Publié le 30 Avril 2012
ora pro nobis
« L'homme doit être tout à fait sûr qu'à chaque instant Dieu le regarde du haut des cieux » Saint Benoît
Publié le 30 Avril 2012
ora pro nobis
Publié le 29 Avril 2012
photo petit placide
Saisi d’émerveillement devant l’œuvre de la Providence divine, le psalmiste s’exclame : « A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts, la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, le fils d’un homme, pour que tu en prennes souci ? » (Ps 8, 4-5).
La vérité profonde de notre existence est ainsi contenue dans cet étonnant mystère: chaque créature, en particulier chaque personne humaine, est fruit d’une pensée et d’un acte de l’amour de Dieu, amour immense, fidèle, éternel (cf. Jr 31, 3).
Découvrir cette réalité change véritablement notre vie en profondeur. Dans une page célèbre des Confessions, saint Augustin exprime avec une grande intensité sa découverte de Dieu, suprême beauté et suprême amour, un Dieu qui lui avait été toujours proche, auquel il ouvrait enfin son esprit et son cœur pour être transformé : « Bien tard je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t'ai aimée! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors. C’est là que je te cherchais. Tout disgracieux, je me ruais sur tes gracieuses créatures. Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi. Loin de toi, elles me retenaient, elles qui ne seraient, si elles n’étaient en toi. Tu m’appelas, crias, rompis ma surdité. Tu brillas, et ta splendeur a ôté ma cécité ; tu répandis ton parfum, je respirai, je soupirai, je t’ai goûté, et j’eus faim et soif; tu m’as touché, et je brûlai du désir de ta paix » (X, 27.38). Par ces images, le saint Évêque d’Hippone cherche à décrire le mystère ineffable de la rencontre avec Dieu, avec son amour qui transforme toute l’existence.
Il s’agit d’un amour sans réserve qui nous précède, nous soutient et nous appelle tout au long du chemin de la vie et qui s’enracine dans l’absolue gratuité de Dieu. Se référant en particulier au ministère sacerdotal, mon prédécesseur, le Bienheureux Jean-Paul II, affirmait que « tout acte ministériel, en même temps qu'il conduit à aimer et à servir l'Église, pousse à mûrir toujours davantage dans l'amour et dans le service du Christ Tête, Pasteur et Époux de l'Église ; cet amour se présente toujours comme une réponse à l'amour prévenant, libre et gratuit de Dieu dans le Christ » (Exhort. apost. Pastores dabo vobis, 25). Chaque vocation particulière naît, en effet, de l’initiative de Dieu, est don de l’amour de Dieu ! C’est Lui qui fait le “premier pas”, non à cause d’une particulière bonté rencontrée chez nous, mais grâce à la présence de son amour « répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rm 5, 5).
En tout temps, à la source de l’appel divin, il y a l’initiative de l’amour infini de Dieu, qui se manifeste pleinement en Jésus Christ.
Comme je l’ai écrit dans ma première Encyclique Deus caritas est : « En fait, Dieu se rend visible de multiples manières. Dans l’histoire d’amour que la Bible nous raconte, Il vient à notre rencontre, Il cherche à nous conquérir – jusqu’à la dernière Cène, jusqu’au Cœur transpercé sur la croix, jusqu’aux apparitions du Ressuscité et aux grandes œuvres par lesquelles, à travers l’action des Apôtres, Il a guidé le chemin de l’Église naissante. Et de même, par la suite, dans l’histoire de l’Église, le Seigneur n’a jamais été absent : il vient toujours de nouveau à notre rencontre – par des hommes à travers lesquels il transparaît, ainsi que par sa Parole, dans les Sacrements, spécialement dans l’Eucharistie » (n. 17).
L’amour de Dieu demeure pour toujours, il est fidèle à lui-même, à la « parole édictée pour mille générations » (Ps 105 [104], 8). Il faut donc ré-annoncer, spécialement aux nouvelles générations, la beauté attrayante de cet amour divin, qui précède et accompagne : c’est lui le ressort secret, la motivation qui ne fait jamais défaut, même dans les situations les plus difficiles.
Benoit XVI
Publié le 12 Avril 2012
« Dieu qui veille sur notre monde, regarde le pays où tu nous as donné de vivre,
accorde à tous ses habitants de rechercher le bien commun, à ceux qui nous gouvernent de le faire avec sagesse,
afin qu’il y ait parmi nous plus de justice, et dans le monde entier plus de bonheur et de paix. »
Le mouvement des Messes pour la France est parrainé par Mgr Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes,
et par Dom Dupont, père Abbé de Solesmes, en partenariat avec l'Aide à l'Eglise en détresse (AED).
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!
"Le Royaume de France, le Royaume de Marie, qui ne périra jamais."
Mère céleste, Notre-Dame, vous qui avez donné à cette nation tant de gages insignes de votre prédilection,
implorez pour elle votre divin Fils ; ramenez-la au berceau spirituel de son antique grandeur. Aidez-la à recouvrer, sous la lumineuse et douce étoile de la Foi et de la vie chrétienne, sa félicité passée.
Regina pacis ! Oh ! oui ! Soyez vraiment au milieu de ce peuple qui est vôtre la Reine de la paix, écrasez de votre pied viriginal le démon de la haine et de la discorde. Faites comprendre au monde, où tant d'âmes droites s'évertuent à édifier le temple de la paix, le secret qui seul assurera le succès de leurs efforts : établir au centre de ce temple le trône royal de votre divin Fils et rendre hommage à sa loi sainte, en laquelle la justice et l'amour s'unissent en un chaste baiser. Et que par Vous la France, fidèle à sa vocation, soutenue dans son action par la puissance de la prière, par la concorde dans la charité, par une ferme et indéfectible vigilance, exalte dans le monde le triomphe et le Règne du Christ, Prince de la Paix, Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Amen.
Pius P.P. XII
Publié le 12 Avril 2012
Les anges lui dirent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle ne s’émeut pas de leur présence. Bérulle a ici un grand mot : elle ne s’attarde pas aux anges, elle cherche le Roi des anges.
« Femme, pourquoi pleures-tu ? » Jésus va reprendre lui-même ces mots. Mais, il veut, pour que le choc ne soit pas trop violent, qu’ils lui soient d’abord portés par ses anges.
Quand Dieu pense donner de très grandes grâces, ou de lumière ou de souffrance, - soit au genre humain soit à quelque âme particulière -, il les fait ordinairement pressentir obscurément, pour que nous ne soyons pas écrasés sous l’épreuve et que nous puissions la soutenir sans être brisés ni défaillir. « Femme, pourquoi pleures-tu ? » C’est un premier signal. Elle répond en disant sa douleur : Ils ont enlevé mon Seigneur et je ne sais où ils l’ont mis.
En disant cela elle se retourna. Elle venait de sentir tout à coup, derrière elle, une présence. Elle se retourna et elle vit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. Elle avait les yeux pleins de larmes. Et puis, Jésus avait mis comme un voile entre elle et lui. Il pouvait tempérer le rayonnement et la puissance de sa présence, comme il le fera, le soir même de ce jour de Pâques, avec les disciples d’Emmaüs.
Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? C’est bien Jésus qui parle, mais d’une voix neutre, distante, étrangère. Il reprend la question des anges ; et il ajoute : « Qui cherches-tu ? »
Ah ! il sait bien qui elle cherche, mais il veut le lui faire dire, le lui faire crier, parce qu’en le criant elle attisera davantage la flamme de son désir. C’est aussi comme cela que Jésus nous traite. Il veut que nous lui criions, à certains moments, que nous l’aimons. Il nous met peut-être lui-même dans la sécheresse, l’impuissance, la ténèbre, pour que les grandes demandes du Pater que nous répétons quotidiennement se changent parfois dans nos cœurs en appels de détresse.
Et elle, pensant que c’était le jardinier, lui dit : Seigneur, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le prendre. Quelle parole ! C’est pure folie. Elle ne mesure même pas l’impossibilité de ce qu’elle dit. Mais qu’importe ! Jésus a obtenu maintenant ce qu’il voulait, qu’elle crie son amour.
Jésus lui dit, mais avec sa voix à lui, cette voix avec laquelle il lui avait dit une première et inoubliable fois : « Tes péchés sont pardonnés ». Cette voix de Jésus, on aimerait tant l’avoir entendue, au moins une fois ; la couleur de ses yeux, l’avoir vue, au moins une fois.
Jésus lui dit : Marie ! Elle se retourna, et lui dit en hébreu Rabbouni ! c’est-à-dire Maître ! Jésus lui dit : Ne me touche pas, « Noli me tangere ».
Elle a fait un mouvement. Était-ce pour se précipiter vers lui ? A l’Arena de Padoue, on voit la Madeleine à genoux qui tend les mains avidement vers le Sauveur. Mais lui l’évite et la tient à distance. Il est penché pour s’éloigner. Sa main est sur la même verticale que les deux mains de Madeleine, c’est le seul lien qui les unit. Voilà le Noli me tangere de Giotto.
Il y a celui de Fra Angelico au couvent de Saint-Marc à Florence. Dans le petit jardin de Pâques le Christ est en blanc, la Madeleine, à genoux, en rose. Elle ne le regarde pas. Ses deux mains sont tendues, mais on voit bien qu’elle n’essaiera même pas de le prendre. A quoi bon ? Elle l’a dans le cœur. C’est une contemplative, elle n’a pas besoin d’aller quérir son Dieu au dehors. Elle ne tend les mains que pour livrer le don de son amour. Le tombeau est ouvert derrière elle ; c’est elle qui en semble sortie pour entrer dans l’éternité,
Il y a la peinture de la Sainte-Baume, où, devant la majesté impériale et rayonnante d’un grand Christ byzantin, la Madeleine lève les mains pour se protéger et détourne son visage.
Et il y a le texte de Pascal. Il pense à l’apôtre Thomas et il écrit : « Il me semble que Jésus-Christ ne laisse toucher que ses plaies après sa résurrection. Noli me tangere. Il ne faut nous unir qu’à ses souffrances. » Il se peut qu’en ce matin de Pâques, Madeleine se soit jetée aux pieds de Jésus en gloire, pour les baiser, une dernière fois, mais à l’endroit des stigmates.
Voilà ce que peut deviner la contemplation des peintres et des penseurs. En fait, que s’est-il passé ? Une rencontre inexprimable, qui ne nous livrera son secret que dans l’éternité.
Jésus lui dit : Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Il n’est pas encore monté vers le Père. Il ne faut pas le toucher. Sinon par ses plaies. C’est bien lui, le Christ ressuscité, le Seigneur de la gloire, qui maintenant descend à nous, mais toujours à travers sa croix. Il n’y a d’autre moyen de le toucher que sous les apparences disjointes du pain et du vin où il ne veut nous arriver que dans les rayons de sa Croix sanglante.
Oh ! nous aurions un autre désir, dont parle saint Paul dans la seconde épître aux Corinthiens, 5, 1-4, ne pas mourir, éluder la croix du Christ, toucher sans délai la gloire du Christ, afin, dit l’apôtre, que ce qui est mortel en nous soit englouti par la vie.
« Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père », cela veut dire : Dans l’autre vie, dans l’au-delà de la mort, alors oui, je vous toucherai par ma gloire, et il n’y aura plus ni deuil ni cri ni douleur, et je ferai toutes choses nouvelles, et le toucher de ma gloire transfigurera non seulement vos âmes, mais encore vos corps ressuscités, et l’univers tout entier, qui sera le lieu d’habitation des corps ressuscités, et qui lui aussi aura part à la liberté de la gloire des enfants de Dieu (Rom. 8, 21).
Mais va trouver les frères et dis leur : - Je monte vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu. Un texte porte : va trouver mes frères. Quel mot de tendresse ! Saint Paul le reprendra : « L’Esprit rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers, héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ. » Mais Jésus peut-il nous appeler frères ? Oui, si nous avons avec lui Dieu pour Père. Tout de suite, pourtant, se creuse la différence. Jésus est Fils unique du Père, par voie de génération éternelle, Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, engendré et non créé, consubstantiel au Père. Nous sommes enfants de Dieu, de la Trinité tout entière, par voie d’abord de création, puis d’adoption. Entre la paternité de la génération éternelle et la paternité de la libre création et adoption, la dénivellation est infinie. Elle est marquée par Jésus : Je monte vers mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu.
Marie de Magdala alla annoncer aux disciples qu’elle avait vu le Seigneur et qu’il lui avait dit ces choses. Bérulle écrira : « Marie de Magdala, apôtre des apôtres ». Certes elle n’est pas chargée d’une mission hiérarchique comme les apôtres, qui s’en iront porter l’Évangile à toutes les nations. On est aux premières heures de l’Église ; tout se fait dans le silence.
Dans la pénombre de la prédication évangélique où se forment les convictions les plus secrètes et les plus intimes, Marie de Magdala annonce aux apôtres que le Christ ressuscité n’abandonne pas son Église, au moment où, pour lui permettre de remonter dans sa gloire, elle se présente afin de le relayer ici-bas sous la croix et dans les épreuves.
cardinal Journet
Publié le 9 Avril 2012
Avec l'aimable autorisation du très Révérend Père dom Jean Pateau, pour le Petit Placide, nous publions le sermon du dimanche de Pâques .
Nihil sub sole novum. Rien de nouveau sous le soleil... (Qo 1,9)
Chers Frères et Soeurs,
Mes très chers Fils,
« Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste ; vanité des vanités, tout est vanité. Quel profit trouve l’homme à toute la peine qu’il prend sous le soleil ? ... Toute parole est lassante ! ... Ce qui fut, cela sera, ce qui s’est fait se refera, et il n’y a rien de nouveau sous le soleil! »” (Qo 1, 2-3. 8-9).
Les paroles de l'Ecclésiaste se révèlent d'une pertinente actualité alors que la déception et le découragement gagnent de nombreux catholiques face à la situation au sein des Etats, des familles et même dans l'Eglise.
Tandis qu'une échéance électorale importante approche, il est particulièrement affligeant de constater, tant chez la plupart des candidats que chez une majorité d'électeurs, l'ignorance et parfois le rejet des principes élémentaires de bon sens, issus de la loi naturelle inscrite au coeur de chaque homme.
Le respect de la vie depuis la conception jusqu'à la mort naturelle, la reconnaissance apportée à la famille traditionnelle composée d'un homme et d'une femme et ouverte à la procréation, ainsi que la liberté éducative des parents, semblent désormais des prétentions exhorbitantes qui atteignent la sacro sainte liberté de l'homme.
Plutôt que de promouvoir, dans le seul but de rechercher le bien commun de la société, une authentique écologie humaine, une éthique de la vie, fondée sur la réalité de l'être humain, - donnée que ni législateur, ni aucun homme, ne peut changer à sa guise, - les hommes d'Etat s'appliquent à forger des mots et des lois susceptibles de voiler ou de légitimer des actes de barbaries, des actes contre nature ou encore des viols des consciences.
Pourquoi s'étonner de vivre dans une société malade de ses excès et de ses crimes? Composée d'apprentis sorciers, refusant toute règle et toute limite, y compris celles posées par le Créateur dans la nature même des choses, elle se trouve déjà confrontée aux conséquences dramatiques de ses erreurs.
Monseigneur Marc Aillet, Evêque de Bayonne, Lescar et Oloron, dans la préface d'un livre consacré au Sida et intitulé "Nous choisirons l'amour", écrit: "Un proverbe dit, que " Quand on lui demande pardon, Dieu pardonne toujours; l'homme lui, pardonne rarement; mais la nature ne pardonne jamais."
Quand on viole la loi naturelle, tout un cortège de souffrances s'ensuit nécessairement, qui touche et ceux qui sont responsables et ceux qui sont innocents. Quand l'homme oublie la loi naturelle inscrite en lui, son coeur se durcit et devient désert, et avec lui le monde autour de lui".
Le raz de marée de délinquance et de désespoir qui frappe l'Occident ne serait-il pas le résultat de l'abandon de la morale naturelle? Serions-nous au fond du gouffre? Il ne semble pas.
Déjà, il y a eu un jour où les paroles pleines de désenchantement de l'Ecclésiaste ont pris tout leur sens.
C'est le jour où la Vie a été clouée au bois de la Croix. C'est le jour où, abandonné des siens, le Christ rendit l'esprit. Ce jour-là "Dieu est mort" (Nietsche). L'espérance des patriarches, des juifs, n'était-elle que chimère? Le monde, toutes vies, depuis toujours et pour toujours étaient-ils privés de sens?
Alors qu'en cet instant précis toute vie humaine semblait désormais condamnée au désespoir, de ce corps mis au tombeau, la Vie, la vraie, renaissait, offerte à tout homme.
C'est ce que le Saint Père Benoît XVI écrivait aux jeunes qui se préparaient à le rejoindre aux JMJ:
" La croix nous fait souvent peur, car elle semble être la négation de la vie. En réalité, c'est le contraire ! Elle est le "oui" de Dieu à l'homme, l'expression extrême de son amour et la source d'où jaillit la vie. Car du coeur de Jésus ouvert sur la croix a jailli cette vie divine, toujours disponible pour celui qui accepte de lever les yeux vers le crucifié."
(Message du Pape Benoit XVI aux jeunes du monde à l'occasion de la 25ème journée mondiale de la jeunesse 2011,n°3)
Comme l'affirme le Catéchisme de l'Eglise catholique (n°638) :" La Résurrection de Jésus est la vérité culminante de notre foi dans le Christ, crue et vécue comme vérité centrale par la première communauté chrétienne, transmise comme fondamentale par la Tradition, établie par les documents du Nouveau Testament, prêchée comme partie essentielle du Mystère pascal en même temps que la Croix:" Le Christ est ressuscité des morts. Par sa mort il a vaincu la mort, Aux morts il a donné la vie." (Liturgie bysantine Tropaire de Pâques).
La résurrection est un évènement historique.
"Toutes les vérités , même les plus inaccessibles à l'esprit humain, trouvent leur justification si, en ressuscitant, le Christ a donné la preuve définitive qu'il avait promise, de son autorité divine", enseigne encore le Catéchisme de l'Eglise catholique (n°651)
Si de nombreux témoins ont assisté aux phénomènes cosmiques qui ont marqué la mort du Christ, la résurrection s'est déroulée dans le secret du tombeau.
La tradition laisse à penser que Marie fut la première à recevoir la visite de son Fils. Unie à lui en son Stabat, elle devait à nouveau chanter avec lui son Magnificat. Ce sont les saintes femmes qui découvrirent le tombeau vide et en avertirent les apôtres. Les apparitions des jours suivant confirmèrent la nouvelle: le Christ est vraiment ressuscité. Comme l'arbre gigantesque né d'une petite graine dans le silence et l'oubli, la résurrection dépasse les limites géographiques et temporelles du tombeau. Le Christ vit désormais, Dieu et homme en son corps glorieux marqué des stigmates de la Passion.
Comme le cierge pascal, témoin de la victoire de la lumière sur les ténèbres, nous devons, nous aussi, rayonner la résurrection.
Depuis le matin de Pâques, l'espérance chrétienne est sans limite. Il n'y a pas de nuit qui soit si noire, qu'elle ne puisse être illuminée par le vainqueur du tombeau.
A une jeune fille de douze ou treize ans, une bergère, l'archange Michel disait:" Il y a grande pitié au royaume de France."
Par sa confiance en Dieu et son obéissance, contre toute sagesse et même toute prudence humaine, Jeanne, prenait la tête de l'armée et entreprenait la libération du royaume, afin de le rendre à son roi. L'archange pourrait encore faire entre ses paroles aujourd'hui, alors que nous fêtons les six cents ans de la naissance la Pucelle d'Orléans.
Le combat à mener couvre désormais d'autres horizons, mais il est tout nécessaire à la survie de notre pays, de l'Europe et du monde.
Ce ne sont plus des terres qu'il faut reconquérir, mais des coeurs.
Des coeurs qu'il faut éduquer à la morale chrétienne qui est, non une morale de l'interdit ou de la contrainte, mais une morale de la béatitude et de la liberté. La France doit reconnaître ses racines et les assumer.
Citons le bienheureux et bien-aimé Pape Jean-Paul II dans la conclusion de son homélie au Bourget:"
France, fille aînée de lEglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême? Permettez-moi de vous demander: France, fille aînée de l'Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle? Pardonnez-moi cette question. Je l'ai posée par sollicitude pour l'Eglise dont je suis le premier prêtre et le premier serviteur, et par amour pour l'homme dont la grandeur définitive est en Dieu, Fils et Esprit." (Homélie au Bourget, 1er Juin 1980, n°8).
Hier soir, nous avons renouvelé les promesses de notre baptême.
Comme les apôtres et selon nos vocations, nous portons Dieu au monde. Le monde, et celui de la politique en particulier, a besoin d'entendre la voix de la vérité.
Autant qu'ils le peuvent, par un vote utile par exemple, les chrétiens ont le devoir d'empêcher l'arrivée au pouvoir de personnes qui bafouent ouvertement la dignité humaine.
Quoi qu'il en soit, le chrétien est l'homme de l'espérance.
"Rien de nouveau sous le soleil.", disait l'Ecclésiaste...
Voici pourtant que celui fait toutes choses nouvelles (cp Ap 21,5) et qui était mort, est désormais ressuscité: il a vaincu la mort et a ouvert pour tous les hommes le chemin vers l'éternité.
Ce jour est le jour qu'a fait le Seigneur, jour de joie et d'allégresse.
Surrexit Dominus vere, Amen, Alleluia.
Très Révérend Père Dom Jean Pateau
Abbé de Notre-Dame de Fontgombault
le 8 Avril 2012
Publié le 7 Avril 2012
Chers frères et sœurs ! Le Christ ressuscité marche devant nous vers les cieux nouveaux et la terre nouvelle (cf. Ap 21, 1), où finalement nous vivrons tous comme une unique famille, enfants du même Père. Il est avec nous jusqu'à la fin des temps. Marchons derrière lui, dans ce monde blessé, en chantant l'alleluia.
Dans notre cœur, il y a joie et douleur, sur notre visage sourires et larmes. C'est là notre réalité terrestre.
Mais le Christ est ressuscité, il est vivant et il marche avec nous. C'est pourquoi nous chantons et nous marchons, fidèles à notre engagement en ce monde, le regard tourné vers le ciel.
Benoit XVI 2011.
Publié le 6 Avril 2012
Le Samedi Saint est le jour où Dieu est caché, comme on le lit dans une ancienne Homélie: "Que se passe-t-il? Aujourd'hui, un grand silence enveloppe la terre. Un grand silence et un grand calme. Un grand silence parce que le Roi dort... Dieu s'est endormi dans la chair, et il réveille ceux qui étaient dans les enfers" (Homélie pour le Samedi Saint, PG 43, 439).
Dans le Credo, nous professons que Jésus Christ "a été crucifié sous Ponce Pilate, est mort et a été enseveli, est descendu aux enfers. Le troisième jour est ressuscité des morts".
Chers frères et sœurs, à notre époque, en particulier après avoir traversé le siècle dernier, l'humanité est devenue particulièrement sensible au mystère du Samedi Saint. Dieu caché fait partie de la spiritualité de l'homme contemporain, de façon existentielle, presque inconsciente, comme un vide dans le cœur qui s'est élargi toujours plus. Vers la fin du xix siècle, Nietzsche écrivait: "Dieu est mort! Et c'est nous qui l'avons tué!". Cette célèbre expression est, si nous regardons bien, prise presque à la lettre par la tradition chrétienne, nous la répétons souvent dans la Via Crucis, peut-être sans nous rendre pleinement compte de ce que nous disons. Après les deux guerres mondiales, les lager et les goulag, Hiroshima et Nagasaki, notre époque est devenue dans une mesure toujours plus grande un Samedi Saint: l'obscurité de ce jour interpelle tous ceux qui s'interrogent sur la vie, et de façon particulière nous interpelle, nous croyants.
Nous aussi nous avons affaire avec cette obscurité.
Et toutefois, la mort du Fils de Dieu, de Jésus de Nazareth a un aspect opposé, totalement positif, source de réconfort et d'espérance.
Et en effet, c'est précisément le cas: le mystère le plus obscur de la foi est dans le même temps le signe le plus lumineux d'une espérance qui ne connaît pas de limite.
Le Samedi Saint est une "terre qui n'appartient à personne" entre la mort et la résurrection, mais dans cette "terre qui n'appartient à personne" est entré l'Un, l'Unique qui l'a traversée avec les signes de sa Passion pour l'homme: "Passio Christi. Passio hominis".
Dans ce "temps-au-delà-du temps", Jésus Christ "est descendu aux enfers". Que signifie cette expression? Elle signifie que Dieu, s'étant fait homme, est arrivé au point d'entrer dans la solitude extrême et absolue de l'homme, où n'arrive aucun rayon d'amour, où règne l'abandon total sans aucune parole de réconfort: "les enfers". Jésus Christ, demeurant dans la mort, a franchi la porte de cette ultime solitude pour nous guider également à la franchir avec Lui.
Nous avons tous parfois ressenti une terrible sensation d'abandon, et ce qui nous fait le plus peur dans la mort, est précisément cela, comme des enfants, nous avons peur de rester seuls dans l'obscurité, et seule la présence d'une personne qui nous aime peut nous rassurer. Voilà, c'est précisément ce qui est arrivé le jour du Samedi Saint: dans le royaume de la mort a retenti la voix de Dieu.
L'impensable a eu lieu: c'est-à-dire que l'Amour a pénétré "dans les enfers": dans l'obscurité extrême de la solitude humaine la plus absolue également, nous pouvons écouter une voix qui nous appelle et trouver une main qui nous prend et nous conduit au dehors.
L'être humain vit pour le fait qu'il est aimé et qu'il peut aimer; et si dans l'espace de la mort également, a pénétré l'amour, alors là aussi est arrivée la vie.
A l'heure de la solitude extrême, nous ne serons jamais seuls: "Passio Christi. Passio hominis".
Tel est le mystère du Samedi Saint! Précisément de là, de l'obscurité de la mort du Fils de Dieu est apparue la lumière d'une espérance nouvelle: la lumière de la Résurrection.
Benoit XVI
Publié le 5 Avril 2012
Publié le 1 Avril 2012
Collège de CHAVAGNES . Vendée
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sainte fête à tout le sacerdoce, diacres et moines prêtres ..
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MERCREDI SAINT:
les leçons d'Isaïe.
"qu'au nom de Jésus, tout genou fléchisse, aux cieux, sur la terre et dans les enfers, car le Seigneur s'est fait obéissant jusqu'à la mort, et à la mort de la Croix."
"Pourquoi cette pourpre à tes vêtements? ces habits de fouleur au pressoir? J'ai foulé tout seul la cuvée, nul de mon peuple n'était avec moi."
Isaïe 62,11
Très bonne semaine sainte.
Priez bien pour le pape, notre évêque, nos moines
et
moi même ,
dans l'attente de Pâques, le petit Placide .
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Chers frères et sœurs, regardons le Christ transpercé sur la Croix ! Il est la révélation la plus bouleversante de l’amour de Dieu, un amour dans lequel eros et agape, loin de s’opposer, s’illuminent mutuellement. Sur la Croix c’est Dieu lui-même qui mendie l’amour de sa créature : Il a soif de l’amour de chacun de nous.
L’apôtre Thomas reconnut Jésus comme « Seigneur et Dieu » quand il mit la main sur la blessure de son flanc. Il n’est pas surprenant que, à travers les saints, beaucoup aient trouvé dans le cœur de Jésus l’expression la plus émouvante de ce mystère de l’amour.
On pourrait précisément dire que la révélation de l’eros de Dieu envers l’homme est, en réalité, l’expression suprême de son agape. En vérité, seul l’amour dans lequel s’unissent le don désintéressé de soi et le désir passionné de réciprocité, donne une ivresse qui rend légers les sacrifices les plus lourds.
Jésus a dit : « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes. » (Jn 12, 32). La réponse que le Seigneur désire ardemment de notre part est avant tout d’accueillir son amour et de se laisser attirer par lui. Accepter son amour, cependant, ne suffit pas. Il s’agit de correspondre à un tel amour pour ensuite s’engager à le communiquer aux autres : le Christ « m’attire à lui » pour s’unir à moi, pour que j’apprenne à aimer mes frères du même amour.
Benoît XVI
"Je n'ai pas détourné mon visage des outrages et des crachats. "
Voyez, Seigneur les discours et les projets de ceux qui m'attaquent .
ad laudes mardi saint : Avant la fête de Pâques, Jésus qui savait que son heure était venue, ayant aimé les siens, les aima jusqu'à la fin .
Publié le 1 Avril 2012