laetare Jerusalem .

Publié le 13 Mars 2010


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Inquirentes Dominum non deficient omni bono.
Ceux qui cherchent le Seigneur ne manqueront
d'
aucun bien.
 PS XXXIII.11


Sequebatur eum multitudo magna, quia videbant signa quae faciebat super qui infirmatur.
Une grande foule de peuple le suivait, parce qu'ils voyaient les miracles qu'il faisait
sur les malades. Joan VI,2

Nous sommes déjà, mes frères arrivés insensiblement au quatrième dimanche de saint temps, dimanche appelé vulgairement in Latare, parce que la messe de ce jour commence par ce mot de réjouissance. Que signifie donc cette invitation si inattendue à la joie? Car "un discours à contre-temps est comme une musique pendant le deuil.' Musica in luctu, importuna narratio. Eccli. XXII,6.

Pourquoi, au milieu du deuil quadragésinal où retentit toujours à nos oreilles cette voix lugubre du Seigneur:" Convertissez-vous à moi de tout votre coeur, dans les jeûnes, dans les larmes et dans les gémissements, "Joel. II,12, l'Eglise nous appelle-t-elle plus maintenant, non plus à la douleur, mais à la joie?
 La cause en est, mes frères, que l'Eglise se persuade que beaucoup de ses enfants ont profité de ce saint temps pour revenir à des sentiments meilleurs, et pour sortir de la mort du péché. Ceux-là seulement, elle commence à les soutenir par la confiance, elle les excite à espérer le pardon, et à se réjouir spirituellement de leur résurrection.

"Il fallait faire festin et nous réjouir, parce que votre frère était mort, et qu'il est ressuscité; il était perdu, et il est retrouvé."
Luc XV, 32

Ceux qui suivent le Seigneur.
(après les intempéries... )


La principale différence entre les justes et les méchants, c'est que les justes, surtout ceux qui aspirent à la perfection, n'ont qu'une seule préoccupation sur laquelle se concentrent tous leurs efforts, toute leur énergie : c'est de servir Dieu, et de veiller au salut de leur âme ;

c'est là le seul objet de tous leurs vœux, au point qu'ils se feraient scrupule de demander la moindre chose relative au bien-être ou à la santé du corps, qu'ils regardent avec le dernier mépris.

Les méchants, au contraire, « ceux qui donnent leurs noms à leurs domaines, » ps. XLVIII,12 les citoyens endurcis de Babylone, s'occupent uniquement de leur corps, comme s'ils n'avaient ni âme, ni foi, ni espérance en la vie future.

Pour eux, le souverain bien, c'est la prospérité de ce corps, son bien-être, ses plaisirs; c'est à lui qu'ils rapportent tous les travaux de la vie, toutes les choses divines et humaines; de sorte que si quelquefois il leur prend fantaisie, ou de chercher Dieu, ou de l'invoquer, ou de se le rendre propice par leurs vœux, c'est moins Dieu qu'eux-mêmes qu'ils cherchent, parce que leur mobile c'est non pas l'amour de Dieu, mais l'amour d'eux-mêmes.

De ce nombre étaient ceux qui suivaient le Seigneur, soit pour être guéris de leurs maladies, soit pour être rassasiés de pains; et qui cependant, nous l'avons dit, ne croyaient pas encore en lui.

 

Eh quoi, direz-vous, tu nous défends donc de recourir humblement à Dieu dans nos calamités? Nullement. Bien au contraire, je le demande de toutes mes forces. C'est même souvent pour cela que le Seigneur nous envoie des épreuves, afin qu'avertis au moins par ces plaies, nous revenions à lui. De là ces paroles du Prophète : « Couvrez, Seigneur, leur visage d'ignominie, et ils chercheront votre nom. » Ps. LXXXII,17.

Le même Seigneur, par la voix d'Isaïe, se plaint que les hommes, accablés de maux, ne se réfugient pas dans son sein : « Le peuple n'est pas revenu vers celui qui le frappait. » /sa. IX 13. Et encore : «Vous les avez frappés, et ils ne l'ont pas senti; vous les avez broyés, et ils n'ont pas voulu se soumettre au châtiment. » Percussisti eos, et non doluerunt; attrivisti eos, et noluerunt recipere disciplinam. Jerem.v, 3.

Ceux qui, dans toute calamité, recourent au Seigneur, je ne les accuse donc pas, je les approuve fortement ; ce dont je me plains, c'est que toute leur sollicitude est pour les maladies du corps, et nullement pour celles de l'âme : c'est que nous ne comprenions pas que, par ces maux du corps, le Seigneur veut procurer le salut de notre âme.

Cela prouve clairement que nous sommes charnels, puisque nous n'avons de goût et de souci que pour ce qui est de la chair, et non pour ce qui est de l'âme.



louis de grenade.






Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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