1er dimanche de carême .

Publié le 24 Février 2023

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais si cet Evangile est propre à ce temps, c’est qu’il parle des quarante jours d’abstinence de notre Rédempteur. Il nous faut en ce début de Carême examiner pourquoi on garde l’abstinence pendant quarante jours. Quand il reçut la Loi, Moïse jeûna pendant quarante jours ; Elie, dans le désert, fit abstinence pendant quarante jours. Le Créateur des hommes Lui-même, venant chez les hommes, ne prit absolument aucune nourriture pendant quarante jours.

Nous aussi, autant que nous le pouvons, en ce temps de Carême efforçons-nous de mortifier notre chair par l’abstinence. Pourquoi donc garder ce nombre de quarante à propos de l’abstinence, si ce n’est pour montrer que la grâce des dix commandements trouve son accomplissement dans les quatre livres des Saints Evangiles ? Tout comme dix fois quatre font quarante, nous accomplissons les dix commandements quand nous gardons fidèlement les quatre livres du Saint Evangile. Cette pensée peut encore se comprendre sous un autre aspect : notre corps mortel est composé de quatre éléments, et c’est par les voluptés de ce corps que nous faisons obstacle aux préceptes du Seigneur. Or les préceptes du Seigneur sont contenus dans les dix commandements ; puisque nous avons méprisé ces dix commandements par les désirs de la chair, il est juste d’affliger cette même chair quatre fois dix jours.

Ce temps de la Quadragésime nous enseigne encore autre chose : de ce jour jusqu’aux joyeuses solennités pascales viennent six semaines, c’est-à-dire quarante-deux jours. Après avoir soustrait les dimanches, il ne reste plus que trente-six jours, comme si nous donnions à Dieu la dîme de notre année. Ainsi, après avoir vécu pour nous-mêmes l’année écoulée, offrons-nous à notre Créateur pendant ce dixième d’année en nous mortifiant par l’abstinence. Donc, mes très chers frères, de même que la Loi prescrit d’offrir la dîme de toutes choses, efforcez-vous aussi d’offrir à Dieu la dîme de vos jours ! 

Que chacun, dans la mesure de ses forces, mortifie sa chair, brise ses envies, mette à mort ses convoitises indignes, afin de devenir une vivante oblation suivant la parole de saint Paul . L’oblation est à la fois immolée et vivante quand l’homme, sans avoir quitté cette vie, est mort aux désirs de la chair. Rassasiée, la chair nous a entraînés à la faute, mortifiée, elle nous ramène à la grâce. L’auteur de notre mort a transgressé les préceptes de la vie par le fruit défendu ; nous qui, par la nourriture, sommes tombés loin des joies du paradis, redressons-nous par l’abstinence pour y retourner, autant que nous le pourrons. 
 
Saint Grégoire le Grand .
 
 
 
 
 
 

Rédigé par Philippe

Publié dans #spiritualité

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