont l’âme m’était infiniment plus chère que tout son talent. Je le trouvai, non pas plus maigre, parce que ce n’était pas possible, mais bien plus faible. Ses forces s’effondraient, sa vie s’amenuisait visiblement. Il m’embrassa affectueusement, les larmes aux yeux, en pensant non à sa propre douleur mais à la mienne. Il me parla de mon pauvre ami Édouard Worte, que je venais de perdre, vous savez déjà comment [il fut fusillé à Vienne, le 10 novembre 1848].

« Je profitai de son émotion pour lui parler de son âme. Je lui rappelai la piété de son enfance et celle de sa chère mère. ”Oui”, me dit-il, “pour ne pas faire de la peine à ma mère je ne mourrai pas sans les Sacrements, mais, de mon côté, je ne les considère pas comme tu le souhaiterais. Pour moi, le bienfait de la confession c’est uniquement de pouvoir décharger un cœur lourd dans une main amicale, mais je ne le vois pas comme un sacrement. Je suis prêt à me confesser, si tu le désires, parce que j’ai de l’affection pour toi, mais pas parce que cela me paraît nécessaire”. Mais restons-en là : il s’ensuivit une multitude d’arguments antireligieux qui me remplirent de terreur et de préoccupation pour cette âme choisie, et ma plus grande crainte était d’être appelé à devenir son confesseur.  

« Des mois s’écoulèrent en des conversations semblables, si douloureuses pour moi, le prêtre et l’ami sincère. Mais je m’accrochais à la certitude que la grâce de Dieu remporterait la victoire sur son âme rebelle, même si je ne savais pas comment. Après tous mes efforts, la prière était mon seul refuge.  

« Dans la soirée du 12 octobre, je m’étais retiré avec mes frères pour prier pour que change l’état d’esprit de Chopin, lorsque je fus appelé sur l’ordre du médecin, qui craignait qu’il ne survive pas à cette nuit. Je me précipitai à son chevet. Il prit ma main mais me demanda de partir tout de suite. Tout en m’assurant de sa profonde affection, il me dit qu’il ne désirait pas parler avec moi.

« Imaginez, si vous le pouvez, la nuit que j’ai passée ! Le jour suivant, c’était le 13, la fête de saint Édouard, le saint patron de mon pauvre frère. Je célébrai la Messe pour le repos de son âme et priai pour celle de Chopin. “Mon Dieu”, suppliai-je, “si l’âme de mon frère Édouard t’ait agréable, accorde-moi, en ce jour, l’âme de Frédéric”.

    « Doublement affligé, je me rendis alors au domicile mélancolique de notre pauvre malade.

« Je le trouvai en train de prendre son petit-déjeuner, servi avec un grand soin, comme toujours, et il m’invita à le partager. Je lui dis alors : “Mon ami, aujourd’hui, c’est la fête du saint patron de mon pauvre frère”. Il me supplia : “N’en parlons pas”. ”Mon très cher ami”, continuai-je, “tu dois me donner quelque chose pour la fête de mon frère”. – “Et que veux-tu que je te donne ?” me demanda-t-il. – “Ton âme”. – “Ah, me répondit-il, je comprends. La voici : prends-là !”

« A ces mots, une joie et une angoisse indescriptibles s’emparèrent de moi. Que devais-je lui dire ? Que devais-je faire pour restaurer sa foi, comment ne pas perdre cette chère âme au lieu de la gagner ? Je me jetai à genoux, et après m’être recueilli un moment, je criai au plus profonde mon cœur : “Attire-le toi-même vers Toi, mon Dieu !”

« Sans dire un mot, je montrai le crucifix à notre cher malade. Des rayons de lumière divine, des flammes de feu divin jaillirent, je dirais visiblement, du visage du Sauveur crucifié et illuminèrent à l’instant même l’âme et enflammèrent le cœur de Chopin. Des larmes brûlantes jaillirent de ses yeux. Sa foi reprit vie de nouveau et, avec une indicible ferveur, il se confessa et reçut la sainte Eucharistie. Après le saint Viatique, pénétré par cette grâce céleste que les Sacrements répandent dans les âmes pieuses, il demanda l’Extrême-Onction. Il désira payer avec largesse le sacristain qui m’accompagnait. Comme je lui faisais observer que c’était vingt fois trop, il me répondit : “Non, parce que ce que j’ai reçu n’a pas de prix”.

« Depuis cette heure, ce fut un saint. La lutte mortelle commença et dura quatre jours. La patience, la confiance en Dieu, et même une joyeuse sécurité, ne l’abandonnèrent jamais, malgré ses souffrances, jusqu’à son dernier souffle. Il était véritablement heureux, et se disait heureux. Au milieu des souffrances les plus aiguës, il n’exprimait qu’une joie extatique, un bouleversant amour de Dieu, sa reconnaissance de l’avoir de nouveau conduit à Dieu, un mépris du monde et de ses biens, et un désir d’une mort rapide.

« Il bénissait ses amis et lorsqu’après une crise qui paraissait être la dernière, il se vit entouré par tous ceux qui jour et nuit emplissaient sa chambre, il me demanda : “Mais, pourquoi ne prient-ils pas ?” À ces mots, tous se mirent à genoux, y compris des protestants, et s’unirent aux litanies et aux prières pour les défunts.  

« Jour et nuit, il serrait ma main, et ne me laissait pas m’éloigner de lui. “Non, ne me laisse pas pour le dernier instant”, me dit-il à un moment, et il s’appuya contre ma poitrine comme un petit enfant se blottit dans les bras de sa mère au moment du danger.

« Aussitôt il appela Jésus et Marie, avec une ferveur qui s’étendit au Ciel ; il embrassa rapidement le crucifix dans un mouvement fervent de foi, d’espérance et de charité. Il prononça les paroles les plus bouleversantes. “J’aime Dieu et l’homme”, dit-il. “Je suis content de mourir ainsi ; ne pleure pas, ma sœur. Mes amis, ne pleurez pas. Je suis heureux. Je sens que je me meurs. Adieu, priez pour moi !”

« Épuisé par des convulsions mortelles, il dit à ses médecins :

“Laissez-moi mourir. Ne me maintenez pas plus longtemps dans ce monde d’exil. Laissez-moi mourir. Pourquoi prolongez-vous ma vie alors que j’ai renoncé à toutes les choses et que Dieu a illuminé mon âme ? Dieu m’appelle : pourquoi me retenir ?”

« Une autre fois, il dit : “Belle science, qui laisse seulement à chacun de souffrir plus longtemps ! Si tu pouvais me rendre ma force, me rendre capable de faire du bien, de faire quelque sacrifice… Mais une vie de faiblesses, de peine, de douleur pour tous ceux qui m’aiment, prolonger une telle vie… Quelle belle science !”

« Alors il dit à nouveau : “Tu me laisses souffrir cruellement. Tu t’es peut-être trompée sur ma maladie. Mais Dieu ne se trompe pas. Il me châtie et je l’en bénis. Qu’il est bon que Dieu me châtie ici-bas ! Que Dieu est bon !”

« Son langage habituel était toujours élégant, ses mots bien choisis. Mais pour exprimer à la fin sa gratitude à tous, et en même temps toute la misère de ceux qui meurent sans se réconcilier avec Dieu, il s’exclama : “Sans toi je serais mort comme un porc”.

« En mourant, il invoquait encore les noms de Jésus, de Marie, de Joseph, il embrassait le crucifix et le serrait contre son cœur en s’exclamant : “Maintenant je suis à la source de la Béatitude !”

« Ainsi mourut Chopin. En vérité, sa mort fut le plus beau concert de toute sa vie.

« Priez pour lui, Madame ».


Père Alexandre Jelowicki

© traduit de l'espagnol, pour le petit Placide.

merci ça remonte le moral... ! vivement notre tour, on entendra Chopin au ciel dis-donc !  Garde -  moi y  une place, ! je réserve  d'avance. 

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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