journée de la vie consacrée. 2 Février

Publié le 2 Février 2014

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Photo by PJ McKey

 

 

 

 

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Présentation de l’Enfant Jésus au Temple

Homélie prononcée

par le Très Révérend Père Dom Jean Pateau,

Abbé de Notre-Dame de Fontgombault.

(Fontgombault, le 2 février 2014)

 


Chers Frères et Sœurs, mes très chers Fils,

 

 

La fête solennelle de ce jour prend le pas sur le quatrième dimanche après l’Épiphanie. Le fond de la fête est christologique : elle est le développement des mystères de Noël et de l’Épiphanie dont elle vient achever la contemplation. La crèche a quitté l’Église. La bénédiction et la distribution des cierges et la procession nous ont rappelé que le Christ est la lumière du monde : « Le Verbe était la vraie lumière, qui éclaire tout homme. » (Jn 1, 9)

 

La fête de ce jour est donc aussi une fête de l’Église. Le Christ s’est manifesté au monde et l’Église poursuit cette œuvre aujourd’hui dans le monde afin de proposer à tout homme le salut dans le Christ. La constitution dogmatique sur l’Église du second Concile du Vatican, qui ouvre la liste des documents conciliaires, porte précisément comme titre Lumen gentium, "Lumière des peuples" :

« Le Christ est la lumière des peuples ; réuni dans l’Esprit-Saint, le saint Concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes créatures la bonne nouvelle de l’Évangile répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Église (cf. Mc 16, 15). L’Église étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain, elle se propose de préciser davantage, pour ses fidèles et pour le monde entier, en se rattachant à l'enseignement des précédents Conciles, sa propre nature et sa mission universelle. À ce devoir qui est celui de l’Église, les conditions présentes ajoutent une nouvelle urgence : il faut en effet que tous les hommes, désormais plus étroitement unis entre eux par les liens sociaux, techniques, culturels, réalisent également leur pleine unité dans le Christ. » (Lumen gentium, n°1)


« Frères, allons ! disait le bienheureux Guerric d'Igny. Voici que le cierge brûle aujourd’hui entre les mains de Siméon.

Venez-y prendre de la lumière, venez-y allumer vos cierges.

Non pas tant pour porter des flambeaux en main que pour être des flambeaux qui brillent au-dedans et au-dehors, pour votre bien et celui des autres : Jésus allumera votre foi, fera briller votre exemple, vous suggérera la bonne parole, enflammera votre prière, purifiera votre intention... » (Premier sermon pour le jour de la purification de Marie)


En même temps cette fête ouvre sur le mystère pascal du Christ à travers la prophétie adressée à Marie par le vieillard Siméon. Rappelons ce passage que la péricope évangélique de ce jour n’a pas retenu : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction – et toi-même, un glaive te transpercera l’âme – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » (Lc 2, 34-35)


Conclusion des mystères de l’enfance et annonce du mystère pascal, la fête de la présentation de l’Enfant Jésus au temple est aussi une fête mariale. Marie et Joseph montent au temple afin d’y accomplir un double rite.

 

Le premier concerne l’enfant. Premier-né de la famille, et de ce fait possession de Dieu, il devait être racheté par ses parents. Le second rite concerne Notre Dame, qui, selon la loi, devait être purifiée de la souillure légale. Ni Jésus, ni Marie n’avaient à se soumettre à ces rites légaux. Ils le font afin de nous donner un exemple d’obéissance et d’humilité.


Cette journée est également la Journée de la vie consacrée. Cette initiative est due au bienheureux Jean-Paul II et remonte à 1997. Pourquoi avoir choisi la fête de la Présentation du Seigneur au temple ?


Dieu avait dit à Moïse : « Consacre-moi tout premier-né, tout être qui sort le premier du sein maternel, parmi les fils d’Israël. Homme ou bête, il est à moi. » (Ex 13,2)


La présentation de Jésus au temple, consacré à Dieu selon la prescription rituelle, annonce le don qu’il fera de lui-même par amour de Dieu et des hommes, l’offrande suprême de la Croix. Cette journée a donc une importance particulière pour toute personne consacrée, qui, inspirée par le don bouleversant du Christ, aspire à son tour à donner sa vie et à tout abandonner pour marcher à sa suite.


Les figures du vieillard Siméon et de la prophétesse Anne ne sont pas non plus sans évoquer la vie religieuse. Siméon était un homme juste et religieux ; il attendait la consolation d’Israël.

Anne ne s’éloignait pas du temple, servant Dieu de jour comme de nuit dans le jeûne et la prière et proclamant ses louanges. (cf. Lc 2, 25.37-38)

Le décret Perfectæ caritatis du dernier concile enseigne :

« Tous ceux que Dieu appelle à la pratique des conseils évangéliques et qui en font profession se vouent au Seigneur de façon spéciale en suivant le Christ chaste et pauvre (cf. Mt 8, 20 ;Lc 9, 58), qui par son obéissance jusqu’à la mort de la croix (cf. Ph 2, 8) a racheté les hommes et les a sanctifiés. Poussés dans cette voie par la charité que l’Esprit-Saint répand dans leurs cœurs (cf. Rm 5, 5), ils vivent toujours davantage pour le Christ et pour son Corps qui est l’Église (cf. Col 1, 24). » (n°1)


« Les instituts intégralement ordonnés à la contemplation, en sorte que leurs membres vaquent uniquement aux choses de Dieu dans la solitude et le silence, dans la prière assidue et une joyeuse pénitence, conservent toujours, si urgente que soit la nécessité d’un apostolat actif, une place de choix dans le Corps mystique du Christ... Ils offrent en effet à Dieu un sacrifice éminent de louange ; ils illustrent le peuple de Dieu par des fruits abondants de sainteté, ils l’entraînent par leur exemple et procurent son accroissement par une secrète fécondité apostolique. Ils sont ainsi l’honneur de l’Église et une source de grâces célestes. » (ib., n° 7)


Concluons en reprenant quelques lignes de l’invocation à Marie adressée par le bienheureux Pape Jean-Paul II au terme de l'exhortation apostolique Vita consecrata sur la vie consacrée et sa mission dans l’Église :


« O Mère, qui veux le renouveau spirituel et apostolique de tes fils et de tes filles, par une réponse d’amour et d’offrande totale au Christ, nous t’adressons notre prière avec confiance. Toi qui as fait la volonté du Père, empressée dans l’obéissance, courageuse dans la pauvreté, accueillante dans ta féconde virgi- nité, obtiens de ton divin Fils que ceux qui ont reçu le don de le suivre dans la vie consacrée sachent lui rendre témoignage par une existence transfigurée, en avançant joyeusement, avec tous leurs autres frères et sœurs, vers la patrie céleste et la lumière sans crépuscule. » (n° 112)

 


Amen.

 


Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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