le monde cherche un Roi.

Publié le 26 Octobre 2013

 

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Ubi non est gubernator, populus corruet.

 

là où il n'y a personne pour gouverner, le peuple périra.


(prov. XI,14)

 

 

Au début de son traité sur le Gouvernement des Princes, saint Thomas enseigne que toutes les choses susceptibles de subir des fluctuations, tous les êtres qui ne vont pas nécessairement à leur fin, exigent, pour atteindre cette fin, quelqu'un qui les gouverne, qui les régisse, - à la lettre, un roi, rector, rex - comme "il faut un pilote au navire pour le conduire au port."

 

Tous les êtres qui ont existé, ou qui existeront dans l'univers, tous les êtres sortis des mains de Dieu, depuis le Séraphin le plus élevé des hiérarchies célestes jusqu'à la plante la plus humble et aux simples éléments, ont été créés dans un but déterminé.  Ils n'ont pas été produits par caprice, au hasard et sans raison: ils tendent tous àà l'accomplissement d'un dessein prévu par la Sagesse divine.

 

...

 

Mais, si tous ont une fin, tous n'atteignent pas celle-ci de la même façon. Les uns vont à elles nécessairement, en ce sens qu'il leur est impossible de suivre un destin différent; tels sont par exemple les pierres, les plantes, les animaux; les autres vont à elle librement, parce qu'ils ont le pouvoir de se dérober au plan divin et de manquer volontairement le but que Dieu leur a fixé.

 

L'homme appartient, comme l'ange, à cette dernière catégorie. Il a été créé pour participer à la vie même de Dieu et pour jouir des délices de son amour. Sa fin, c'est cette félicité, sans bornes " que l'oeil n'a pas vue, que l'oreille n'a pas entendue, que l'esprit ne peut imaginer".

 

Mais, pour parvenir à ce bonheur, l'homme doit au préalable consentir à oberver dès ici-bas la loi privé de sa fin: il n'atteindra jamais le royaume de radieuse lumière auquel il était destiné, et il souffrira perpétuellement dans les horreurs de l'Enfer l'état le plus contraire aux besoins et aux désirs de sa nature.

 

Ainsi l'homme a une fin, qui est la vie éternelle; et il ne va pas nécessairement à cette fin, parce qu'il peut se perdre. Pour le diriger, pour le préserver de tout égarement, il lui faut un guide, un chef, un gouverneur, un roi, comme il faut "un pilote au navire pour le conduire au port".

 

Si l'homme vivait isolé de ses semblables, il trouverait dans sa propre raison le chef -caput - dont il a besoin. L'intelligence dont il est doué serait capable, avec l'aide de Dieu, de découvrir ce qui est bon ou mauvais pour l'individu, ce qui le rapproche de sa fin ou l'en égloigne, et la volonté, obéissant aux indications de la raison, pourrait se diriger vers la vie éternelle.

 

Mais il n'en va pas ainsi. L'homme n'est pas fait pour vivre solitaire. Le prince des philosophes, Aristote, l'a défini fort justement un animal social, - anima ploliticum et gregale, traduit saint Thomas. L'homme ne peut vivre qu'en société: pour grandir, pour subsister, pour parvenir à l'épanouissement de son être, il a besoin de ses semblables et la nécessité s'impose à lui inéluctablement de s'agréger à d'autres hommes, dont il recevra l'assistance et qu'il aidera lui-même dans la mesure de ses forces.

 

Or cette existence en commun appelle impérieusement une autorité. Dès lors que plusieurs hommes vivent côte à côte, il est fatal que leurs désirs, leurs besoins, leurs intérêts, leurs obligations se rencontrent et se heurtent à tout moment.  De là des discussions, des conflits, des queurelles, des luttes, des guerres, et un état de choses qui tournera au plus grand dommage tant de la collectivité que des individus.

 

Si l'on veut éviter ce désordre, il faudra que parmi les hommes ainsi réunis, il s'en trouve l'un ou l'autre pour exercer la fonction de chef et gouverner l'ensemble.

 

 

Dans tout gouvernement humain, si minime qu'il soit, il faudra, au moins à l'état d'embryon, un pouvoir législatif, un pouvoir judiciaire, un pouvoir exécutif; il faudra quelqu'un qui gouverne...sous peine de périr .. Ubi non est gubernator, populus corruet.

 

Pauvre chevalier sans lance et sans épée, elle ne peut ni châtier les coupables ni protéger les faibles. Qu'on lui donne le titre de législateur, ou celui de juge, c'est fort bien. Mais il faut davantage pour régner, et le monde cherche un roi.

 

dom de Mauléon

Rédigé par philippe

Publié dans #spiritualité

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