Ad te levavi .

Publié le 30 Novembre 2020

 

 

« Ô Seigneur, vous ne m'avez pas laissé partir hors de Vous. S'il m'est parfois arrivé de vous oublier, vous mon Dieu, vous m'avez toujours supporté et secouru. Quand mon corps et mon âme ne pouvaient plus tenir, j'ai crié vers vous du fond de l'abîme. Tout de suite, vous êtes accouru et vous m'avez tendu la main, m'arrachant au marais de ma misère et me rendant la joie de votre salut.

 

 Voilà, Seigneur, ce que j'ai été, voilà ce que je suis. Eh bien, je reviens tout à vous aujourd'hui ! 

 

Mes misères qui s'étalent, vous les voyez comme je les vois ; et j'en ai encore bien plus qui m'échappent, par aveuglement ou par oubli, mais elles sont évidentes pour Vous.

 Quant à mes biens, si j'en ai gardé quelques-uns, aucun cependant n'est entier. L'ennemi m'en a ravi le plus grand nombre, et ce qu'il n'a pu me dérober, il l'a souillé ; et moi, il m'a encore plus avili.

Voyez quelle figure je fais devant Vous, Seigneur ! 

Vis-à-vis de votre face, elle s'appelle misère, ô souveraine miséricorde ! 

Je ne vous cache rien de ces coins et recoins les plus secrets de ma vie, vous le savez, ô divine Vérité. 

Et je vous en prie, que tout en moi soit lumière devant Vous. Car je ne redoute personne tant que moi-même. J'ai si peur, à mon insu ou même consciemment, de me leurrer. 

Mais c'est Vous que je crois, Seigneur, c'est Vous que j'espère. Donnez-Vous à moi, car je ne cherche rien d'autre.

 Prenez pitié de moi, Seigneur, levez-Vous, venez au-devant de moi et voyez !

Je veux rester ferme dans votre foi, et je veux grandir dans l'espérance. Ainsi soit-il. »

 

Guillaume de Saint-Thierry (1070-1148)

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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