les mois du bonheur : de nos affections.

Publié le 3 Mai 2019

 

Pour aimer sainement, il faut aimer saintement.

 

   Quand le coeur commence à aimer, il entrevoit un bonheur qu'il croit devoir toujours durer. Quand il a varié tant soit peu dans ses affections, il soupçonne déjà qu'il manque quelque chose à l'amour humain pour le satisfaire complètement.

   Qu'arrivent les déceptions, les ingratitudes et les abandons, alors les illusions tombent et le coeur désespère de pouvoir jamais être vraiment heureux.

   Il doit en être ainsi , puisque le coeur de l'homme n'est point fait pour la créature, mais pour Dieu. L'immensité l'attire, l'éternité le réclame; l'amour divin seul est capable de combler les lacunes inévitables des affections terrestres.

   Pourquoi alors se contenter d'affections qui ne contiennent que des parcelles de bonheur, lorsqu'il est si facile de les surnaturaliser par un amour qui prend sa source en Jésus et se prolonge dans l'éternité?

   A qui apprendra-t-on que les affections humaines sont éphémères? A ceux-là seuls qui ne les ont pas expérimentées et ne les ont entrevues que sous les couleurs attrayantes que leur a présentées leur imagination.

   Il parait si naturel de croire à la durée des choses qui nous plaisent et à la sincérité des amitiés qui nous sourient. Tant que l'on n'a pas été désillusionné, on vit de ses sentiments.

   Et pourtant, il ne faut pas avoir vécu bien longtemps, pour constater que sur la terre tout passe et s'évanouit, même les affections les plus fortes et les joies les plus pures.

   Comme rien de terrestre ne doit nous accompagner par delà la vie, tout ici-bas est sujet à changement. Il serait imprudent de croire à la stabilité du coeur humain, pas plus du sien propre que de celui des autres. Du moins faut-il avoir la sincérité de prévoir la possibilité des surprises, des déceptions, des oublis et des abandons.

   S'il en est ainsi, quelle ne serait pas notre légèreté de ne point tirer parti, dans la pratique de la vie, de ces leçons d'expérience qui nous révèlent tant d'instabilité dans les affections humaines.

   Si nous voulons n'être jamais déçus, mettons Jésus à la place de la créature, et laissons-Le inspirer et diriger toutes les affections de notre coeur. Aimons ceux que nous devons aimer, mais chrétiennement, saintement , et notre bonheur, comme nos affections sera durable.

   Il est bien difficile de n'éprouver que de la joie dans les affections de la terre. Est-ce même possible? A moins de vivre peu et de n'avoir pas le temps d'expérimenter les conditions de toute affection humaine.

   Il y a trop d'intérêts divers en jeu et il entre trop d'éléments disparates dans l'amitié et l'amour des créatures, pour qu'il ne passe pas des ombres dans les coeurs et qu'il ne s'infiltre pas des peines et des tristesses dans les relations même les plus sincères et plus affectueuses.

   L'affection est quelque chose de si délicat, et le coeur parfois est à lui-même si mystérieux! Il se crée comme malgré lui des sujets de tristesse.

   Ceux qui s'aiment se font souvent souffrir sans le vouloir. On ne se comprend pas toujours et on n'est pas constamment d'une humeur égale. Le coeur, en outre, est naturellement exigeant et il lui arrive parfois de ne pas rencontrer la même délicate correspondance à ses avances.

   Au-dessus de tout cela, il y a un dessein de la Providence, qui, pour éviter à l'homme de trop s'attacher aux affections terrestres, y mélange les joies et les peines et lui rappelle que le bonheur parfait n'est point de ce monde, qu'il faut lever les yeux vers le ciel et le chercher là où tout demeure, parce que tout y est divin et éternel.

   En vérité, pour être complètement heureux et l'être toujours, il n'y a qu'à tout aimer en Jésus et à aimer Jésus en tout.

   Comment trouver le bonheur dans les affections.

   D'abord, il faut commencer par éliminer les affections grossières, sensuelles, trop sensibles, et ne se servir de son coeur que pour aimer noblement, honnêtement, sans égoïsme et sans attache purement naturelle.

   Dans toute affection sérieuse, il doit y avoir un élément surnaturel. Plus le surnaturel y sera accentué, et plus l'affection sera durable et comportera des gages de bonheur.

   Pour aimer sainement, il faut aimer saintement. Et l'on aime saintement, lorsque l'on imprègne ses affections d'esprit de foi et que l'on puise en Jésus les motifs qui les inspirent et la vie qui vivifie.

   Trempons notre coeur dans l'amour de Jésus et tout ce que nous aimerons en prendra la teinte. Et comme Jésus est la joie suprême et le bonheur par essence, l'échange d'affection avec les créatures, faite ainsi dans la grâce et l'amour de Jésus, nous sera une douce consolation qui n'enlèvera rien à l'amour divin qui doit brûler notre coeur.

M.E de la Croix +

 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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