l'hélio-thérapie.

Publié le 27 Janvier 2008

sonne.jpg3ème dimanche A :
La Lumière du Royaume.


Is 9, 1-4 ; I Co 1, 10-13,17 ; Mt 4, 12-23.


    “Le Royaume des cieux est là”… Jésus commence sa vie publique.
“Parcourant toute la Galilée, il proclamait la Bonne Nouvelle du Royaume”.

    Deux fois, Matthieu répète le mot Royaume, car il aime les doublets. Mais n’est-ce pas intentionnel de sa part ? Ce début de la prédication de Jésus en Galilée n’annonce-t-elle pas le début de la diffusion de la Bonne Nouvelle, à partir de la Galilée, par les Apôtres ? À la fin de l’Évangile, Jésus donne rendez-vous aux disciples sur une montagne et il leur dit : « Allez, prêchez la Bonne Nouvelle du Royaume à toute créature ; baptisez les nations au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ».

    Les pèlerins de Terre Sainte ne manquent pas d’aller sur le Mont des Béatitudes, si ‘parlant’ par son site merveilleux au-dessus du lac… Or c’est sur cette même montagne qu’est une stèle érigée en mémoire de l’envoi des Apôtres en mission : Euntes in mundum.

    Matthieu est le scribe qui fait sortir de son trésor de l’ancien et du nouveau : en racontant Jésus dans sa première sortie évangélique, il pense à l’Église diffusant sa lumière. Car le Royaume de Jésus, c’est une lumière qui resplendit : Jésus lui-même est la Lumière du monde.


1°) - Jésus vient habiter Capharnaüm, ville située au bord du lac. (Cette ville avait disparu au cours des siècles, mais elle est redécouverte grâce aux fouilles récentes). Or Capharnaüm est une ville située sur la via maris, la grande voie maritime qui relie la Méditerranée à l’arrière-pays, la région de Damas. Ainsi s’explique l’appellation : « Galilée, toi le carrefour des païens ».

    Matthieu tient à souligner l’accomplissement de l’oracle du prophète Isaïe dont il modifie un peu le texte : « Pays de Zabulon et pays de Nephtali, pays tourné vers la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée, toi le carrefour des païens : le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ».
Pour le prophète, cette lumière était celle de la libération : les exilés rentraient au pays par la Galilée, la via maris.
Pour l’évangéliste, il s’agit de la lumière de l’Évangile, la Bonne Nouvelle de la libération du péché et de la mort, qui, au lieu de rentrer en Judée, se diffuse à partir du centre qu’est la Terre Sainte vers tous les peuples habitant dans l’ombre et la mort : Jésus est bien la lumière du monde, Lumen gentium.
D’un point focal, le rayon laser pénètre avec intensité. D’un pays restreint, la réfraction de l’onde de choc s’étend à travers l’univers. Et hoc quod continet scientiam habet vocis.

Le Royaume est là : c’est la lumière qui resplendit. Le Christ, mieux que le soleil, donne à tout être sa clarté. A travers sa lumière nous voyons la lumière (Ps 35, 10).



    2°) - Le Royaume advient, car, avec Jésus, c’est l’Église qui éclaire, illumine et réchauffe.
     
Le Christ prend dans son filet les premiers pêcheurs d’hommes.
C’est une pressante invitation à le suivre : « Venez à ma suite ». Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
La personnalité de Jésus semble fascinante, comme un astre de lumière qui ‘sidère’.
    Aucun rabbin juif n’a jamais dit à des disciples de le suivre pour la vie : un rabbin est celui qui donne un enseignement, et le disciple accueille, écoute, met en pratique… mais ce n’est jamais une personne humaine qui est la fin ; c’est toujours Dieu qui est au terme, à travers les enseignements religieux.
    Or Jésus est la lumière aveuglante : quand on le regarde, il n’y a plus que lui ; tout le reste disparaît ; il est comme envoûtant, ensorcelant. « Celui dont la maladie s’appelle Jésus Christ est bien loin de guérir ».
    
Deux fois de suite dans notre évangile (encore un doublet), Jésus appelle deux disciples, et aussitôt ils suivent… Si bien que la ‘suite de Jésus’ définira l’état du disciple. Et l’Imitation de Jésus Christ sera le best-seller de nombreuses générations.
    Comment expliquer la réponse spontanée de ceux qui ont reçu la ‘vocation’ ? – Il faut répondre que Jésus, en donnant sa lumière, transforme le cœur, si bien que la réponse n’a rien de contraint et de forcé, mais est libre et volontaire… et d’autant plus généreuse et enthousiaste, que sa grâce aimante toute la personne, cœur et âme, intelligence et volonté.
    Pierre et André, Jacques et Jean les deux fils de Zébédée, ne connaissaient pas Jésus quand ils travaillaient sur le lac avec leurs filets de pêche… Et pourtant, dès que le son de sa voix les atteint, l’oreille de leur cœur s’ouvre à sa parole et la volonté suit l’entendement : comme à la Visitation, dès que la salutation est écoutée, l’allégresse jaillit : elle tressaille en leur sein. Ils ont conçu la foi, ils engendrent l’œuvre, l’apostolat des nations.


    Ainsi tout s’enchaîne : Jésus, la Lumière, apparaît, c’est une théophanie-épiphanie ; il resplendit aussitôt sur l’univers, mais à travers le signe qu’il s’est choisi : l’Église, son Corps diaphane.
    
Exposons-nous à cette lumière pour être guéris, comme tous les malades qui accouraient vers Jésus. Il s’agit d’une hélio-thérapie : le rayonnement du soleil divin agit puissamment pour donner dynamisme à nos tissus usés par la vieillerie du péché. Il apporte un monde nouveau… A la seule condition de la conversion. « Tournez-vous vers Lui, il vous illuminera » (Ps. 33, 6).



Sainte-Anne de Kergonan, 21/01/1996.
Fr. Jean Gabriel
Merci.. pour le petit Placide.

Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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