Publié le 31 Juillet 2019
Publié le 31 Juillet 2019
enhorabuena Arturo ! très belle vidéo , gracias !
Né le 22 février 2002. Arturo Abellán Sánchez a commencé ses études musicales à l'âge de 4 ans, après avoir écouté la mélodie de la Marche turque de Mozart.
Il joue pour la première fois en public à l'âge de 4 ans, à la Casa de Cultura de Cehegín (Murcia).
Actuellement, à l'âge de 14 ans, il étudie au Conservatoire Leandro Martínez de Caravaca de la Cruz (Murcia), avec le professeur Domingo Serrano et en parallèle avec Victoriya Polhiazheva et le maestro et pianiste de concert Juan Francisco Lago, avec 3º de diplôme professionnel.
Publié le 31 Juillet 2019
La Fraternité Pontificale et Royale et la Fraternité des Nazaréens de Notre Père Jésus de la Grande Puissance et Marie Très Sainte de la Grande Douleur et du Transfert de Séville, annoncent avec grande joie que le Saint-Siège lui a accordé une année jubilaire, en commémoration du quatrième centenaire de la réalisation de l'image du Notre Père Jésus de la Grande Puissance, par le célèbre imaginero don Juan de Mesa, en 1620.
Cette année jubilaire a été demandée devant la Pénitencerie apostolique par l'Archevêque de Séville, Monseigneur Juan José Asenjo.
Cette année jubilaire s'ouvrira le samedi 23 novembre 2019, fête de Saint Clément. sa fermeture le dimanche 22 novembre 2020, solennité du Christ Roi de l'Univers.
Publié le 31 Juillet 2019
Des tireurs d’élite de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère viennent de remporter la « European Best Sniper Team Competition » qui se tenait en Bavière et mettait en lice 30 équipes venant de 16 pays.
Encore une victoire de la Légion étrangère. L’édition 2019 du « European Best Sniper Team Competition » s’est terminée ce jeudi en Allemagne et la remise des prix a eu lieu au camp de la 7th Army Training Command à Grafenwoehr, en Bavière.
L’équipe de tireurs de la 13e DBLE termine première, devant une équipe tchèque et une équipe allemande.
30 équipes de tireurs ont participé à cette compétition qui a commencé le 20 juillet et qui englobait une trentaine d’épreuves.
Publié le 31 Juillet 2019
Le père ayant à jouer ce rôle divin de création et de providence sur terre, il lui reviendra aussi un rôle divin de gouvernement. L'amour du père est un amour d'autorité. La gloire intime qu'il en éprouve est une compensation pour ses sacrifices; il sent vibrer autour de son front l'auréole des patriarches; il a le droit de bénédiction et de malédiction comme Jacob; il contribue avec le Père éternel des vitraux et des fresques , à porter la houle du monde .
Mais le fait que l'autorité est ici exercée par l'amour donne à conclure que le gouvernement de la famille est de tous le plus admirable. Comme tout ce qui est aux sources, il se trouve imprégné de ce qui est l'essence même de l'autorité: le service . Il est incomparablement le plus dévoué; il est aussi le plus efficace, parce qu'il est le moins abstrait, le plus proche de sa matière, le plus à même de guider les évènements du fait qu'il peut les capter à leur origine; il est le plus mesuré, le mieux ménagé, tempéré et à la fois renforcé de tendresse. Il ressemble à un sacerdoce.
Puisqu'il est créateur de vie, l'amour du père aura pour rôle de donner la vie sous toutes les formes et dans tous les domaines où la Providence la prépare. La vie du corps, appelant la vigilance et les soins - pas trop de soins, je veux dire des soins énergiques autant que diligents, des soins virils , qui ne se donnent pas en serre chaude, qui ne consistent pas à dire, toujours au négatif: Pas de rhume, pas de fatigue, pas d'écorchures, qui font "bobo" , pas de larmes ; - ensuite, la vie de l'âme, qu'on devra diriger et fomenter en prenant garde de la pousser toujours dans son propre sens , élaguant seulement les défauts, sauvant la personnalité , respectant les spontanéités, suscitant les initiatives au lieu de les contraindre, ne poursuivant pas , entre l'enfant et les parents , une ressemblance factice nullement nécessaire, imitant le bon jardinier qui arrose et taille sans attenter aux espèces; - la vie de l'âme, dis-je , à tous les degrés et en maintenant la hiérarchie des degrés: sensibilité exactement tempérée , caractère bien trempé, intelligence meublée, vie extérieure ouverte sous un regard qui veille, vie religieuse solide, intelligente, fidèle appuyée, de la part du père, par l'exemple : tel est l'esprit directeur de l'éducation.
La tendresse y est au premier rang; mais ne confondons pas la tendresse et l'amour . Il y a l'amour qui s'attendrit; il y a aussi l'amour qui sévit, l'amour qui assume , quand il faut , le rôle de juge, et qui ne refuserait de frapper que si, par lâcheté, il cessait de réellement aimer :" Qui épargne les verges, , celui-là hait son fils", dit le Proverbe ( Prov. XIII,24)
Le père, à son foyer, représente la justice spécialement, quoique non pas principalement. Il abandonne à la mère la spécialité des tendresses, et lui, tendre aussi et tendre d'abord, est cependant le justicier indispensable. Sans ce tribunal, le foyer serait livré à l'anarchie des grandes et des petits passions ; tous les mauvais instincts qui dorment au coeur de l'enfant se développeraient vite, et des fautes soi-disant légères seraient légères à la façon des graines , qui elles non plus ne pèsent pas .
Le père châtie, c'est-à-dire corrige, redresse, bien éloigné de toute idée de vindicte, désireux seulement de prévenir le pécheur, de prévenir aussi le juste en le remettant peu à peu, par une ferme initiation, aux mains de son propre conseil. Il châtie celui qui n'est pas encore punissable, afin qu'il ne le devienne pas. L'enfant, comme tel, n'existe pas; il devient . Que sera-t-il? Pour une part immense, pères, il sera ce que vous l'aurez fait , et cette fabrication, pareille, ainsi qu'on l'a tant dit , à l'art du sculpteur, veut la caresse du ciseau sur le marbre, mais aussi l'effort de la pointe qui fait sauter violemment les éclats, lors du dégrossissement qui abat les angles et assouplit la matière.
Quand on songe à ce qu'est cette vie, à ses hasards, à ses difficultés, à ses labeurs, à ses douleurs, à ses suites éternelles, et que personne ne sait ce qu'il advient d'un enfant, quels tournants le guettent, quels pièges peuvent le faire constamment chuter, de quelle angoisse ne pense-t-on pas qu'il ait lieu d'être bourrelé, le père, et de quel sentiment de responsabilité, d'humilité, presque de culpabilité , pour ce don de la vie qu'il n'a pas , à lui seul, de quoi mener au terme !
Ne faut- il pas qu'il se rachète, ce coupable d'amour, qui ne sait pas garantir les effets de l'amour ? Qu'il expie, en se sacrifiant, ce qu'il a fait de la part d'un Dieu qui lui aussi se sacrifie, créant, puis rachetant les hommes, recevant la croix des mains qui avaient reçu par son fait le trésor de la vie !
Ne pouvant pas agir puissamment, jusqu'à épuisement de ses ressources intimes ou visibles, jusqu'à l'extrême des possibilités qui lui sont laissées, jusqu'au bout de lui-même !
Mais non! qu'il ne s'en tienne pas là. Les enfants ne sont qu'un usufruit; le Propriétaire du fonds a aussi des devoirs, si j'ose dire, et vous avez des droits devant lui, pères, et vous avez aussi le devoir de faire valoir ces droits, c'est-à-dire que peinant de toute votre peine et forçant de toute votre force, vous devez ensuite, avec grand désir appeler de toute votre voix, pour que le Père de là-haut vous entende.
Tout au long de votre tâche, et même au-delà; tant que l'enfant demeure enfant et même au jour où l'enfant décroissant, l'homme, la femme peu à peu prend la place; même quand l'humanité nouvelle éveillée tout à fait devient capable d'une oeuvre propre, quitte le foyer ancien, organise le foyer nouveau, emportant avec ses souvenirs, l'empreint heureuse, j'espère, d'un amour qui est devenu elle-même: toujours et " sans intermission", vous dirait l'apôtre, comme pour vous, mieux que pour vous, il convient de prier.
La prière du père de famille est le plus touchant aveu d'impuissance et le plus vertueux désir qui puisse monter vers Celui qui exauce. Il sait d'où viennent les biens, le chrétien que l'illusion du visible n'a point séduit, et que les biens dont lui-même fut le canal ne lui appartiennent point, qu'ils peuvent toujours dévier sur les pentes, qu'ils peuvent être absorbés par ce sol ingrat, qu'il n'a donc de ressource, après l'effort donné jusqu'au bout, que de saisir l'arme unique des impuissants: la prière.
Et il dit:
Père, dont j'ai reçu le nom que je porte avec vous, Père des cieux qui regardez s'efforcer les pères de la terre, voyez comme je ne suis qu'un pauvre homme, moi que vous avez revêtu d'une dignité aux fins immortelles! J'ai à mener à travers la vie et jusque au-delà les enfants de votre amour et du mien. Je ne connais pas le chemin; moi-même n'y ai marché qu'à tâtons. Aveugle chargé de conduire d'autres aveugles, j'ajoute à mon aveuglement ma débilité.. Ni prévisions, ni courage, ni puissance, tout au moins en proportion de ce qu'il me faudrait.
Alors, conscient de mon manque, je me tourne vers vous, Père, afin que vous soyez père avec celui que vous avez investi. Ceux que vous avez aimés avant moi, aimez-les avec moi et à travers moi; donnez-leur et donnez-moi pour eux en communication tout ce qui fait le prix de la vie, tout ce qui la porte là où elle va, tout ce qui l'éternise.
Pour être un bon instrument de votre don, je renonce à l'amour égoïste, à l'amour paresseux, à l'amour lâche et présomptueux, comme j'ai renoncé, en concevant le sentiment paternel, à l'amour exclusivement jouisseur qui est la tentation des êtres.
L'amour, Seigneur, est une grandeur que vous ne voulez pas qu'on profane; c'est un rôle de l'esprit: que je ne l'ensevelisse pas dans la chair. L'amour est une vertu qui se greffe sur une passion comme une rose sur un sauvageon: faites qu'elle ait eu en moi le pouvoir de transformer en éternelle beauté la sève de la terre.
Publié le 30 Juillet 2019
Publié le 30 Juillet 2019
Le père est celui qui est chargé de continuer jusqu'à nous, à partir du fiat créateur, la chaîne où Dieu suspend tout ce que rêve sa pensée et que soutient sa puissance. Il est chargé de transmettre et de parfaire par l'éducation l'image de Dieu selon laquelle nous sommes faits.
Cette image, qui se reproduit d'empreinte en empreinte, de réplique en réplique à travers le temps, chaque génération faisant de celle qui succède la " figure de sa substance" , comme il est dit du Verbe de Dieu, c'est l'oeuvre perpétuelle du père. Le père est le chancelier et le garde des sceaux du palais des êtres; il est le bon sculpteur qui travaille sur la chair et sur l'âme; il est imagier de Dieu.
Ce qu'il y a dans la paternité de plus profond et par quoi l'amour humain s'adapte et s'apparente à l'amour divin, c'est le désintéressement, la gratuité du don. Il n'y a point là d'échange; il y a descente, écoulement, transfert de personnalité, besoin de se communiquer et de se prolonger. Le père se reporte comme on reporte un total sur la page blanche encore, pour qu'il soit le point de départ d'un total nouveau.
Et c'est bien là sans doute un profit pour la fragile personne paternelle. La vie nous est si étroitement mesurée, et nous avons si instinctivement l'appétit de vivre! Même sur terre, nous rêvons de plénitude et d'éternité; or nous n'avons que des brides de temps , des amorces de réalisation, des succès et des bonheurs sans cesse traversés: il sera bon de voir l'espérance occupée à restaurer ce que le souvenir et la possession laissent en ruine.
Vos enfants, pères, veillent près de vous et se hâtent d'employer vos vertus , de peur qu'elles ne faiblissent, vos efforts, avant qu'ils ne soient vains , vos trésors amassés, vos établissements, vos liaisons utiles, sous la menace que leurs coeurs orientés vers l'avenir sentent peser sur vous. Et vous, pères, qui semez à l'arrière-saison pour le printemps de la génération nouvelle, nous songez à la belle moisson qu'on peut attendre et que vous engrangerez par procuration.
Votre vie a été un échec; toute votre vie est un échec, parce que le réel est toujours inférieur au rêve, s'il n'en est pas la dérision. Mais cette partie manquée , vous allez la reprendre! Vous y apporterez la passion du jour qui sait utiliser sa dernière mise, et, cette fois, vous allez jouer serrer, vous allez ménager vos chances! Vous y mettrez ce qu'il faudra: de la peine, des réflexions, des patiences, des douleurs, des privations , du resserrement d'apparence sordide , comme celui du petit ouvrier qui économise pour se mettre à son compte. Vous, c'est à leur compte à eux que vous voulez vous mettre, en ouvriers de la vie qui savent bien qu'on ne peut pas indéfiniment vivre à la journée, qu'il faut fonder un établissement , avant qu'on ne meure.
Ce que vous n'avez pas eu, qui sait? Ils l'auront peut-être! Ce que vous n'avez pas pu, peut-être ils le pourront! Ce que vous n'avez pas fait, eux le feront! Vous avez manqué votre vie, comme chacun, comme tout vivant qui part avec joie, s'imagine triompher et déchante; mais cette vie que vous avez manquée, vous ne la manquerez pas deux fois, vous ne la manquerez pas en eux, et vous sauverez ainsi le meilleur vous-même, votre double chéri, votre ultime, votre extrême cas.
"Pourvu qu'ils soient heureux!" c'est ce qui se dit constamment dans les coeurs des pères. Et quelle semence de vertu, quand cet amour ne se laisse pas, lui aussi, dévoyer! On l'a dit généreusement: c'est l'enfant , qui, de son petit doigt, montre la route au père. La vertu qu'on n'aurait pas pour soi, il arrive qu'on se la donne en faveur de ses enfants; l'inertie jouisseuse qui nous tient cède à ce grand intérêt qui surpasse à nos yeux le poids de la peine. Dans la personne de l'enfant , on se donne à la vie au lieu d'en faire sa proie. On se dégage des passions; on s'applique au travail; le jeune marié " se range"; on surmonte davantage les vices, ces destructeurs, par le fait que l'amour paternel veut construire. En tous cas, ne se fût-on pas respecté soi-même, on respecte, on fera respecter ses enfants; on défendra leur intégrité comme on n'a pas défendu la sienne; on aura comme du remords en eux, et leur vertu nous apparaîtra comme une conversion, un rachat.
Il y a quelque chose de poignant dans ce sentiment d'abandon, de renoncement total que la nature suggère à un être au profit d'un autre, alors que lui aussi désirait le bonheur; on y pressent la mort, et en même temps la durée qui toujours et toujours s'élance; on y mesure toute la déception et en même temps tout l'indéracinable espoir de la vie.
Ah ! quelle tromperie, quelle hallucination nouvelle, s'il n'y avait pas Dieu, si les générations ne s'avançaient vers Dieu comme chaque vivant s'y avance! A peine moins sotte, à peine moins méphistophélique que la première, celle illusion de survie en autrui et de bonheur escompté pour toujours et toujours plus loin ne ferait que souligner le néant de tout, en obligeant l'espoir à une perpétuelle fuite. Mais il y a Dieu, et c'est de lui que nous vient ce sentiment créateur.
C'est Dieu, le Dieu Père et Dieu providence qui se manifeste ainsi à travers nos coeurs, et qui se veut que la vie coule, coule avec frénésie qui nous révèle son prix infini, emprunté à son départ et à sa dernière fin.
Mystère de l'être, qui est contenu tout entier dans ce mystère intime! Mystère de Dieu , qui se fait entrevoir dans le touchant mystère de l'amour!
rp Sertillange op +
Publié le 30 Juillet 2019
C'était la première fois que le "Juan Carlos I" célébrait un serment au drapeau à Vigo et l'appel n'a pas déçu. Au total, 387 personnes ont fait honneur à l'Espagne sur le pont du plus grand navire de l'histoire de la marine espagnole,
Publié le 29 Juillet 2019
... Et qu'aime-t-il, ce Dieu qui substantiellement est amour? - Il aime, comme tout héros de l'amour, ce qu'il y a de plus élevé, de plus beau, de plus total, de plus enthousiasmant et de plus magnifique; il aime, lui, le Meilleur, ce qu'il y a de meilleur; car le meilleur et le meilleur amour se répondent. Or le meilleur, où est-il?
Le meilleur, c'est ce qui n'est pas un bien, c'est-à-dire participant du bien, reflétant le bien, nous montrant un degré du bien; mais ce qui, en dehors de toute participation, de tout degré, étranger à toute négation et sans nul contour limitateur, montre le bien dans son essence, l'épanouit totalement, n'en laisse rien ignorer ni désirer, et en fait une gerbe où les distinctions s'abolissent par le serrage d'un lien qui ramène tout à l'unité de plénitude. Ce bien-là est unique autant que souverain; ce bien-là est au bout de la perspective des biens : c'est vers lui qu'on s'oriente en les traversant ; à lui sont suspendus par le désir, disait Aristote, le ciel et toute la nature. Mais ce philosophe ajoutait: Dieu même, Dieu amour est suspendu à ce bien-là qui le représente sous l'une de ses faces. Dieu aime le meilleur, disions-nous, et comme le meilleur, c'est Dieu , Dieu aime Dieu, entièrement retourné sur lui-même. Il s'aime infiniment, parce qu'il est infiniment aimant, et il doit s'aimer infiniment, parce qu'il est infiniment équitable, sage, désintéressé, allant chercher le bien là où il est pour l'aimer selon sa mesure - à lui, bien, qui ici n'a pas de mesure.
Mais précisément parce qu'il s'aime ainsi, Dieu aime tout, de même que se connaissant, il connaît tout, lui, source d'où tout émane, centre de rayonnement de toute vérité, de toute bonté, parce qu'il est le point de départ de tout être. Dieu aime assez son être pour le communiquer, son bien pour le répandre, sa vérité pour la diffuser. Il ne peut s'augmenter au dedans: il se dilate au dehors. La création entière, animée ou inanimée, et, procédant ainsi de Dieu, elle y demeure suspendue comme le rayon à son soleil; elle en reproduit l'éclat plus ou moins ; elle y puise sa chaleur et la communique; elle y trouve sa consistance.
Dieu donc, en aimant Dieu, aime tout ce qui est de Dieu. Ne pas aimer ses créatures, ce serait , pour Dieu, vouloir qu'elles ne fussent point.
Rien n'est sans ton octroi, ô Amour, universellement père! De quelle paternité pourrions-nous jouir, si celui-ci se récusait " de qui se dénomme toute paternité au ciel et sur la terre" ? ( Ephés., III,15)
Seulement, le caractère de l'amour divin est tel, qu'il n'a pas à présupposer ce à quoi il doit s'attacher, comme nous aimons, nous, ce qui est aimable sans nous et précède, pour les justifier , nos complaisances.
L'amour de Dieu est créateur de ce qu'il doit aimer. L'amour de Dieu donne l'amabilité , avant de donner l'amour. Il en donne le commencement, et il en donne le progrès , car le progrès n'est que la chose devenue mieux elle-même. Si donc l'amour de Dieu nous donne l'être et se constitue ainsi le fondement de sa valeur qui permettra les complaisances de l'amour, il donne aussi le plus être, le meilleur être, qui apportera le meilleur amour.
O amour divin, comment pourrais-je me glorifier! De toi je tiens tout, et d'être , et d'être ton objet, et de pouvoir le devenir davantage. En me contemplant, tu contemples ta vérité en l'un de ses cas; en me jugeant, tu pèses dans l'intègre balance une parcelle détachée de ton Etre; en m'aimant, tu adresses encore à toi, par un détour, un hommage qui n'est dû qu'à toi seul, mais dans lequel tu me comprends, au nom de l'amoureuse unité qui fait de moi un humble toi-même. Il reste que moi aussi je te glorifie en moi, et que j'y trouve mon honneur emprunté, ma force d'ascension et ma joie provisoire, ô mon Amour voilà, ô mon Mystère!
C'est dès l'éternité que Dieu aime ses créatures; car dès l'éternité il les porte en ses trésors d'être, en sa pensée, en sa puissance. Qu'elles naissent un jour, cela est nouveau pour elles, mais non pas nouveau pour Dieu. L'amour de Dieu n'est donc pas nouveau non plus, même en ce qui les concerne, bien que nouvellement elles en jouissent :" Je t'ai aimé d'un amour éternel, " disait au nom de Jéhovah le prophète (Jérémie, XXXI, 3)
Ces créatures qu'il aime toutes, toutes éternellement, Dieu les aime aussi de tout près et dans l'intime. L'amour divin n'est pas une régence lointaine. Comment serait-il lointain, puisqu'il est créateur?
La création se fait d'infiniment près. Il n'en est pas comme des actions qui utilisent des intermédiaires, ni même comme des fabrications directes qui supposent une matière, ignorant dans son fond ce qu'elles pétrissent et ne pouvant qu'utiliser des propriétés partielles. La création part du rein, c'est-à-dire qu'elle donne tout. Elle est donc présente à tout. Si elle est oeuvre d'amour, elle applique donc l'amour à la racine de l'être, et celui-ci sera aimé plus intimement qu'il ne pourra s'aimer lui-même; car je ne suis pas intime à moi autant que Celui qui fait que je sois moi.
Mais ces créatures aimées ainsi gratuitement, universellement, dans l'intime et éternellement, sont-elles aimées également? Oui, sans doute, si l'on parle de l'amour divin pris en lui-même, dans son acte éternel et immuable, dans son acte égal à Dieu. En ce sens là, Dieu nous aime tous infiniment; car Dieu ne fait rien que sous le mode de l'infini qui est celui de son être. Mais cet amour, qui est infini, ne se donne pas des objets infinis et ne leur communique pas des biens infinis. De même, cet amour, toujours égal en lui-même, ne se donne pas des objets égaux, et ne leur communique pas des biens égaux. Dieu aime, en ce sens-là , inégalement, comme il aime partiellement. Ainsi le veut l'ordre; ainsi le veut ce meilleur bien communiqué par le Créateur à son oeuvre.
Le meilleur bien de la création, en effet, ce n'est pas celui de tel être, quelque parfait qu'il soit, c'est celui de l'ensemble, sous les auspices de l'ordre, de l'harmonie, qui de la multiplicité émiettée fait l'unité riche.
Dans une oeuvre orchestrale, ce qui vaut le mieux, ce n'est pas tel accord, ce n'est pas telle mélodie, c'est le déploiement sonore, dont l'unité est la marque du génie plus encore que sa richesse. Tout n'est pas là au même plan; il y a des sacrifices, il y a des silences quelquefois pailletés de légers bruits; et l'unisson entraînant ou la polyphonie émouvante ont pour support les assises calmes d'un travail orchestral tout uni.
Ainsi l'amour divin a-t-il traité son immense symphonie créatrice.
Dieu aime mieux sa créature, en aimant moins - en ce sens qu'il lui donne moins - telle de ses créatures. Et celle-ci, moins aimée prise à part, doit se trouver aimer en toutes, aimée dans le tout dont elle est solidaire, comme le trait de flûte est aimé dans la symphonie sans qu'il s'en détache.
Tous, pour chacun , chacun pour tous, cela est vrai de l'amour comme des services. " Que je jouisse de toi , frère, dans le Seigneur, " écrivait Paul à Philémon: chaque petit être peut pousser ce cri vers les grands êtres objet de son admiration et de son envie vertueuse, vers l'infini des sphères et le plus grand infini des esprits.
Tout cela est un avec lui, et l'averse des grâces que l'amour infini fait pleuvoir est réjouissante pour l'herbe comme pour l'immense prairie où elle pousse, enracinée à la Terre vivante, buvant la sève qui nourrit tout.
Que sera-ce, si par le Christ, Dieu a trouvé le moyen d'unir ses créatures en valeur non seulement entre elles, mais avec soi, leur cédant sa divinité incarnée, afin de pouvoir aimér, dans cette chair humiliée et douloureuse, tout l'infini qui est son propre objet!
O Dieu! vous avez aimé le monde jusqu'à lui donner votre Fils unique; mais surtout vous lui avez donné votre Fils unique afin de pouvoir l'aimer davantage, l'aimer à fond, l'aimer en l'Un de vous Trois, ô Trois en Un, l'aimer infiniment et réaliser comme une identité d'amour qui permettra au Sauveur de dire : " Si quelqu'un m'aime, mon Père aussi l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous établirons en lui notre demeure."
Au baptême du Jourdain, la voix qui se fit entendre disait :" Voici mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis mes complaisances. " Cette parole, en son sens complet exige l'incarnation , elle nous ouvre , sur l'amour de Dieu, une vue large. Le Christ résume l'humanité pour l'amour, comme il l'a résume pour la douleur expiatrice et le salut; par lui, elle peut aimer; par lui, elle peut être aimée avec une plénitude qui ne laisse rien désirer à l'objet divin, qui place l'humanité elle-même au niveau des échanges ineffables que nous aurons à contempler dans la Trinité. Et comme l'humanité traîne avec soi son univers conjoint: substance morte ou demi-vivante dont elle est l'âme, c'est tout le créé qui par l'homme racheté se trouvera faire partie de la famille de Dieu, l'aimant par soi ou par procuration et recevant son amour comme le reçoit au dedans de Dieu même le Bien qui lui est identique.
O adorable élargissement de ce qui en soi n'était qu'un rien et en qui le Tout divin va reposer ses complaisances! Le néant s'est dilaté pour recevoir l'être; Dieu agrandit la coupe pour y verser la divine liqueur.
Amour, amour, quand tu nous tiens,
on peut bien dire: Adieu prudence!
Mais non ! l'amour divin donne à l'amour humain des leçons de prudence autant que d'excès généreux. Il aime infiniment par nature; il ne pouvait aimer infiniment ce qui est un support trop fragile pour ce poids: il y ajoutera cet étai invincible, la croix, dont les bras divinement encastrés peuvent porter le monde. Mais c'est le ciel même, que la croix porte quand tu t'y appuies, douloureuse Cariatide, la tête chargée du coussinet d'épines, tous tes membres arc-boutés à ton bois sanglant.
Avec ces forces complémentaires, l'humanité peut soutenir l'infini et le mêler à ses destinées; Dieu s'y repose; Dieu s'y complait; Dieu s'y agite dans l'effort du travail. Il faudra bien que nous voyions cet amour à l'oeuvre; mais tout d'abord il fallait le nommer. Nous l'avons nommé Dieu: il faudra le nommer d'un plus propre nom, en nommant et en adorant, après l'amour qui est nature, en Dieu, l'amour qui est personne: le Saint- Esprit.
rp Sertillanges.
Publié le 29 Juillet 2019
C’est un scénario dont n’aurait pas voulu un producteur de cinéma le jugeant peu crédible, et pourtant ! Après une nuit d’orage, en juillet dernier, alors qu’une sœur de l’abbaye Saint-Michel de Kergonan (Morbihan) rendait l’âme à l’hôpital, une jeune femme demandait son entrée au noviciat.
L’abbaye Saint-Michel de Kergonan se trouve en Bretagne, près de Carnac, où les sœurs bénédictines sont installées depuis la fin du XIXe dans cette bâtisse bretonne superbe qui attire retraitants comme vacanciers l’été. Mais cela fait des années qu’aucune postulante ne s’est présentée pour vivre une vie contemplative selon la règle de saint Benoît. Les sœurs, plus ou moins vieillissantes, sont alors au nombre de 22, et prient chaque jour leurs offices dans la fidélité, le silence et l’espérance.
Parmi elles, il y avait sœur Geneviève, 80 ans, entrée à l’abbaye Saint-Michel lorsqu’elle avait 35 ans. Sœur Geneviève est issue d’une famille très croyante qui va régulièrement voir Marthe Robin. Sur cinq enfants, trois sont entrés dans les ordres dont un frère, juste de l’autre côté de la clôture, chez les moines bénédictins à l’abbaye Sainte-Anne. Pourtant, elle n’entre « qu’à 35 ans comme novice car elle prenait son temps », nous confie la mère abbesse. La sœur Geneviève est fidèle, précise et soigneuse. Elle excelle à la lingerie et aux travaux de couture puis à la reliure durant sa longue vie monastique. Au poste de portière, elle marque les visiteurs qui n’hésitent pas à se confier spontanément à elle. Une vie de prière et de service où elle trouve sa place, parfois avec quelques plaintes ou inquiétudes sur les petits tracas du quotidien. Aussi, quand elle tombe malade en janvier 2018 et qu’elle doit subir une importante opération de la mâchoire à Nantes, les sœurs sont inquiètes pour son moral.
Avant de partir à l’hôpital, sœur Geneviève reçoit le sacrement des malades des mains du père abbé de l’abbaye voisine, secondé par frère Étienne, son propre frère. « Que Dieu vous donne de garder un visage joyeux et d’être un exemple pour tout ce qui vient », dit la prière d’oraison. La sœur ne le sait pas encore, mais elle ne reviendra plus dans sa communauté : elle va vivre ses six derniers mois entre une maison de repos et l’hôpital. « Elle est devenue drôle, courageuse, remontant le moral des visiteurs et de sa famille », médite dans la joie la mère abbesse, témoin de sa montée spirituelle. Avant de perdre la parole, sœur Geneviève confie à une sœur infirmière qu’elle priera « là-haut, pour les vocations et notamment celles de sa communauté ».
Voilà donc la nuit du 1er au 2 juillet 2018. Un orage terrible éclate sur l’abbaye Saint-Michel, faisant sauter le courant. Plus d’électricité ni de téléphone. Pas moyen de joindre les sœurs au petit matin pour leur annoncer le retour à Dieu de sœur Geneviève. Les infirmières dévouées finissent par trouver sur Internet le numéro de portable de la sœur hôtelière. Il est 9h quand elles arrivent enfin à la joindre, la sœur est à l’hôtellerie et apprend seule la nouvelle. À peine a-t-elle le temps de raccrocher pour aller prévenir la mère abbesse que son portable se met de nouveau à sonner. Fabienne, 35 ans, encore inconnue des sœurs, souhaite réfléchir à une entrée au noviciat ! La sœur hôtelière s’empresse cette fois de rejoindre la mère abbesse : « J’ai deux nouvelles pour vous, la sœur Geneviève est montée au ciel et elle nous envoie Fabienne ! »
Un an après ce clin d’œil du ciel, elles sont aujourd’hui deux postulantes à avoir rejoint les sœurs bénédictines. Ce n’est peut être pas encore assez, mais la mère abbesse est confiante. « Nous allons régulièrement prier sur la tombe de sœur Geneviève dans la clôture, même si elle prend son temps, nous comptons toujours bien sur elle ! »